Elle se retrouve après quelques semaines sans nouvelle, dans quoi vont-elles s'embarquer cette fois ?!
At least, It was something.
C’était au moins la troisième fois qu’elle regardait l’écran de son portable. Pourtant, moins d’une minute s’était écoulé depuis la dernière fois qu’elle avait regardé. Un soupir lui échappa et son pieds recommença à battre la mesure du son dans ses oreilles. Pourtant, elles s’étaient bien donné rendez-vous il y a déjà une demi-heure, non ? Depuis les années, elle aurait pu s’y attendre toutefois. Ce n’était pas la première fois qu’elle n’était pas à l’heure. Mais là vraiment … La jeune femme repoussa sa tête en arrière pour observer le ciel. Il était dégagé aujourd’hui et pendant les quelques secondes qui suivirent, elle suivit le parcours d’un petit cumulonimbus. Très vite lassée, elle reporta son attention sur l’allée à sa gauche. Enfin, la silhouette de son amie apparut. Ce n’était pas trop tôt.
Elle avait bien entendu prévu de bouder mais cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vu et elle s’était fait une telle joie la veille que l’anticerne lui avait fait des miracles ce matin. Elle ne fit tout de même pas l’effort de se décoller du mur contre lequel elle était adossée. Elle retira les écouteurs de ses oreilles et les enroula soigneusement avant de les glisser dans sa poche. Elle avait pris cette habitude sans trop savoir pourquoi… Tout à l’heure, lorsqu’elle les ressortirait, ils seraient tout de même rempli de nœuds. Même si elle s’était donné rendez-vous par loin des dortoirs, il n’y avait qu’une seule issue possible à leur rencontre. Un nouveau plan pour s’amuser. Elle se demandait quelle idée elle aurait cette fois. En tout cas, quand elles se voyaient, elles ne s’ennuyaient jamais.
- Te voilà enfin ! Tu as eu une panne de réveil ?
Évidement, il fallait ronchonner, au moins pour la forme. Malgré tout, elle la gratifia d’un grand sourire. Depuis ses débuts à l’académie, Selji avait toujours été en partie responsable des plans qu’elle avait mis au point pour partir d’ici. Certes, cette époque là était révolue, mais elle avait maintenant une réputation de trouble-fête à tenir. Une réputation à laquelle Esther tenait, contre toute attente. Selji avait légèrement prit ses distances dernièrement, et Esther ne la blâmait pas pour ça. En effet, elle se doutait bien que les aspirations de son amie n’étaient pas les même après tout, ce système de classe avait – selon elle – été établi pour maintenir une sorte de barrière invisible et infranchissable entre les classes. Ce qui expliquait parfois les longues périodes de silence entre elles. Esther se leva enfin et s’étira avant de saluer son amie.
- Alors c’est quoi le plan aujourd’hui ?
Elle l’observa avec un coup d’œil par en dessous, essayant de déchiffrer l’expression de son visage. Mauvaise idée ? Plan farfelu ? Quoique ça puisse être, elle le ferait avec joie. Elle avait tant envie d’un peu d’action ses derniers temps. De plus, cela faisait longtemps qu’elles n’étaient pas aller dans cet endroit si particulier. Déjà, un frisson d’excitation parcourait le dos de notre protagoniste. Elle se retint de se frotter les mains d’un air machiavélique, mais l’idée était là.
Esther
C'est un début un peu bateau, j'espère que ça ira.
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
les yeux collés dans le miroir, Selji se regarde et songe, elle songe à cette journée qui arrive qui s'annonce longue parce que toutes les journées se ressemblent, s'allongent à n'en plus finir et dont elle ne parvient plus à se débarrasser comme si le même jour se répétait, inlassablement sans que l'on puisse s'en défaire enfermer dans une spirale tragique ses doigts finissent par se décoller du lavabo et elle quitte la salle de bain pour sortir des dortoirs, partir à la recherche de la personne qui doit certainement l'attendre depuis un bout de temps déjà mais plongée dans ses pensées à déterminer ce qui ne va pas, ce qui vrille le temps est passé comme s'il avait du retard, qu'il avait besoin d'aller plus vite pour rattraper ce qu'il venait de perdre alors Selji trottine dans les couloirs et ses doigts viennent fouiller les poches de son gilet -vides, il n'y a rien et c'est une injure qui s'extirpe de ses lèvres parce qu'elle vient d'oublier son portable, alors elle espère qu'Esther ne ce soit pas fait la malle
mais c'est une grande silhouette qu'elle aperçoit au bout de l'allée et elle s'approche en haletant -l'endurance c'est une des choses dont Selji a toujours manqué mais pour une raison obscure, elle continue de passer outre préférant privilégier les entraînements purement axés sur sa musculature et sa force les paumes qui s'accrochent à ses hanches un grand sourire aux lèvres, Selji regarde sa copine et se balance sur ses pieds Esther et elle ça a toujours été une relation bizarre pour la Norvégienne -parfois il arrive que les deux adolescentes ne se voient pas durant des semaines et quand Selji revient, Esther l'accueille toujours les bras grands ouverts, prête à recommencer les méfaits comme si elles s'étaient vues la veille alors que pourtant l'initiative vient toujours de Selji, de tenir ses distances, de rester éloigné de la fille auprès d'elle et malgré tout Selji l'apprécie énormément Esther mais quelque chose bloque, elle n'arrive pas à mettre la main dessus
On va dire ça ouai...
le rythme cardiaque qui se détend, moins essoufflée, c'est l'échine droite qu'elle se dresse les yeux qui cherchent de quoi faire aux alentours -elle n'a pensé à rien, elle est venue la tête vide sans réfléchir
Mfh... Je sais pas, je t'avoue j'y ai pas pensé... Et toi ? T'as pas une idée de génie ?
le ton sarcastique, Selji lâche un petit rire et se penche par dessus les barrières bordant l'allée afin de profiter des éclats du soleil pour réchauffer sa peau et les sourcils qui se haussent Selji scrute l'horizon et une idée qui lui effleure l'esprit, ses talons pivotent et elle se retrouve face à son amie
On pourrait acheter des cafards et les glisser dans les coussins des petits nouveaux.... T'as peur des insectes ? Et si y en a un qui nous voit on l'assomme
une idée plus que douteuse, Selji n'en démord pas et elle attrape la main d'Esther pour la tirer avec elle vers les escaliers en sifflant Selji elle sait qu'à cette heure-ci personne ne les verra ensembles elle n'est même pas sûr que la majorité des gens ici savent qu'elles trainent aussi souvent ensembles -peut-être parce que Selji ne veut pas que ça se sache, plus par principe parce qu'elle ne veut pas de problème et que ça a toujours fonctionné comme ça Selji dicte les choses et Esther exécute
Si cela avait été une autre, Esther aurait sans doute mal pris ce petit ton sarcastique, mais depuis le temps, elle apprit à faire avec. Elle haussa donc les épaules, penser ce n’était pas trop son truc, elle, elle agissait. Elles le savaient toute les deux d’ailleurs. Mais que pouvait-elle bien répondre, des bêtises, elles en avaient fait tellement que c’était dur d’innover. Du coup elle avoua à mi-voix :
- Non, j’sais pas trop …
Les rayons du soleil de l’après-midi dardent les deux jeunes filles. Elles sont contentes mais elles ne regorgent pas de choses à se dire, d’ailleurs, ce n’est pas ce qu’elles ont l’habitude de faire. Soudain, la lueur si familière s’allume dans le regard de son amie et Esther sourit d’avance. Elle pense à quelque chose, elle va lui dire dans trois, deux, un … Une grimace se dessine sur le visage de la sportive. Elle n’avait pas particulièrement peur des insectes – et quand bien même, elle ne l’aurait jamais dit – mais l’idée lui semblait trop enfantine après les projets d’habitude si glorieux. Et puis, ça s’achetait où, des cafards ? Parce qu’il était inconcevable qu’elle aille les chasser en forêt un à un alors qu’il y avait pleins de petits nouveaux à traumatiser. Esther tira cependant une moue dubitative avant de répondre. Il y avait bien trop de façon de remonter jusqu’à elle.
