Au son du réveil, la jeune fille se jeta hors du lit. Elle avait beau avoir joué toute la nuit avec sa pote, elle était trop pressée de la voir aujourd’hui. Dire que l’une de ses plus proches amies était en fait à quelques chambres de la sienne, cela la faisait toujours rire. C’est fou comme le monde est petit. D’un geste souple, elle prit son portable pour envoyer un message à ses deux meilleures potes : « URGENCE DE FILLES ! RAMENE-TOI ! ». Les détails viendraient plus tard quoique … Elle renvoya un deuxième message dans la foulée : « RDV DEVANT LE CENTRE COMMERCIAL ». Là au moins, c’était assez clair et elles devraient rappliquer assez vite. Dans sa précipitation, elle n’était pas très sûre d’avoir déjà vu ses deux copines ensembles, pourtant, elle avait sûrement du parler de l’une à l’autre … Et inversement. Bref, elles apprendraient à se connaitre sur le tas mais il serait toujours temps de faire les présentations quand elles se verraient dans une demi-heure. C’était plus ou moins le temps qu’elles mettraient pour se préparer et venir, non ? Soudain, une réalité heurta l'esprit d'Esther de plein fouet. La veille, elle avait joué avec Avery jusqu'à des heures impossibles, par conséquent, elle était convaincue que cette dernière devait encore dormir à poings fermés. Ni une ni deux, elle reprit son téléphone pour donner une importante mission à Selji : « Au fait, j'ai besoin que tu passes prendre Avery, tu vois qui c'est ? J'pense qu'elle pioncera encore alors ... Ramène-la ici de gré ou de force, t'as carte blanche ! » Comme si c'était à Esther d'en décider d'ailleurs. En tout cas, cela s'annonçait explosif d'entrée de jeu.
Elle attrapa son blazer et sortit pour rallier le point de rendez-vous. Tant de choses à faire et si peu de temps. D’abord, ce serait arrêt chez le coiffeur. Esther en avait marre de sa tignasse violine, elle voulait retrouver ses cheveux noirs, mais pourquoi pas y mettre des mèches blondes ? Bref, ses amies l’aideraient à trancher de quoi faire de sa tignasse réfractaire. C’était bien ce que l’on qualifiait d’urgence et une décision qu’on ne prenait pas sans l’avis de ses copines, non ? Ensuite, pour les remercier, elle les emmènerait toutes les deux à un endroit amusant. Enfin, si tant est qu’elle trouve un endroit susceptible de plaire à ses deux amies. Bah, c’est sans importance. Esther restait persuadée qu’elles s’entendraient bien alors, que pouvait-il mal se passer ?
- Mais qu’est-ce qu’elles foutent ?
Esther s'impatienta et tapait du pied en regardant l'heure sur son téléphone toute les 4 secondes. Pas de message en plus. Quand est-ce qu'elles allaient bien se pointer ?
Des bisous les filles. J'aurai mon shopping ; j'vous l'dis.
Le le torse qui descend puis qui remonte et une main dans le dos, Selji elle souffle bruyamment tout en comptant jusque cent le nombre de ses pompes qu'elle fait régulièrement après avoir sauté du lit et ce, jusque tard dans la matinée en ce moment c'est compliqué d'en voir le bout avec la fatigue et les contrôles réguliers et quand le nombre cent s'extirpe enfin de se ses badigoinces, elle se laisse écraser tête la première contre le sol prête à comater pour le reste de cette longue journée, elle remue ses pieds d'haut en bas mais lorsque le sol se met à légèrement vibrer, elle attrape l'objet à clapet tout en roulant sur le dos et en lit les messages Selji n'aurait même pas eu le temps de dire non, elle était quasiment sûr qu'Esther avait déjà couru en ville pour les faire patienter, et si Selji n'avait pas été d'aussi bonne humeur malgré les journées longues et barbantes elle aurait simplement reposé le téléphone pour laisser attendre Esther en ville et trouver par la suite une excuse bancale mais aujourd'hui Selji elle est décidée à lui faire plaisir et à sortir un peu ! alors après s'être lavé, elle enfile un large gilet moutarde ainsi qu'une salopette et se prépare à courir en ville mais c'est là que la grande poche de son habit sonne et elle doit extirper une certaine Avery de son lit alors la petite Norvégienne s'arrête, grommelle et retourne dans les dortoirs, toquant à chaque portes jusqu'à qu'on lui indique finalement la chambre de la grande rousse sans demander son du, elle ouvre la porte et regarde autour d'elle, une moue sur le visage alors Selji éclaircie sa voix et annonce
On doit sortir en ville. Dépêche toi Avery. Si c'est moi qui te récupères ça va barder !
et un rire qui fait écho dans la pièce, Selji sautille et ouvre brusquement la porte où se trouve la rouquine qui semble encore enroulée dans sa couette Selji renifle, observe la pièce sombre et attarde ses yeux sur les gadgets électroniques de sa demoiselle -elle, les bidules comme ça elle est pas très à l'aise avec et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayer des jeux que ce soit sur console portable ou sur un ordinateur avec une tour elle, elle était plus jeux de sociétés ou jeux comme cache-cache et trappe-trappe : c'était bien plus amusant selon elle ! mais elle comprenait tout à fait que certains préfèrent le monde virtuel au monde réel, ça restait une échappatoire plus qu'honorable
Lève toi la loque, on va au centre commercial. T'as joué toute la nuit avec Esther non ? Elle m'a envoyé des messages... T'as pas mal à la tête ? Tu veux un truc à manger pendant que tu t'habilles ?
Selji se met à marcher dans la pièce et ouvre la commode de la jeune femme et puis c'est une grimace qui s'affiche sur son visage, elle se tourne vers Avery et geint bruyamment -elle va entendre son mécontentement ! avec le sport et les muscles qui se développent plus que le reste, Selji elle n'a pas trop eu de chance au niveau du haut du corps, alors elle sort un soutient gorge pour le poser sur sa tête comme un chapeau, souriant de toutes ses dents à Avery
T'as pas mal au dos ? Si tu veux on échange, je suis sûr que ça m'irait bien d'avoir les mêmes que les tiens.
Selji trottine jusque sa compagne et s'installe à ses côtés, remuant de gauche à droite la tête afin de faire bouger le sous-vêtement Avery elle est jolie et du peu qu'elle lui a parlé, elle est marrante même si ce côté geek, elle ne le comprend vraiment pas ses doigts viennent se glisser le long du corps d'Avery pour remonter jusque le haut de ses épaules et sans dire un mot, elle tire vivement la couette jusqu'au bas de ses hanches et en bombant le torse les poings qui viennent s'appuyer autour de sa propre taille, Selji la regarde en riant
Tu veux que je te porte ? Comme une princesse, tu pourras m'appeler Prince Selji...
cette pauvre Avery n'aura aucun répit en cette matinée ensoleillée
T’as passé la quasi-totalité de la nuit à jouer avec Esther. Encore. C’est pas ta faute, à chaque fois que tu commences à fatiguer, y’a un nouveau truc qui te hype. Et tu gueules dans ta chambre, difficile d’avoir l'œil qui se ferme avec une voix aussi portante - même toi, t’as mal à la tête après. Avec le casque anti-bruit, c’est d’autant plus compliqué de réussir à chuchoter. Ward doit te détester, mais tu t’en fous un peu. Ce matin, ou plutôt ce midi, tu dors. Personne ne viendra te déranger dans ta grasse matinée cette fois-ci, pas même ton portable qui vibre sur ta table de chevet; pas même un tueur à gages.
— On doit sortir en ville. Dépêche-toi Avery. Si c'est moi qui te récupères ça va barder !
… Maman ? Mais t’es pas chez toi là, si ?! T’es rentrée dans ton sommeil, t’es somnambule ? Une folle entre dans ta chambre, mais tu dors. Tu n’entends qu’un brouhaha indescriptible, ton esprit est embrumé et tu ronchonnes faiblement, la voix étouffée par ton oreiller. Tu dors sur le ventre; enfin, c’est plutôt que lorsque la fatigue se fait trop importante et que finalement tu ne fais pas d’insomnie, tu t’écroules sur le lit la tête en avant et ne bouges plus jusqu’au lendemain matin. Donc, tu restes sur le ventre. Une voix te parvient depuis la brume.
— Lève toi la loque, on va au centre commercial. T'as joué toute la nuit avec Esther non ? Elle m'a envoyé des messages... T'as pas mal à la tête ? Tu veux un truc à manger pendant que tu t'habilles ?
