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submission •• P H O E B E
Phoebe L. Wood
Messages : 60
Date d'inscription : 05/02/2021
Age : 25
Groupe : Personnel
Phoebe L. Wood



submission •• P H O E B E ♦
Sam 6 Fév - 0:00
Anyway, I'm famous

Nom —  Phoebe Lauren Wood
Age — 22 ans
Classe — Ancienne A
Année — 11ème année
Spécialités — Enseignement et Maîtrise Appliquée du Pouvoir
Métier — Apprentie-Prof de Maîtrise du Pouvoir
Nationalité — Britannique
Orientation Sexuelle — Hétérosexuelle
Pseudo — Ally
Age — 21 ans
Identité — Jsuis la fonda bjr
DC — Nate S. Delanaiiiight
Ordre Absolu


Ton pouvoir consiste à donner des ordres irrésistibles et absolus. Telle une reine aux pleins pouvoirs, tu règnes sur le libre arbitre. Un regard, une exécution. Tu peux tout demander, obtenir tout ce que tu demandes.

Il te faut plonger ton regard dans celui de ta cible, sans quoi tu n’es pas en mesure d’activer ton pouvoir. Les mots ne sont pas nécessaires, ils sont recommandés. Tu as deux façons d’utiliser ton aptitude.

La première, un ordre oral. Cet ordre est clair, précis et se réalise sans accroc, exactement de la façon dont tu l’as imaginé. La personne se retrouve soumise au moindre de tes caprices, et tu deviens maîtresse de sa propre volonté. Il est irrésistible et incontournable; à moins de fermer les yeux... C’est la seule forme d’ordre que tu peux t’infliger à toi-même, par le biais d’un miroir. Même un esprit fort n’est pas en mesure de contrer un ordre oral. Tu discernes deux types d’ordres oraux. Le premier type contient les ordres oraux immédiats, qui sont des ordres qui se doivent d’être réalisés dans l’instant, comme « donne-toi une gifle ». Ces ordres altèrent l’état de ta cible : celle-ci se trouve entre la conscience et l’inconscience, proche du sommeil et de la confusion, jusqu’à ce qu’elle réalise ton souhait. Le second type contient les ordres oraux à retardement, qui sont des ordres que tu donnes pour un moment donné, par exemple : « aujourd’hui, à dix-huit heures, fais-toi couler un bain ». Ta cible t’écoutes, se moque éventuellement de toi et continue son chemin, l’air de rien, t’affirmant qu’elle n’est pas à tes ordres. Arrivée à l’heure fatidique, cette personne n’aura pas d’autre choix que d’obéir à ton caprice. De la même manière qu’un ordre oral immédiat, elle se retrouvera soudainement soumise à cet état de conscience modifié dû à l’effet de ton pouvoir, et son corps agira contre son gré et selon ta volonté.

La seconde, un ordre mental. Ce n’est pas, à proprement parler, un « ordre ». Tu ne peux t’en servir que pour des choses simples et subtiles. Ton regard suffit à tout dire, à contrôler quelques fonctions mineures de la personne visée. Ce n’est pas de la télépathie. Simplement un sentiment que tu lui renvoies, qu’elle ingère, ressent et comprend. Elle exécute ton souhait, dont la signification est renvoyée par tes prunelles inquisitrices plus qu’expressives. Si tu ressens désespérément l’envie que la personne en face de toi, qui ne cesse de te faire perdre ton temps, s’en aille promptement : tu peux le lui faire savoir en un regard, et celle-ci s’en ira dans l’instant. Une personne forte d’esprit pourra résister à cette méthode, puisque ce n’est que la matérialisation de ta propre force mentale, de tes efforts surhumains pour maîtriser ton pouvoir à la perfection. Cette méthode se rapproche plutôt de la persuasion, d’une forme de manipulation mentale subtile et sous-entendue. Une fois encore, cette méthode engendre une altération de conscience chez la victime, celle-ci étant néanmoins beaucoup plus légère et discrète que celle d’un ordre oral : une faible confusion. Un ordre mental ne peut pas être à retardement, il n’a qu’un type : l’immédiat. Ton allure autoritaire et imposante joue beaucoup dans cette situation. Tu es persuadée de pouvoir réaliser un tel exploit sans même devoir activer ce don qui est tien. Avec, la tâche est tout de même bien plus simple. Perturbée, apeurée ou dissipée, tu ne seras jamais en mesure d’user de cette seconde méthode.

Que ce soit pour un ordre oral immédiat, à retardement ou un ordre mental, tes victimes subissent cet état de conscience altéré lors de l’application de tes consignes. Cet état leur confère, dans chaque cas, une impression d’incompréhension, de confusion, de fatigue : la même sensation que vous rencontrez quand vous avez fait nuit blanche et que l’on vous demande de faire un choix. Comme si vous ne saviez pas réellement ce que vous faisiez, trop perturbés par le stress ou la fatigue; ces moments où vous agissez sans réfléchir. Vous vous êtes sûrement déjà retrouvés dans une pièce en oubliant la raison pour laquelle vous vous y étiez rendus, et bien, c’est le même principe. Parfois, tes victimes oublient et ne font pas le lien entre leur action et tes mots, mais d’autres fois, ils comprennent et viennent régler leurs comptes.

L’effet durera, en général, le temps de la réalisation de l’ordre en question. Tant qu’il n’est pas mis en œuvre, pour ce qui est d’un ordre immédiat ou mental, le concerné n’est pas en mesure d’agir autrement que selon ta volonté. Il n’est pas possible de dissiper l’effet d’un ordre oral, à moins de tomber inconscient ou d’être incapable de bouger et d’agir durant une période de cinq heures, à l’issue de laquelle l’effet se dissipera de lui-même. Pour ce qui est des ordres oraux à retardement, l’effet se dissipe au bout de cinq heures à compter du début de la réalisation de l’acte. Tu peux difficilement affecter les personnes sous certaines substances illicites et dangereuses, tout dépend de l’impact de ces substances sur ta cible. De plus, certains médicaments altèrent la réceptivité d’autrui. Tu utilises rarement ton don sur des personnes vulnérables physiquement, celles-ci pouvant potentiellement être mises en danger par tes actes.

