Téléportation : Pas de côté

Pouvoir de téléportation qui permet à Gareth de se rendre dans n’importe quel lieu qu’il aurait visité dans l’heure précédente. Bien que n’étant pas «limité» à proprement parler par un nombre d’utilisations successives, le corps de Gareth fatigue principalement et exponentiellement selon ce facteur, ainsi que la distance parcourue qui ne peut pas dépasser les 30 kilomètres. Cette capacité est donc largement dépendante de son état de santé et de sa forme physique.

Au cours de son cursus à l'académie, il a appris à perfectionner sa maitrise au point où cinq "pas" à la suite pour voyager d'un bout à l'autre de l'établissement ne le laissent que légèrement essoufflé. Même un voyage jusqu'à la borne de son pouvoir ne suffit plus à lui faire perdre conscience (même si les crampes douloureuses et les poumons en feu sont des arguments suffisants pour qu'il se prive lui même de faire un pas aussi grand). Lors de la dernière évaluation de son pouvoir, il s'est d'ailleurs arrêté après son onzième pas "sur place", au premiers signes nauséeux, considérant avoir atteint sa limite raisonnable.

Pour activer son pouvoir, il lui suffit de visualiser intérieurement la destination qu’il veut rejoindre, et de faire un pas, peu importe la direction.

Physique

La ligne est fine entre l’être et le paraître, mais il est essentiel de savoir qu’elle existe. Une ligne sur laquelle Gareth a appris à marcher bien jeune, et autour de laquelle nombre des aspects de son présent tournent.
Le jeune homme n’a pas été doté d’un physique particulièrement imposant. Au contraire, d’aucuns le qualifieraient de «gringalet» ou de «demi-portion». Et pour cause, haut de son mètre soixante-cinq, et fort de sa carrure fluette, il est loin d’avoir hérité de ses fières et valeureux ancêtres Écossais. Seules sa crinière cuivrée et ses quelques tâches de rousseur laissent entrevoir son appartenance à la lignée des Highlanders.

Pourtant, rares ont été les fois où ce frêle rouquin a été moqué. C’est bien simple, et toute personne sensée pourrait le voir : il sait être bien plus «grand» qu’il ne paraît. Sa façon de se tenir, à la fois parfaitement soignée et complètement à l’aise. Les traits de son visage qui dessinent toujours un air mâture, sérieux ou non. Ses manières élégantes, ses mouvements fluides, son langage corporel… Et bien sûr, sa garde robe digne de celle d’un membre de la haute société britannique, et qu’il sait porter avec un naturel déconcertant…
Tant de choses qui cumulées font de lui un personnage charismatique, au charme aussi singulier qu’inexplicable.

Ou bien peut être que ce sont simplement ses beaux yeux émeraude? … ~

Mental

Nuancé. C’est un moindre mot pour décrire Gareth. Au cours de sa courte vie, il a eu l’occasion de beaucoup changer, que ça soit à cause de bouleversements dans son environnement, de confrontations face à des avis divergents, ou bien simplement du passage du temps et des différentes prises de consciences qui vont avec.

Aujourd’hui ayant passé ces dix dernières années au sein de l’académie, entouré de jeunes de son âge, à suivre un enseignement qu’il trouvait pour la plupart du temps inintéressant, il reste toujours très jeune, au fond, même si ces années en spécialité et sa récente admission en tant que professeur lui ont permis de gagner en maturité. Il est assez complexe à cerner au premier abord, et on trouve plusieurs raisons à cela. Aux vues de son allure atypique, on peut s’attendre à ce que les moins ouverts d’esprit soient souvent désemparés.
Mais au-delà de ça, il peut parfois se montrer sec, froid, voir incisif, dans ses remarques, sans raisons apparentes. En réalité, il y a toujours une raison : on baisse plus facilement sa garde lorsqu’on se sent agressé, et le rouquin a une fâcheuse tendance à extirper des vérités de cette façon.

Et si ce genre de comportement peut être pris pour de la méchanceté gratuite, Gareth est bien placé pour savoir qu’en société, les gens, et notamment les jeunes, jouent des rôles, et que la seule façon de voir a travers eux, c’est de les secouer un peu… Et s’il peut arriver que certains soient rebutés par ses mots, ce sont étrangement les personnes qui opposent la plus forte résistances qui finissent par en apprendre le plus sur lui en retour.

