How the most dangerous thing is to love
How you will heal and you'll rise above
Crowned by an overture bold and beyond
Ah, it's more courageous to overcome
i'll drown when i see you[tw : violence]
une histoire banale pour un enfant banal
enfin c'est ce que tu te dis mais honnêtement
y a vraiment rien de banal chez toi Sören comme chez n'importe qui
la banalité c'est un concept utilisé pour parler des choses futiles du quotidien
des choses répétitives qui se produisent sans que tu t'en rendes compte
sans que ça t'étonne
comme la violence qu'est devenue une banalité, ces vidéos emplies de haine que tu vois circuler et auxquels tu as arrêté de penser
comme si ça glissait sur ta peau beige
les jours se ressemblent et sont lents, moroses, mous aujourd'hui t'as huit ans, t'es assis entre tous tes copains de l'école et tu souffles tes bougies
fier de toi, le torse bombé comme un coq
t'es un gentil garçon Sören, t'es docile, obéissant et sage mais pourtant
pourtant
quand tu lèves ces yeux ambrés vers ton père il n'y a que du mépris dans ses prunelles vertes
un regard qui te fuit comme si t'avais la peste, que t'allais le rendre malade au moindre coup d'œil
t'es obligé de retenir ta respiration pour ne pas avoir l'impression de tomber
comme si à chaque fois qu'il tournait la tête c'était un coup entre tes côtes qui te couper le souffle
t'as du mal à respirer et te voilà qui suffoque autour de la table, à tenir ta poitrine comme si elle allait exploser
ils ont beau te rassurer c'est pas eux qui devraient le faire, maman elle court jusque toi, elle t'enlace et te susurre des mots doux à l'oreille
une brève accalmie qui tinte dans tes tympans, tu regardes cette si jolie dame que tu as là, une si jolie maman qui est toujours là pour toi
mais tu peux pas t'empêcher de regarder ailleurs, de laisser tes yeux divaguer jusque ton père qui s'éloigne un peu plus chaque jours sans que tu ne comprennes pourquoi
mais t'oses pas demander à maman pourquoi lui et pas elles
Sören aujourd'hui t'as neuf ans, t'as eu ta première correspondante : une fille française qui t'as envoyé des lettres et même des photos, elle est jolie, peut-être pas autant que maman -et tu te tournes vers elle en souriant pour voir ce qu'elle fait, un autre sourire avec les dents en retour
t'aimerais que tout soit aussi paisible tous les jours
tout le temps
à chaque fois
mais les moments de paix sont toujours brefs, lorsque papa rentre t'essaies de communiquer, de parler de ce que tu as fait à l'école mais ça bloque
tu sais pas pourquoi -et maman ne semble pas non plus savoir la raison de tout ça
elle te rassure comme elle peut mais t'es inconsolable dans le fond Sören
à sentir ta poitrine s'écraser sous un souffle qui s'essouffle
comme si de l'eau avait envahie l'entièreté de ta gorge
et que plus rien ne pouvait passer
le docteur de la tête il t'a dit que ça finirait par passer, par aller mieux que papa avait des problèmes
mais que c'était pas ta faute
que ça irait mieux
mais t'as neuf ans Sören
évidemment que la culpabilité te ronge
un sentiment sur lequel t'arrives pas à mettre un mot, un sens
une culpabilité dévorante
aujourd'hui t'as onze ans Sören
toujours la même correspondante française au bout du fil
il y a ces fameux échanges et toi te voilà, dans le train en route pour la rejoindre !