Ayant perfectionné la maîtrise de ton pouvoir, tu peux contrôler plusieurs personnes à la fois. Étant donné l’état de conscience de tes victimes lorsque tu les affectes, tu ne peux leur donner, à chacune, qu’un ordre à la fois. Après cela, il ne te sera plus possible de les contrôler avant que ce premier soit effectué, car tes cibles entrent dans un état de semi-conscience, perturbée par le contrôle que tu appliques sur leur mental. Ton règne a pourtant des limites : tu ne peux contrôler que trois personnes à la fois. À chaque ordre donné, tu perds une partie de ton contrôle sur le précédent, et celui-ci peut éventuellement se voir dissiper par un tiers, par le biais d’un choc plus ou moins violent. Au-delà de cette limite de trois personnes, ton premier ordre se dissipe automatiquement.

Tu te rappelles encore la sensation que tu avais à la sortie de ton coma de trois semaines, il y a de ça quelques années. Têtue et impulsive, tu t’étais décidée à dépasser tes limites. Ton don est un danger pour ta propre santé; ta vie. Ne l’oublie jamais.

Contrôler autrui revient à te surcharger mentalement. Un unique contrôle est bénin, tu restes inchangée, imperturbable; si ce n’est par la sensation d’avoir oublié quelque chose. Un deuxième et cela se complique : tu bégayes et mélanges tes mots, oublies des choses, perds une partie de ta concentration et tu commences à divaguer, à ne plus pouvoir penser correctement par toi-même. Lors du troisième contrôle, tu te sens comme oppressée mentalement, tes pensées perdent leur fluidité et leur cohérence, elles s’entremêlent, ta concentration passe au point mort et tu n’arrives plus à prononcer une phrase sensée, il t’arrive même de perdre connaissance, de subir une crise de tétanie, te forçant à libérer tes cibles de ton emprise. Une véritable anarchie se dessine dans ton mental, dont les traits sont représentés par chaque pensée décousue que tu possèdes et que tu t’efforces de prendre en main, en vain. Tu n’es plus maîtresse de rien, ni de ton propre corps, ni des autres. Il te faut donc rester prudente et ne pas céder aux pulsions que peuvent engendrer un tel pouvoir. Si tu en abuses, et ce trop souvent, tu pourrais te retrouver dans un nouveau coma, et qui sait, peut-être même abîmer ta santé mentale avec toute cette charge mentale.


•• dans ta peau ••

Lorsque l’on ose prêter attention à ta silhouette, il y a des choses que l’on retient. Des choses simples, évidentes, que l’on utilise pour te décrire à d’autres.

D’abord, ta chevelure flamboyante, d’un roux étincelant, d’une douceur à n’en plus finir, ondulant longuement jusqu’à hauteur du dessous de ta poitrine.

Puis, tes prunelles noisettes, aux reflets sombres lors de tes journées les plus noires; ces deux revolvers aux munitions inépuisables, pouvant percer n’importe quelle âme si tel était ton vœu. Ce regard pourtant si malicieux, malin et sournois au premier abord, peut parfois paraître menaçant à souhait. Rares sont ceux qui perçoivent la passion, la compassion qui en émane. Il faut beaucoup de cœur pour prétendre remarquer cet amour, dissimulé au loin, dans les abysses de ton être.

Finalement, ce rire que tu as, si facile d’accès - un peu trop à la fois. Reconnaissable parmi des milliers d’autres, c’est ton signe de protection et ta marque d’affection. Ce rire est l’un des plus contagieux que le monde ait connu jusqu’ici. C’est aussi ce qui fait que personne n’y résiste; personne ne résiste à tes expressions, ta bonne humeur - ou soi-disant.

De longs cheveux roux suivis d’un regard provocateur et malicieux ainsi que d’un rire un peu trop présent, voilà la première impression que tu offres.

Tu mesures un mètre soixante-huit, ce qui, tu trouves, est un peu grand à ton goût. Fine, athlétique, aux courbes bien prononcées, tu n’as rien à envier à personne, et tu en es parfaitement consciente. Ta peau est blanche, pâle, une vraie peau de rousse, qui te trahit constamment lorsqu’il t’arrive d’être gênée. La poitrine que tu portes est généreuse; si généreuse, qu’elle te cause parfois des maux de dos insupportables. Tu es adepte de la mode et des nouveautés, toujours habillée dans un style sobre-élégant, quelquefois décontracté, quand ton humeur ne suit pas la cadence. Malgré ton jeune âge, tu ne peux t’empêcher de devoir sembler mûre et expérimentée. La confiance se lit dans ta démarche de reine, ainsi que ton air prétentieux. Tu imposes le respect par ta présence. Il est impossible, impensable de ne pas te remarquer lorsqu'on partage la même pièce que toi.

Tu possèdes un tatouage en forme d’ailes angéliques sur le derrière de ta cheville droite, et tu n’en parleras jamais.


You know what ? I'm okay

•• à leurs yeux ••

Keep your head, keep your head up, be strong
Don't get emotional

T’es autoritaire. Incroyablement exigeante. Une vraie pimbêche prétentieuse et méprisante, qui donnerait sa vie pour obtenir ce qu’elle désire. Une sorte de complexe de supériorité ambulant, toujours à manipuler les autres par des stratagèmes sournois pour parvenir à tes fins. Sarcastique, ironique, toujours à prendre les autres de haut comme si tu valais bien mieux qu’eux; une reine, hautaine à souhait. Tu ris de tes subalternes du haut de tes remparts, ton trône, indiscernable et pourtant bien présent.

Ta confiance en toi pullule et se propage à des kilomètres, tout autour de ta silhouette. Un démon, une femme fourbe, une conspiratrice. Tu ne lâches rien, jamais, trop bornée pour imaginer que quelqu’un d’autre que toi pourrait dire vrai, conseiller quelque chose de correct. Tu as raison. Tu comptes. Tu sais. Rien de plus, rien de moins. Égoïste, égocentrique et têtue, voilà ce que tu es. Tu te complais dans ta hauteur; le fait que personne ne puisse t’atteindre, toi, tout là-haut, te rend fière - une fierté qui te perdra peut-être. Une hauteur, bâtie par des murs qui t’empêchent peut-être de vivre, de vivre vraiment.

