Tu vois la vie en...?



Ton pouvoir est simple, tu peux créer un écran de couleur devant les yeux de ta cible. Elle ne verra rien d'autre que cette couleur, comme un voile se posant sur ses yeux. Tu ne peux pas encore contrôler quelle couleur tu donnes à ta cible ni le temps que ce voile tiendra dans un maximum de cinq minutes.
D'ailleurs, d'un point de vue extérieur, il est simple de savoir qui est sous l'effet de ton pouvoir car leurs yeux se recouvrent de cette couleur. Par exemple, si la personne voit du rose, ses yeux seront entièrement rose, le voile prenant la place de l'iris mais de la sclère aussi.
Tu aimes bien utiliser ton pouvoir car, pendant que quelqu'un ne voit que cette couleur, toi, tu peux voir cette couleur dans le monde qui t'entoure, le temps de l'utilisation du pouvoir. Après cela, tu retombes dans ton monde de nuance de gris. Si tu l'utilises trop de fois dans la journée ta tête commence à tourner au bout de la deuxième utilisation, au bout de la troisième tu as des acouphènes et à partir de la quatrième tu risques de perdre ta vision, caractérisé par un saignement des yeux.

Tu ne peux toucher qu'une personne à la fois et ton pouvoir s'active lorsque tu regardes la personne dans les yeux alors tu évites de regarder les gens dans les yeux après tout, qui voudrait regarder un monstre incolore comme toi?

Les couleurs semblent t'éviter, comme si elles étaient absorbées. Tu n'as aucune couleur, ta peau est blanche comme une feuille de papier, pourtant elle était mate avant, tes cheveux bruns sont devenus noirs... Les couleurs ont quitté ton corps en même temps que tu as utilisé ton pouvoir pour la première fois.

PHYSIQUE



Mesurant un mètre cinquante-quatre pour quarante-trois kilogrammes, tu es mince, presque maigre. Pourtant tu manges assez... Parfois. Cette apparence de crevette est accentuée par le fait que tu ne restes jamais droit, toujours courbé en avant pour éviter les regards de tout le monde. Mais ce qui frappe en premier, ce n'est pas les cernes de trois kilomètres que tu as sous les yeux ou ta petite taille. C'est ta peau. Elle est aussi blanche qu'une feuille de papier comme si tu n'avais aucun pigment. Et ils ont raison, tu n'as plus aucun pigment coloré. Suite à la découverte de ton pouvoir tu es devenu un contraste de noir et de blanc, tes cheveux qui étaient bruns sont devenu aussi noirs que de l'encre, tes yeux noisettes sont devenus noirs également, il est très compliqué de distinguer ton iris de ta pupille à moins de vraiment te regarder dans les yeux.

Ton visage est enfantin, neutre pour la plupart du temps.

Tes cheveux sont légèrement en bazar et assez courts, tu les gardes comme cela, ça passe plus inaperçu. Tu les brosses tout les jours mais tu as un épis à l'arrière du crâne, peu importe ce que tu fais pour changer cela, ça ne change pas.

Niveau vestimentaire, tu ne portes que du noir, du gris et du blanc. Comme tu ne peux pas voir les couleurs, ça t'évite de porter du rose fluo avec du violet par exemple. Ta penderie est complètement dans les tons noirs et blancs.

MENTAL



Ton monde de couleur est parti avec l'arrivée de ton pouvoir, il n'y a plus d'espoir pour que tu le retrouves à présent.

De nature taciturne, ta face ne montre pas beaucoup d'émotion, simplement les plus fortes, quand tu es terrifié, quand tu es vraiment très triste ou quand tu es enragé. Sinon, le reste du temps, tu ne montres presque aucune émotion, tout se passe dans les micro-expressions.
Tu es jeune mais tu n'as aucune perception de l'avenir, vivant au jour le jour, te demandant pourquoi tu es encore en vie, pourquoi infliges-tu aux autres la vue de ton visage noir et blanc? Pourquoi obliges-tu les personnes autours de toi à voir une chose comme toi...? Tu ne fais que suivre le courant, sans aucune volonté.

