Contrôle du sang

Le sang coule à flots dans nos veines. Il nous habite, nous permet de vivre, de lutter. Mais aucun de nous ne peut dénier le contrôler.

Seulement toi, tu le peux. Tu as l’incroyable capacité de contrôler le sang à ta guise. Solidifier, liquéfier, tout est à ta portée. Un simple contact avec ce liquide et tu en deviens l'héritier. Il n’est plus seulement un courant qui nous garde en vie, il est maintenant un outil aux multiples possibilités. Ce pouvoir, tu as eu le temps de l’expérimenter, de te l’approprier. Tu es paré à toutes les éventualités, comme par exemple empêcher des hémorragies en solidifiant le sang en surface, concevoir des armes pour pouvoir te défendre ou encore rendre inutilisable l’un des membres de l’ennemi en touchant une plaie. Ce don est surpuissant, mais pas sans limite. En effet, quand tu utilises ton propre sang, tu finis par t’évanouir et, comme une personne lambda, tu as besoin de temps pour régénérer ton sang.

Physique

cheveux noirs • yeux ambrés • 1m83 • 80kg • fin • athlétique • visage pâle et froid • traits fins • peau très blanche • tatouage sur l’épaule gauche en forme d’ailes d’ange • de nombreuses cicatrices

Mental

Même avec les années, tu as toujours du mal à manier les mots, à transmettre tes pensées, à t’exprimer. On te qualifie parfois comme quelqu’un de grossier, de très direct, mais au fond de toi, tu ne veux blesser personne. Tu n’aimes pas cette partie de toi, elle ne te représente pas, elle te donne cet air froid, distant, alors qu’au fond tu es une personne abordable, sociable. Ta seule méchanceté, c’est ton amour pour la taquinerie. Irriter un proche, le pousser dans ses derniers retranchements, c’est comme un jeu pour toi, et même si au fil du temps ça s’est calmé, ce caractère peut se montrer désagréable et agaçant pour beaucoup.

Sinon, tu as toujours été calme et réfléchi, ne montrant que rarement des signes de détresse. Tu n'affiches qu'occasionnellement tes émotions, les refoulant intérieurement pour rester dans un contrôle permanent. Mais quand l'un de tes proches et en danger, tu deviens incroyablement agressif et féroce. Cette férocité est si grande que parfois tu perds les pédales, tu te laisses emporter et personne ne peut t’arrêter.

Mais Karna, tu es quelqu’un de réellement gentil, tu es seulement incompris. Car même si une personne te déteste au plus haut point, tu n’hésiteras pas à courir l’aider s’il se retrouve face à une difficulté. Ce genre d’acte t’a valu le respect et l’affection de beaucoup de gens. Et cette détermination te permettant de réaliser tout ce qui te tient à cœur, sans la moindre hésitation, fait de toi quelqu’un de confiant.

Les autres, une fois qu’ils te connaissent, ils n’hésitent pas à se confier à toi, à te faire confiance. Tu es le confident parfait, l’homme sympathique et charismatique. Tu n’es pas du genre à juger ou critiquer, non, tu es plutôt quelqu’un qui pointe sur les qualités, un homme attachant. Très perspicace, tu repères les secrets, les pensées cachées, les voiles. Tu arrives à voir à travers les murs que les personnes ont dressés, à voir leur vrai eux. La médecine, la psychologie, ton passé, t’ont offert cette sensibilité trop prononcée.

On pourrait presque croire que tu es totalement altruiste, ouvert aux autres, mais en réalité, ton passé a laissé des traces dans ta personne. Il t’a rendu un peu paranoïaque, méfiant, qui a du mal à faire confiance aux gens. Tu as aussi développé une peur de l’échec, peu importe la raison, perdre n’est plus une option pour toi. Cette pathologie te force à te surpasser, à travailler dur au quotidien et à te mettre la barre un peu trop haute pour ne jamais échouer.

Histoire

Une histoire, un passé que tu ne peux oublier. Il est temps, oui, il est temps de rembobiner les écrits de ton esprit. Les images défilent, certaines plus floues que d’autres. Des souvenirs perdus, modifiés, il ne te reste qu’une petite partie de ce qui te définit.

Né dans une famille pauvre, tu étais déjà différent des autres. Des habits abîmés, une peau mal lavée, un quartier malfamé, c’est ainsi que tu as débuté ta vie. Bercé par les pleurs, la dure réalité et les insomnies, il était impossible d’imaginer de la joie dans ce chaos. Pourtant, toi et tes parents, vous étiez heureux. Vous viviez en harmonie, dans un cocon où les sourires et les rires étaient omniprésents. Seulement, cela n’avait duré que jusqu’à ce soir-là. Cette nuit, ton sourire s’était effacé. Le père que tu aimais tant était condamné. Touché par le cancer, les frais d’hospitalisation bien trop élevés, il ne lui restait plus que quelques années à vivre.