Yeah, clear your head, get your poker face on
'Cause this is embarrassing
Push it down, you don't have to let the whole world know

Ton élégance et ton sérieux sautent aux yeux : ta manière de parler, les mots que tu emploies, ta démarche, et même tes expressions sont d’une finesse indéniable. L’illusion de la perfection dissimule même ta maladresse et ton côté colérique. Tu réussis toujours tout ce que tu entreprends, comme si l’échec t’était complètement inconnu à ce jour. Tu sembles royale. Tu n’es pas influençable, tu influences. Tu es la source, pas la rivière. La leadeuse, la tête de file, le cerveau, c’est toi, personne d’autre.

Tu sembles parfaite, de l’extérieur. Ton humour, ta maturité, ta sociabilité, ton ouverture d’esprit et ce caractère - fluide, spontané, marqué - que tu portes et arbores avec légèreté te scient à la perfection. La belle et amicale rousse, joueuse et fêtarde, qui ne demande qu’à s’amuser et réaliser quelques échanges de bons procédés dans le but d’obtenir toujours un peu plus d’adrénaline. On a beau connaître tes angles les plus désintéressés et manipulateurs, il est difficile de passer outre cette façade charmeuse, attirante. Tes sentiments semblent parfois flous, comme si tu n’en possédais pas, pas réellement. Tu n’as pas d’empathie, disent les plus jaloux. Car c’est ce que tu suscites, de la jalousie. Ton visage n’est que sourire, rire et douceur, doublés d’une attitude exécrable, en guise de paradoxe flagrant, envers ceux qui se disent présents ou remarquables. Tu fais couler leurs navires avant qu’ils ne puissent toucher le tien. Tu perdures intouchable.

Go ahead, drown your sorrows with some
Whiskey, that's how it's done
Talking 'bout all your problems is a waste of time

On n’est jamais assez bien pour toi, Phoebe.


•• dans le miroir ••

The only way I know
Only way I was ever shown
Was how to deal with this alone

T’as peur des autres, tu es malade. Cette maladie, c’est cette peur de céder le contrôle aux mains de quelqu’un qui n’est pas toi. Tu ne lâches pas ton emprise sur les autres, par peur qu’autrement ils puissent t’atteindre, te trahir ou t’abandonner dans une situation difficile. Alors tu établis des plans minutieux - grâce à ta facilité pour la manipulation, dont tu n’es vraiment pas fière - pour les empêcher de prendre les rennes, ne serait-ce qu’une fois. Tu ris, tu moques et tu rabaisses, pour être sûre de garder le contrôle. Ton masque, ce voile, c’est d’abord ça. Très bonne actrice, peu de personnes arrivent à le percer. On te voit, mais on ne te comprend pas, pas réellement. Tu es paranoïaque; tu te sens en danger face à autrui. C’est à force de te croire vulnérable que ton masque est apparu de son propre chef; tu l’as toi-même décelé avec difficulté, car il est si facile de se mentir à soi-même.

T’as confiance en personne, surtout pas en toi-même. Mais toi-même vaut mieux qu’autrui, puisque tu ne pourras jamais te blesser davantage que tu ne l’as déjà fait. Or, la douleur que les autres peuvent t’infliger est non négligeable et peut s’avérer éternellement insoutenable. Alors tu essaies de penser avant tout à toi, à toi, et à toi; même si ton empathie reprend rapidement le dessus. Tu as appris à ne jamais lâcher l’affaire, à tout donner pour obtenir ce que tu veux, ce que tu penses être bon pour toi. Parce que personne d’autre que toi n’est qualifié à te dire ce qui est bon pour toi-même, ce sont des rapaces, des fourbes, et tu n’es plus influençable. Tu t’élèves bien plus haut que leur influence. Une hauteur, bâtie par des murs qui t’empêchent peut-être de vivre, de vivre vraiment.

I let the waves crash down
And keep it all inside

Tu as passé ta vie à redoubler d’effort pour que personne ne puisse te marcher sur les pieds. Pour que personne ne puisse avoir l’avantage sur toi, pour que personne ne puisse te regarder de haut, te piétiner, t’utiliser, te manipuler. Alors tu fais en sorte d’être en première position. Toi, tu imposes tes idées. Il est plus simple d’être jalousée et haïe, que d’être aimée et protégée. C’est peine perdue pour la seconde alternative, et tu le sais. Tu n’as pas besoin d’aide, tu n’en veux pas, tu ne veux plus dépendre de quelqu’un d’autre que de toi-même, tu le refuses.

Tu aimes les autres, mais tu es malade. Tu ne peux t’empêcher de rire aux éclats et de dessiner sur le visage d’autrui un sourire similaire au tien, de contaminer les personnes alentour pour leur offrir un peu de paix. Paix que tu n’arrives pas à te donner à toi-même. Tu prétends que tout va bien; à contrecœur, puisque tu renies perpétuellement tes émotions les plus négatives. Tu ne pleures pas - du moins, pas en public. Tu ne t’effondres pas quand tout va mal, ton sourire forme une facette. Tes problèmes sont les tiens et doivent le rester, parce que c’est ça, la vie. Parce que tu ne dois pas être émotive, que cela te rend faible et qu’il te faut garder tout cela en toi, il te faut le gérer seule. Alors tu bois beaucoup, tu fêtes souvent et tu ries pour oublier - parce que c’est simple, et parce que tu as appris la vie ainsi. C’est le seul moment où la présence d’autres personnes ne te dérange que très peu, que tu te sens un peu plus en sécurité : perdre le contrôle t’offre d’autres perspectives. Tu n’es pas susceptible, mais te cacher derrière une blague lorsque tu te sens paraître vulnérable est ta façon d’opérer. Dès que quelqu’un te fait te sentir de nouveau en danger, ton masque reprend immédiatement le relais et s’occupe de les remettre à leur place. Tu n’as aucune pitié lorsqu’il s’agit de protéger ton mental, ton cocon intérieur. En dehors des fêtes et des événements obligatoires, tu ne sors presque jamais de ton terrier; tu étudies, tu te caches.