C’est qui ? Mais tu dors. Tu dors, tu l’entends pas. Enfin, tu l’entends, mais tu fais comme si tu l’entendais pas. 1. Tu sais pas qui c’est, même si la voix commence à devenir familière. 2. T’as la flemme. 3. Mal à la tête ? Mais tu dors, t’as mal nulle part. 4. Un centre-commercial dans ta chambre ? Non, pas à ta connaissance; et si c’est pas dans ta chambre, tu bouges pas.
Mais le bruit te fait tourner la tête, tu la glisses légèrement sur le côté en tentant d’entrouvrir l’un de tes yeux. Ta commode s’ouvre d’elle-même. Ou plutôt, le fantôme dans ta chambre venait de l’ouvrir. Tu comprends rien, tu vois à peine ce qu’il se passe. Tu entends le fantôme t’adresser une nouvelle fois la parole, mais tu te rendors doucement et n’as pas le temps de comprendre quoi que ce soit. Tout est flou, tu retombes dans les bras de Morphée… Tu ne seras bientôt plus consciente et tu t’envoles vers un monde meilleur : le monde du sommeil. Dans 3, 2, 1…
La couette s’arrache d’elle-même. Le fantôme n’est pas un fantôme. C’est forcément Selji. Tu ne lui as que très peu parlé mais tu aimes son côté spontané un peu hors du commun. Pas de doute, si la couette quitte ton corps, c’est que Selji est entrée dans ta chambre.
— Hmmmmm, arrêteuh... lances-tu dans un grognement mécontent.
Le matin, c’est pas fait pour toi. Mais il est quelle heure, là ? Selji te menace de te porter.
— Hmmm naaAAAAN ! tentes-tu de hurler, mais ton cri ridicule ne ferais peur à personne. Un chaton qui se plaint, c’est exactement ce qu’on aperçoit à l’instant.
Ton sang ne fait qu’un tour, tu te réveilles doucement, relève la tête en clignant maintes et maintes fois des yeux pour tenter de clarifier ta vue et vérifier la présence du petit singe électrique. Oui, effectivement, elle est bien là. Tu te redresses lentement dans un râle étouffé et saisis ton portable sur ta table de chevet. Esther t’a envoyé beaucoup, beaucoup trop de messages. Tu les lis en diagonale une première fois, trop fatiguée pour te motiver à lire chaque mot de ses pavés; puis une seconde, parce que tu es frustrée de ne pas avoir compris la première fois. Un rendez-vous au centre commercial, à cette heure ?! Tu ne comprends pas d’où vient l’énergie de ta pote. Et si c’est toi qui le dit, c’est que c’est grave. T’es la plus grosse pile électrique de la planète. Tu te tournes vers Selji, les cheveux en bataille et la mine fatiguée.
— Elle t’a payé pour venir me chercher du coup ? Mais je dormais moiii... Roh. Je me prépare vite fait et on gooo… quinze minutes max ! dis-tu, la voix emplie de flemme.
Tu râles, encore. Capricieuse, râleuse, rageuse, on te connaît, à force. Tu te tires hors du lit à la vitesse d’un escargot unijambiste. Tu te traînes jusqu’à ton armoire et récupères au passage le soutien-gorge sur la tête de Selji; tu vois encore flou et tu comprends pas ce qu’il t’arrive. Mais si Esther est derrière tout ça, t’as intérêt à te dépêcher. Un tueur à gages, c’est pas grave, mais Selji ça pose problème : tu tiens à la vie, tout de même. Et si elle a été engagée pour venir te chercher, c’est qu’Esther ne rigole pas, là.
Tu t’enfermes dans la salle de bain et prends une douche très rapide après avoir attaché tes cheveux en chignon pour ne pas les mouiller - tu les as déjà lavés hier soir. Tu termines ta toilette et t’habilles à vitesse grand V avant de détacher tes cheveux pour leur donner un coup de brosse. Pas besoin de les attacher aujourd’hui et surtout, pas le temps, tu les laisses lâchés.
Tu sors de la salle de bain, fraîche et prête. Tu prends ton porte-cartes et le fourre dans la poche de ta veste en cuir noire, courte, que tu enfiles ensuite dans la foulée. Les pieds dans les baskets, tu es ready. Vous n’avez plus qu’à partir, et vite, si tu ne veux pas qu’Esther te hurle dessus.
— C’est bon j’suis prête, on y va ? Esther va péter un câble… Tu pourras l’empêcher de me taper s’il te plaît ? J’ai pas la force de riposter là...
La mine toujours fatiguée, tu souris pourtant à Selji; tu es légèrement mal à l’aise car tu ne la connais que très peu et tu n’as pas l’habitude que quelqu’un en ait autant quelque chose à faire de toi et se mette à te rendre visite. Mais tu en es contente, c’est bien là la raison de ton sourire.
Encore un message ou pas ? Non pas la peine, Esther a une parfaite confiance en Selji et elle ne doute pas qu’elle ramènera Avery même par la force. Elle soupire cependant car elle sait bien que ni l’une ni l’autre ne sera au taquet pour se dépêcher d’arriver. En les attendant, Esther se décide à faire du repérage, elle craque même pour une veste crop qu’elle achète immédiatement et qu’elle passe sur sa tenue. C’est d’enfer ! Elle est trop heureuse. Pas loin de l’endroit où elle leur a donné rendez-vous, elle repère un café aux allures sympa. Elle décide donc que c’est là qu’aura lieu la réunion capillaire. Elle tire sur sa mèche et regarde ses cheveux et sa couleur violine fatiguée. Il est temps de changer tout ça. Nouvelle coiffure, nouvelle vie. C’est ce qu’on dit, non ? Elle retourne au point de rendez-vous et enfin, les deux silhouettes de ses copines se manifestent. En voyant la mine encore engourdie d’Avery, elle ne doute pas une seconde qu’elle a été réveillée par la douceur de Selji. Cette idée la fait rire, elle aurait dû être de la partie, ça valait certainement le détour. Pour ne pas les rater, elle leur fait de grands signes.
- Les filles, par ici ! J’suis là !
D’un pas rapide, elle les rejoint et s’empresse de leur faire la bise et tout le toutim. Pour ménager l’effet de surprise, elle ne dira pas cependant de quoi il en retourne. Ca leur apprendra à pas capter ce que veut dire « URGENT » dans un message. Car bon, si elle a eu le temps de s’acheter ne fut-ce qu’une fringue, c’est qu’elles ont trainés. Mais qu’à cela ne tienne, Esther ne leur en veut pas, elle va déjà monopoliser tout le reste de leur journée. Et ça, ça vaut bien tous les retards du monde ?
- J’ai repéré un petit café sympa, on déjeune là-bas ? J’vois que tu viens de sortir du lit Avery !
Elle espère cependant qu’il vaut le détour, il a l’air d’avoir des cafés, des thés et des viennoiseries. Bref, tout ce qu’il faut pour une agréable fin de matinée et un déjeuner tardif. Elle guide ses amies d’un pas enjouée, se gardant bien de répondre à toutes les questions concernant leur convocation aussi sommaire. La curiosité et l’effet de surprise, ça se travaille, non ? Esther s’assied à une table près de la grande vitre et un serveur leur apporte des menus. Une fois son choix opéré, elle pause théâtralement sa carte sur la table et constate le silence qui règne, très bien, ça fera encore un meilleur effet comme ça.
- Bon, vous êtes là car j’ai besoin de vous. Elle sort son portable et leur tend en faisant glisser des photos de coupe sous leurs yeux. Qu’est-ce que je devrais faire à votre avis ? Comme coupe, comme couleur ? J’hésitais avec une pixie, mais ce serait trop bête de perdre ma longueur, non ?
Elle observa la réaction … Ou plutôt l’absence de réaction de la part de ses amies.
Le trajet avait été fastidieux : le temps s'était écoulé lentement lorsque Avery avait du se préparer pour cette sortie entre "filles" Selji elle avait trouvé ça louche aux premiers abords qu'Esther propose un truc pareil mais en y pensant bien, Esther elle était quand même féminine et quand bien même elle ne le serait pas Selji était sûr que dans le fond elle aimait les trucs niais comme les peluches de fête foraine -et là une idée lui effleure la tête : offrir à Esther la plus grosse peluche qu'on ne lui ait jamais offerte et comme ça, Esther elle verrait sûrement que la meilleure des copines c'est elle quant à Avery elle ne la connait pas assez bien pour vraiment savoir si une peluche géante de foire la ferait sauter au plafond sur l'allée Selji n'a pas arrêté une seconde de parler à Avery, elle ne lui a laissé aucun répit aucun repos, peut-être qu'elle aurait été clémente si sa compagne à la chevelure écarlate s'était bouger le fiak mais pour aujourd'hui Selji n'en tiendra pas rigueur à Avery -pour cette fois elle étire ses bras et les rabat à l'arrière de sa nuque tout en se balançant sur ses épaisses semelles un grand sourire aux lèvres
Y a pas trop eu besoin de menacer pour qu'elle sorte du lit.