t'as l'habitude de quitter Barcelone pour partir à l'étranger mais tu vas rarement en France
tu connais pas très bien -même si tu parles sufisament bien la langue pour tenir la conversation
t'as un peu peur t'avoue qu'elle te trouve nul Zoë, qu'elle te dise qu'un autre correspondant aurait été mieux que toi
que t'es pas intéressant
que t'es pas marrant
accompagné du même regard livide que balance ton père lorsqu'il pose ses yeux sur toi
tes camarades sont aussi impatients que toi de rencontrer ces nouveaux inconnus qui deviendront de futurs amis
du moins tu l'espères
une semaine que tu partages finalement ce quotidien avec eux
une petite fille et deux papas
Sören ça l'a un peu surpris au départ -à ne pas voir une maman mais il s'y est vite fait
il n'a pas posé de questions parce que sa maman lui a toujours dit qu'il ne fallait pas poser aux autres des questions qu'on n'aimerait pas qu'on nous demande !
presque habitué à un quotidien chaleureux et amicale, un quotidien drôlement différent du sien -et dans le fond ça lui a quelque part brisé le cœur
à voir Zoë partageait des choses aussi tendres avec ses deux pères tandis que lui, pataugeait encore avec le sien à essayer de réclamer un amour impossible
mais ça à fini par s'arrêter, la semaine s'est terminé et Sören à du partir
repartir dans un quotidien qui semble plus fade et plus terne
trop mièvre dans lequel il a l'impression de stagner
il aurait aimé demander à Zoë s'il pouvait rester avec elle là, pour toujours
enfin douze ans Sören
tu marches dans les rues froides de la grande ville anglaise, t'oublies toujours le nom -tu sais pas vraiment pour quoi mais ce n'est pas si grave
bras dessus dessous avec tes deux plus grandes sœurs tu les suis comme le petit frère agréable que tu es
parce qu'elles veulent acheter les fringues tendances du moment -des trucs hors de prix et toi tu préfères t'en tenir à tes vieux jeans et les vieilles vestes en cuir que portait ton père à l'époque
le seul moyen pour toi de te sentir proche de lui
avec le temps les crises d'angoisses ont cessées mais tu tombes souvent malade -des rhumes, des bronchites tu sais pas vraiment pourquoi
et puis le noir complet l'après-midi est passé vite
alors pourquoi te voilà sur le sol, le bras attaché contre le radiateur
une odeur que tu ne connais pas qui cogne tes narines, tu parviens pas à te souvenir de comment t'es arrivé là
comment tu as pu finir ici alors que tu étais dans les rues de la grande ville
t'halètes et tu paniques, t'essaies de t'extirper mais c'est une main abrupte qui agrippe ton visage
qui vient te cracher des mots rudes au visage et tu peux pas t'empêcher de sentir ton cœur s'emballer
ta gorge se nouer
et la mer envahir tes poumons
sans l'odeur du sel, sans les craquellements du sable sous tes dents
juste des vagues qui t'empêchent de prendre ton souffle comme tu le veux
alors t'essaies de soulever ton autre bras pour lui mettre un coup mais t'as treize ans Sören
t'es petit
t'es fragile
alors c'est une plainte qui s'efforce de sortir de ta gorge, les yeux qui commencent à s'humidifier et ta mère dans un coin de la pièce -tu la vois enfin, avec papa et tes sœurs, elles ont le visage tuméfié
ta mère aussi
mais pas ton père
pourquoi ils sont aussi loin de toi
tu bouges plus, t'écoutes simplement ces inconnus s'adresser à ton père
tu remets les mots anglais dans ta tête -des histoires de trafics, d'argent
tu suivais pas tout ce qu'ils disaient avec un accent pareil mais t'as saisi le principal
Sören tu tentes d'éclaircir ta gorge mais c'est douloureux -t'as peur de respirer trop fort, de déglutir de travers
le calme, il faut que tu te calmes
mais soudain c'est l'odeur du brûlé qui vient titiller tes narines, par réflexe tu fronces le nez et tournes la tête pour voir d'où ça vient
la cuisine brûle