You know me, that I won't
Tell you what's really going on
I gotta deal with this alone

En dehors de tout ça, tu es une femme douce ayant le cœur sur la main, protectrice, ouverte et qui peut s’avérer incroyablement drôle par moments. Ta maturité te donne des allures de jeune mère, tu inspires confiance et les plus incertains, les plus frêles se sentent en sécurité près de toi. De bonne compagnie, quelqu’un qui te connaît réellement ne pourrait énumérer ne serait-ce qu’un défaut à ton propos... si ce n’est ta maladresse, cette tendance colérique que tu as, à toujours t’agiter pour un rien, ton impulsivité, ton impatience, ton indécision, ta flemmardise et ton habitude à constamment procrastiner, ton hyperactivité, ta rancune morbide, ta curiosité maladive, ton côté boudeur, fier et le fait que tu n’aies jamais tort - soi-disant... Finalement, ça te fait beaucoup de défauts... Mais c’est aussi ce qui fait ton charme. Tu es un numéro à toi seule, et tes réactions sont parfois étranges. Une insomnie, tu la traites à coups de sauts sur le lit et de musique à fond. Des écouteurs emmêlés, tu les démêles en hurlant et en les jetant contre un mur - comme si ça allait fonctionner. Si on t’enferme dans un placard à cause de tes bavardages incessants, tu grattes à la porte tout en couinant comme un chien abandonné, dans le but que l’on te fasse sortir de là.

Malgré tout, une haine a grandi en toi depuis l’adolescence. Une haine envers toi-même. À force de réprimer les autres, de les tenir à l’écart et de ne jamais les impliquer dans ta vie, tu as fini par vivre constamment confinée, n’ayant que toi-même pour seule compagnie. Ces murs que tu as bâti, plus hauts les uns que les autres, t’ont protégée; mais également bloquée de toute aide extérieure. Tu as fini par ne plus te supporter, par te détester, te prendre pour ennemie. Alors, tu t’es mis à penser que tu étais trop peu, trop insignifiante, trop infâme pour être aimée et tu t’es mise à rejeter, repousser davantage, guidée par la l’impression de ne mériter personne. Tout cela t’offre un prétexte pour porter ce voile en continu. Tu t’en veux, d’être comme ça. Ce masque, il t’écœure, il te tue. Un jour, tu devras le laisser tomber. Tu as peur qu’en ce faisant, tu pourrais tomber avec lui.

Just let the weight on my shoulders
Keep on weighing me down
A little bit longer, I'm alright
Don't worry 'bout me
I'm doing fine

Don't let the weight on my shoulders
Keep on weighing me down
For one minute longer, I'm so tired
So can you help me?
I'm not doing fine

On est toujours trop bien pour toi, Phoebe.




By the way, that's my life
•• amour ••

Cette petite fille aux yeux noisettes qu’il tenait par la main, innocente et pleine de vie, c’était toi. C’était toi qui l’accompagnait sans cesse, observant tous ses faits et gestes tel une idole, un idéal, un objectif de vie. Ta religion, ton bonheur, c’était celui qui t’offrait tous ces moments inoubliables, c’était lui; ton tout, ta force. Tu ne comprenais pas toujours tout de sa vie. Il avait beaucoup, beaucoup d’amis, tous regroupés à un endroit : cet entrepôt presque vide dans lequel on ne pouvait trouver que des ribambelles de caisses énigmatiques et des mégots de joints mal roulés.

Il n’avait que quinze ans quand il se mêla à ce genre de personnes. Des personnes comme lui, vivant dans l’ennui, dans l’attente d’un événement plus goûteux - dans l’attente d’adrénaline, d’aventure, de risque. Le degré de ce risque lui échappait pourtant. N’ayant pas su contrôler ses frustrations, il se mit à côtoyer les mauvaises personnes, au mauvais moment. Son groupe d’amis, qu’on appelait désormais le gang, les WHITE, ne cessait de s’agrandir. Au point où ils se retrouvèrent à plus d’une centaine de ces « amis » que tu observais avec curiosité. Tu avais neuf ans, mais il te trimballait partout, vous étiez inséparables - il ne te laissait jamais t’éloigner bien loin de lui. Tu étais sa protégée, et par extension, la protégée de cette “famille”, comme il l’appelait si bien. Quiconque levait la main sur toi se retrouvait plaqué au sol par une quinzaine de personnes tout aussi vite. Tu étais intouchable, aimée - du moins, c’est ce que tu pensais.

Tu as pris goût à ces sorties, qu’elles soient diurnes ou nocturnes - tes parents avaient une confiance aveugle en ce grand-frère qu’était le tien, ce protecteur, ce gardien. Tu as pris goût à ces gens-là, ils te faisaient rire. Ils te protégeaient. Tu n’as pas vu le mal, et lui non plus. Tu ne voyais pas qu’autour de toi s’échangeaient des drogues de toutes sortes, de l’argent, des armes, des services. Du moins, tu n’en comprenais pas un seul bout. Tu surprenais parfois, lorsqu’il n’était pas là pour te couvrir les yeux et t’amener loin de la scène, quelques disputes plutôt violentes, des cris et des coups, un peu de sang. Il te disait que cela pouvait arriver lorsqu’un désaccord naissait entre deux amis très proches, et qu’il fallait rendre des comptes. La violence était donc justifiée. Tu as appris la vie ainsi. Tu as appris à ne pas pleurer.


•• fierté ••

Tu étais là quand Ayden a découvert qu’il était différent des autres, le jour même de ses seize ans, une semaine avant l’anniversaire de tes dix ans. Tu l’avais toujours su, tu avais toujours considéré ton grand-frère comme quelqu’un de spécial, d’exceptionnel, mais là, c’était tout autre chose. Il était capable de bouger des objets sans même avoir à les toucher. De la télékinésie, disait-il. Tu étais la seule au courant, la seule, parmi tous ces gens qu’il aimait tant. Il s’en servait quelquefois pour te remonter le moral après que tu te sois faite réprimandée par les parents pour avoir encore cassé quelques verres. Tu as toujours été maladroite, même si tu t’es soignée avec le temps. Il t’a fait promettre de ne jamais parler de ce nouveau don à qui que ce soit, et tu as juré sur ta propre vie.

Quelques jours plus tard, Ayden reçut une lettre qu'il s’empressa d’ouvrir devant toi. Les sourcils froncés, l’air grave, il te demanda, et ce pour la première fois de ta vie, de sortir de sa chambre et de ne pas revenir avant qu’il ait terminé de régler « ses affaires ». Tu exécutais sa demande avant de coller ton oreille contre sa porte fermée. Un bruit de papier qui se déchire suivi d’un son de tiroir qui se claque, c’est tout ce dont tu te souviens aujourd’hui. Ayden savait pertinemment que cette lettre lui demandait de partir, de fuir son cocon natal, ses amis, sa vie qu’il avait mis tant de temps à construire. Elle n’était pas parfaite, sa vie, mais c’était la sienne. Ce don ne devait aucunement le forcer à s’en aller, cela ne devait pas se passer ainsi. Il décida d’ignorer cette lettre.