Selji bouscule doucement avec son épaule Avery en gloussant et suit gaiement ses deux copines -elle pourrait presque sautiller comme un cabri tant elle est heureuse de cette journée ensoleillée une fois installé à la table, Selji regarde un peu partout et s'attarde sur la décoration murale, celle des tables puis les tapis, les chaises en acier recouvertes de tissus pour finalement pencher la tête en arrière afin d'apercevoir les grands lustres au dessus de sa tête Selji elle aime bien les cafés, c'est mondain, c'est cool et ça permet d'observer les gens -ceux qui sont ici pour travailler, ceux qui profitent avec des amis et les gens seuls comme elle qui veulent simplement se reposer, être avec en osmose avec eux même lorsque le serveur dépose les cartes elle se redresse, complètement avachie les jambes glissés entre celles d'Esther, Selji observe les mets proposés sur la carte puis se décide à simplement prendre un milkshake à la banane lorsque celui-ci reviendra c'est alors que la norvégienne croise les bras contre son estomac tout en observant son amie face à elle les bras d'Esther s'abattent avec drame sur la table pour y reposer la carte -et ça à le chic de la faire rire lorsqu'elle se prend un peu trop au sérieux comme ça, peut-être qu'elle aurait du faire du théâtre, selon elle ça aurait collé parfaitement à son personnage puis ses yeux suivent le mouvement du téléphone qui viennent glisser entre les doigts d'Avery et elle regarde les photos
pas un mouvement sur son visage complètement placide, seulement ses prunelles qui remontent vers le visage d'Avery puis celui d'Esther Selji elle n'y connait rien en coiffure, alors quand celle-ci évoque une coupe "pixie" c'est le vide dans sa tête alors elle se meut légèrement vers Avery et arque un sourcil
Tu sais c'est quoi un pixie toi ?
finalement ses sourcils s'abaissent comme si Selji avait reçu une mauvaise nouvelle et que tout à coup, la tristesse l'avait envahi entièrement et elle se glisse un peu plus sur sa chaise avant de se redresser en vitesse lorsqu'elle entend la chaise crisser sur le sol derrière elle ce sont finalement ses doigts qui viennent s'entrelacer pour se déposer sur la table et un grand sourire qui s'immisce sur son visage, elle cogne du bout de ses phalanges toujours emmêlées l'une des coupes de cheveux sur l'écran
Celle-là, ça t'irait bien. Mais ça t'abîmes pas les cheveux à force de faire des décolorations et tout ? Ma mère me tuerait si elle savait que j'ai touché mes cheveux.
une plainte qui gronde hors de sa gorge puis un faible soupire lorsqu'elle s'accoude à la table et que sa main libre vient se nicher entre ses cuisses elle se balance doucement d'un côté à l'autre puis pivote pour fixer Avery et observe sa longue chevelure rousse
Tu sais ce qu'on dit des rousses Avery ? Que ce sont les descendants du Soleil !
Selji soulève ses extrémitées et les remue doucement tout sourire avant de brasser l'air en riant, c'est totalement faux mais selon-elle, les couleurs reflètent qui nous-sommes et quand ses yeux se déposent sur Avery, elle ne voit qu'un grand rayon de soleil pas encore prêt à s'ouvrir au monde mais peut-être qu'un jour, elle y parviendrait assez pour se rendre compte de tout ça donc les couleurs rayonnantes lui scient parfaitement au teint tandis qu'Esther elle a l'air plus excentrique, complètement à l'opposé de la rouquine à ses côtés et pourtant, elle rayonne tout autant comme les couleurs vives des aurores boréales lors des nuits noires chez elle mais Selji divague à regarder ses deux copines tour à tour, alors elle tape bruyamment ses mains contre le bois de la table et comme s'il n'y avait personne aux alentours puis se penche vers Esther en souriant et y étale son buste dessus
Dis moi Esther, qu'est-ce que tu penses des grosses peluches toutes mignonnes ? T'as une tête à kiffer ça. Malgré ton côté grincheux... Et toi Avery ? T'es plus peluche mignonne ou poisson rouge des fêtes foraines ?
sa tête pivote vers son autre interlocutrice et attend sérieusement une réponse -la coupe de cheveux était décidé, elle ferait celle-là et c'est tout alors maintenant il faut parler des sujets sérieux : qui préfère quoi !
T’as pas l’habitude des virées entre filles. T’as toujours traîné qu’avec des mecs, même si tu espérais secrètement, un jour, avoir des meilleures amies avec qui tu pourrais parler de tout et de rien. Tu méprisais la plupart du temps les filles superficielles qui s’attardent toujours sur des petits détails tels que leurs ongles ou leur maquillage. Les seules choses que tu comprends sont les cheveux et les vêtements : tes deux seuls centres d’intérêts que l’on pourrait qualifier, d’un point de vue cliché, de « féminin ». Le trajet fut long et tu n’as fait que répondre à une multitude de questions de la part de Selji - tu as visiblement trouvé tout aussi bavarde que toi, bien que tu ne le montres pas avec elle. Tu as tendance à t’enfermer dans ta timidité quand tu ne connais pas bien la personne, tu ne sais pas te lâcher, tu stresses et tu hésites à sortir les mots de ta bouche. Peut-être qu’avec Esther autour, ça sera différent.
Une fois arrivées à destination, la folle prend le temps de te faire remarquer ta mine fatiguée. Tu n’es pas tellement du matin, et encore moins de l’après-midi quand on te fait te lever de force et que tu n’as pas vraiment pu fermer l'œil. Tes cernes doivent être aussi lourds que Godzilla, à cette heure.
— Mais normal ! Moi je dors pas aussi bien que toi tu sais, et puis je suis pas du genre à bouger le lendemain d’une nuit blanche, moi je dors. Et on aurait pu déjeuner à Swish tu sais ! Rooh, réponds-tu à Esther en souriant à demi.
Vous entrez dans le café tout en racontant à Esther l’aventure d’il y a quelques minutes, ton réveil. Vous riez jusqu’à vous installer près de la grande vitre, ton emplacement favori. Esther pose une carte sur la table et vous avoue qu’elle vous a fait venir pour vous demander votre avis; tu prends le téléphone qu’elle te tend et t’amuses à swiper les photos sur l’écran, des coupes de cheveux. Stylées, mais tu ne pourrais pas te les faire; tu aimes garder ta couleur naturelle, bien que tu aies déjà essayé un balayage - c’est le seul mot technique que tu connais, concernant les coiffures. C’est pourquoi tes sourcils se froncent lorsqu’Esther parle de « pixie ». Tu n’es visiblement pas la seule à ne rien y comprendre. Tu tournes la tête vers Selji alors qu’elle s’adresse à toi, quittant des yeux les divers choix de coupes de cheveux.
— Tu sais c'est quoi un pixie toi ? te demande Selji.
— Nan pas du tout...
Selji tape l’une des photos du bout de son doigt, affirmant qu’elle irait parfaitement à Esther. Tu acquiesces d’un hochement de tête, c’est vrai que cette coupe serait sûrement la plus appropriée. Des mèches blondes avec une dominante noire, ça pourrait lui donner un air plus dangereux - et tu as tendance à pencher pour les looks badgirls, c’est pour ça que tu ne quittes jamais ton perfecto crop noir style biker. Tu aimes donner l’impression que tu es sauvage - même si ce n’est pas vraiment le cas.
— Elle est pas mal elle. C’est la plus stylée j’trouve ! Fais celle-là ! dis-tu, donnant raison à Selji.
Selji te donne un proverbe à la con, complètement faux mais qui t’arraches une sorte de sourire. Tu n’es pas encore tout à fait à l’aise, mais tu l’apprécies : elle est drôle, et pleine d’énergie, un peu comme toi - même si ça ne se voit pas à l’instant. Tu lui jettes un regard amusé tout en la regardant s’agiter.
