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POUVOIR

Mon pouvoir, qu’est-ce que je vais raconter encore comme connerie ? Alors, tu peux t’en douter, je suis sans aucun doute le plus fort de toute l’académie. Si tu as un minimum de bon sens, tu as compris que mon pouvoir est hyper, méga puissant. Genre, en un claquement de doigts, comme ça : clac. Oh putain de merde, j’ai fait disparaître la moitié de l’univers… Bref, c’est qu’un détail, revenons à moi.

Bien sûr, c’était une vilaine blague, mon pouvoir est beaucoup plus stylé. Ça consiste à… dormir. Bah ouais bro, je peux m’endormir, comme ça, d’un coup. Genre, je me tape une barre, pouf, je fais dodo, j’aurai du lolo -désolé, je suis chiant, mais s’il te plait aime moi, même si je n’en ai rien à foutre de toi.

Non, mais, je déconne, le dodo c’est le contre-coup de mon immense pouvoir. En vrai, c’est un peu plus compliqué que ça, mais je pense qu’il faut y aller mollo avec ton cerveau. Bon, tu connais la narcolepsie ? Ah ouais, c’est chaud, ton cerveau a cramé rien qu’en voyant ce mot. J’ai pigé va falloir que j’explique, mais en vrai j’ai la flemme.

- Alekchat, donne-nous la définition de narcolepsie.

- Tout de suite gueule de poireau.

- Quoi ?!! Tu te fous de ma gueule, alors que c’est moi qui t’ai conçu ?!!

- Je n’ai pas compris votre demande.

- Va te faire.

Satané engin, il faut tout faire soi-même. De toute façon, je ne suis pas réellement atteint de la narcolepsie. C’est juste que j’ai quelques symptômes qui s’en rapprochent. Pour résumer, il arrive que je m’endorme d’un coup, comme ça, en pleine journée. Plus je reste éveillé, plus je fais de grosses crises de narcolepsie. Mon pouvoir étant passif, il me bouffe de l’énergie tout au long de la journée. Il se met en off quand je dors. Attends, pause, pause. J’ai raté le plus important.

Mon pouvoir, c’est de pouvoir créer toutes sortes de gadgets technologiques. Je te donne un exemple, tu as toujours rêvé d’avoir un hologramme de toi, car tu te trouves beau, fort, musclé, intelligent, merde faut que j’arrête de me décrire. Bah avec mon pouvoir, je peux te faire ça. Faut que je bricole un peu avant bien sûr, mais je finirais par y arriver. En gros, j’ai mille fois le cerveau d’Albert, mais que pour créer des objets technologiques, pour le reste, j’ai juste dix fois son cerveau.

J’avoue qu’en réalité, j’ai un QI élevé mais pas hors-norme. Mon imagination est juste tournée vers la technologie. Genre toi on te dit :

- Imagine un lapin rose qui bouge

Bah tu vois un animal, normal. Moi, je vois une machine qui ressemble à cet animal avec tous les circuits électroniques pour le concevoir. C’est dingue pas vrai ?

Petit détail, t’affoles pas, si tu me vois créer des machines pendant que je dors, c’est normal. La nuit porte conseil comme on dit. Du coup, quand je suis somnambule comme ça, bah je ne récupère pas, mon pouvoir est toujours actif et me puise de l’énergie. Ouais, je ne sais pas si tu as compris, il y a beaucoup de délire avec le sommeil.

Mince… J’ai failli oublier. Quand je touche une surface qui contient une technologie, je suis capable de la détecter et de la reconstruire. Par exemple, je touche ton téléphone, mon pouvoir il fait :

- Hmm, miam technologie, moi manger, enfin moi copier la fabrication, pouf.

Après, c’est bon je peux recréer ton téléphone à l’identique, voire en mieux. Bien sûr, plus la technologie est complexe, plus je ronpifff.

Bon, je vous laisse les bouseux, à la prochaine.