Tu n'aimes pas grand chose, mais tu ne détestes pas grand chose aussi, tu n'exprimes juste pas ton avis après tout, à tes yeux, il n'est pas important. Pessimiste au possible, tu ne vois jamais le bon côté des choses, tu sais que tu embêtes tout le monde rien qu'en étant à côté d'eux. Tu vis donc la tête baissée, priant pour ne rentrer dans personne. Tu vis renfermé sur toi, n'osant pas aller vers autrui, et si tu dérangeais?

Tu parles peu, tu ne joues pas aux jeux vidéos et tu ne l'as jamais fais, passant ton temps avec le nez dans un bouquin, grand rêveur, tu rêves de t'échapper de cette vie qui ne semble pas t'aimer, la dévalorisation est monnaie courante pour toi, tu n'es jamais assez bien, jamais assez bon... Alors tu t'évades comme tu le peux dans ton univers rempli de monstres, dans les livres où être noir et blanc n'est pas quelque chose d'anormal... Pour dormir et te sentir moins seul, tu serres ton coussin qui a comme taie d'oreiller une robe de chambre appartenant à ta sœur, bien que l'odeur ne soit plus ici, tu as toujours l'impression de la sentir quand tu serres ton oreiller contre toi.

Tu t'excuses constamment, tu ne parles pas fort, tu paniques quand l'attention est portée sur toi... Tu as peur de la foule, tu as peur des araignées et tu as peur du violon... Tu as peur un peu de tout, il est très simple de t'effrayer et de te froisser suite à une réaction apeurée. Tu te sens constamment épié, constamment jugé, surveillé. Il n'y a que dans la nuit noire que tu te sens bien, quand il n'y a que toi et les étoiles dans le ciel, juste entre noir et blanc.

Paranoïaque au possible, tu es certain qu'on veut faire la chasse au montre. Tu as constamment peur qu'on t'attaque, gardant toujours tes affaires avec ton ciseau sur toi, juste au cas où -tu aurais trop peur de l'utiliser de toute manière-. Fragile mentalement, il est super simple de te faire pleurer et les crises de panique sont fréquentes chez toi et le psy de l'académie te connaît bien.

HISTOIRE




Ces mots résonnent encore dans ton cœur, ces mots prononcés par ta sœur alors qu'elle jouait du piano. Tu l'accompagnais au violon, cet instrument de l'enfer, plus jamais tu ne veux en entendre parler. 

Mais quand tu étais petit, tu adorais, passant des heures à en jouer avec ta sœur aînée, Juliette de six ans ton aînée. Après tout, c'est l'une des seules choses que tu avais le droit de faire. Hormis lire ou regarder les étoiles, tu ne pouvais rien faire d'autre. La télévision te retourne le cerveau, les gens dehors étant dangereux tu ne peux pas sortir au parc pour aller jouer, si tu veux sortir c'est sur le balcon de votre appartement. Alors, quand tu ne fais pas tes devoirs avec des professeurs particuliers qui viennent chez toi, tu joues du violon avec ta sœur au piano. Et ne voir personne d'autre que ta sœur ne te dérange pas, tu as toujours vécu ainsi. Ce sont les seuls moments où vous sortiez de chez vous, pour les récitals de musique classique. Avec vos parents qui vous regardaient de leur air toujours aussi sévère, soulignant la moindre de vos erreurs mais vous aimant énormément. Monsieur et Madame Karr, un couple forcé, composé d'un directeur de musée à Paris et de la fille d'un riche sculpteur. Tu as un rythme de vie rédigé par tes parents avec un emploi du temps très carré, levé à six heures, préparation, prières, petit-déjeuner, cours, repas de midi, cours, leçon de violon, dîner, temps de lecture/musique, couché à vingt-et-une heure. Sauf en week-end où tes cours étaient remplacés par des temps de lectures/musique et le dimanche matin il y avait la messe.

Surprotégé dans votre immense appartement familial à Paris située dans le triangle d'or, tu pensais que ça allait continuer ainsi toute ta vie. Après tout, que pourrait-il arriver?