— On dit surtout qu’elles n’ont pas d’âmes. Alors fais gaffe à ce que tu me dis, j’suis le Sheitan moi faut pas m’chercher ! rétorques-tu dans un gloussement amical.
Tu fixes Selji alors qu’elle vous relook, toi et Esther; elle ne semble pas te voir, trop perdue dans ses pensées. Tu la trouves plutôt jolie, et surtout un peu trop mignonne pour son caractère. Ton regard se tourne vers Esther, qui a repris son portable depuis et swipes les photos en boucle, indécise - tu la comprends, à sa place, tu serais bien pire. Tes cheveux représentent le Graal à tes yeux, c’est sûrement la chose dont tu prends le plus soin chez toi. Ils sont aussi doux qu’une fourrure de chat au toucher, légers, fins et d’une couleur étincelante - tu peux en être très fière. Tu joues avec l’une de tes mèches, réfléchissant à accompagner Esther chez le coiffeur pour te refaire la frange - elle est bien trop longue à présent. Après tout, tu as passé toute une année avant Swish sans passer une seule fois par le coiffeur - sans sortir, tout court. Il fallait bien les couper un peu; même si tu ne comptes pas toucher à cette longueur qui est tienne car tu en es bien trop heureuse. Tes cheveux arrivent au niveau du dessous de ta poitrine, autant dire qu’ils atteignent certainement les soixante centimètres de longueur à présent. Tu couperas simplement la frange, c’est amplement suffisant.
Selji te demande de lui dire si tu aimes les peluches. N’a-t-elle donc pas remarqué le gros panda en peluche avec lequel tu dormais, complètement avachie dessus, tout à l’heure ? Tu ne passes pas une seule nuit sans ta peluche, elle te permet de ne pas te sentir seule. Plus celle-ci est grosse, plus elle te convient - on dirait quelqu’un qui te protège la nuit, et t’as besoin de ça.
— Moi j’adore les peluches, j’sais pas si t’as vu je dors avec un gros panda en peluche. Je le lâche jamais, je l’aime trop ! Je préfère les énormes peluches, on dirait des vrais gens à qui tu peux faire des câlins quand tu veux, et en plus c’est grave mignon je kiffe ça. Les poissons rouges pas trop, la dernière fois que j’en ai eu… bah ils sont tous morts au bout d’un mois, ils étaient malades j’crois... réponds-tu à Selji, un air entre le sourire et la confusion. Pauvres poissons rouges. Et toi tu préfères quoi ? T’aimes la barbapapa ? Tu m’y as fait penser avec ta fête forraine là ! Maintenant j’en veux ! On fait comment si j’en veux ?
Tu regardes à tour de rôle Esther et Selji, l’air boudeuse. Elles ont le plaisir de rencontrer ta première crise d’obsession. Cette envie soudaine qui survient et t’empêche de penser à quoi que ce soit d’autre jusqu’à ce que tu l’obtiennes. Un jour, c’était une tarte au chocolat; t’en as eu envie, comme ça, d’un coup. Et y’en n’avait pas en boulangerie pendant des jours. T’as tellement pété un câble sous la frustration que t’as décidé d’apprendre à la faire toi-même; et maintenant, tu en fais régulièrement juste pour ton plaisir personnel. C’est tout simple et vraiment super bon. Tu as un don pour la pâtisserie, comme pour tout ce à quoi tu touches; tu te mets trop à fond dans tes projets pour ne pas les parfaire. C’est l’une de tes qualités, disons.
Tu les écoutes parler, silencieuse. Tu as assez bavardé, il est temps de les observer un peu plus - tu aimes fixer les gens, surtout les inconnus, et deviner ce qu’ils ont en tête. En apprendre plus sur eux rien qu’en les regardant; tu arrives à deviner quelquefois la profession d’une personne rien que par le regard, ou encore s’il possède des animaux de compagnie, certains de ses goûts. Tu es du genre à être très observatrice et là, rien ne t’intéressais plus que la vie de tes amies.
Le flegme de Selji rassure Esther. Même si Avery se plaint de son sommeil, Esther savait que pour la première partie de la journée – ses cheveux donc - C’est celle-ci qui lui serait d’une plus grande aide. Elle accepte donc ses remontrances, c’est vrai qu’Esther elle est à fond peu importe l’heure et le nombre d’heure de sommeil, mais ça elle se garde bien de le souligner tant qu’Avery n’aura pas pris son petit déjeuner. Elle laisse tout de même échapper un petit commentaire.
- C’est bon, on les connait les petits dejs de Swish, j’avais envie d’autre chose, pas toi ?
Après quelques minutes autour du téléphone d’Esther, ses deux copines lui conseillent une coupe de sa sélection, ce n’est pas exactement celle à laquelle elle pensait mais finalement, plus elle la regarde, plus elle se dit que ses copines doivent avoir raison sur ce choix. Elle récupère donc l’appareil et le range en prenant soin de garder en mémoire la coupe pour pouvoir la demander plus tard au coiffeur. Entre autres, elle explique vite fait qu’une « pixie » c’est une coupe assez courte mais féminine. Et que tant qu’elle n’en abuse pas et fait des soins, ses cheveux se portent très bien, c’est bien pour ça qu’elle peut se le permettre. Elle ne parle pas de ses parents, eux aussi doivent un peu criser, mais si loin de Swish, que peuvent-ils bien faire de toute façon ? Contente d’avoir fixé un choix pour son rendez-vous, elle se reporte pleinement sur la discussion et sur le temps à passer avec ses deux amies.
- Les gens qui disent ça des rousses, c’est qu’ils sont jaloux de ne pas l’être surtout. Je suis sûre qu’ils vendraient leurs âmes au diable …
Elle balance ça pour rester dans le fil de la conversation, mais elle y croit en même temps, elle-même s’était demandé si elle ne devait pas devenir rousse mais finalement, le brun ou le noir, c’est ce qui va le mieux, selon elle, avec la forme de son visage. Vaguement, elle se dit qu’en blonde, elles pourraient former une paire de drôle de dame avec une brune, une rousse et une blonde et cela la fait sourire jusqu’à ce que Selji lui demande si elle aime les grosses peluches. Parfois, Esther n’arrive vraiment pas à suivre son chemin de pensée, c’est ce qui la rend indéchiffrable et qui plait tant à la jeune femme.
Avery la devance pour répondre à Selji et ça l’arrange un peu, en temps normal, elle n’avouerait jamais ce genre de chose, mais devant ses copines, elle peut bien se le permettre, mais pas trop ouvertement non plus. Avery demande ensuite, dans son flot de parole de la barbe à papa, il est encore un peu tôt pour ça mais ce n’est pas elle qui va mettre le holà, surtout pas un jour où elle est en ville pour flamber sa monnaie comme jamais. Avant de prendre la parole elle hausse les épaules, l’air de rien, elle veut quand même son frappuccino et ses viennoiseries d’abord.
- J’aime bien les peluches aussi, confie-t-elle mi-figue mi-raisin, mais pas au même point qu’Avery, je pense par contre c’est clair, quitte à en avoir une, je la veux énorme … Oui, la taille de son ego quoi. Pour la barbe à papa ... Bah il y en aura certainement à la fête foraine, j’imagine que ce sera notre prochaine étape après le petit déj’ ?
Elle demande pour la forme mais si Selji parle de grosse peluche et Avery de barbe à papa, c’est évidemment la suite logique. Heureusement, le serveur revient prendre les commandes et les apporte quand elle discute encore du programme de la journée. Esther s’est arrangée pour avoir finalement son rendez-vous coiffure pour la fin d’après-midi, ce qui leur laisse toute la journée pour faire absolument tout ce qu’elles ont envie de faire. En matinée la fête foraine, et l’aprèm, elle proposera la sale d’arcade. Ce sera ce qu’il y a de mieux pour mettre Avery dans son élément mais surtout, elle meurt d’envie de voir Selji se débattre avec les jeux. Rien que d’y penser, elle sourit. Vraiment, ce sera génial comme journée entre copine. Une fois le planning établi et soumis à modification, bien entendu.