le rythme cardiaque qui s'emballe, tu dresses ton échine -enfin décidé à l'ouvrir
à hurler que la maison brûle et ce sont tes sœurs qui en cœur, répètent la même chose mais
c'est ta vision qui se trouble, qui se floute comme si un voile transparent venait de se coller à tes prunelles dorées, tu tousses et tu craches
t'arrives plus à avaler et tu t'écroules
pris au piège t'as l'impression d'étouffer un peu plus à chaque secondes à chaque minutes qui passent
les braises s'emballent et commencent à se répandre, à engloutir les choses sur leur passage et toi t'es là, à essayer de te redresser
ton père inconscient sur le sol, les mêmes inconnus qui finissent par s'enfuir : Sören tu comprends pas, tu ne peux que regarder ta mère essayer de s'extirper des liens et qui par miracle réussie pour défaire celui de tes sœurs qu'elle emmène dehors, promettant de revenir te chercher
tu souffles et tu doutes
t'es pas sûr qu'elle va revenir, la pommette qui s'écrase contre l'objet qui le fera périr
ici-même
t'as du mal à rester éveillé mais tu essaies, t'appelles ton père pour qu'il se lève -mais aucune réponse
alors t'essaies de te mouvoir, de tendre ton bras jusque lui mais ce sont des braises qui te font sauter
une douleur contre ton dos et la mâchoire qui se serre, tu t'extirpes et tu recules en haletant
et puis une voix
une voix complètement inconnue tenant dans sa poigne un objet tranchant -tu discernes mal, tu comprends pas
il te parle mais honnêtement t'es trop à l'ouest -il essaie d'arracher le radiateur, les chaines qui te lient à lui mais c'est trop tard
alors tu le pousses, lui disant que c'est pas la peine
un destin tragique auquel on échappe pas -mais Sören aurait préféré avoir droit à tout ça plus tard
pas tout de suite
comme un poignard dans le coeur, comme un coup de flèche dans les tripes
t'abaisses les yeux vers ta main elle est plus là
seulement le sang qui coule à flot et tu sens que ça remonte le long de ton oesophage
t'as envie d'hurler mais le choc t'en empêche
le noir complet encore une fois
et tu te réveilles
t'ouvres les yeux
te voilà dans
ta demeure encore une fois, tu te redresses et observes tout autour de toi
l'odeur du bois incendié, l'odeur des meubles pourris et tes pieds qui piétinent les souvenirs flambées d'une vie presque heureuse
p re sque
tu peux tout sentir, tout voir, tout imprimer dans ton être
tu tournes sur toi même et t'as l'impression qu'il manque quelque chose
comme si quelque chose avait merdé
et c'est là que tu le vois
ce membre qui te manque
ça te remue l'estomac, ça te donne envie de régurgiter toute la bile qui coule dans tes organes
un sursaut
un réveil
dans ton lit
aujourd'hui Sören tu as dix huit ans, tu t'es décidé à quitté le cocon familial suite à une lettre parvenue peu après cet incident
après le décès de ton père
le décès d'un mari
le décès d'un inconnu
l'amputation de ton avant-bras car les tissus se sont nécrosés
que tout s'est mit à vrillé
que même ta santé à vacillé sans prévenir
et la respiration qui se saccade tu tenais cette lettre en main
rien de tout ça n'avait été un mauvais cauchemar duquel tu voulais t'extirper
c'était la réalité
et ce que ça fait chier
la réa l ité
parfois tu te resasses de vieux souvenirs dans le coin de ta tête
notamment ceux avec Zoë parce qu'après tout ça t'as du tout quitté tout lâché
t'as du réapprendre à écrire
t'as du apprendre à vivre avec les traumatismes et c'était dur, t'as essayé de faire du mieux que tu pouvais comme tu le pouvais et t'as l'impression de t'en être plutôt bien sorti
derrière l'écran
peudo cassos
âge 2 2
si tu avais un pouvoir irl ce serait quoi AKEMI HOMURA
comment nous as-tu connu coucou selji
tu fais quoi dans la vie je survis encore une fois
et deux heures avant tu faisais quoi je parlais à lux quand je faisais cette fiche
ça te gonfle les questions non j'en veux encore
MOT DE PASSE