Car non, il n’est pas fermé, c’est même le contraire. Il se livre assez facilement sur ses expériences et sur sa personne, et il n’a aucun mal à transmettre son ressentit sur toute chose. Il est toujours très passionné, et cela transparaît complètement dans sa façon d’enseigner et de vivre sur scène, mais aussi dans sa vie de tous les jours, sa voix portante raisonnant souvent dans les couloirs de l’académie, et lui ayant valu plus d’une fois des remarques de la part des membres du personnel. Remarques auxquelles Gareth ne porte que peu d’attention, adoptant une philosophie de vie très personnelle et centrée sur le moment présent.

Fuir la réalité de ses responsabilités, c’est une autre chose à laquelle Gareth est devenu très bon, et pour laquelle son Pas de côté aide énormément. A bien des égards, le gamin en lui est encore bien présent, et les signatures, les papiers officiels ou les remontrances de la direction le poussent bien souvent à trouver refuge dans les recoins les plus isolés de l’établissement.

En bref, bien qu’étant définitivement adulte, le rouquin n’a pas fini de mûrir, nombre d’expériences lui font encore défaut, mais il se complaît à vivre au jour le jour, et plus que la Musique ou le Théâtre, c’est cette vision sur le monde qu’il cherche à transmettre à ses élèves...

Histoire

Acte 1 : Exposition

Originaire de la profonde campagne Écossaises, second enfant d’une fratrie de trois, Gareth n’a que peu de souvenir de cette première maison isolée, dans laquelle il n’a vécu que les trois premières années de sa vie, jusqu’à la venue au monde de sa seconde sœur. La plupart des images qui lui reviennent quand il pense à son enfance viennent d’après le déménagement à Édimbourg. La chambre trop petite qu’il partageait avec ses deux sœurs, quelques anniversaires, les animaux de compagnie. La simple vie d’une petite famille tout ce qu’il y a de plus normale…

Peu brillant à l’école, à la différence de sa grande sœur, Gareth se contentait du strict minimum, plus occupé à jouer les intéressants pour faire rire ses camarades en classe. C’est à l’âge de dix ans qu’il découvrit le monde du théâtre, auquel il prit goût directement. Il insistait auprès de ses parents à chaque fois qu’une nouvelle troupe venait en représentation en ville, et, les yeux écarquillés, il se prenait à rêver de prendre leur place sur scène. Il ne lui fallu que quelques mois avant de s’essayer à l’exercice. Débordant d’énergie et naturellement bon pour le jeu, sa première tutrice n’eut aucun mal à reconnaître un certain talent inné chez le jeune homme.
Il n’avait aucun mal à jongler entre les émotions, et plus que ça, il parvenait même à les transmettre à l’audience, chose presque inconcevable pour son âge.

Cette nouvelle source de stimulation pour Gareth lui permit de s’assagir à l’école, le théâtre devint comme un exutoire pour lui, et petit à petit il commença à voir ce que pouvaient lui apporter des cours qu’il trouvait vide de sens jusque là. C’est dans cette mentalité que ses années collèges débutèrent, et c’est aussi à ce moment qu’il découvrit l’univers de la musique. Très similaire à ce qu’il connaissait déjà du théâtre, il eut accès à un nouveau pan du monde du spectacle, et à nouveau, son surplus d’énergie lui permirent de s’adonner à la pratique de multiples instruments, découvrant les ficelles et les subtilités de chaque note qu’il pouvait jouer. Le violon, en particulier, attira son attention, et devint son favoris très rapidement.


Acte 2 : Péripéties

C’est lors d’un cours de danse - une autre discipline de scène que Gareth avait choisi de pratiquer - qu’eut lieu un évènement perturbant, aux yeux des quelques personnes y ayant assisté, certes, mais plus encore pour le jeune garçon qui en fit l’expérience pour la toute première fois. Concentré sur le tempo et sur ses pas, il mit quelques secondes à se rendre compte que les gens qui l’entouraient avaient tous disparu… Non, en réalité même la scène n’était plus là. Autour de lui, des lits superposés, un bureau à peine éclairé, et une jeune demoiselle aux cheveux cuivre comme les siens, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte.

Son lit… Son bureau… et sa petite sœur ?