- Et tu sais où ça s’achète ces bestioles ? Parce que perso, je ne suis pas une pro de la chasse aux insectes. En plus, il faudrait qu’on puisse mater les réactions … Sinon c’est moins drôle.
L’idée avait peut-être fusé d’un coup, mais sa collaboratrice de toujours devait déjà avoir penser plus loin maintenant. En temps normal, elle aurait sorti son téléphone pour faire une recherche sur les bestioles, mais là, elle était bien contente que sa comparse se charge de la logistique. Cependant, est-ce qu’il n’y avait pas mieux à faire ? Tout en s’interrogeant, Esther étira ses bras au-dessus de sa tête. Il faisait encore froid à cette période et elle se dit qu’elle aurait peut-être dû prendre une écharpe. Ses pensées redevinrent ensuite plus terre à terre et elle avança sur un ton un peu boudeur.
- Je m’attendais à du grandiose venant de toi, un plan déjà bien ficelé quoi … Mais j’imagine que tout le monde ne peut pas être tout le temps à son maximum.
Elle lui avait dit ses mots avec un peu de malice, pour la taquiner. Ça ou autre chose, elle s’en fichait pas mal finalement, tant que ça lui permettait de passer du temps avec son amie.
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
ses phalanges dégagent leur prise sur le poignet d'Esther et elle s'arrête pour la regarder un peu pensive c'est vrai que cette idée semble miséreuse parce qu'elles ont fait des choses plus amusantes, plus extravagantes que déposer des cafards dans des coussins alors Selji extirpe de sa gorge un souffle rauque et s'arrête en bas des marches, frottant le bout de sa basket contre le carrelage immaculé les pauvres gens qui nettoient ici, quand Selji voit l'immensité de l'école ça doit être drôlement ennuyant de tout récurer jusqu'à que tout brille et que rien ne reste ses mains viennent s'embrasser dans son dos et fait face à Esther pour la regarder de haut en bas -Esther elle est belle, elle est grande, elle est élancée elle a un caractère facile à vivre, elle est gentille et docile c'est pour ça que Selji revient toujours vers elle, parce qu'Esther ne la repousse jamais même si elle a beau s'éloigner pour mieux revenir un grand sourire se dessine sur la frimousse angélique de la Norvégienne -des mots taquins, un ton de voix malicieux Selji elle ne relève plus à force elle préfère en rire parce qu'après tout c'est pour s'amuser tout ça
Olalala... Pardon je peux pas être tout le temps géniale tu sais Esther !
Selji hausse la voix en rigolant et recule pour sautiller sur place, arranger son pantalon et son pull avant de finalement s'arrêter pour jouer avec ses couettes -Selji elle tient jamais en place, encore moins lorsqu'elle doit réfléchir à un plan pour éradiquer l'école alors ses grands yeux saphirs se promènent sur les moulures du plafond jusqu'à s'abaisser vers Esther Selji elle se demande toujours si un jour elle finira par avoir des problèmes à force d'aider Esther dans ses idioties -mais pour le moment la seule ayant eu des soucis c'est sa copine et non elle parce qu'à force Selji elle sait comment se dépatouiller pour faire accuser les autres et depuis qu'elle est ici, elle a su se montrer discrète et obéissante envers le corps enseignant du moins c'est ce qu'elle veut bien faire croire Selji
T'arrives pas à traverser les murs Flash ?
un rire moqueur et une grimace à l'encontre d'Esther, Selji marche un peu pour observer les pièces fermées du couloir -elle pourrait forcer les portes tout de suite alors elle s'arrête et elle louche sur la poignet, autour de laquelle s'enroule ses doigts inconsciemment et elle tourne tourne si elle force encore elle pourrait entendre le clack du mécanisme de serrure se briser mais Selji s'arrête avant et retourne auprès d'Esther vers laquelle elle tend ses bras en agitant ses mains, comme si elle voulait la porter toujours à ruminer à propos de ce qu'elles vont faire de la journée un truc amusant mais pas trop dangereux -ou peut être dangereux mais pas amusant elle en sait rien Selji, aujourd'hui elle n'a pas la tête à faire des farces, elle aurait préféré qu'Esther propose une sortie à la mer, à la montagne où n'importe où ailleurs plutôt qu'ici
On a qu'à forcer les portes de la cuisine et mettre des trucs dans la bouffe.
une idée ignoble qui fait grimacer Selji -mais encore une fois, ce serait facile de remonter vers elle si les eux adolescentes vont à la pharmacie acheter des vomitifs ou des laxatifs enfin quoi qu'il en soit, rien ne semble une bonne idée aujourd'hui tout semble voué à l'échec et ça agace la nordique qui abaisse les bras en soufflant du nez -s'écarte et remonte les marches pour s'asseoir sur la plus haute et lorgner sur Esther Selji elle pense rarement aux autres -quand elle les regarde c'est plutôt pour voir ce qu'ils ont qu'elle n'a pas et son regard se faufile toujours plus sur les filles que les garçons, sans vraiment trop savoir pourquoi peut-être par jalousie quelque chose du genre
J'ai pas de truc marrant à faire aujourd'hui Esther. J'ai que des trucs limites, genre les laxatifs dans la purée du midi, les cafards dans les oreillers ou encore boucher les canalisations des douches et y mettre des trucs dégueu' pour que ça remontent.
un râle qui glisse d'entre ses lèvres et qui s'étend en longueur -ça l'énerve de ne pas avoir d'idée, Esther va la prendre pour une idiote ! et elle n'aime pas ça alors ses coudes s'étendent derrière elle, la tête qui s'abaisse Selji soupire, agite ses jambes de gauche à droite tout en tapant celles d'Esther pour aujourd'hui Esther n'aurait qu'à trouver une idée ! ça changerait un peu les rôles -Esther la caboche et Selji les bras
Soudainement, son amie lui semble bizarre, pensive. Elle la regarde en silence quand elle lâche son poignet, elle a l’air de se poser des questions. Esther voudrait bien l’interroger mais ce n’est pas dans leurs habitudes. Alors elle se tait et attend, elle sait bien que ça ne dure jamais et qu’elles profiteront bien vite de cet après-midi. C’est ce qu’elle préfère, ne pas se prendre la tête, s’affranchir des règles pour passer un bon moment. Alors elle ne dit rien et continue de marcher jusqu’à la rejoindre au bas des marches. Elle la contourne pour lui faire face et sourit en voyant le visage de son amie s’illuminer d’un grand sourire. Complice, elle prend un air surpris et presque exagéré quand son amie reprend la parole. Pas toujours géniale hein ? No way.
- Quoi ?! Mais … Mais … Je n’en crois pas un mot ! Qui êtes-vous ?! Qu’avez-vous fait de Selji ?
Bien incapable de garder son sérieux plus longtemps, elle reprend ses airs habituels et rit de bon cœur. Elle se demande au passage si quelque chose perturbe son amie. Elle hésite, elle n’est pas du genre à s’épancher sur ses sujets, elle-même déteste qu’on lui pose ce genre de question et elle se demande si sa camarade n’est pas un peu comme elle sur ce plan-là. D’un autre côté, elle serait une bien terrible amie si elle ne lui laissait pas l’occasion de vider son sac si elle le souhaite. Aaargh. Penser, ce n’est vraiment pas son truc, pourtant, elle a bien l’impression qu’un truc cloche cette fois. Elle ouvre la bouche mais le lutin rose la devance et se moque d’elle, lui arrachant une moue grimaçante.