Durant deux ans, à partir de ce jour, tu as continué à traîner avec ce gang qui te servait de famille, de passe-temps. Ton frère avait désormais dix-huit ans, et toi douze. Tu n’avais pas vraiment d’amis à toi, étant donné ce qu’était devenue ta vie. Tes parents, toujours confiants, te permettaient de gérer tes problèmes sociaux au sein de ton école : tu étais plus mature, plus avancée que les autres, et ce, en tous points. Tu ne pouvais pas te faire d’amis de ton âge, puisque tu traînais sans arrêt avec ceux qui avaient six ans de plus que toi; les autres te paraissaient donc fades, sans intérêt, trop bêtes. Tu ne tenais pas compte des remarques et des moqueries que pouvaient te faire les autres enfants de ton âge : ce qui comptait, pour toi, c’était d’obtenir les meilleures moyennes et de te ruer vers ton frère le soir venu. Tu partageais les mêmes horaires de coucher que ton frère, mais pas les mêmes avantages. Lui pouvait boire et fumer autant qu’il le souhaitait, mais ne te laissait jamais rien toucher, « trop jeune » disait-il. Pourtant, tu ne voyais pas le mal. Tu n’as jamais appris ce qu’était le mal, puisque tu as vécu dans l’ombre, le mensonge et la déchéance.





•• terreur ••

Un jour, ce jour, tu as compris à quoi ressemblait ce mal. Ou du moins, une partie.

Vous étiez en voiture. Tes parents devant, ton frère et toi à l’arrière, en train de partager une console de jeux et de hurler des insultes incompréhensibles. Ta relation avec tes parents avait toujours été différente de la relation qu’ils partageaient avec Ayden. Il était sanguin et le montrait, alors que toi, tu bouillonnais silencieusement. Tu étais la petite protégée, toujours propre sur elle, qui obtenait les bonnes notes et les félicitations. Lui était le grand protecteur qui déviait légèrement dans l’estime de vos parents par moments, à cause de son caractère un peu trop trempé. Ses hormones étaient sens dessus-dessous, constamment déréglées depuis la découverte de son don. C’est ce jour-là qu’il a perdu le contrôle, que tout est parti de travers. C’est bien ce jour-là que tu as perdu ton frère.

Une dispute, tu peines à te rappeler du pourquoi, a éclaté sous le toit de la voiture. Deux opinions différentes, un rebelle contre l’autorité. Tu te rappelles encore du crissement des pneus lorsque ta mère tentait désespérément de garder son volant droit, de l’angle que la voiture a pris quand la voiture d’en face vous a percuté, forçant ta mère à lâcher ce même volant. Le bruit de la vitre qui se brise, le choc des deux voitures face à face, la voiture qui se penche de plus en plus jusqu’à cogner le sol de plein fouet et glisser sur quelques dizaines de mètres avant de se retourner à nouveau, brisant de ce fait la vitre à ta droite et te laissant étourdie, visage ensanglanté. Tu n’as pas perdu conscience, ce jour-là. Tu es restée éveillée, tu as observé la scène dans son entièreté, tétanisée. Ta mère et ton père ne bougeaient plus, ou très peu, tu ne sais plus. Tu as tourné la tête vers ton frère qui, lui, hurlait le nom de tes deux parents, en larmes. Il semblait avoir la jambe dans un très mauvais état, et lui aussi saignait de toute la partie supérieure de son visage. Tu n’as rien dit, ce jour-là.


•• confusion ••

I'm that new album, you're the same song
They say I'm sick! and it won't take a long
Till my sickness spreads worldwide
Drop it

Il a peiné à sortir de la voiture. Une fois dehors, il a pris son téléphone et a composé le numéro d’urgence. Tu as dû t’évanouir durant ce laps de temps car, à ton réveil, tu étais allongée sur un brancard, dans une ambulance. La personne qui s’occupait de toi t’a assuré que ta famille allait bien, que tu étais malade et que le temps ne serait plus très long avant que l’on puisse te soigner, rien de grave, juste une commotion cérébrale.

Lorsque tu as mentionné ton frère, aucun n’a su te répondre.
Il n’était pas sur le lieu de l’accident, il ne l’avait jamais été.
Il n’y avait personne près de la voiture lors de l’arrivée des secours.

Tes parents, qui avaient survécu non sans séquelles et blessures plus ou moins graves, ont tenté à maintes reprises de retrouver sa trace. Police, appels, avis de recherche, tout a été mis en œuvre dans l’espoir de retrouver Ayden. De ton côté, tu as décidé d’intégrer le gang, les WHITE, dans le but de récupérer quelques informations à son sujet, dans le but d’être réunie avec lui par un quelconque moyen.


•• oppression ••

They call me the freak of the fall
You feel like a badboy? Well I'm KingKong
I'm the new high and you're the same bong
I know I'm, I know I'm hot don't cry

Tu n’avais que douze ans. Tu n’avais pas le choix, tu n’avais plus personne avec qui partager ta vie. Plus de repères, si ce n’était cette « famille », qui était devenue tienne il y a de ça trois ans. Ils t’avaient accueilli les bras ouverts. Ils t’avaient réconforté. Ils t’avaient promis de t’aider à retrouver Ayden. Et voilà que tu te tatouais l’emblème des WHITE sur la cheville droite. Tu leur appartenais, désormais. Mais depuis le départ d’Ayden, le gang n’était plus comme avant. Les plus hargneux, les plus extrêmes des membres se sont retrouvés à la tête des WHITE, et tu savais que tout serait différent. Au fil des ans, et ce depuis tes neuf ans, tu sentais un changement dans le comportement de plusieurs des membres qui te servaient d’amis, de famille. Trahisons sur trahisons, il ne te voyaient plus comme une sœur mais comme un élément utilitaire; un moyen de parvenir à leurs fins. Un atout de vente. L’argent amassé par le gang se faisait de plus en plus conséquent, et certains en ont perdu la tête. C’était fatal, et tu le savais; chacun venait de familles douteuses ou d’environnements violents, plus les mois passaient et plus leur patience s’atténuait, au même rythme que s’épuisaient leur cœur et leur notion de bien et de mal. Le bien a fini par être rayé du dictionnaire. Les frères que tu connaissais ne te voyaient plus qu’avec des yeux intéressés et pervertis par un monde injuste. Tu voyais le châtiment désigné à ceux qui se décidaient à fuir cette ambiance malsaine qu’offrait le gang depuis le départ d’Ayden. Ils étaient saignés, les dents arrachées par les coups, puis ils étaient laissés pour morts sur le bord des quais. Le conflit avec l’autre gang, créé par l’un des membres des WHITE dès le départ de ton frère - celui qui n’était jamais d’accord avec qui que ce soit et qui préférait frapper que parler - donnait lieu à de plus en plus de rassemblements violents, de règlements de comptes incessants. Au sein même des WHITE, une hiérarchie a vu le jour et les conflits n’en finissaient plus. Des sauvages.Ce n’étaient plus tes semblables. Ce n’était plus une bande d’amis formant une « famille », les trafics et la peur avaient pris le dessus. La fidélité des membres ne reposait plus sur la valeur de solidarité, mais sur la loi du plus fort. Une sorte de mafia avait peu à peu vu le jour, et tu en étais la proie.