Selji écoute attentivement ce qu'on lui dit, replace discrètement l'appareil à son oreille puis se réinstalle confortablement sur sa chaise bras contre la poitrine et les yeux qui s'éparpillent entre Avery et Esther, puis entre les gens qui entrent et sortent, Selji fini par en perdre le fil de la conversation, complètement ailleurs happée par le brouhaha sonore qui s'installe progressivement dans la salle, les échos de voix qui s'entremêlent et son souffle qui perd en intensité c'est finalement les tonalités plus aiguës d'Avery qui la font sortir de sa torpeur et vers qui elle se tourne en premier Selji avait évoqué les peluches et quand elle y pense, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle préfère entre des petits animaux mignons ou des trucs qui finissent par crever au bout d'un mois une moue pleine de réflexion sur le visage et ses doigts qui se glissent sous son menton, la norvégienne réfléchit un peu et après un silence pas plus long que dix secondes, elle prend la parole
Je sais pas, j'ai pas de peluches moi. Enfin si, j'dois en avoir genre deux ou trois mais c'est vieux...
une pause : c'est ce qu'elle marque avant de regarder Esther en arquant un sourcil, un immense sourire aux lèvres au fond elle est pratiquement sûr que sa copine raffole bien plus des peluches qu'Avery -même si celle-ci a l'air de profiter des gâteries que peut lui offrir son compagnon de poil c'est mathématique : les gens aux airs les plus renfrognés sont les plus mignons et pour Selji, Esther fait partie de ceux là
OK. Je me porte garante pour vous gagner des énormes peluches aujourd'hui. Vous trouverez pas mieux comme petit copain que moi.
torse qui vient se bomber et les poings qui s'accrochent à ses hanches, Selji ferme les yeux l'air plus que ravie dans le fond elle n'a pas tord, c'est impossible qu'elle ne batte pas certains records à la fête foraine et elle va les épater, ses copines ! et lorsque sa commande arrive, Selji l'attrape entre ses doigts et en regarde le contenu brièvement avant de l'attaquer -cela fait un petit moment que les cafés, elle ne les a pas fréquenté alors elle profite du goût particulier de sa boisson écoutant ses copines s'étaler un peu en longueur, les mirettes plongés sur les couleurs vives de son milkshake et le remue doucement
Donc on va d'abord à la foire et après on s'occupe de tes cheveux ? Moi ça me va, ça va être long pour toi. Autant s'amuser d'abord...
un long râle rauque qui s'essoufle entre ses lèvres, Selji s'étire et étend à nouveau ses jambes entre celles d'Esther puis regarde Avery en souriant, se penche légèrement vers elle et tapote son coude contre le sien
T'es pas très bavarde Avery. Alors, t'as pas des petites anecdotes rigolotes à raconter ? J'en ai pleins sur Esther si tu veux.
sa joue vient se nicher dans le creux de sa paume et un un sourire narquois aux lèvres elle jette un bref regard à Esther -des choses gênantes, elles en auraient des tas à déballer, alors autant les partager toutes les trois ! et puis, elle ne connaît pas si bien que ça Avery elle aimerait en apprendre un peu plus sur la rouquine et ses extravagances, les choses qu'elle aime et qu'elle déteste, ce qu'elle voudrait être et devenir alors Selji redresse le dos et enlace ses doigts les uns dans les autres en inspirant doucement, regarde ses copines et songe un peu -en général elle ne sort pas vraiment avec ses "amies" elle les croise et les salut puis retourne vaquer à ses occupations -et quand elle regarde Esther, c'est un sale sentiment de culpabilité qui lui noue l'estomac en y pensant, repensant et en le tournant dans tous les sens -Selji elle n'a pas toujours été l'amie exemplaire et honnêtement, parfois elle se demande comment elle parvient à toujours s'accrocher pour rester avec elle tandis que la jeune femme pourrait ne plus lui répondre du jour au lendemain pour revenir des semaines plus tard -c'est ce qu'elle déteste le plus chez elle, alors elle s'est décidé à faire des efforts et ça commencerait par ses deux copines
Y a un palais des glaces non ? On le fera ? Ce serait super marrant !
ses lèvres viennent entourer sa paille et Selji se dandine sur sa chaise, battant des cils en regardant les deux femmes à ses côtés, impatiente que le déjeuner se termine pour partir à la recherche de défis pour la journée
Tu les écoutes échanger patiemment, le sourire aux lèvres. Tu as tendance à ne plus pouvoir t’arrêter de sourire une fois celui-ci démarré, c’est comme ça, c’est toi - un mélange entre la timidité, la gêne et l’hyperémotivité. De plus, tu as découvert récemment que tu étais également hypersensible, ce qui te forces à capter le plus petit détail venant d’autrui ; les teintes d’humour, de tristesse, de colère et d’ennui te sautent aux yeux plus rapidement qu’à d’autres. Et tu ris pour rien, alors tu te chopes des crampes aux joues constamment. Comme à l’instant.
Tu hoches simplement la tête, l’air de dire que tu es totalement d’accord avec l’idée d’aller à la fête foraine juste après le café. Tu aimes ce genre de lieux, ce genre de choses, tu vis pour ça : la routine, c’est pas ton truc. Tu remercies Esther du regard alors que tu te mets à penser que, sans elle, tu ne serais pas sortie aujourd’hui - tu as conscience du fait que d’être ermite ne te rendra pas heureuse et, bien au contraire, te fera rater plein de choses amusantes, mais tu ne peux simplement pas te convaincre à sortir de ta putain de chambre ne serait-ce que quelques secondes. Pas sans quelqu’un pour t’y pousser, comme Esther aujourd’hui. Tu n’es pas naturellement faite pour être enfermée entre quatre murs - si ça ne tenait qu’à toi, tu arrêterais les cours pour faire le tour du monde et rencontrer le plus de gens possible. Parce que tu as envie de vivre, pas de perdre ton temps.
Selji se porte garante pour vous faire gagner des peluches. À ces mots, tu t’extasies.
— Vraiment ?! Oh my god, oui !!!
Ta voix porte, comme d’habitude, et le serveur à ta droite semble se mettre à rire - tu avais vraisemblablement hurler près de son oreiller sans même t’en rendre compte. Tu lui adresses un sourire gêné en guise d’excuse et il te tend alors ta commande : un chocolat chaud avec de la chantilly et des copeaux de chocolat sur le dessus, ainsi qu’une paille en biscuit. Tu écarquilles les yeux et lui dis merci avec beaucoup d’entrain, saisis ta douceur et te mets à y goûter.
Le planning est clos : vous allez vous amuser, et ensuite vous accompagnez Esther chez le coiffeur. Mais tu penses déjà à la fin de la journée, et tu t’attristes soudainement, les yeux rivés sur ton chocolat chaud que tu mélanges machinalement à l’aide de ta paille en biscuit, perdue dans un flux de pensées négatives - encore. La fin de la journée ? Quand vous allez rentrer, chacune chez soi, et quand tu vas te retrouver seule dans ta chambre une nouvelle fois ? Tu fais la moue et finis par te mordre la lèvre inférieure, un sourcil levé ; tu oublies le monde autour de toi l’espace de quelques instants, mais la voix et le coude de Selji viennent te tirer de ton cocon.
— T'es pas très bavarde Avery. Alors, t'as pas des petites anecdotes rigolotes à raconter ? J'en ai pleins sur Esther si tu veux.
Tu tournes la tête vers Selji l’air perturbée, puis tu lui souris faiblement. Tu ne sais pas cacher tes émotions, tu es ce livre ouvert en plein milieu d’un couloir que tout le monde peut s’arrêter pour lire et prendre des photos du récit afin de le partager. Tu es un phénomène de foire ; la fille trop prévisible, celle que l’on connaît sans connaître. Tu éludes sa première question, légèrement paniquée : tu ne sais pas quoi dire sur toi. Quand bien même tu es de nature bavarde, ta timidité reprend le dessus et tu as peur d’être jugée si tu te mets à un peu trop parler. Tu préfères garder le silence à ce propos, et tu lui adresses un sourire un peu plus sincère, plus blanc.
— Oh oui je veux bien, dis-moi tout j’écoute ! lui réponds-tu en gloussant, un regard lancé en direction d’Esther.
Tu as une carapace presque imbrisable autour du cœur et tu tentes malgré tout de l’enfouir au plus profond de toi-même, jusqu’à l’ignorer, la nier du tout au tout. Elle n’existe pas. Mais elle existe. Mais elle n’existe pas. Et pourtant, c’est elle qui t’empêche de te lâcher complètement, de t’exhiber telle que tu es sous tous tes angles ; elle ne t’autorise à ne montrer que quelques bribes, par-ci par-là, à ces filles que tu ne considères pas encore comme tes « amies » à proprement parler, car ta définition d’amies est encore très vague et tu ne sais pas réellement à quoi elle devrait ressembler. Pourtant, quelques minutes auparavant, tu avais posé ce mot sur ces filles ; mais tu n’es plus sûre de rien. Et si tout ça n’était que volatile, si c’était une illusion de ta part, si celles-ci te considéraient comme une simple connaissance, une personne avec qui elles peuvent passer un peu de bon temps et sans plus ? Si celles-ci étaient bien plus proches l’une de l’autre et toi, finalement, tu étais là pour leur éviter de n’être qu’à deux ? Ou peut-être étaient-elles simplement en train d’essayer d’être gentilles, et toi, tu leur sert de prétexte ?