- Gnahgnahgnah ! Tu sais bien que non … J’arrive à peine à défoncer une porte ! Et encore, A chaque fois, je me démets l’épaule, ça fait un mal de chien !
Elle porte machinalement sa main gauche à son épaule droite. Elle se souvient des vaines tentatives pour rendre son pouvoir acceptable. Pas qu’elle le trouve naze mais juste … Un peu plus versatile quoi. A part une grande mobilité, elle ne gagne pas grand-chose. Et puis, un faux mouvement et c’est la blessure. Elle en a déjà fait des allers-retours à l’infirmerie à cause de ça mais bon, au moins, elle sait comment bien l’utiliser maintenant. Il faudra qu’elle s’entraine à mieux encaisser les chocs, c’est tout. De nouveau, la voix de sa complice la tire de ses pensées, elle propose d’infiltrer les cuisines. Esther fait mine de réfléchir mais – Selji doit bien le voir – l’idée ne l’enchante guère plus. Faut dire qu’elle aime bien la cafétéria et surtout les cantinières qui lui donnent parfois des desserts en rab. Elle reste donc silencieuse pour imaginer quelque chose jusqu’à ce qu’une plainte de sa comparse lui arrive.
- Eh bah … Qu’est-ce qui t’arrive ? Des choses te chiffonnent ?
Elle finit par lui demander car on ne sait jamais. Certes, elle adore faire les 400 coups, mais elle peut être une vraie amie aussi, si on lui en laisse l’occasion. Elle se contente donc de la fixer d’un œil mi-inquiet, mi-intrigué. C’est rare que Selji se montre si « vulnérable » alors, autant lui tirer les vers du nez. Ce n’est pas bien grave si elles ne font que papoter aujourd’hui ? Il serait toujours temps d’aller scotcher tous les meubles d’une classe au plafond ou de récupérer des sales bêtes un peu plus tard après tout.
Esther
Pardon pour l'attente, j'ai été pas mal occupée IRL. ><'
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
les yeux embués par ses pensées, Selji n'écoute qu'à moitié la personne à ses côtés -ses perles dans les siennes, elle préfère lire sur ses lèvres plutôt qu'avoir à entendre sa voix c'est plus facile, c'est plus simple d'imaginer qu'Esther exprime autre chose que des inquiétudes à son égard puis un fin sourire qui anime son visage, Selji hausse les épaules à son tour et s'appuie sur la rembarde pour y basculer et se pencher dans le vide en prenant de grandes inspirations
parfois Selji elle pense à l'air des montagnes celui qui mord le visage et qui laisse des traces celui qu'il n'y a pas ici tout est plus terne ici les gens sont plus fades et tout ça, ça le rend elle aussi si fade si monotone une espèce de morosité dévastatrice contre laquelle Selji ne sait pas comment agir qui s'étend simplement du bout de ses doigts jusque ses myocardes qui se contractent comme si son cœur allait s'arrêter
C'est vrai qu'on a connu mieux comme personne avec de la force hein...
Selji revient sur terre -ce que c'est lassant d'avoir toujours la tête sur les épaules mais ce n'est pas pour autant qu'elle a envie de discuter, Esther et elle c'est bien parce qu'il n'y a pas de prise de tête on ne s'embête pas avec les maux et les incertitudes, c'est comme une relation d'été qui s'étale dans laquelle on garde le meilleur pour en oublier le pire seulement les pieds dans l'eau la tête dans les étoiles et les mains jointes
alors ça embête Selji qu'Esther s'immisce comme ça vers elle -ce n'est pas méchant elle s'inquiète elle veut savoir c'est ce que font les bons amis, s'inquiéter pour les autres mais Selji elle n'aime pas ça, ça la met mal à l'aise alors c'est les doigts qui s'enroulent autour du métal froid qu'elle regarde Esther
Qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est rien.
Selji elle a envie d'hurler au visage d'Esther qu'elle veut rentrer chez elle, se rouler dans la neige pour enfin sentir quelque chose quelque chose d'autre que les sentiments pourris qui sévissent dans son estomac, qui la retournent et la font vriller la nuit à se réveiller en sursaut en sueur parce que les inquiétudes ne la quittent plus, mais c'est normal quand on est jeune d'être aussi anxieux c'est peut-être l'âge en fait elle n'en sait rien Selji, alors elle mord juste ses lèvres pour éviter d'exploser au visage de la brune à ses côtés mais c'est difficile de se contenir quand on s'éloigne de tout, qu'on ne parle plus à grand monde autour de soi alors finalement Selji elle se tourne et elle fixe Esther, le souffle qui s'entrecoupe lorsqu'elle prend de grandes aspirations en bombant la poitrine et finalement la petite norvégienne attrape Esther pour la serrer contre elle prenant garde à ne pas serrer son étreinte de trop -elle a déjà briser des côtes pour moins que ça et la joue contre son torse, Selji elle promène ses doigts sur le dos de la jeune fille
Tait-toi et fais moi un câlin, sinon je casse ton dos.
un froncement de sourcils et ses bras qui se serrent un peu plus autour d'elle, Selji relâche néanmoins la pression et se détend un peu il y a des choses dont elle manque et c'est peut-être ça qui lui manque le plus actuellement l'affection qu'elle repousse systématiquement l'apaisement c'est ce qu'elle ressent sur le moment Selji, alors elle se dandine avec Esther puis elle s'écarte un peu et lui attrape les mains qu'elle embrassent avec les siennes et un grand sourire aux lèvres, elle tourne un peu sur elle même toujours accroché à sa cavalière
Tu sais danser ? Moi oui. Enfin, je faisais un peu de danse avant...
Piquante. En même temps, elle s’y attendait un peu. Que ce soit Selji ou elle, elles n’ont pas l’habitude de s’exprimer et de déballer n’importe quoi. Elles se moquent même des gens qui font ça. Pourtant c’était sorti naturellement. C’est peut-être ça être une bonne copine en fin de compte. Esther hausse les épaules et recule d’un pas sans même s’en rendre compte. Après tout, elle voulait juste rendre service, pas de raison de se faire mordre le nez par sa camarade de toujours. Après tout, c’est toujours comme ça, il y a entre elle et les autres une sorte de faussé que rien ne peut franchir. Comme si elle était trop bête pour comprendre. C’est peut-être un peu le cas d’ailleurs, mais ne dit-on pas que partager ses peines les rend moins lourde ? Bah, apparemment, ce n’est pas son problème.
- Oh ça va, j’voulais juste être gentille. On ne m’y reprendra plus.
Ce n’est pas qu’elle boude, mais un peu quand même. Si sa camarade n’est pas en forme, c’est que ce n’était peut-être pas le bon jour finalement, elle pourrait toujours aller chaparder tous les desserts au chocolat. Ça, elle était sûre que ça ferait au moins criser une personne. GNEUH ?
- Eh ! Qu-est-ce qu… ?! - Tais-toi et fais-moi un câlin, sinon je casse ton dos.
Abasourdie par ce revirement de situation, Esther reste immobile. C’est inattendu mais en même temps, cela ne la dérange pas tant que ça, si ? Elle rougit et accède à la requête – ou plutôt à l’ordre – de sa comparse. Elle la serre distraitement dans ses bras et ne dit plus un mot pour le moment. Sans doute que son amie en a besoin alors, elle lui offre ce moment de bonne grâce, même si elle a bien failli lui mordre le nez moins de 30 secondes avant. Après quelques temps, elle lui prend les mains et la surprend encore un peu plus.
- D-d-d-danser ? J’ai pas fait depuis longtemps …
Une excuse, une excuse … Vite !
