Comme la plupart du commun des mortels, Hiroto a - parfois - ses mauvais jours. Des jours où il ne se sent plus lui-même, où son jugement est erroné, où son âme se tend sur le fil. Cela peut partir d'un rien comme d'un tout, absence de prétexte. Une chose sûre : l'effet dévastateur sur son moral.
Hiroto entre dans l'un de ces jours noirs. Aucun signe avant-coureur pour prédire qu'il est en train de péter un câble de l'intérieur, d'imploser en silence. Douleur solitaire qui le ronge pourtant jusqu'à l'en faire frémir de douleur et lui faire grincer des dents. Il ignore d'où lui vient cette répulsion véhémente qui le perturbe. Il a besoin de s'évader. Il cherche Dorian puis Jillian, hélas aucun des deux n'est à ses côtés.
Tout est tranquille, tout est ordinaire, normal, réglé comme une horloge imperturbable. Et lui, il est le rouage qui n'arrive pas à tourner au même rythme. Hiroto commence à entendre du bourdonnement dans sa tête qui l'agace. C'est en train de le rendre dingue. En réponse à cette folie, Hiroto s'échappe de ce cadre emmerdant, pris d'une pulsion inavouable, inarrêtable. Il court sans réellement savoir où aller.
Ses pas hasardeux le mènent jusqu'en ville où il s'arrête dans une simple ruelle. Le souffle lourd, haletant, il vient de courir jusqu'à en perdre haleine. Il s'arrête pour récupérer, agrippe ses genoux fermement. Son regard est loin de la réalité, n'importe qui peut dire qu'il observe sans vraiment voir. Les yeux rivés dans le vide.
La ruelle est quasiment vide, il commence à faire sombre car la nuit est proche. Cela ne l'alerte pas, il s'en fiche. Il ne pense à rien. Hiroto se tient près d'un terrain vague, en rénovation. Guidé par un aléa improbable, il attrape une barre de fer et commence à s'acharner sur le grillage qui est là. Il frappe, encore et encore, inlassablement, comme un taré. Le grillage se déforme, se dégoupille, cède par endroits. La barre, elle aussi, s'use et se brise contre une rembarde latérale.
Il échappe la barre puis s'attrape les cheveux tel un damné sans salvation.
「Aaaarrrgghhh !!!」
Et libère un cri de frustration du fond de la gorge. Il ne va pas bien. Ses sens partent presque en vrille. Ceci est une crise. Un mauvais jour. En pire, qui empire.
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Karna S. Crowley
I'll be your CONTRADICTION (w/ Karna) ♦
Lun 5 Avr - 15:01
Ft. Hiroto
Tu verras bien
I'll be your contradiction
Le ciel annonçait tempête. Les nuages gris, les quelques gouttelettes de pluie, ce n’était pas un jour à sortir. Pourtant, tu en ressentais le besoin, l’extérieur t’appelait. Un simple sweat sur les épaules, tu rejoignis la douce nature. Tu n’avais pas peur du froid, mais tu avais peur de toi. Car il y avait quelques années, daté du même jour, tu avais frôlé la mort. Tu t’étais battu pour ta vie, pour survivre et tu étais allé jusqu’à prendre des vies…
Les pensées de ton passé défilaient, te retournant la tête. Tu avais envie de crier, de faire quelque chose pour te retirer ces idées noires, de redevenir lucide. Tu serrais les dents, surpassé par les émotions, tu ne savais plus quoi faire.
Après un brin de réflexion, faire de l’exercice te semblait être une bonne idée. Même si au fond de toi, tu avais envie de taper, de te battre, ce n’était pas la bonne voie. C’était la simplicité, régler la douleur, par la douleur et ce n’était plus toi, tu avais changé…
Comme une bête sauvage, tu courrais à toute vitesse en direction de Moosbell, cette ville de timbré. Tes pas résonnaient dans les ruelles, seul, tu les laissais former un écho. Ces bruits t’apparaissaient comme des coups de feu, elle te rappelait, la perte de tes compagnons. Paf, tu t’arrêtais, le regard vite. Tu faisais quoi ? Tu t’étais juré d’arrêter de délirer. Bordel, tu l’avais accepté ton passé, pourquoi il revenait, comme ça, sans cesse. Tu frappas le mur, laissant saigner tes phalanges.
Les flashs n’arrêtaient pas, la souffrance dans ton cœur non plus. C’était la peine du onze novembre, celle qui était trop lourde pour être omise. Mais bon, heureusement, tu étais seul.
Le cœur tambourinant, tu repris ta marche, serpentant dans la ville sans but précis. La pleine lune venait se dessiner dans ces ciels meurtris. La pluie, elle commençait à devenir dense. À certains endroits, l’astre lunaire était à peine visible, comme si la lumière n’avait pas sa place ce soir. Masqué par le brouillard, tu avançais lentement dans une ruelle, avant d’arriver dans ce qui paraissait être un terrain malfamé.
Une personne semblait déjà être présente. Rapidement, tu compris que quelque chose clochait en lui. Il était animé par la rage, frappant les grillages, tirant ses cheveux comme un taré. Tu te reconnaissais dans ces hurlements, dans sa douleur. Tu ressentais presque de la pitié, calmant un peu tes ardeurs.
Amicalement, sans une once de peur, tu t’avanças vers lui, posant ta main sur son épaule. Tu affichais un léger sourire, avec les yeux plissés avant de prendre la parole.
— J’comprends ta douleur, je sais à quel point c’est dur. Je peux faire quelque chose pour t’aider ?
Ce n’était peut-être pas la meilleure idée. Vu son état, l’approcher était dangereux, surtout que tu ne le connaissais pas. Mais, tu voulais l’aider, c’était toi maintenant, tu n’étais plus dans la violence, tu étais dans l’aide. C’était la voie que tu avais choisie, même si au fond, il te restait cette mauvaise partie de toi…
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