Presque deux ans s’étaient écoulés alors que tu avais servi d’appât, de manipulation pour les clients hésitants. Malgré ton jeune âge, tu étais déjà bien formée et très mature. Ils se servaient de toi pour user de tes talents d’actrice, de tes atouts féminins, pour amener les clients à acheter les marchandises. Armes, drogues, services. Tu aidais pour tout. Tu faisais certaines livraisons. Tu avais bientôt quatorze ans, mais tu en faisais seize, personne ne suspectait une adolescente. Aucune trace de ton frère, et surtout, aucune trace d’informations le concernant. Au bout d’un certain temps, tu as accepté le fait qu’il soit décédé depuis l’accident ou bien qu’il ait été tué par un autre gang, vos adversaires, vos ennemis, ou encore par l’un d’entre vous. Tu n’avais plus de but, plus d’espérances. Tu te droguais, tu buvais tous les soirs à leurs côtés, comme le faisait ton frère avant toi; tu suivais ses pas, avec le sourire en moins. Maintenant qu’il n’était plus là pour l'interdire, tu n’étais plus retenue par qui que ce soit. Tu pouvais noyer tes peurs et ton chagrin dans l’amnésie temporaire que te conféraient ces substances.


•• déception ••

C’est un soir, peu après le passage de tes quatorze ans, que tout a de nouveau basculé. Ta vision du monde, ta vision des autres et la vision que tu te faisais de toi-même. Ta foi envers la proximité sociale. Ce soir-là, tu buvais, comme à ton habitude, avec ton second protecteur; ton demi-frère, tu l’appelais ainsi, même s’il n’avait aucun lien de parenté avec toi. Il était du genre à boire vite, et beaucoup, pour pallier ses problèmes familiaux. Tu savais qu’il n’avait pas une vie ni très saine, ni très heureuse. Tu avais généralement un peu de peine pour lui, plus que de la compassion. Il était instable, mais drôle, et il te faisait souvent rire; c’est ce que tu aimais chez lui. Il enchaînait les verres devant toi, prétendant être le plus résistant du groupe. Groupe qui, ce soir-là, n’était pas présent. Ils avaient tous une occupation et vous en aviez profité pour être seul à seul; parler du temps où tout était parfait. Lui ne s’arrêtait plus, et il enchaînait les verres de trop. Tu ne le reconnaissais déjà plus. C’était comme s’il buvait sa peine et ses larmes, le plus vite possible, dans le but de les éradiquer. Il en voulait à quelqu’un, quelque chose, la haine était omniprésente dans son regard glacé. Il commençait à te complimenter, t’avouer que tu étais la seule personne en qui il pouvait avoir confiance; le genre de choses que l’on dit lorsque l’on a un peu trop bu. Le genre de choses que l’on dit lorsque l’on est désespéré et à bout de force. Et à cette époque, il l’était. Il insinuait vouloir pousser la relation « un peu plus loin »; devenir plus qu’amis, car il t’appréciait particulièrement. Mais tu lui as gentiment expliqué que tu ne le voyais pas plus qu’un membre de ta famille; que tu l’aimais, mais comme un frère. Il a insisté.

— Allez, allez ! J’suis pas méchant.
Je sais, c’est pas ça. Je pense pas que ce soit une bonne idée, je t’aime pas comme « ça », tu comprends ?
— Et si on essayait ? Juste un peuuu ? Deux minutes !
Désolée, mais non. On peut parler d’autre chose ?
— Allez quoi ! Fais pas ta sainte-nitouche.
Arrête, c’est non.
— Regarde, j’suis sûr que ça va te plaire.
N-

Il tentait d’embrasser tes lèvres, son haleine alcoolisée te forçait à le repousser. Tu t’écœurais à la vue de son comportement. Il était devenu quelqu’un d’autre, l’alcool et la douleur psychologique le transformaient. Il a grogné, n’appréciant pas que tu l'aies rejeté. Il s’est levé, t’a poussé contre la paroi du hangar. Il t’a tenu, t’a retournée. Tu n’avais pas le temps de réaliser la scène, il était déjà contre toi, et toi, face contre le mur. Une forte poigne bloquait tes avants-bras et tu pouvais entendre son jean glisser sur le haut de ses jambes. Il a lâché tes poignets pour effectuer une forte pression dans le haut de ton dos d’une main et te tenir le bassin de l’autre, te plaquant entièrement contre le mur, glacé et souillé par le temps et la poussière. Il a tenté de te déshabiller, en vain, car tu hurlais et bougeais dans tous les sens. Vous étiez seuls. Tu étais seule, contre lui, et lui, au plus proche de toi. Tu t’es débattue dans la panique; lui a attrapé tes cheveux de son poing.

Pas comme ça, pas maintenant. Il te fallait te défendre. Dans un ultime hurlement de rage, tu es arrivée à lui infliger un coup avec le derrière de ton crâne. Il s’est mis à crier, à t’insulter. Tu t’es retournée dans la foulée, et lui est revenu à la charge. C’est là. C’est là que tu l’as regardé fixement, droit dans ses prunelles étourdies par l’alcool.

Dégage !

Il a reculé. Il a reculé, encore. Encore. Et il ne s’arrêtait plus. Dos au mur, il a continué de reculer, comme s’il ne comprenait pas qu’il était bloqué par la paroi. Tu n’as pas compris, ce jour-là.