- En plus, il y a même pas de musique !
Ce n’est pas qu’Esther ne sait pas danser, après tout, elle excelle dans tous les sports, c’est même pour ça qu’elle s’est orientée dans cette filière, mais elle est toujours mal à l’aise à se montrer aux autres quand elle danse, c’est une facette plus tendre, plus sensible qu’elle ne montre jamais en dehors des cours. Décidemment, elle ne reconnait pas son amie aujourd’hui.
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
les doigts qui se resserrent autour de ceux d'Esther, Selji garde le contact entre son corps et le sien son âme et la sienne les yeux dans les yeux et puis elle s'agite un peu plus et de sa poche extirpe son téléphone, recherche sur youtube une musique, un truc sympa un truc qui les ferait danser sans penser à rien, c'est ce dont Selji à besoin penser à rien et tout faire, comme s'il n'y avait qu'elles à cet instant et que toutes les possibilités s'offraient à elles que tout étaient réalisables que rien n'était impossible juste Esther et Selji Selji et Esther
T'as pas de raison de te défiler. Le sport c'est ton truc, la danse aussi.
Selji relâche la pression de sa paume contre celle d'Esther et recule pour retirer son pull et l'entourer autour de sa taille, laissant respirer ses bras mutilés par les chocs de son pouvoir et elle tend ses bras vers l'avant, un sourcil haussé et un sourire en coin
Je t'invite à danser, tu peux pas me refuser ça. Pas à moi.
le ton qui se hausse et un rire qui s'essouffle entre ses cordes vocales, l'adolescente tournoie sur elle-même pour approcher d'Esther et pose avec vigueur le pied à terre, le dos légèrement abaissé vers l'avant et la main toujours en l'air -elle attend l'approbation d'Esther pour pouvoir faire son petit spectacle de danse lorsqu'elle était encore dans son village reclus entre les montagnes, Selji écoutait les autres enfants parler des spectacles de fin d'année, des concours organisés de ce genre de truc qu'à l'époque elle trouvait stupide mais qu'au fond elle aurait aimé faire l'école à la maison c'était bien, l'école à Swish c'est chouette mais Selji parfois elle aurait préféré faire partie de ceux qui ont une vie banale de ceux qui n'ont pas peur d'affronter les autres et leurs sentiments -aujourd'hui c'est comme si elle faisait ce qu'elle n'avait pas pu faire autrefois
J'ai jamais fait de danse, mais les sports de combat ça doit être pareil non ? Faut juste plus de finesse... Regarde.
finalement Selji laisse tomber l'approbation d'Esther et accroche ses phalanges à l'une de ses hanches, la serre contre elle et la fait basculer en arrière, l'autre main qui vient se plaquer contre ses omoplates toujours cet immense sourire aux lèvres
t'aimes bien sentir les autres Selji, la chaleur des corps contre le tien et l'intimité qui devient comme une zone floue et pourtant, t'as toujours du mal à te détacher de ces mauvaises habitudes et ce n'est pas faute d'essayer de recommencer tout le temps
tu fixes un peu Esther et tes doigts se décollent légèrement des tissus qui l'entourent -finalement tu les remets, c'était juste une mauvaise blague pour voir sa tête et tu laisses la jeune fille se relever, tu gardes toujours le contact, tu recules pas pas aujourd'hui -tu forces Esther à suivre tes mouvements, tu répètes ce que t'as vu autour de toi, dans les films, dans les pubs un pied devant l'autre, éviter d'écraser ta partenaire, de prendre toute la place tu suis simplement le rythme
Quand j'étais petite, ma mère faisait de la danse, du roller à glace et ces trucs un peu niais tu vois. -un souffle qui se glisse entre ses mots, Selji penche la tête en arrière les paupières serrées- Elle était super douée et j'aurais bien aimé savoir faire les mêmes choses donc j'ai essayé mais honnêtement j'étais super nulle. La vie est injuste Esther.
un énorme râle qui gronde dans ta gorge, les yeux qui se rouvrent pour planter ses prunelles azurs dans celles saphirs d'Esther, Selji n'est pas vraiment du genre à déprimer, à se laisser abattre, à laisser porter ses doutes aux autres mais en ce moment quand elle voit le monde autour d'elle, c'est ce qu'elle pense que peut-être finalement les efforts parfois ça suffit plus, que ce sera jamais assez que ça devient trop usant d'essayer et d'échouer à chaque fois une grosse bouffée d'air qui rentre puis qui en sort, tu restes finalement silencieuse -peut-être Esther aura compris où tu veux en venir, ou peut-être pas, qu'importe au final t'avais juste besoin de parler à quelqu'un d'autre que ton reflet dans les miroirs
Deux jeunes filles s’étaient décidées à explorer quelque peu cet endroit particulier, sans vraiment savoir ce qu’elles y faisaient. Sans savoir ce que recelaient certaines pièces cachées derrière les portes de ce long couloir résonnant. À quelques mètres d’un secret longuement gardé par l’académie, elles dansaient, innocentes, ignorantes. L’académie était créatrice de mystères plus intrigants les uns que les autres, et le contenu d’une de ces pièces en était l’un d’eux. Bien que certains aient été entrevus, devinés par les plus perspicaces, nul n’avait déjà posé les yeux sur celui-ci. La raison même de son existence, tout comme le créateur, Swish, était inconnue. Les portes de ce grand couloir étaient vraisemblablement numérotées - celui-ci paraissait pourtant abandonné, de quand dataient ces inscriptions ? À quoi pouvaient-elles servir, à l’époque ? Les poignées étaient poussiéreuses, le sol était marqué par le temps mais, à l’inverse des poignées, semblait étrangement propre.
Alors qu’elles continuaient de chahuter gentiment au rythme de la musique, les rayons du soleil, provenant de la fenêtre à l’intérieur de la salle n°302 - dont la poignée s’avérait aussi propre que le sol -, illuminaient le dessous de la porte. Et sous cette porte se glissa soudainement une clé. Le son de celle-ci frottant contre le carrelage immaculé attirait le regard des deux jeunes femmes.
Qu’allaient-elles décider ?
1. Vous ramassez la clé. Celle-ci ne convient pas à la serrure de la salle n°302, la curiosité l’emporte et vous décidez de trouver un autre moyen d’ouvrir cette porte, qu’importe ce qui pourrait se trouver derrière, et puis, vous n’entendez rien, la personne est très clairement partie.
2. Vous ramassez la clé. La personne l’ayant glissée est peut-être dangereuse, vous décidez de rentrer à Swish avec celle-ci, par précaution. Vous décidez d’étouffer l’affaire, pour le moment.
3. Vous ignorez la clé et prenez peur. Quelqu’un venait de la glisser sous la porte, il n’est pas question de rester ici !
On peut lire à cet instant précis qu’Esther est tout sauf à l’aise. En soi, elle se doute bien que des amies font ça tout le temps seulement, les contacts physiques de base, ce n’est pas trop son truc. Cependant, elle voit bien que sa camarade ne la laissera pas fuir cette situation. Alors les yeux dans les yeux, elle affronte d’abord le regard de Selji … Et puis elle soupire. Elles vont donc danser dans cet endroit étrange. Qu’à cela ne tienne. En plus, elle sait tout de la spécialité d’Esther donc forcément quand elle choisit la musique et qu’elle lance son argument, celle-ci n’a plus d’autre option que de plier. Et puis, elle l’aime bien son dos, elle n’a pas trop envie qu’on le lui casse.
