Le chant de l'ange

Lorsqu’Astrid se met à chanter, Des ailes immatérielles pousse dans son dos et lui permettent de voler. Quand son chant s’arrête, les ailes s’évaporent en quelques secondes et Astrid retombe au sol. Par conséquent, son pouvoir est intimement lié à sa capacité pulmonaire en plus de sa concentration.

Les humains ne sont pas faits pour voler. Par conséquent, et malgré son poids plume, Astrid ne peut pas s’élever à plus de 30m du sol, au-delà de cette limite, son contrôle s’amoindrit, de toute façon et pour sa propre sécurité, elle ne s’élève jamais au-delà de 5-6m, la chute lui ferait trop peur. Son don lui donne l’impression de voler en hauteur même si en définitive, elle ne l’est pas tant que ça. Respirer quand elle vole serait comparable à tenter de respirer au sommet de l’Himalaya. En temps que gros "volatile" sa vitesse de pointe est de 15-20km/h (soit plus ou moins la même chose que de rouler en vélo). Cependant, elle risque la chute à chaque fausse note et préfère donc rester prudente.

Pour l’instant, Astrid est capable de voler sans interruption le temps de quatre chansons d’environ 4 ou 5 minutes. Soit, une durée totale de 20 minutes. En tout cas, c'est la limite qu'elle s'auto-fixe et elle n'a encore jamais essayé de la dépasser. Lorsque son chant s’arrête, elle est par conséquent essoufflée et à besoin de se reposer. Voler représente pour elle l’équivalent de courir un marathon. En effet, même si elles sont immatérielles, quand elles sont présentes, ses ailes sont comme un prolongement de son corps et donc, des muscles supplémentaires. Elle peut cependant chanter plusieurs chansons lorsqu’elle ne s’envole pas. Les ailes apparaissent mais elle n’a pas pour autant l’obligation de voler. S’il elle chante et s’envole et quelle dépasse cette durée, elle peut s’évanouir par manque d’oxygénation.

PHYSIQUE

Petite et menue, Astrid ne semble pas avoir pris quoique ce soit de ses ancêtres vikings de ce côté-là. En revanche, sa langue chevelure blonde et ses grands yeux bleus peuvent éventuellement vous mettre sur la voie. Du haut de ses 1m54, elle parait pourtant plus petite encore à baisser la tête.

Ici comme ailleurs, elle se fond aisément dans la masse et sait comment passer inaperçu, tout dans son attitude ou sa garde-robe est discret, réservé. Ni trop excentrique, ni trop à la mode. Son existence n’est qu’un juste milieu, un jeu d’équilibre constant.

Heureusement, elle a le sens de l’équilibre et elle reste assez souple. Elle aime la danse et la gymnastique, c’est ce qui l’aide à garder la forme.

MENTAL

Malgré sa beauté naturelle, il est fort probable que vous passiez à côté d’Astrid sans la voir. Pour cause, c’est une grande timide. Elle s’efface et longe les murs en toute circonstance, la tête vers le sol pour ne croiser aucun regard qui pourrait la mettre mal à l’aise. Jamais, ô grand jamais, elle ne vous adressera la parole d’elle-même, à moins qu’elle doive s’excuser pour une raison quelconque. Et à cet instant, ce n’est pas sûre que vous l’entendrez car, excepté quand elle chante, elle est incapable de donner de la voix pour s’exprimer.

Le chant, c’est bien la seule chose qui l’anime en ce bas monde, elle passe sont temps à chanter, à écrire des chansons. Elle n’ose pas les chanter à visage découvert bien sûr alors, elle se réfugie sur le net, fais des covers sans jamais montrer sa tête. Elle a même une petite communauté maintenant mais elle ne s’enorgueilli pas pour autant. La chute serait trop lourde à porter. Silencieuse et secrète, quand elle parle avec quelqu’un elle s’arrange toujours pour que ce soit l’autre personne qui soit le centre de l’attention.

Astrid a constamment peur de déranger les autres alors, elle ne va jamais vers eux. Elle se place volontairement en retrait et fuit toute possible confrontation. Lorsqu’elle se sent acculée, elle est prête a accepter presque n’importe quoi pour que ça s’arrête. Si son interlocuteur persiste, il y a de forte chance pour que ses larmes se mettent à couler. Cette jeune fille est une boule d’émotivité à l’état pur. Elle vit et ressent tout intensément que ce soit le rire ou les larmes.

Quand on fait partie de son entourage proche, on apprend alors à connaitre une jeune fille enthousiaste au rêve farfelu de devenir chanteuse, malgré son incapacité à parler en public. Très fidèle et loyale, elle ne trahit jamais, et elle pardonne tout, toujours… A ses risques et périls.