Tu ne cesses de te poser beaucoup trop de questions et ça te pourrit la vie. Tu n’es jamais sûre de rien, tu doutes toujours de tout ; tu finis par te dégoûter toi-même de tes propres pensées. Tu décides donc de t’arrêter de penser, du moins, pour l’instant ; tu relèves la tête vers tes deux… amies. Oui, pour le moment, tu crois qu’elles le sont. Pour le moment, tu crois qu’elles… sont sincères. Tu choisis de le croire ; tu te fais du mal, tu te forces, tu te persuades. Parce que tu n’as pas le choix : c’est toi contre toi-même. Toi contre ta paranoïa. Toi contre le monde.
Tu souris malgré tout, parce que c’est ce que tu sais faire. Tu portes ton chocolat à tes lèvres et en bois quelques gorgées, histoire de ne pas te faire remarquer ; tu écoutes les dires de Selji avec attention.
Un palais des glaces ?
— Un palais des glaces c’est un endroit où y’a des miroirs partout, non ? Je sais pas j’ai jamais fait… J’ai jamais fait de fête foraine d’ailleurs ahaha. lances-tu vers Selji tout en riant, à nouveau.
Tu n’as jamais vraiment rien fait d’excitant dans ta vie, si ce n’est du jet-ski. Tu es allée à Disneyland deux ou trois fois, mais mise à part ça, silence radio du côté des divertissements.
Elle entend Selji et son sourire s’illumine, bien sûr qu’elle sera ravie d’avoir des peluches et certainement les plus belle vu la force de son amie. Elle voit bien les gérants lui donner pour éviter les dégâts de sa force herculéenne. Enfin, encore faut-il ne pas se faire choper, puisque l’utilisation des pouvoirs dehors, c’est un peu mal vu. Mais la jeune brune décide de ne pas s’en faire pour le moment. Après tout, le petit déj’ arrive et elle meurt de faim.
- Alors je compte sur toi Selji, rentrons avec des peluches à ne plus savoir qu’en faire ! lance-t-elle gaiement pour renchérir sur l’approbation d’Avery.
L’excitation monte, alors elle mange rapidement, presque trop tant elle est hâtive de faire tout ce qu’elles ont prévus entre copines. Elles se marrent bien en tout cas toutes les trois. Et soudain, elle manque d’avaler de travers quand Selji se propose de balancer comme ça les anecdotes qu’elle a sur elle. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas les partager avec Avery, c’est qu’elle ne veut pas perdre sa crédibilité en laissant son amie de toujours les raconter … Faut dire que pour garder sa réputation, Esther a tendance à enjoliver certaines parties, alors elle fait les gros yeux à la petite brune, même si ça ne changera rien à ce qu’elle a déjà décidé.
- On ne va pas ennuyer Avery avec ça, si on terminait plutôt le programme de la journée avant ? Dit-elle pour détourner l’attention quand Avery se montre désireuse d’en savoir plus.
La discussion reprend sur le palais des glaces. Elle acceptera tout ce qui peut faire plaisir à ses amies, même si pour elle, rien ne vaut les sensations fortes. Elle les y trainera certainement de force après ou avant, ça dépendra de ce qu’il y a sur le chemin, quoi. De toute façon, puisqu'Avery n'a jamais eu la chance d'y aller, elle décide de tout lui faire essayer, purement et simplement. Mais ce qu'elle redoute maintenant la conversation sur les anecdotes mentionnées par Selji, il faut qu’elle détourne le sujet et elle ne voit qu’une chose qui la taraude en ce moment :
- Avant de parler de moi, si tu nous racontais plutôt avec qui tu passes toutes tes nuits, Selji ? dit-elle sur le ton de la confidence pour faire dévier la conversation.
Bien sûr, Esther meurt d’envie de savoir. Elle a entendu cette rumeur et elle lui trotte dans la tête depuis un moment. Elle est même un peu jalouse mais elle n’en dira rien, elle espère que ça ne se voit pas, elle préfère recentrer la conversation sur quelque chose d’autre que ses petites histoires honteuses mais elle se demande si c’était le bon choix. Un léger blanc s’installe et elle imagine qu’elle a une fois de plus mis les pieds dans le plat. En restant silencieuse, elle s’empare de sa propre boisson pour la finir d’une traite.
Un hochement de tête et un sourire plus que bête sur les lèvres, Selji compte bien impressionner ses copines, leur montrer que y a pas besoin de sortir avec d'autres personnes quand elle, elle existe ! alors les mains qui tripotent son verre encore frais -elle le fait tourner dangereusement, manquant de le lâcher et dans la panique, elle le rattrape à toute vitesse en soufflant du nez puis lève le regard vers Avery -du plus loin qu'elle se souvienne, Selji non plus les fêtes foraines et les attractions ça n'avaient jamais été son "truc", du moins c'est ce qu'elle s'était mise en tête car elle n'en avait jamais faites, alors selon-elle c'était pas terrible même si ça avait l'air amusant à plusieurs un petit coup de coude pour signaler à Avery qu'elle aussi, niveau amusement c'était pas la meilleure à ce niveau-là pour s'amuser en général Selji, elle se rapproche des autres, apprend à un peu les connaître et si ils ne conviennent pas, elle finit par s'en défaire, par se lasser et par fuir comme s'ils n'avaient jamais rien eu entre eux c'est ce qu'il se passait au départ avec Esther mais au fil du temps, quelque chose à attiser son intérêt et maintenant, elle ne se voit plus vraiment passer du temps sans sa camarade mais là, Selji s'arrête de boire, arque un sourcil et fixe Esther comment ça on va pas l'embêter ? la rouquine crevait d'envie de savoir et elle, elle crevait d'envie de déballer qu'Esther ses idées de génies elle les tenait de quelqu'un d'autre, d'elle en particulier ! alors le coin des lèvres qui s'agrandit et son corps qui se tasse un peu lorsqu'elle s'avachie, Selji s'apprête à balancer à Avery à quel point Esther à bien trop besoin de sa compagnie pour s'amuser mais c'est avec sa salive qu'elle s'étrangle, que son visage fulmine et qu'elle vient claquer le dessous du verre contre la table elle ne sait pas d'où sort cette rumeur et surtout, elle n'en a jamais entendu le moindre mot, alors après un bref regard vers Avery, Selji fixe Esther et appuie son avant-bras sur la table en se penchant vers elle, grommelant à voix haute des mots incompréhensibles tant ils étaient mâchés
Comment ça je passe ma nuit chez quelqu'un ? Pour qui tu me prends ?
chaud, Selji elle a chaud et elle à le coeur qui saccade lorsqu'on évoque ce genre de truc, pas qu'elle a un truc à cacher mais sur le coup, c'est étonnant qu'on pense que la nuit, elle les passe dans les bras de quelqu'un et puis c'est comme si regarder Avery lui avait donné la lumière à tout les étages alors après une pause, un silence un peu bête, elle éclate de rire tout en redressant son dos et ses épaules pour finir la fin de sa boisson
Tu parles de Lee là ? Ouai, je dors chez lui souvent le soir. Mais je le vois pas beaucoup la journée aussi. Mais il n'y a rien hein. Ce serait trop bizarre.
un rictus qui vient s'accommoder sur tes lèvres, tu réfléchis un peu et quand tu penses à ça quand même, Lee c'est le seul garçon qui attire ton attention, à qui tu t'ouvres aussi aisément et soudainement, ton corps s'échauffe et t'es obligé de retirer le gilet sur tes épaules pour l'entourer autour de ta taille, tapotant tes phalanges sur la table puis nerveusement tu relèves une passes une main sur ta nuque tes yeux viennent chercher le contact avec Avery et les sourcils qui se froncent, tu regardes finalement Esther en attrapant sa boisson à elle pour la soulever en l'air l'un de tes sourcils se redressant
Et toi alors ? T'as pas quelqu'un en vu ?
dans le fond Selji elle espère qu'elle va dire non, Esther elle est beaucoup trop bien pour les pecnauds de cette école, et c'est finalement son corps qui s'élance vers Avery vers qui elle tend les lèvres, battant des cils
Et toi Avery, joli comme un cœur, y a pas quelqu'un qui t'intéresses ? Ou des garçons à tes pieds mmmmh ? Doit y en avoir des tas...