Son amie s’apprête en retirant son pull et Esther finit par décider d’en faire de même, elle retire sa veste et la jette nonchalamment dans un coin. Au moins, elle doit reconnaitre que Selji a de bons gouts, elle reconnait les notes qui se lance et bientôt, elle se prête au jeu avec plaisir. Soudain, le ton de son amie change, c’est la première fois qu’elle la voit s’ouvrir, d’ailleurs, c’est la première fois qu’elles parlent d’autres choses que de bêtises, non ? Esther l’écoute calmement parler de sa mère et sa conclusion hâtive. Elle sourit et acquiesce avant de rétorquer.
- Ouais, il y a des gens, on dirait qu’ils sont doués pour tout. Mais tu sais, c’est énormément d’entrainement … Peut-être qu’il fallait persévérer ?
Elle laisse sa question en suspens, elle ne sait pas comment elle peut le prendre alors, elle décide de continuer avant que son sourire ne soit mal interprété, en fait, elle comprend parfaitement Selji sur ce dernier point.
- Quand j’étais petite, je n’étais pas vraiment sportive, je ne voulais jamais courir parce que j’voyais pas l’intérêt et que ça ne m’apporterait rien. Puis, je me suis forcée un peu pour faire plaisir à mon père … Il voulait un garçon pour l’emmener faire du football ; tu vois l’genre ? Finalement à force, je suis devenue douée pour ça et j’ai fini par aimer … Bref ! On danse ou quoi ?
Confidence pour confidence, elle n’ose cependant pas poser de question, après tout, elle parle de sa mère au passé et, puisque c’est un bon moment, elle ne veut pas réveiller de vieilles blessures ou mettre une mauvaise ambiance. Le rythme prend possession de son corps et elle prend la main de son amie pour la guider, la faire tournoyer et se laisser faire de temps en temps. C’est un plaisir simple, voire innocent et elle décide finalement d’apprécier le moment. Il n’y a personne pour les voir, personne pour les juger. Alors pourquoi ne pas être deux amies qui profitent.
- Bon ok, c’était pas mal. A mon tour maintenant !
Finalement, elle trouve que la musique est bien trop courte, sur les dernières notes, elle s’apprête à prendre son propre téléphone pour partager une de ses chansons favorites pour une autre danse. Elle ne sait pas du tout si son amie aimerait la K-pop mais après tout, pourquoi pas lui montrer ce qu’elle fait parfois seule dans le soir ? Soudain, un reflet de lumière attire son attention dans le couloir.
- Eh … Selji, regarde. Esther approche et ramasse l’objet au sol. C’est … Une clé ?
Esther regarde autour d’elle et aperçoit la porte. LA clé semble grosse et ancienne et la serrure à l’air étroite. De tout évidence, ce n’est pas la bonne alors … Esther tente quand même de l’enfoncer dans la serrure.
- Ça rentre pas, mais quelqu’un a du la faire glisser, regarde, on voit de la lumière qui filtre … Qu’est-ce qu’on fait ?
Elle regarde son amie, elle est super curieuse mais elle tient à lui laisser le choix, au pire, elle reviendra plus tard.
Esther
Ce coup de stresse du MDJ ohlala j'étais pas prête.
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
Selji regarde Esther, pas sûr de vouloir croire ce qu'elle dit, elle regarde son amie et bouge au rythme de ses déhanchés et finalement soupire, roule des yeux et lui serre la main pour l'abaisser vers elle elle n'est pas sûr que la persévérance suffise parfois, il y a des choses où les gens sont naturellement doués, où ils finiront par l'être mais parfois, parfois ça ne marche pas comme on le voudrait et malgré tous les efforts du monde, ça bloque et ça stagne, ça croupie et ça ne fait que nous faire mal, nous rendre malade jusqu'à nous écœurer de ces choses qu'on aimait tant
Je sais pas. Parfois je réfléchis dans les choses pour lesquelles je suis douée, et il n'y en a pas vraiment je crois... T'as beau essayé Esther, parfois tu t'écrases juste.
Selji serre la main d'Esther -l'air un peu plus renfrogné, les doigts qui forcent trop et puis Selji s'arrête, elle relâche la pression lorsque la musique s'arrête et qu'Esther confesse des bribes de sa propre histoire qui fait sourire la norvégienne, puis elle s'arrête un instant et hausse les épaules Selji elle aime entendre les histoires des autres, elle aimerait pouvoir en savoir plus sur ceux qui l'entoure, ceux qu'elle aime mais c'est trop effrayant pour le moment alors elle ne dit rien et reste de marbre, elle repousse frénétiquement ces gens là comme si c'était eux le problème Selji relève la tête vers son amie et s'écarte pour la laisser changer de musique elle ne sait pas vraiment quoi répondre alors elle attend simplement regardant le couloir s'étendre comme s'il ne s'arrêtait jamais ça donnerait presque la nausée mais Esther la sort brusquement de ses pensées alors elle se tourne et regard l'objet scintillant que son amie a entre les doigts une vieille clé, vachement grosse qu'elle s'essaie à enfoncer dans la serrure mais pas moyen de l'ouvrir alors Selji arque un sourcil, il y avait clairement quelqu'un derrière alors elle s'interroge, elle se demande pourquoi quelqu'un aurait glissé quelque chose ici si ce n'est pour ouvrir la porte
C'est simple. Il veut qu'on aille là-dedans, je suis naze en film mais je suis quasiment sûr que ce sale type veut qu'on le trouve. Y a personne, on dira que c'est quelqu'un de la classe E ou D qui a fait ça. C'est toujours eux les accusés.
savoir accusé les autres c'est ce dans quoi elle excelle Selji -jouer la fille parfaite, l'élève modèle au grand sourire les professeurs ne remettent jamais en doute sa parole, parce que c'est celle d'une élève douée et excellente contre la parole de celui plus médiocre alors elle hausse vaguement les épaules et se met en face de celle-ci, la regarde sous tout les angles puis frappe mollement son poing dessus -avant de violemment frapper dedans ce qui l'éjecte plus loin, arrachant les clous et les vis sur son passage -peut-être même un morceau d'encadrement Selji sourit et se tourne vers Esther, le torse bombé et le bras en l'air
Tu vois pas besoin de clé quand JE suis la clé.
Selji tourne la tête vers la grande salle et plisse un peu les yeux pour essayé de distinguer ce qu'il s'y trouve -mais le temps de s'accoutumer à la lumière et à la poussière que la porte à laissé derrière elle, sa vue est légèrement brouillée
Elles avaient décidé de ramasser la clé et d’ouvrir la porte par la force. Celle-ci fut éjectée et brisée par endroits par la force herculéenne de la plus petite des deux jeunes femmes. La forte luminosité de la pièce les éblouissait et elles mirent quelques secondes avant de se décider à entrer. Il n’y avait personne dans cette pièce, si ce n’est une longue table de réunion en bois foncé, épaisse, située au milieu de la pièce, qui semblait vraisemblablement être entretenue régulièrement car elle était polie et vernie, ainsi qu’une quinzaine de sièges possédant de longs dossiers, dont l’un d’eux était situé au bout de la table et semblait bien plus imposant. Contre le mur de droite se trouvaient un large écran plat, éteint, ainsi qu’un chevalet et quelques marqueurs. Contre le mur de gauche, un placard simple, quoique plutôt grand; il devait sûrement contenir une tonne de documents ou de matériel informatique, comme la plupart des placards.
Les deux jeunes femmes avançèrent pas à pas.
1. Vous allumez l’écran et regardez la télévision. Vous faites comme chez vous, la curiosité s’envole et puis, c’est bien “Qui veut gagner des millions” aussi !
2. La clé en mains, vous vous dirigez vers le placard après avoir fouillé la pièce et n’avoir rien trouvé. Vous l’ouvrez; celui-ci n’est pas verrouillé, vous n’aurez visiblement pas besoin d’utiliser votre clé pour le moment.
