l'histoire

1 - 4 ans
Zoë était orpheline, mais a eu la chance de se faire adopter à seulement quatre ans. Elle ne se souvient pas de cette période. Ses pères (qu'elle appelle paps et pops) sont respectivement pompier et ancien fleuriste maintenant père au foyer.

4 - 6 ans
Zoë s'adapte facilement à ses nouveaux camarades, un ange que sa maîtresse adore avoir en classe.

6 - 11 ans
L'entrée en école primaire a été dure pour Zoë. Elle se faisait maintenant réprimander pour la majorité de ses clowneries. Mais elle se fait une amie proche qui la suit dans ses bêtises et bavardages... Ainsi que dans ses punitions.
Paps et pops l'aident à faire ses devoirs avant de manger des céréales comme dîner devant la télé. Ils jouent avec elle à des jeux de table, de carte, vidéo ; l'aident à réviser pour avoir de bonnes notes, mais la laissent rester à la maison si elle ne se sent pas bien. Les parents idéaux.
7 ans
Zoë commence à apprendre l'espagnol.
9 ans
Ses notes stagnent, et sa classe commence à correspondre avec une classe du même niveau en Espagne. Ses pères l'aident à faire des lettres cools.
10 ans
Ses parents adoptent un chien, un beagle que Zoë eut l'honneur de nommer Pizza.

11 - 12 ans
Zoë entre au collège. Son correspondant Espagnol la visite dans le cadre d'un échange scolaire, et chanceux soit-il (et Zoë qui en profitait), paps et pops les laissaient se coucher plus tard (pas trop tard non plus) et sortir au parc du coin avec les copains-copines de Zoë. La barrière partielle du langage était facilement comblée avec google, Zoë se la pétait sur la cage à singe, et Pizza aimait la nouvelle tête. En gros, l'ambiance était légère et agréable, comme elle l'est d'habitude chez Zoë.
À la fin de l'année, sa meilleure amie doit déménager. Les bavardages et distractions n'étaient plus autorisés en cours, et son attitude je-m'en-foutiste avait atteint les oreilles de ses parents, qui ont alors décidé de déménager et de la changer d'école. Les pères de Zoë ont aussi été convoqués pour ce problème de comportement, mais la petite famille était d'accord que temps que ses notes restent passables, les bavardages et clowneries n'étaient pas un si gros problème.
Zoë est maintenant beaucoup plus seule, mais elle fait toujours la gignole. Sauf que maintenant, elle est la seule à se faire punir et coller. Son comportement se calme un peu.
Quand elle y pense aujourd'hui, elle se dit qu'il devait y avoir une autre raison pour le déménagement de son amie. Une attitude agitée en classe lui paraît insuffisante.

12 ans
En cinquième, Zoë se fait de nouveaux copains, mais aucun aussi proche que son amie maintenant partie. Ses notes commencent à baisser.
Après les vacances de Noël, c'est à Zoë de visiter son correspondant. Peut-être n'y serait-elle pas allée si elle savait que sa vie changerait.
À l'arrivée, tout allait bien. Zoë fait le clown comme à son habitude, parle son espagnol à deux balles, tente de contrer l'ambiance lourde qui se montrait parfois dans la maison de Sören. Mais le cinquième soir, Zoë ne se sentait pas bien. Elle eut du mal à fermer les yeux ; un mélange de solitude, de malaise, de nervosité, et d'appréhension lui creusait un trou béant dans le torse. Mais elle finit tout de même par s'endormir.
À son réveil, elle n'était plus humaine. Un coup d'œil sur son corps : elle ressemble à une espèce de raton laveur. Elle crie, mais c'est une espèce de couinement qui sort. Le correspondant toujours endormis, elle se cache sous le lit.
Zoë ne peut pas aller à l'école comme ça. Cachée dans un tiroir, toute la journée, sans pouvoir parler ou écrire, une des journées les plus effrayantes et stressantes de sa vie, et elle ne pouvait rien faire. Heureusement pour Zoë, elle retrouva une forme humanoïde dans la soirée... Mais toujours aussi poilue. Elle devait rentrer chez elle au plus vite, et discrètement.
Une grande veste à capuche empruntée, ses traits animaux cachés, Zoë prends le train et rentre chez elle aussi rapidement que possible, la queue entre les jambes et les oreilles baissées.
Pops l'attends à la gare avec une lettre qu'il venait de recevoir.

13 - 15 ans
Les pères de Zoë ne savaient pas que faire de la condition de leur fille. Elle ne se sentait ni faible, ni malade, et la lettre était sans doute liée à ce développement. Mais Zoë voulait rester - même si elle ne pouvait plus voir ses copains, elle pouvait parler avec eux sur les médias sociaux et son portable ; elle pouvait continuer sa scolarité à distance. La petite famille décide d'ignorer la lettre - et celles qui suivirent.
Mais la vie isolée commençait à la déprimer. Elle ne pouvait même plus sortir Pizza, c'était trop risqué.
15 ans
Zoë regrette d'avoir dû passer son brevet des collèges en ligne. Elle ne savait pas comment ça se passait sur place.
Un soir, pops est sorti promener Pizza, comme d'habitude.
Pops est rentré, comme d'habitude, mais sans Pizza.

Zoë ne se souvient pas. Elle se souvient être en colère et triste, mais elle ne se souvient plus vraiment de cette soirée. Elle sait que Pizza a couru sur un passage piéton et qu'une voiture ne s'était pas arrêtée. Mais maintenant, ses pères l'emmènent quelque part. Ils ne savent pas quoi faire - ils craignaient l'emmener chez un médecin de peur qu'elle ne revienne pas à la maison, mais elle ne pouvait pas rester enfermée indéfiniment.