Selji se doute bien qu'entre Avery et elle, il y a un fossé écrasant et pas des moindres, Selji elle attire les regards mais pas pour la même raison que sa copine bien plus jolie, plus grande, plus formée alors elle souffle un peu, se remet en place et regarde une nouvelle fois Esther et quand elle la regarde, qu'elle imagine la jeune fille passer ses nuits dans la chambre de quelqu'un aussi, ça lui fait bizarre et à ce songe, ses sourcils se froncent par réflexe et elle baisse les yeux, un peu agacée maintenant lorsqu'elle tergiverse et qu'il y a Esther dedans, ça mélange les mêmes sentiments qu'elle peut ressentir à l'égard de Lee et c'est ce qui la frustre tant, qu'elle ne comprenne pas ce qu'il se trame dans sa propre tête
Tu n’es visiblement pas la seule à ne jamais avoir vu de palais des glaces, Selji te donne un coup de coude en guise de solidarité féminine. Tu lui adresses un grand sourire, rassurée. C’est les mots d’Esther qui piquent ton attention, elle évite la conversation pour empêcher Selji de tout te raconter, mais ça, ça ne te vas pas. Tu veux savoir, ta curiosité n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Si, tu veux, non, ça ne t’embête pas.
— Non mais si je veux savoir, hey oh. Vous me dites, là, maintenant. De suite. réponds-tu en fixant Esther, insistante.
Mais la discussion prend un tout autre tournant, et elles parlent à présent de la personne avec qui Selji passe ses nuits - Lee, bien sûr. Tu le sais car tu traînes assez souvent avec lui pour entendre parler de ça ; tu le connais, à force, et puis ils en parlent dans la conversation. Alors tu n’es absolument pas surprise. Tu souris en regardant Esther, et tu lui dis d’un ton taquin :
— Même moi je le savaaais...
Au fond, tu es jalouse. Parce que tu apprécies particulièrement Lee, et les moments passés à ses côtés te perturbent bien plus que tu pourrais le penser. Tu sais qu’ils sont meilleurs amis d’enfance mais tu ne peux t’empêcher de les imaginer ensemble, à cause de ta fâcheuse manie à toujours rêver, te faire des films constamment, cette rêverie compulsive qui t’empêche de vivre dans le moment présent. Tu caches ta jalousie en souriant, comme à ton habitude, s’il y a bien une chose que tu sais cacher, c’est cela. Après tout, tu ne sais pas ce que tu ressens pour lui. De l’attirance, une sorte de sentiment subtil, de l’amitié, rien n’est sûr dans ta tête et tu te contentes de boire ton chocolat chaud alors que les deux filles continuent leur discussion.
Mais tu t’étouffes à moitié quand Selji s’adresse à toi et te demande si tu as quelqu’un en vue. Chose à laquelle tu ne peux pas répondre si tu ne veux pas te prendre un ou deux poings en pleine face. Tu tousses quelques fois histoire de faire passer le chocolat chaud au bon endroit, et tu lui réponds faiblement, les yeux larmoyants à cause de l’étouffement.
— Je-... Non, non non, personne, je- j’sais pas ils m’intéressent pas trop, j’préfère les chats moi c’est mignon et ça fait pas chier, réponds-tu à Selji.
Mais ta curiosité te pique de nouveau.
— Du coup toi Selji, vraiment personne ? enchaînes-tu, fébrile.
Tu prends peur. Tu attends la réponse avec impatience, même si tu ne souhaites pas l’entendre, quelque part. Tu es de nature extrêmement jalouse et c’est un de tes plus gros défauts. Pour ne pas te faire remarquer, tu te contentes d’écouter sa réponse, puis de les regarder discuter, discrètement. Tu souris, tu te mets à rire aux éclats lorsque celles-ci lancent quelques blagues en l’air.
Esther plonge ses yeux bleus dans ceux de Selji, depuis le début, il y a entre elle cette petite étincelle qu’on ne peut pas vraiment qualifier. Pourtant, aujourd’hui, les deux copines ne sont pas sur la même longueur d’onde. Ça se voit que sa complice meurt d’envie d’exposer leurs petites combines à Avery. Dans un sens, Esther est contente, ça veut dire que ses deux meilleures copines s’entendent bien, mais de l’autre, elle n’est pas prête à se montrer comme une simple exécutante. Elle aime bien son rôle de « bad girl ». Certes, la petite brune à la force herculéenne a été le cerveau de beaucoup d’opération, mais pas de toutes. Cependant, elle avait largement de quoi faire dégringoler les mystères entourant le casse-cou. Elle remarque le regard d’Avery mais elle esquive habilement – en tout cas, c’est ce qu’elle croit – en renvoyant la conversation ailleurs, pour le moment.
Esther plisse les paupières quand sa complice de toujours joue l’innocente et dément, comme si Esther était folle. Heureusement – ou pas – Avery appuie ce que dit Esther. Même elle, elle est courant de cette rumeur. Ça doit bien vouloir dire quelque chose. Quelque part, ça blesse un peu la jeune femme d’être la dernière au courant, mais de toute façon, elle l’est maintenant et ce qu’elle attend vraiment, c’est la réponse de Selji face à ces « accusations ». Mais face à sa complice, Esher ne compte pas lâcher l’affaire, elle a bien trop envie de savoir, même si son cœur se serre. Enfin, l’éclat de rire de la plus petite brise le silence pesant jusqu’ici. Sa boisson lui échappe alors des mains pour atterrir dans celle de Selji. Mais la jeune femme ne s’en offusque pas, elle a l’habitude que la petite s’empare de ses affaires et les lui rende – ou pas quand il s’agit de nourriture – plus tard. Elle hausse les épaules quand Selji lui retourne une question qui la surprend.
- Tu dis qu’il n’y a rien mais tu dors avec lui … Souligne-t-elle acerbe et marmonnant dans sa barbe avant de répondre. Non, j'ai personne. Dit-elle calmement avec un regard insistant sur Selji.
Après cette affirmation, Selji se penche sur le cas de la jolie rousse qui les accompagne. Elle espère surement redétendre l’atmosphère en demandant à Avery de se confier un peu. Tu sais que ce n’est pas trop son genre. Après tout, elle joue avec elle depuis des années maintenant et pourtant, elle se rend compte qu’elle en sait encore très peu à son sujet. Elle avait mis ça sur le compte de la timidité, mais maintenant, plus question de cela entre elle. Alors quand la brune interroge la rousse, elle lance :
- C’est vrai ça, … Pour appuyer Selji. Jolie comme t’es, il y en a plusieurs qui doivent être désespéré à l’idée que tu leurs colles un râteau. Sans parler de tes nombreuses demande de mariage en ligne ... Elle ajoute en pouffant
Mais immédiatement, Avery répond que non, bien trop rapidement pour que ce soit parfaitement sincère, Esther sait d’expérience qu’il ne faut cependant pas trop insister. Elle arque néanmoins un sourcil, elle trouve cet empressement à répondre bien trop suspect et elle sait que d’habitude, son amie n’aurait pas lâcher l’affaire si facilement. La question rebondit une nouvelle sur Selji et l’attention revient vers la brune. Esther est suspendue à ses lèvres, elle attend le verdict avec des battements de cœur bien trop irrégulier pour que cela ne représente rien. Une fois la réponse définitive de la brune, elle sait qu’il ne faudra pas longtemps pour que ses petites magouilles ne soient exposées.
Toutes des jalouses et des petites menteuses ici ~
La jeune fille repose le verre de son amie à la chevelure foncée sur la table et arque un sourcil, un peu tiqué par le ton qu'elle entreprend avec elle, Selji ne savait pas à quoi jouait Esther, mais ça lui tapait sur le système et puis les questions rebondissent et comme un gardien de but, Selji finit par les prendre en pleine face et son ventre se serre, son estomac se retourne et elle souffle doucement, la main qui glisse jusque sa nuque avant de regarder Esther, les sourcils qui se froncent il n'y a jamais rien eu d'ambigu et elle ne comprend pas que les gens s'en offusquent autant, c'est plutôt commun que des meilleurs amis dorment ensembles et quand ce sont deux filles, étonnement les gens en parlent moins alors c'est juste un souffle tiède qui s'extirpe de ses lèvres qu'elle vient pincer brièvement avant de les ouvrir, l'air presque las de cette journée qui pourtant, s'annonçait relativement marrante
En fait si, j'aime bien quelqu'un. Mais c'est pas Lee si c'est ça que vous voulez savoir. Et toi Avery ? Pourquoi t'es aussi curieuse ? J'ai dit non une fois, y avait pas vraiment besoin de surenchérir.