Arrête de te foutre de ma gueule ! T’es qu’un taré.

Il s’est arrêté net, incapable de te quitter du regard. Son visage n’exprimait aucune émotion, il était vide, ébahi par quelque chose que tu ne voyais pas. Comme s’il n’était plus lui-même, comme s’il était endormi. Un temps de silence; tu l’as regardé sans rien dire pendant quelques secondes. Il semblait revenir à lui-même, alors tu as fait un essai. À cet instant, les yeux emplis de haine, ta rancune a demandé justice. Tu as débordé de rage.

Avance de trois pas, prends le couteau d’Ethan sur la caisse et plante-le dans ta cuisse.

Il s'est exécuté. Tu t’es mise à hurler à la vue de la scène. Au départ, tu n’y croyais pas.
Tu as fui, ce jour-là. Parce qu’ils allaient te poursuivre pour ton acte, ils allaient te le faire payer, et tu le savais.


•• tourment ••

Toute une semaine. C’était le temps passé à fuir, à voler dans quelques supermarchés les seules choses que tu pouvais manger, à dormir dans des ruelles vides et nauséabondes, à boire de l’eau croupie lorsque les magasins étaient fermés. Une semaine à vivre dans le froid et la peur. Tu ne pouvais pas rentrer chez toi. Ils allaient te retrouver. Ils allaient te tuer. Tu le savais, tu connaissais leurs méthodes. Il avait sûrement étouffé l’affaire et toi, tu étais une fugitive qui allait tout balancer aux flics à leurs yeux. Ils allaient te tuer. Alors tu as continué de courir.

Cette longue semaine t’a épuisé. Cernée et désorientée, tu ne cherchais plus à fuir, mais à survivre là où tu te trouvais. Tu t’étais égarée, bien trop loin de ta ville. Les premiers à te retrouver ont été les policiers que tes parents avaient envoyés à ta recherche. Personne n’était au courant de ta situation, de tes affaires. C’était une fugue due à une dépression passagère, suite à la « mort » de ton frère, aux yeux de ta famille et des policiers. Les WHITE, quant à eux, pensaient que tu les avais trahis; parce que ton « demi-frère » n’était pas quelqu’un d’honnête. Tu étais seule dans une réalité infernale. Tu te rappelles encore du jour où ils t’ont récupéré; légèrement amaigrie, les lèvres asséchées et une cascade de larmes sur chaque joue. Ils t’ont posé une ribambelle de questions auxquelles tu n’as jamais su ou voulu répondre. La voiture censée te ramener chez toi était là, en face de toi. Mais tu ne bougeais pas. Tu espérais rester inerte à tout jamais, bloquée dans une immobilité imperturbable, comme si tu souhaitais que le temps s’arrête. Tu voulais du répit, du repos, un peu d’air. Tu pensais à tes parents et à ce que tu allais leur raconter. Tu savais qu’ils comprendraient ton point de vue et ta situation, mais tu savais aussi que tu les mettais en danger en rentrant à la maison. C’était en effet le premier endroit devant lequel les WHITE pourraient t’attendre jour et nuit. Parce qu’ils n’abandonnaient jamais. Alors tu t’es refusée à monter dans cette voiture. Pendant de longues minutes, la police tentait de te persuader que c’était pour ton bien, que tu allais retrouver tes parents et qu’ils te protégeraient s’ils s’avéraient violents. Ils n’avaient pas idée de la gentillesse que tes parents possédaient; ils n’auraient jamais levé la main sur toi. C’est pourquoi tu ne voulais pas les mettre en danger. Tu ne devais pas rentrer. L’un des policiers a perdu patience et, haussant le ton, il t’a pris par le bras pour t’amener de force jusque dans le véhicule. Tu tirais vers l’arrière en basculant ton poids vers tes talons, manifestant ton refus par de faibles cris de protestation. Chose qui n’eut pas l’effet escompté : tu n’avais pas la force requise pour te libérer de l’emprise d’un policier. Tu n’as pas voulu user de ta nouvelle aptitude, tout simplement parce que tu étais trop faible pour l’utiliser; trop apeurée par l’existence de celui-ci pour pouvoir y penser. Tu étais contrainte à monter dans cette voiture, et tu y montais effectivement.
La fatigue ayant pris le dessus, tu as cru entendre un hurlement de désespoir, ce jour-là. Tu as cru ouïr quelqu’un crier ton nom. Mais avant que tu n’aies pu te retourner, la porte avait claqué. Tu partais, ou plutôt, tu rentrais.


•• exposition ••

Ayant fini par capituler, tu t’es fait escorter jusque chez toi par les forces de l’ordre. Tu as fini par leur demander de rester devant ta porte durant quelques jours, à tour de rôle, expliquant que des personnes cherchaient à te faire du mal et que tu étais en danger. Tu as finalement dû donner quelques précisions sur les WHITE et certains de ses membres, alors tu as donné le nom de celui qui t'avait fait du mal. Tu n’as plus voulu en entendre parler depuis lors. Une fois rentrée, devant les yeux à la fois apeurés et soulagés de tes parents, tu as décidé de tout leur raconter. Ton pouvoir, son effet, le gang et Ayden. Tu as gardé le secret sur l’existence du pouvoir d’Ayden; après tout, tu avais juré. Ils t’ont écouté jusqu’au bout, inquiets et compréhensifs. C’est ensuite qu’ils t’ont tendu une lettre qui t’était destinée. Tu l’as saisie, une lueur d’espoir au coin de l'œil. Un nom, des coordonnées et le regard approbateur de tes parents avaient suffi à te faire préparer tes bagages. Une opportunité de repartir à zéro, de rester en vie et de protéger ta famille. Ils t’ont demandé de partir, pour ton bien, ta sécurité. Ils ne pouvaient plus te protéger contre ces horreurs. La découverte de ton pouvoir et la lettre étaient forcément liés, cela ne pouvait pas être une simple coïncidence et tes parents l’avaient bien compris. Tu devais t’enfuir, loin d’ici. Seule.