L'impensable arriva, un jour, alors que tu n'avais que onze ans, tu te réveillas tout de noir et blanc. Tes cheveux bruns et tes yeux noisettes étaient noirs, ta peau de pêche était entièrement blanche... La panique monte et tu te mets à pleurer, tremblant. Était-ce le diable qui avait prit possession de toi?! Avais-tu péché? Tes parents et ta sœur ont accourus en entendant les pleurs, ils tombèrent sur un enfant tout de noir et blanc qui ne pouvait plus voir les couleurs. Il devait bien y avoir une raison, ton pouvoir s'est déclenché lorsque ta sœur a voulu inspecter tes yeux. Ce fut la panique pour vous quatre et rapidement tes parents ont décidés de ne plus te montrer, mettant la lettre de Swish dans leur bureau ainsi que toute les relances.

Pendant un an, tu ne pouvais plus sortir, tu n'allais plus à la messe, priant dans ta chambre, tu ne faisais plus de récitals, tes professeurs te déposaient les exercices avec le cours écrit et n'avaient aucun contact avec toi hormis par téléphone, sous la supervision de tes parents... Ils déploraient ta santé fragile, disant que tu ne pouvais plus sortir à cause de l'air et toi, tu ne regardais personne dans les yeux, te murant dans le silence le plus complet. Tu es devenu distant, tu ne parlais plus, passant tes journées à jouer du violon sans un mot, à lire tes livres. Seule ta sœur n'avait pas changé à ton égard, elle te rappelait toujours à quel point elle t'aimait, elle était ta bouée, ce qui t'empêchait de couler dans la solitude pour de bon. Elle n'avait pas peur de te regarder dans les yeux, quitte à ne voir qu'un écran de couleur, elle s'en fichait, elle te répétait sans cesse ces mots


Mais toute les bonnes choses ont une fin. A ses dix-huit ans, lorsque tu as douze ans, ta sœur fut mariée au fils d'un partenaire du musée de ton père, elle quitta donc la maison. Elle allait dehors, le monde est dangereux après tout, il ne faut pas sortir sans vos parents. Mais elle partait et son époux lui avait interdit de venir te voir. La solitude te rongeait mais tu tenais bon, elle t'envoyait des lettres et des photos. Tu jouais du violon seul, c'était étrange mais tu voulais garder ton niveau pour quand elle reviendrait. Tu ne parlais plus à personne, tu restais dans ta bulle, tu ne suivais plus tes cours et tes parents te disputaient de plus en plus. Tu pleurais constamment, tu voulais que ta sœur rentre.

Un an plus tard, tu n'as plus de nouvelles de ta sœur, tu sais simplement qu'elle est enceinte et son époux refuse qu'elle t'envoie des lettres. Tu l'as parfois au téléphone quand tes parents l'appellent mais c'est rare. La solitude grandit, ton comportement est de pire en pire, tu n'arrives plus à dormir, tu as arrêté le violon, tu ne suis plus du tout les cours... Tes parents n'en peuvent plus, ils t'interdisent de quitter ta chambre et la femme de ménage t'apporte à manger. Ils ne peuvent plus rester comme cela, il fallait qu'ils t'éloignent, ils ne voulaient pas voir le monstre que tu étais. Ils se rappellent alors les lettres qu'ils ont reçus lorsque ton pouvoir s'est déclenché.

Et te voilà parti, à treize ans, pour cette école spéciale. Ils mettraient l'argent qu'il fallait mais ils ne voulaient plus te voir. Après tout, ta mère qui avait à présent trente-huit ans, était à nouveau enceinte. Tu étais le raté à leurs yeux. Tu finis donc dans cette académie, dans le monde extérieur si effrayant pour toi.

Ca fait à présent deux ans que tu es à l'académie. A de très rares occasions tu reçois une lettre de ta sœur aînée, avec des photos de ton neveu où les couleurs étaient écrites sur la photo en question comme cela, même si tu ne les vois pas, tu sais qu'il a les yeux noisettes et les cheveux châtain, juste comme toi avant. Tes phobies vont un peu mieux, tu ne sursautes plus lorsque quelqu'un s'approche de toi... Mais ta méfiance envers ce monde extérieur n'a toujours pas baissée... Peut-être le baissera-t-elle dans quelques années.