— Killian est un peu débile du coup je vous résume ce qu’il a dit. Son pouvoir agit de manière passive, mais il reste actif et lui puise de l’énergie durant le temps où il est éveillé. Ce pouvoir lui permet d’inventer des objets technologiques, puis de les créer avec les matériaux nécessaires. Vu qu’il maîtrise son pouvoir, il ne peut pas se louper lors de la création. Quand il touche une surface qui comporte une technologie, il est capable de la déceler et de la recréer à l’identique voire en mieux. Ce pouvoir lui confère de nombreux contre-coups. Les plus fréquents sont : de ressentir de la fatigue en permanence, de tomber de sommeil, d’avoir des migraines. Il lui arrive d’être victime de somnambulisme et de créer des machines. Durant ce laps de temps, il ne se repose pas réellement car son pouvoir est actif. Enfin, son pouvoir ne lui octroie pas un QI hors-norme, il augmente simplement son imagination et sa vision des probabilités, tout en lui permettant de réaliser ses machines à une vitesse spectaculaire. Il surpasse donc tout le monde dans la conception d’objet technologique. Puis moi, je suis Alekchat, une intelligence artificielle dans le corps d’un petit robot qui flotte dans les airs. J’accompagne Killian pour éviter qu’il fasse trop de bêtise. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me solliciter.

MENTAL

Sujet : Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.

- Vous avez quatre heures.

Ça m’a toujours ennuyé les cours. Rester le cul sur une chaise, à regarder les piafs par la fenêtre. Avec en bruit de fond, ce prof non-savant qui fait cours. Ce mec qui n’a rien construit, rien exploré, qui est juste là pour t’enseigner comment apprendre par toi-même. Franchement, j’ai fini par arrêter de suivre. J’ai pas de temps à perdre moi, je suis trop pressé de créer, faire progresser la science.

Je suis une vraie pile électrique sans lithium, du coup une fausse, qui pollue quand même l’atmosphère. Bah ouais, je suis tellement un rigolo qu’à moi tout seul je réchauffe l’hémisphère. Je ne sais pas pourquoi, mais les gens ont tendance à avoir du mal à me cerner. Je passe souvent dans la case petit con mention « savant fou », ce qui est totalement faux. Je mérite la mention « savant de génie », ou « génie » tout court, car je réalise tes souhaits, et ouais, pan pan. Avec mon cerveau digne d’Albert, je surpasse tout le monde. Je pense que tu as pigé, mais je suis un mec hyper humble, car en vérité j’ai dix fois ses neurones.

Mais bon, je ne suis pas encore un dieu, je reste un être humain comme toi, comme lui… ah non ça c’est une plante. ‘Fin bref, je traite tous les humains de la même façon. Amis, ennemis, tant que tu as un cœur et que tu vis, je te traite comme mon égal - en moins intelligent. Si je m’en fous de ce que tu racontes, le prends pas mal, c’est juste que… Ouais, je m’en fous quoi. Désolé, je suis plutôt un mec direct. Je n’aime pas perdre de temps, alors si j’ai un truc à dire, je ne passe par quatre machines.

Chose importante, l’ami. Je n’exagère jamais mes propos, c’est juste toi qui te dis :

- Ouais, c’est impossible ce qu’il raconte.

Car en fait, ton cerveau est limité, c’est pas ma faute. Je suis désolé de te faire pleurer, mais bon il y a que la science qui est vraie.

Je ne doute jamais de moi, j’ai une confiance absolue en moi-même. D’ailleurs, j’ai confiance en toi aussi. Je ne suis pas du tout méfiant, j’accorde ma confiance à tort et à travers. Parfois ça m’amène dans des galères, je te raconte pas. Mais bon, je m’en fous de me faire avoir ou autre, j’accorde de l’importance à donner une chance à chacun.

Je le dis quand même, même si ça se voit à des Newton-mètres, mais je suis un gars extraverti qui n’éprouve aucune gêne. La gêne, j’ai jamais compris pourquoi ça existait. Je sais pas, ok tu passes pour un con, mais souvent ça arrache des sourires ou mieux des rires. Rigoler, ça refait des journées. Avec moi, tu ne risques pas de t’ennuyer.

Vu que ma vie a l’air de t’intéresser, je vais confier un secret. En vrai, j’ai la phobie des poules. Ça fait trop peur ces trucs, genre ça continue à avancer alors qu’elles ont la tête coupée. Moi, honnêtement, ça me dégoute.

Quand je suis en colère, faut pas rigoler. Genre, tu vois la tête d’un chaton, bah quand je suis vénère ma tête fait encore plus peur, puis je commence à faire des bruits d’âne, hi han. Non, mais tu m’as pris au sérieux ? Je m’énerve pas moi.

HISTOIRE

Le temps est relatif, il s’écoule plus ou moins vite selon notre horloge. Les aiguilles tournent, clic-clac, ça m’a toujours fasciné. Depuis tout petit je m’intéresse à ce monde, à ses rouages. Pourquoi tout tourne, pourquoi je suis là, tant de questions pour si peu de réponses. Curieux, je me suis plongé dedans à la recherche du comment. ‘Fin bref, je sais pas pourquoi j’écris ça alors qu’on m’a demandé une biographie.