« Alors c’était ça qu’Ayden cachait dans sa chambre... »





•• honte ••

Ta première pensée lors de ton arrivée a été de retrouver Ayden. Ce que tu as fait. Tu avais raison depuis tout ce temps, il n’était pas mort d’un accident de voiture, pas lui. Il était vivant, il était là, heureux. Mais tu n’as jamais osé te montrer à lui jusqu’à maintenant, venir lui parler, tu t’es contentée de le regarder de loin et de l’admirer de nouveau, trop honteuse pour lui raconter que tu avais rejoint à sa place ce maudit gang; trop honteuse d’avoir vécu ainsi. Tu as appelé tes parents pour les rassurer, leur redonner cette étincelle de vie qu’ils avaient perdu par le deuil dans lequel ils vivaient depuis tout ce temps, leur annonçant qu’Ayden était bel et bien vivant. Tu as inventé un mensonge, leur disant que tout se passait bien entre vous deux et que vous vous étiez retrouvés dans la joie et les larmes. En réalité, tu ne lui as jamais adressé la parole. Tu n’en as jamais eu le courage. Quelque chose en toi NE TOURNE PAAAAS ROOOND te pousse à te recroqueviller, à te confiner; tu ne veux plus rien à voir avec le gang, avec le monde. Alors tu as passé tes années à SWISH à te cacher de lui. Tu t’es toujours arrangée pour ne pas le croiser, que ce soit en soirée ou dehors. Tu te rappelais encore de ce jour-là, du volant de la voiture qui agissait de son plein gré. Et tu avais déjà compris qu’Ayden avait été la cause de l’accident, qu’il avait perdu le contrôle de son pouvoir. Tu avais deviné que la raison de son départ avait été la peur. Suite à l’accident, il avait eu peur de vous blesser à nouveau et il avait décidé de choisir la prudence : il lui fallait suivre des cours, il lui fallait maîtriser ce don qui le rendait si dangereux auprès de ceux qu’il aimait. Tu voulais aller lui dire que tu comprenais, que tu ne lui en voulais pas, mais la peur te paralysait. Dès ton arrivée à SWISH, tu es devenue paranoïaque. Les cinq ans passés auprès du gang t’avaient appris qu’il ne fallait pas se fier à une relation, quelle qu’elle soit. Ces relations sont des mensonges qui finissent par se découdre peu à peu, avant de disparaître complètement. S’il y avait bien une relation que tu ne voulais pas voir se défaire, c’était bien celle avec ton frère. C’est pourquoi tu t’es isolée, cette peur d’autrui étant devenue ta maladie.


•• obsession ••

Mis à part tout ça, ton commencement à SWISH n’a pas été des plus reposants. Les premières semaines, surtout, ont été catastrophiques. Complètement traumatisée, tu utilisais ton pouvoir une dizaine de fois par jour pour te protéger de tout et n’importe quoi. Dès les premiers mois, tu es tombée dans un coma de trois semaines car tu t’exténuais, à force de l’utiliser. À ton réveil, tu as compris qu’il ne fallait plus te protéger : il te fallait t’exclure. Il te fallait devenir quelqu’un d’autre, de moins vulnérable, de moins fragile. Tu as créé un masque de protection autour de ton être, et ce, sans même t’en rendre compte. Tu n’étais plus toi-même, de l’extérieur. Tu cachais ta vie, ton passé et tes connaissances à quiconque osait t’approcher. Aujourd’hui, tu ne sais toujours pas qui tu es lorsque tu avances dans les couloirs de l’académie. Lorsque tu sors de ton cocon.
Ton second objectif était de perfectionner ton pouvoir. Tes notes n’ont jamais vraiment différées de celles de ton adolescence, tu excellais toujours autant. Ton pouvoir, lui, avait mis un peu plus de temps à être adapté. Cela t’a pris trois ans avant d’atteindre la classe A, à tes dix-sept ans. Tu es arrivée en classe C à ton premier jour ici. Tes notes t’ont même permis de sauter une année - ta sixième année.

Ton statut social au sein de SWISH t’a valu une multitude de petits copains « chaussettes » dont tu peinais à te rappeler les noms. Ton double-jeu, lui, t’a octroyé une réputation de pimbêche insupportable mais sociable. La fêtarde, une reine intouchable aux sentiments inexistants, la femme qu’il ne faut ni moquer ni approcher de trop près. Phoebe.

Aujourd’hui, à vingt-deux ans, tu te retrouves en onzième année d’études, effectuant un stage d’un an - dont trois jours de cours toutes les deux semaines - pour devenir Professeur de Maîtrise du Pouvoir. Tu n’as toujours pas approché ton frère, et cela risque de ne pas se faire avant longtemps. Tu n’as toujours pas approché qui que ce soit, d’ailleurs, ou presque. Durant toutes ces années, tu as vécu dans l’ombre. Les seules fois où tu sortais, tu te faisais assez remarquer pour bâtir cette réputation qu’est la tienne; le reste de ton temps, tu le passais à étudier, cachée dans ta chambre, loin du monde, loin des autres. Tu ne connais presque personne de ta classe, ou des autres. Les seuls « amis » que tu as sont des personnes populaires, qui invitent des personnes populaires à leurs soirées populaires, en ville ou au pensionnat.

Dans ta poitrine se dresse un rocher; à l’intérieur, un cœur meurtri et solitaire tente de battre, menacé par un torrent de pensées entremêlées, indivisibles, parmi lesquelles il est impossible de discerner le positif du négatif, le logique du dénué de sens.

Darkness comes and darkness stays
Face your fears and don't be afraid


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Karna S. Crowley
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Karna S. Crowley



submission •• P H O E B E ♦
Sam 6 Fév - 0:30
Juste le meilleur personnage de l'univers submission •• P H O E B E 1782665584
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Anonymous
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submission •• P H O E B E ♦
Sam 6 Fév - 10:44
Je réitère, beaucoup trop triste pipou *cries* Trop envie de lui faire des câlins et lui dire que ça va aller !

Bonne validation cœur noir
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Lux Regina
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Lux Regina



submission •• P H O E B E ♦
Sam 6 Fév - 15:00
Je l'aime
J'ai rien à dire
gg

Validé !

Voilà ta couleur

Ça y est, tu es validé(e) ! Bravo à toi, nous te souhaitons la bienvenue parmi nous. cœur noir

Maintenant, tu peux aller recenser ton pouvoir, ton avatar, ta ou tes spécialité(s) et enfin ta chambre !

Ensuite, tu peux poster ta fiche de relations dans la partie concernée, ou alors jeter un œil à notre guide du débutant si tu en as besoin.

Le Super Staff  cœur noir
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submission •• P H O E B E ♦
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