HISTOIRE


- Tu verras, ce sera excellent pour toi.
- Mais maman, je t’en prie ! Je veux pas y aller ! Tu as honte de moi, tu ne veux plus de moi ?

Pourquoi maintenant ? Pourquoi tout à coup ? Je ne comprends pas pourquoi elle veut m’envoyer dans un pensionnat loin de la maison, de tout ce que je connais. Je pose mes yeux sur ma mère, je vois qu’elle est énervée et je sais que j’ai été trop loin dans mon chantage affectif quand elle ferme les yeux et soupire. Mais c’est trop tard, je m’en fiche si ça me permet de pas aller dans un endroit étranger. Maman ne dit rien, le feu passe au vert et elle se reconcentre sur la route, je devine que pour l’instant, la discussion est close. J’ai planté une graine, maintenant, elle doit éclore … Il le faut.

Une fois à la maison, je monte immédiatement dans ma chambre et allume mon ordinateur. Je lance ma playlist favorite et m’effondre sur mon lit à fixer mon plafond. Je ne sais pas pourquoi elle veut m’envoyer tout à coup dans une académie. Mon don ne semblait jamais l’avoir gênée avant pourtant. Je serre mon oreiller contre moi et je me perds dans mes pensées. D’aussi loin que je me souvienne, on a toujours été deux, maman et moi. Certes, peut-être même un peu trop fusionnelle mais qu’y puis-je si c’est la personne que j’aime le plus au monde ? Et la seule qui m’aime en retour …

Soudain, l’idée s’impose à moi-même. Elle veut m’éloigner pour que je sorte de ma zone de confort. Mais je ne veux pas, je n’aime pas les autres, ils me le rendent bien. J’ai fait des efforts, je crois, au début mais devant l’ampleur de la tâche j’ai arrêté, je me suis mise à l’écart des autres. Je crois que c’est cela qui fait peur à maman, je n’ai aucun ami ici … Mais pourquoi elle ne comprend pas que je n’en ai pas besoin ? Les autres sont méchants, cruels …

Je ferme les yeux. Des souvenirs que je pensais enfouis ressurgissent. Je les vois arracher mes ailes et me traiter de monstre ; c’est un cauchemar, je le réalise car je ne chante pas, je pleure. Elles n’apparaissent que quand je chante, quand je fais ce que j’aime le plus. Maman dit qu’elles sont une bénédiction des anges. J’acquiesce pour lui faire plaisir mais je n’y crois pas plus que ça. Je rouvre les yeux et remarque l’heure. Il est tard et je remets en question ce qu’elle m’a dit dans la voiture, excellent pour moi ? Et puis quoi encore, une académie pleine de monstre. Elle doit vouloir se débarrasser de moi. Sans doute parce qu’elle a commencé à voir quelqu’un ? Je le devine à son côté guilleret et ses nouveaux vêtements. Je ne dis rien, elle mérite d’être heureuse, même si c’est sans moi.

Je m’installe à l’ordinateur et je commence une session de chant, aussitôt, un picotement significatif s’élève dans mon dos et répand une douce chaleur agréable. Elles sont là, je les sens. Je les étire … Un bruit de fracas me fait sursauter, ma lampe est éclatée au sol. Mes ailes disparaissent puisque je ne chante plus et ma mère m’appelle. Le repas est prêt.

- Ma chérie, je sais que tu ne veux pas y aller mais …
- J’irai.

Elle est surprise. C’est normal, je change d’avis comme de chemise mais si c’est ce qu’elle veut, je veux bien essayer.

- Je veux bien tester une année, mais après, si ça ne va pas, tu me laisses revenir, d’accord ?

Je me souviens du moment où elle m’a tendu cette lettre jaunie. Cela faisait visiblement des années que maman l’avait dans un coin. Une lettre d’admission, une brochure présentant une école. Tout ça c’est bien joli mais l’endroit est comme partout ailleurs que la maison, je serai juste dans mon coin, à attendre que cela passe … Maman me dévisage, elle ne comprend pas pourquoi d’un coup je suis d’accord. Mais je lis sur son visage qu’elle est soulagée que je daigne essayer. Je lui souris tendrement. Elle fait le tour de la table et me prend dans ses bras.

- Bien sûr ma chérie, mais essaye de toutes de tes forces, d’accord ? Cette fois, ils t’adoreront autant que je t’aime.

C’est ça. Je veux y croire mais je m’y refuse. Alors je la serre sans rien dire de plus. Arriver en cours d’année, ça me connait. On discute plus légèrement des préparatifs de mon départ, j’arriverai là-bas le premier avril pour mon anniversaire. C’est la première fois que je le passerai sans maman mais ce n’est pas grave. Je lui fais promettre de m’écrire tous les jours, je sais qu’elle ne le fera pas, mais ça me rassure.

Swish, me voilà.