Selji l'a en travers que les deux se soient ligués de cette façon contre elle, alors la plus petite ne compte pas lâcher la rousse à ses côtés, pas avant qu'elle crache un nom comme elle vient de le faire et puis Selji se retourne vers Esther, un grand sourire aux lèvres l'ambiance est lourde, c'était amusant jusqu'ici mais peut-être qu'elles n'auraient pas du se poser ces questions là, elles auraient juste pu s'extasier sur les futurs maquillages qu'elles vont choisir, sur les peluches à gagner et les fringues pas chers des friperies avoisinantes mais la curiosité est un vilain défaut et elles n'auront qu'à en payer le prix pour aujourd'hui
Tu peux aussi le dire Esther maintenant qu'on en est aux confidences.
Selji appuie ses mots avec une pointe d'ironie, une pointe d'amertume qu'Esther devrait comprendre maintenant ce n'est pas de la susceptibilité mais plutôt de l'angoisse qui remue Selji -de l'angoisse parce qu'on l'a prend au dépourvu, à sortir des âneries pareilles qui n'étaient alors qu'un secret avec Lee quelque chose de personnelle qui est devenue une rumeur un peu bizarre et totalement fausse néanmoins elle se calme après quelques minutes, déglutie et jette un coup d'œil à Avery, attendant patiemment une réponse même si elle doutait franchement pouvoir en recevoir une tant elle avait l'air bloqué
La réponse de Selji t’arrache un déglutissement embarrassé. Pourquoi devenait-elle soudain si agressive ? Tu n’aimes pas cette réaction, et encore moins le ton que celle-ci prend en s’adressant à toi. Certes, ta jalousie et ta curiosité morbide mènent les rennes depuis quelques minutes, puisque la mention de Lee t’a forcément marquée - mais ce n’était pas une raison pour répondre ainsi. Ok, avec elle, tu vas pas te lâcher de sitôt si elle continue ainsi... Pour le moment, du moins, tu resteras la petite Avery presque timide qui n’ose pas se dévoiler, puisque tu n’as pas vraiment le choix - tu te sens oppressée par sa réaction. Quand bien même, tu hausses les sourcils d’un air gêné et lui répond le plus gentiment du monde :
— Ah non, c’était juste parce que tu as dit qu’il n’y avait rien entre Lee et toi mais tu n’as pas vraiment répondu à la question, du coup j’ai relancé. Et comme tu dis que tu aimes bien quelqu’un, j’ai bien fait non ? Ahah. C’est quiii ? Si tu me dis qui c’est, je te dis qui j’ai embrassé à ma première soirée à l’académie... dis-tu, en la digne maîtresse des retournements de situation que tu es.
Tu n’aimes pas les tensions. Alors tu les transformes en rire. Parce que c’est comme ça, et que tu préfères passer du bon temps. Te prendre la tête devant elle, pas question. À la vue de leurs têtes, leurs réactions, tu ouvres la bouche et lui fait prendre une forme ronde, l’air de dire « oooh j’ai dit un truc de ouf ! Vous voulez savoir hein ? ». Parce que t’aimes ça, faire chanter doucement les gens, les frustrer et leur donner envie d’en avoir plus. Ton côté manipulatrice ne surgit que lorsque la situation est bienveillante et que tu cherches l’amusement, le rire ; jamais pour être sérieuse et méchante envers autrui. Et là, c’est le moment parfait pour en user.
Alors du attends impatiemment la réponse de Selji et jette de temps à autres un regard vers Esther, tu trépignes d’impatience et ton sourire s’élargit davantage. Comment allaient-elles réagir à l’écoute de cette révélation ? L’homme que tu as embrassé à ta première soirée… Certainement une erreur, mais c’était drôle.
Esther hausse les épaules, le dire d’accord mais pour avouer quoi ? C’est vrai, les deux personnes qu’elle préfère au monde sont avec elle en ce moment, alors, que faut-il ajouter ça à part … Une super escapade de la muerte entre nanas ? Ah c’est vrai, elle peut lâcher ce dossier après tout, c’est vrai que dernièrement, elle passe quand même beaucoup de temps avec un gars, mais c’en est pas du tout là, et à l’heure actuelle, elle le planterait sans hésiter pour passer une soirée avec Selji.
- Bah, en ce moment, je traine beaucoup avec un gars, il est en D comme moi et il m’offre toujours le gouter alors forcément, vous me connaissez … Mais franchement, les deux personnes que je préfère au monde, c’est vous les filles.
Oui oui, même pas ses parents. La situation semblait se désamorcer sur ses petites confidences entre amies mais Avery lâche une bombe atomique qui fait aussitôt oublier absolument toutes les autres considérations actuelles.
- OH. MON. DIEU. Et tu nous dis ça que maintenant. Je veux des détails, des détails.
Sur la table, le petit déj est fini, c’est surement sur cette histoire croustillante que se terminera le petit déj et que la vraie journée va commencer. Esther trépigne d’impatience, elle ne veut pas en rater une miette. C’est limite si elle ne rembarre pas le serveur à coup de pied quand il demande si elles désirent encore quelque chose. Mais là, c’est bon, elles ont fait le plein d’énergie et elles sont prêtes à y aller. Esther les invite.
les bras qui viennent soutenir sa poitrine, les doigts qui se serrent lorsqu'on s'adressent à elle, la jeune femme déglutit et malgré l'ambiance pesante, un sourire s'affiche sur son visage et ses épaules se soulèvent avec désinvolture courir loin d'ici, c'est ce qu'elle rêve de faire là, maintenant
sa mâchoire grince à chaque fois qu'elle la contracte, son pouls qui ne cesse de tressauter, Selji se redresse sur sa chaise et repose ses mains sur la table puis regarde Avery -les secrets, les ragots, c'est une chose qu'elle adore, dont elle raffole mais le problème majeur : c'est que la plupart du temps, elle ne s'en rappelle même pas d'un revers de main elle balaye sa frange qui vient chatouiller ses yeux et enfile la casquette sur sa tête
Je savais que t'embrassais pleins de garçons. T'as bien raison, fais les tourner en bourrique.
et puis c'est sa question qu'elle relève que maintenant qui lui donnerait presque envie de s'arracher les yeux, mais rien ne sort de ses lèvres, seulement ses prunelles plantées sur la rousse un léger rire et Selji regarde en direction d'Esther et c'est sa poitrine qui se resserre comme un étau, la sensation d'un souffle disparate, la gorge qui se noue, Selji s'accoude à la table et prête à en demander un peu plus sur ce fameux type, elle se ravise lorsque la brune se relève l'air tout aussi enjouée que celui d'Avery
c'est difficile dans la tête de Selji de rester aussi neutre face à tout ça et même les mots rassurants d'Esther sonnent creux entre les oreilles de la plus petite pour éviter le malaise, Selji garde la commissure des lèvres pointées vers le haut et se redresse à son tour, la poitrine bombée, les poings qui s'accrochent sur le bas de ses hanches
Bon, on va au coiffeur. C'est juste quelqu'un que je trouve mignon, en classe B. Rien de fou, elle est grande et super musclée... Et blonde.
de l'improvisation, c'est tout ce que Selji parvient à faire sur le moment -le mensonge fait partie de l'une de ses plus grandes qualités, alors elle en profite le moment n'est pas venue aux réelles confidences, pas dans un lieu comme celui-là, surtout pas comme ça et pas avec autant de gens alors d'un pas décidé, les filles quittent le café et Selji marche à reculons afin de les voir toutes les deux, les mains qui se balancent au rythme des pas
Alors, on fait quoi d'abord ? La fête foraine comme on a dit hein ? On va voir qui vise le mieux au stand ! Les montagnes russes aussi !
de l'excitement, une mine radieuse et les mains qui s'agitent dans tous les sens, Selji reprend la tête du cortège sans vraiment trop savoir où elle va, se contentant de suivre les instructions de ses copines
Accueil
Lunyx