3. Vous rebroussez chemin. Cette pièce est inintéressante.
S’écraser devant les autres … Esther se demande si Selji est réellement ce genre de personne. En tout cas, ce n’est jamais comme ça qu’elle avait perçu son amie jusqu’ici. Sans doute avons-nous tous une apparence que l’on ne montre à personne. Esther serait-elle Esther sans le regard des autres et son besoin d’intégration et d’attention … Aucun moyen de le savoir. Alors elle ne répond rien de plus, peut-être a-t-elle simplement poser une graine et qu’elle germera ou non chez son amie. Elle trouve dommage que Selji n’ose pas plus, pourtant elle a largement la force pour le faire – Et Esther ne pense même pas au pouvoir en cet instant précis.
Lorsqu’elle trouve la clé, Selji la rejoint en quelque pas pour constater elle aussi l’évidence. Elles ne sont pas seules ici. Quelqu’un devait être derrière cette porte et vouloir qu’elles entrent. Des gamines moins névrosées seraient surement allées chercher un adulte compétent … Mais elles n’étaient pas de ces filles-là. Cependant, impossible pour Esther d’ouvrir la porte. Son don est bon en mobilité, mais clairement pas en force comme elle l’a soulevé plus tôt au cours de la discussion. En revanche, son amie possède toute la ressource nécessaire. Après son speech – Laissant Esther perplexe sur les films qu’elle regarde durant son libre – elle s’avance vers la porte sans plus de cérémonie et … Dans un mot comme en cent : la démolit. Purement et simplement.
- Et tu comptes lui donner ce qu’il veut ?
Esther tousse à cause la poussière et rit en même temps, de toute façon, la porte est défoncée et elle estime qu’il est trop tard pour faire demi-tour. Elle a beau connaitre la force de son amie, la voir en action est toujours un grand moment. La première fois qu’elle lui avait adressé la parole, elle ne s’était jamais attendue à ce qu’elle dispose d’un pouvoir pareil. Si elle n’était pas du genre agile mais plutôt du genre bagarreur, elle aurait pu être jalouse mais dans leur team, il n’y avait pas de ça.
- Avec quelqu’un comme toi … Plus besoin de serrurier, c’est une évidence ! Tu fais les travaux de maçonnerie aussi ? s’enquit-elle en riant devant les dégâts
A présent, le plus gros des décombres et de la poussière étaient retombés. Les deux jeunes femmes purent donc entrer dans la pièce secrète. Esther observa les environs. A première vue, il n’y avait rien de spécial ; une salle de réunion comme elle en avait déjà vu des dizaines à l’académie. Elle ressentait néanmoins une tension qu’elle n’arrivait pas identifier. De la curiosité ? De l’appréhension face à l’inconnu ? Elle avait le sentiment qu’elle ne devait pas être là et pourtant, elle ne voulait pas rebrousser chemin tant qu’elle n’avait pas étanché sa soif d’exploration.
- Je ne sais pas toi … Je m’attendais à plus d’action et je suis un peu déçue.
Lança-t-elle à son amie de l’autre côté de la table. Tant qu’à être ici, elle ne partirait pas, elle se demandait cependant comment quelqu’un qui était ici avait pu leur donner la clé qu’elle tenait encore fermement dans sa poche et tout bonnement disparaitre … Par acquis de conscience, elle vérifia si Selji n’avait pas réduit quelqu’un en pièce en plus de la porte mais rien. Quelqu’un qui se téléporte peut-être ? Mais alors, est-ce que cela valait encore la peine d’explorer plus avant ? D’un geste souple, elle attrapa la télécommande en désespoir de cause et se demanda si elle ne pouvait pas apprendre quelque chose mais rien non plus de ce côté-là, un seul élément avait encore échappé à leur fouille minutieuse : un placard. Esther fit un mouvement de tête vers celui-ci en se tournant vers Selji.
- On regarde ?
Question purement rhétorique ; elle était persuadée que son amie acquiescerait et, même sans ça, la curiosité était bien trop forte.
Esther
♬ ♪ ♩ Du sang ! Des boyaux ! De la rate et du cerveau ! ♬ ♪ ♩
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
des rires et un grand sourire, Selji bouscule doucement Esther avant de la suivre en sifflant joyeusement -peut-être qu'elle aurait du se spécialiser en architecture, elle aurait certainement été un véritable prodige ! quoi que son manque de finesse ne lui apporterait sûrement pas les résultats escomptés, mais au moins, si la structure ne plaisait pas, un coup dedans et il suffirait de reprendre depuis le début Selji s'arrête et regarde autour d'elle l'immense pièce qui a simplement l'air d'une salle de réunion, rien de plus, rien de moins des tables, des chaises, de grandes fenêtres qui illuminent la pièce c'est la déception qui s'affiche sur le visage de la A et elle se tourne vers sa compagne, la regardant marcher, découvrir et finalement s'emparer d'une banale télécommande
Je t'avoue que moi aussi. Je m'attendais à ce qu'on se fasse jeter à travers la pièce quoi. Un peu d'action mais bon, faut croire que même les fantômes ici sont chiants..
un râle et puis le dos qui s'incline vers l'avant, Selji touche le bout de ses baskets et se redresse avec mollesse pour enrouler ses bras autour de la taille d'Esther pour la soulever brièvement et tourner avec elle dans le vide en souriant lorsqu'elle avait évoqué le placard, la jeune fille se mit à remuer la tête dans tous les sens pour voir le meuble et ses prunelles s'arrêtent sur cet objet appuyé contre le mur au fond de cette grande pièce où leurs voix feraient presque échos
Tu crois la clé rentre à l'intérieur ?
Selji repose la jeune femme à ses côtés et sautille comme un cabri jusqu'à cette nouvelle découverte qui annonce que du bon ! la norvégienne dépose ses doigts sur l'objet métallique (ou de bois jsp) et le fait bouger d'avant en arrière, regardant par la même occasion Esther elle a la clé mais honnêtement, Selji elle a envie de jeter le placard par la fenêtre parce qu'elle est sûr que l'imbécile qui joue avec elles se trouve à l'intérieur !
Allez vite, sinon je jette ce truc affreux par la fenêtre. -Selji recule et se hisse sur la pointe des pieds pour accéder à l'oreille d'Esther, tout en murmurant- Je suis sur qu'il est dedans cet enfoiré.
les plis de son front se froncent et Selji jette son dévolu à nouveau sur ce grand rectangle vraiment moche -il ne va même pas avec le décor solennel autour d'elles c'est comme si tout ça n'était qu'une vaste comédie qu'on leur imposait pour se moquer d'elle, les mener par le bout du nez pour trouver quelque chose qui n'existe pas et qui n'est pas réel la main qui vient s'enfoncer dans la poche de son pantalon, elle en sort son vieux téléphone -un truc qui doit sûrement dater des années 2015 et elle le tend à Esther en riant et la voix qui se fait toujours basse comme si on les écoutait
Tiens, prend moi en photo avant que le type dedans finisse urgh.
sa tête se penche sur le côté et elle passe son doigts sous sa gorge comme si il allait mourir, se pose à côté du placard et prend la pose un immense sourire qui laisse apparaître ses dents et puis lorsque le clic de l'appareil se fait entendre, Selji se redresse et attrape la main d'Esther tout en se posant en face du placard il faut bien l'ouvrir ainsi ses phalanges serrent la poignet de métal et ouvre la porte avec Esther, l'air drôlement intrigué
La curiosité l’emporta alors et les deux jeunes femmes se décidèrent à ouvrir le placard sans une once d’hésitation. À l’intérieur, pas une étagère, pas un objet poussiéreux. Le placard était vide, entièrement vide, et le fond de celui-ci semblait fait de bois alors que tout le reste était fait de métal. Le fond du placard était de couleur marron, uni et sombre, il ne présentait aucune caractéristique particulière… Ou peut-être une. Une autre poignée ronde se profilait au fond du placard. Plus petite que celle du placard, mais bien présente. La porte reliée à cette poignée était en réalité entrouverte et une lumière filtrait par la fente, bien qu’elle était étouffée et presque invisible. Depuis cette fente, on apercevait le contenu de la pièce située derrière la porte secrète. C’était un placard, beaucoup plus grand que celui-ci, ce n’était pas une armoire mais un réel placard d’établissement, une sorte de pièce de rangement destinée aux personnes de ménage; un balai, une serpillière, un sceau et des étagères parsemées d’objets de nettoyage étaient éparpillés dans ce placard. Mais comment un placard pouvait-il mener à un autre placard ?