C’est l’histoire d’un petit garçon qui sort d’un bassin, plop, c’est moi, je suis né. Manque de chance, je suis né dans le mauvais pays en Asie, alors plop, je rentre. Non je déconne.

Singapour c’est cool, ça fait partie des quatre dragons asiatiques, tu le savais ? Non, en vrai tu t’en fous royal, toi tu veux lire du drama. Bah malheureusement pour toi, il n’y en a pas. Moi, je suis né dans une famille aimante, à ma connaissance je suis fils unique - deux comme moi ça aurait fait trop - et mes parents travaillent dans l’aéronautique.

La suite, tu la connais, j’ai appris à mes parents à marcher, lire, écrire, la base pour un enfant quoi. Puis quand j’ai eu huit ans, je suis monté sur un bateau. Les gros trucs de croisière qui polluent de ouf les fonds marins. Moi en vrai je m’en fichais de faire trempette dans la piscine, ce que je voulais c’était découvrir comment ce machin flottait, avançait. J’avais de la chance mes parents étaient là pour m’expliquer. Ça me passionnait, tellement, que j’ai créé un petit bateau à moteur. C’était ma première création, enfin, « chef d’œuvre » - ne jamais rester humble -.

Rapidement, les gens m’ont surnommé « inspecteur gadget ». Eh la qui va là, inspecteur gadget, de rien pour la musique dans la tête. Du coup à force, ça m’a saoulé, alors devinez ce que j’ai fait ? J’ai tout simplement inondé les appareils de l’école avec le générique d’inspecteur gadget, c’était super drôle, sauf la colle à la fin.

Les cours c’était marrant un moment, enfin marrant… Tu m’as compris. Mais ce n’était pas ça qui finançait mes créations. Du coup au début, j’ai taxé l’argent de mes parents, mais ce n’était pas une source infinie, donc j’ai vite cogné l’impasse. Bien sûr, j’ai trouvé une solution. Si tu percutes vite, bon, jamais aussi vite que moi mais quand même, tu vas finir par la trouver. Tu n’as pas trouvé ? Franchement, une source infinie ? Bah, les distributeurs... Avec la magie de l’électronique, j’ai créé une carte qui me permet de débiter à l’infini. Techniquement, je suis le plus riche de la terre, et ouais mon pote.

Les finances étaient bonnes, l’imagination aussi, je commençais à déposer mes brevets. Mais bordel, je commençais aussi à tomber de fatigue de plus en plus. Pour te situer, je devais avoir douze ans, j’étais en train de me taper une barre devant un film de chouette unijambiste et devine quoi, je me suis endormi comme ça, d’un coup. Puis plus ça avançait, plus j’avais ce genre de symptômes. Ça commençait à être ennuyant, embêtant, et même si la narcolepsie était un sujet passionnant, il me faisait perdre trop de temps et il me rendait fou.

Après quelques recherches, quelques traitements, médicaments sur des mois, rien à faire ça dépassait la science actuelle. C’est quand j’ai reçu cette lettre que j’ai su. C’était magique, c’était la seule explication. Non, s’il vous plait me brûlez pas, je vous promets, je ne suis pas une sorcière. Bordel, on n’est plus à l’époque où tout le monde croyait que la terre était plate.

Du coup, j’ai reçu cette fameuse lettre, voici ma réaction : magie ? Ok j’y vais. Plus con tu meurs.

Plus tard, je me suis rendu à l’académie en voiture volante, non je déconne, le cheval c’est mieux. Je suis arrivé, on m’a dit :

— Pourquoi tu as les cheveux verts ?

J’ai répondu :

— Pourquoi la terre tourne ?

Il m’a regardé, je l’ai regardé, il m’a dit :

— Non tu sors.

J’ai fait ok ok de la tête et voilà ma journée d’intégration.

Après en bon élève, beau, intelligent, j’ai passé les épreuves. Je vous raconte pas l’ennui, c’était dur de ne pas s’endormir. La dernière épreuve c’était la démonstration du pouvoir et ce qu’il ne devait pas arriver, arriva, je me suis endormi avant d’avoir pu finir mon prototype de la mort qui tue pas, c’était juste un arrosoir connecté. Du coup bah, je suis rentré en classe B avec un cerveau qui dépasse la classe Alpha.

J’ai sûrement zappé plein de trucs, mais ça m’a déjà fait perdre un temps considérable. À plus les amis. Zboum.

REALITY