Son pouvoir s’éveilla quelques semaines après son treizième anniversaire, et bien que baignant dans une incompréhension totale pendant plusieurs minutes, lui et sa sœur s’en remirent relativement rapidement. Après tout, ils avaient déjà été confronté au paranormal une fois auparavant. Leurs parents non plus ne mirent pas longtemps à se faire à l’idée. Ils avaient un peu anticipé ce moment, même si rien n’était sûr, ils avaient quand même préféré s’y préparer au cas où. Et comme ils s’y attendaient, de la même façon que deux années auparavant, une simple enveloppe, contenant un message tout aussi simpliste, finit par arriver… Les deux parents savaient déjà quel était le bon choix à faire. Ils avaient fait l’erreur d’hésiter un peu trop longtemps avec leur fille aînée, ce qui avait faillit lui coûter beaucoup, alors ils ne comptaient pas reproduire la même erreur. Au moins, là-bas, ils savaient que leur fils serait en sécurité et bien entouré…

Gareth lui même avait déjà fait son choix, il était déterminé à rejoindre sa sœur, curieux de découvrir de nouveaux horizons, et surtout d’en savoir plus sur ce mystérieux pouvoir qu’il venait d’acquérir.
Une semaine plus tard, le transfert était réalisé, et Gareth se trouvait sur le chemin de son nouveau chez lui, de sa nouvelle vie.


Acte 3 : Dénouement

- B ? J’y vais, j’ai mon premier cours !
- Et quoi, tu veux que je t’accompagne ?

Gareth leva les yeux au ciel en secouant la tête, puis après avoir laissé échapper un soupire d’exaspération, il baissa la poignée en s’exclamant :

-Tu as pas intérêt à être encore là quand je reviens !

Avec un silence pour seule réponse, il referma la porte derrière lui, et pris le chemin vers les salles de classe. Il fit une légère pause face à un miroir placé là pour se recoiffer un peu, repositionner son chapeau, avant de reprendre son chemin. Depuis que l’administration lui avait donné cette nouvelle chambre, il y avait sûrement passé moins de temps que sa grande sœur… Mais bon, sûr qu’entre ça et une chambre partagée avec 3 autres filles, il lui était plus simple de travailler sur sa thèse au calme, et ça ne le dérangeai pas particulièrement.

Dix ans… Cela faisait maintenant dix ans qu’il avait posé le pied à l’Académie. Pendant ces dix ans, il avait grandit et continué de développer son intérêt pour le domaine artistique, mais il s’était surpris à garder un assez bon niveau scolaire malgré le peu d’intérêt qu’il portait au tronc commun. Il avait passé la plus grande partie en classe C, mais s’en était mieux sorti durant ses trois dernières années, notamment grâce à son intérêt pour les sciences humaines, et son envie de comprendre les comportements et les émotions des autres, et il avait fini diplômé en classe B.

Pendant sa dernière année, il avait eu l’occasion de donner quelques cours, en tant que major de sa classe dans le domaine artistique, mais ce n’est que plus tard qu’il apprit que ces essais avaient pour but de tester ses capacités en tant que professeur, et puisque ces essais s’étaient montrés concluant, le poste lui avait été proposé dans la foulée. Curieux de savoir où une telle expérience pouvait le mener, le jeune homme avait accepté, et voilà qu’il se retrouvait dans un rôle qu’il avait hâte de jouer, même si personne dans son entourage, ni même lui, n’aurait pu imaginer un tel dénouement quelques années auparavant.

Ajustant une dernière fois son chapeau, il ouvrit la porte de la salle de classe, et après un coup d’œil rapide sur les élèves de 3ème année qui semblaient s’interroger sur lui, il s’assit sur le bord de son bureau, et petit à petit, les voix commencèrent à s’estomper d’elles même. Toutes sauf deux. Au fond de la salle, deux jeunes filles qui apparemment n’avait que faire de sa présence, trouvaient plus d’intérêt à se raconter leur semaine. Un léger sourire se dessina sur le bord des lèvres du jeune professeur, et en l’espace d’un instant, il disparut sous le regard ahuri de ses élèves.

-Très bien, j’avais justement besoin de deux volontaires… Au tableau mesdemoiselles ~

Tous les visages se retournèrent d’une traite vers le fond de la salle, où il se trouvait désormais, une main posée sur l’épaule des deux intéressées, dont le visage venait de tourner au rouge...