Qu’allaient choisir nos deux protagonistes ?
1. Vous ouvrez la porte secrète et l’enjambez pour vous rendre dans le placard et peut-être savoir où mène cette nouvelle pièce.
2. Vous partez. C’est visiblement le repère d’un malade mental.
3. Vous appelez de l’aide et attendez dans un coin.
C’était clair, elles s’attendaient à autre chose. Mais est-ce que ce n’était pas mieux comme cela finalement. Au fond d’elle, Esther commençait à ressentir une sorte de malaise. Toute cette histoire était bizarre. Mais pas question de passer pour une chochotte auprès de son amie. Alors elle gonfle le torse et fait la fière ; elle aurait bien trop honte sinon. Elle fait une moue dubitative devant la réplique de son amie, elle espérait bien ne pas être maudite pour avoir pénétré cet antre bizarre. Et encore moins pour aller plus avant. Elle réfléchit une minute à l’idée d’ouvrir l’armoire mais elle voulait le fin mot de cette histoire. Elle était sûre d’avoir aperçu une silhouette dans le faisceau lumineux de la première porte. Avait-elle rêvé ? Était-ce - comme en blaguait son amie - un fantôme ? Elle réprima un frisson et frotta sa nuque d’un geste nerveux mais rapide.
- Parle pas de fantôme, j’aime pas ces histoires … Brrr. C’est surement un psychopathe asocial qui va nous découper en morceau.
Bah oui, c’est clair que c’est mieux, hein Esther ? Soudain ses pieds décollent du sol et elle pousse un cri de surprise. Heureusement, c’est son amie qui essaye – elle espère – de la rassurer, ou de lui donner le tournis ? Elle trancherait sur cette question plus tard. Au moins, c’était la diversion dont elle avait besoin pour se mettre à rire. Cette spontanéité, c’est ce qu’elle aime chez la petite brune. Elle se marre quand elle retrouve enfin le sol.
À présent, elles sont face au seul meuble encore intact de la pièce et Selji commence à le chipoter, comme elle est là, il ne fera pas long feu et Esther n’est pas sûre de vouloir simplement empêcher son amie de tout démolir. Elle rejoint son amie qui secoue déjà l’objet dans tous les sens. A croire qu’elle s’amuse comme une folle. Elles n’auront pas tout à fait perdu leurs journées, celles-là.
- Nah. Ça a l’air ouvert, t’as dû casser la serrure sans même t’en rendre compte… C’est abusé comment t’es forte.
Finalement, elles vont entrer, en voyant l’enthousiasme de sa pote, ça ne fait pas un pli, mais alors pourquoi Esther à cet étrange pressentiment ? Paranoïa ou instinct de survie ? Un seul moyen de savoir. Elle sursaute en sentant le souffle de son amie. Sa vanne sur les fantômes fait encore effet. Damn it. S’il y a bien un enfoiré là-dedans, c’est clair qu’il ne fera pas long feu et qu’elles passeront leurs nerfs dessus. Et ce peu importe qui c’est. Esther elle n’est pas du genre à laisser passer des vannes de mauvais gout … Sauf quand c’est elle qui les met en scène. Soudain, Selji lui impose de prendre une photo et Esther s’exécute, elle l’a prend en riant et prend aussi un Selfie, tant qu’elles y sont, malgré l’appareil archaïque de sa pote, ça existe encore des gens qui se baladent avec ce genre de relique ? Elle lui parle à présent en murmurant sur le même ton, maintenant.
- C’est quoi ce truc ? Tu l’as eu dans une brocante ? Elle demande en lui rendant pour que son amie puisse voir les photos. Tu me les enverras, hein ? Souvenir de l’aventure contre le pervers !
Pendant un instant, elle songea à l’idée de se prendre en photo avec la face du pervers quand elles lui auraient refaite, mais elle se voyait mal expliquer ça si quelqu’un tombait un jour sur les photos. Au pire, elles feraient croire à une blague ? Anyway, trop tôt pour y penser. La main de Selji attrape celle d’Esther et la tire à l’intérieur de la pièce secrète. Sur quoi vont-elles se fourrer encore ? Est-ce qu’elles captaient seulement avec leurs téléphones si elles avaient besoin d’aide ? En tout cas, c’était trop tard. Esther regarda tout autour d’elle prête à être assaillie à tout moment. Au moindre danger, elle se servirait de son propre don pour les propulser – Selji et elle – hors de cet endroit glauque.
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
Selji roule des yeux et bouscule Esther : elle a peur de tout et de rien celle-là décidément, il n'y a pas de fantôme ici seulement un type louche qui veut faire le malin parce qu'il doit pouvoir se téléporter Selji elle trouve ce pouvoir fascinant -en tout cas, si elle pouvait faire des sauts temporels elle en abuserait certainement (trop) alors elle soupire, tapotes ses doigts sur le placard avant qu'Esther ne la complimente sur sa force ça fait sourire Selji, ça la ferait presque rougir alors elle lève son bras nu et le contracte pour montrer ses biceps puis lève l'autre tout en pavanant fièrement son corps qu'elle considère presque comme celui d'un petit Apollon
Tu vas me faire rougir Esther. Regarde ça, les autres petits minables de l'école sont jaloux de tout ça. Quand je vais à la salle ils rajoutent des poids pour faire les beaux, mais ils ont perdu d'avance.
un rire narquois qui s'extirpe de ses lèvres, Selji revient vers son ami en reprenant les chuchots qu'elle avait abandonné il y a à peine cinq minutes pour se vanter -regarde les photos que son amie à prise et ronchonne un peu son téléphone fonctionne très bien, alors pas besoin d'en avoir un tout nouveau ! elle lui reprend avec vigueur des mains en grimaçant et arque un sourcil en la fixant
Je vais rayer ta tête des photos oui.
Selji râle et redresse son dos pour s'enfoncer dans le placard en compagnie d'Esther -une ambiance presque meurtrie qui frappe dans le cœur de Selji, ce sont des sensations bizarres qui s'emmêlent lorsqu'elle regarde autour d'elle Selji n'aime pas cet endroit qui paraît si simple avec ces outils ménagers et pourtant, si l'on s'avance un peu on peut y découvrir une clenche et puis une grande porte alors tu relâches la main d'Esther pour te mettre devant elle et ouvrir tout doucement la porte, ne laissant entrevoir que tes grands yeux bleus
Imagine là, on m'attrape par le col et on me jette à travers la pièce ?
Selji tourne sa tête vers Esther en riant et d'un coup, se sent propulser vers l'avant alors elle bouscule la porte puis se redresse en s'esclaffant comme si elle venait de faire la blague du siècle
Je plaisante.
une respiration presque saccadée et Selji refait face à la porte qui, entrouverte, ne laisse entrevoir qu'une pièce qu'elle n'arrive pas à détailler et c'est un amas d'émotions qui se met à traverser son être et qui gargouillent dans son ventre -du stresse, du doute, de l'hésitation avec un pouvoir comme celui d'Esther elles seraient vite hors de ce repaire plus qu'étrange mais les coups peuvent aller tout aussi vite alors la jeune femme s'arrête un instant, serre l'étreinte autour de la main d'Esther et hausse légèrement la voix pour se faire entendre tandis que la porte laisse enfin voir la pièce
Si on survit pas Esther, je dirais que c'est ta faute.
un pas puis deux, elle entre finalement dans la pièce tant convoité et regarde autour d'elle afin de s'assurer qu'elles sont bien seules
Les deux étudiantes entrèrent finalement dans la mystérieuse pièce derrière l’armoire de la salle secrète. Un pas après l’autre, prudemment, elles se dirigeaient vers l’un des plus gros secrets de l’académie. Ce fameux placard de rangement, ce placard à balai, rempli d’outils de ménage, était très intriguant. Il n’y avait personne, si ce n’étaient les deux aventurières, à l’intérieur de ce placard à balai. L’armoire et sa porte secrète se fermèrent soudainement derrière elles. Elles étaient donc à présent enfermées dans ce placard à balai, dans le noir. Seul un rayon de lumière filtrait sous la porte du placard : une porte tout à fait normale, cette fois-ci. Une porte ressemblant étrangement à celles de l’académie. Celle-ci est fermée à clé.
C’était un cul de sac. Qui sait ce qui pouvait se trouver derrière cette nouvelle porte ?
1. Vous vous évanouissez sous la peur, vous êtes claustrophobes.
2. Vous utilisez votre clé sur la porte et découvrez ce qui se trouve au-dehors.
Esther se marre quand Selji menace de la rayer de ses photos, elle lui balancerait bien une petite pique du genre qu’avec un autre téléphone, elle pourrait déjà l’avoir fait mais elle sait d’expérience qu’il ne vaut mieux pas aller trop loin sur cette pente glissante. D’après Esther, elle y tient surement plus pour raison sentimentale alors elle préfère ne pas risquer. Et puis, elle tient à sa colonne vertébrale l’air de rien. Quand elles s’approchent du placard, Esther ricane après la blague nulle de son amie. Bien sûr qu’elle la fait stresser, mais c’est normal avec cette ambiance de mort et l’aura d’un psychopathe. Elle se sent un peu bête d’un coup mais l’ambiance ne l’aide pas à être aussi décontractée qu’elle essaie de le laisser paraître. Et puis cet endroit et si exigu que ça commence à bien faire.
- Ha. Ha. Je suis MORTE de rire. On continue ou tu m’offres l’avant-première de ton One-Woman show ?
Esther se place juste derrière Selji pour voir la seconde porte, malgré la lumière étouffée, elle lui semble étonnamment familière, mais elle se garde bien tout commentaire. Cette nouvelle pièce n’avait rien de plus que l’autre si ce n’est qu’elle semblait encore moins fréquentée que l’autre. Si dans la salle de réunion, le ménage semblait avoir été fait, ici ressemblait plutôt au débarra où on rangeait les trucs de ménage. Elle entra dans la pièce sur les talons de Selji, jamais elles n’avaient été aussi proche ; au sens propre comme au figuré. Soudain, un claquement sec lui arracha un cri, la porte venait de se refermées sur elle. Est-ce que cela signifiait que le pervers était dans la pièce précédente et qu’elles étaient aveugles ? Étaient-elles les captives d’un psychopathe ? Non. Pas de panique. Inspirer. Expirer.
- Bordel quel emmerdeur !
Dans sa poche, Esther resserra son poing sur la clé qu’elle avait trouvé plus tôt avec Selji. Autour d’elle une énième porte leur faisait face, mais elle n’était pas tout à fait certaine de vouloir poursuivre, cependant, elle ne pouvait pas faire marche arrière, si ? Puisque Selji était devant, elle s’en voulait de ne pas mieux avoir sécurisé l’arrière. Elle frappa sur la porte qui venait de claquer et jura qu’on l’y prendrait plu. Ce petit jeu durait depuis 10 minutes, mais c’était bien plus qu’il en fallait, les vannes les plus courtes sont les meilleures.
- Bon, On continue à marcher dans le jeu de ce débile ou on appelle du renfort ? demanda-t-elle en sortant la clé de sa poche. J’sais pas ce qu’il veut mais j’ai pas l’intention de lui donner.
Esther n’avait pas peur des petits espaces, mais elle n’aimait pas ce jeu de chat et de souris. Surtout quand elle était la souris. Cependant, elle se doutait déjà de la réponse et de la témérité de son amie, elle serait surprise que Selji renonce sans se battre et avoue avoir besoin d’aide, mais qui sait ? Esther se rapprocha de son amie et lui confia la clé en la serrant dans ses mains. En vrai, elle doutait fortement que la cloison puisse retenir Selji si celle-ci voulait réellement sortir. Esther soupçonnait même son amie de bien s’amuser et de vouloir dénouer tout ça, elle soupira en prenant la parole.
We're losing touch, we're losing friends Oh I'd say "hold your breath and count to ten" We're losing touch, we're losing friends But we're young Yeah, we're young You know we're still
Esther n'a pas apprécié la vanne mais malgré tout, ça l'a fait sourire et elle ne peut s'empêcher de lui tapoter le sommet de sa main comme pour la rassurer l'endroit est clos, serré, exiguë et peu rassurant, lorsque Selji y dépose ses yeux ce sont presque des frissons qui lui parcourent l'échine, comme si quelqu'un semblait être là sans pour autant être ici cette sensation d'être épié sans qu'on ne puisse savoir par qui ni d'où ça peut venir mais le claquement de la porte la surprend et Selji tique, ses épaules tressautent et elle regarde brièvement derrière elle on se joue d'elle et si au départ c'était amusant, ça ne l'est plus, ça devient presque angoissant et Selji ne peut que déglutir lorsque Esther râle et insulte la prétendue personne derrière tout ça
On est allés trop loin pour faire demi tour. Donne moi la clé.
alors Selji attrape le bout de métal des doigts d'Esther et l'enfonce dans la serrure, force un peu et déverrouille la porte la respiration bruyant et les épaules qui se meuvent aux rythmes des battements dans son poitrail elle hésite cependant, elle relâche la poignet et se tourne vers Esther pour la regarder avant de la prendre dans ses bras et de tourner sur elle-même son étreinte est sincère, un peu violente et ses phalanges enroulés contre son dos seraient prêtes à le lui briser mais Selji s'arrête bien avant de ne l'entendre geindre et elle fait tourner la clé entre ses doigts en souriant
C'est un câlin d'adieu. Si jamais on y passe.
un rire qui brise le silence pesant de la pièce et la lourdeur ambiante Selji respire et ouvre finalement la porte pour s'y engouffrer la première, un pied devant l'autre les yeux mi-clos dans un endroit qu'elle ne remet pas vraiment avec une odeur familière, semblables à celles des autres salles mais différente de celle de ce placard à balai poussiéreux c'est une toute autre chose que Selji hume finalement à pleins poumons avant d'inspirer longuement
Tu viens ?
Selji tourne le dos à la pièce qu'elle n'a pas eu le temps de bien voir pour tendre sa main gauche vers son amie -elle préfère avoir Esther dans les pattes si jamais elles doivent s'échapper : Esther au gouvernail et Selji dans ses bras, un coup dans les murs et elles seraient rapidement à l'extérieur Selji elle essaie de penser aux éventualités possibles -à ce qu'il pourrait se passer, peut-être que c'était un espèce de complot et qu'on allait les jeter dans une fausse aux lions quoi qu'elle n'était pas très sûr que les lions gagnent mais tout de même, Selji tique il y a quelque qui ne tourne pas rond ici
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