Tic-tac, le temps passait, et toi pendant ce temps, tu avançais, tu t’accrochais, vivant dans le déni et l’espoir. Tu donnais tout, travaillant dur pour te rapprocher de ton but : sauver ton père. Ton seul exutoire, les arts martiaux. C’était ton échappatoire, l’endroit où tu brillais, où les autres t’observaient en silence et avec respect. Des personnes avaient commencé à s’intéresser à toi, dont une qui sortait un peu du lot. Cette personne s’était ton meilleur ami de l’époque, il connaissait tes problèmes, ta misère et ton idéal. Il avait un plan pour gagner rapidement de l’argent. Un index sur les lèvres, il te confia un bout de papier. Intrigué, tu avais lu ce qui était inscrit : mercredi 20 février à 23h45 devant l’entrepôt abandonné.

Le vingt au soir, tu hésitas, tu doutas. Mais c’était peut-être ta chance, ton seul espoir, alors tu t’y étais rendu. Tu te souviens du long chemin, du froid et de cet entrepôt désaffecté. Les murs, le ciel, les visages des gens, tu n’as pas omis un seul détail car c’était le tournant de ta vie, ta plus grosse erreur, celle d’un gamin perdu. L’ambiance était lourde dans le bâtiment, tous avaient les yeux braqués sur toi avec ce même regard froid et sombre. Tous sauf une, une au visage délicat et fin, une qui est dans ton cœur depuis cet instant, une qui t’est impossible d’omettre… Phoebe, voilà son nom. Elle était populaire au sein du gang, il était donc impossible pour un nouveau comme toi d’imaginer lui parler un jour. Alors, tu rejoignis les WHITE, gardant ton amour secret, sans perdre de vue ton objectif.

Tu n’étais plus un homme, tu étais devenu un outil, une arme qui servait les WHITE. Intégré dans la session des pawns, tu étais là pour faire le sale boulot. Du simple passage de drogue aux règlements de comptes. Tu avais travaillé pour eux deux longues années. Un travail qui rapportait beaucoup, mais qui n’était pas sans risques, sans séquelles.

Un jour en particulier t’a marqué au sein des WHITE. Un jour où tu avais failli perdre la vie. Un jour que tu revis chaque nuit. Une guerre sanglante entre gangs, où tu t’étais pris une balle dans l’épaule, où tu avais pissé le sang. Tu te souviens, tu avais la main posée sur ta plaie, hurlant à l’aide. Mais dans ce chaos personne n’avait perçu ta voix. Tu étais seul, livré à toi-même. Tu voyais déjà la faucheuse se dresser devant toi, prête à t’ôter la vie. Seulement en retirant ta main, le sang ne coulait plus, il était devenu solide. La découverte de ton don retourna l'issue de la bataille, mettant fin à ce carnage.

Le bilan était lourd, trois morts et une trentaine de blessés. Ce combat t’a traumatisé, tant traumatisé que tu t’es juré de ne plus jamais tuer quelqu’un. Le gang, lui, t’avait donné un surnom : Le Sanguinaire. Pour toi ce titre prouve ta faute, mais pour les autres il signifiait la réussite, la terreur. Tu commençais à devenir populaire dans le gang. Les gens t’admiraient, te respectaient, te saluaient. Seulement au fond de toi, tu te sentais vide, tu étais seul, tu ne brillais pas, non, tu sombrais. Il ne te restait plus qu’une lumière dans ce corps meurtri, cette fille, Phoebe.

Mais dans ce monde noir, les lumières finissent toujours par s’éteindre. Phoebe, on t’avait donné l’ordre de la chercher, de la capturer et de la ramener aux WHITE. Tu ignorais les raisons, mais venant du gang, c’était sûrement une mauvaise nouvelle pour elle. Sans perdre de temps, tu partis à sa recherche, remontant les pistes, de jour comme de nuit, avec comme seul but, la trouver et la sauver. Mais, alors que tu l’avais enfin trouvée, alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres, la police l’attrapa devant toi. La main dans sa direction dans une course effrénée, tu ne voulais pas y croire. Les genoux aux sols, tu hurlais son nom avant de larmoyer, observant pour la dernière fois sa silhouette, son visage.

Des mois après, elle était toujours portée disparue. Réaliste, tu avais perdu tout espoir de la revoir. Tu avais fait son deuil, gardant comme seul souvenir une photo d’elle, floue et couverte de larmes. Mais elle reste là, dans ton cœur, à jamais. Impossible de l’effacer, impossible d’avoir une relation sérieuse avec qui que ce soit, non, malgré la mort, tu l’aimes encore.

Même si la disparition de Phoebe t’affectait beaucoup, il te restait un objectif. La somme d’argent enfin récoltée, tu retournais chez tes parents après une semaine d’absence, un sourire aux lèvres. Mais l’heure n’était pas à la joie, car bien vite la triste nouvelle éclata. Ton père est mort, quatre jours avant ton arrivée. Toi, désemparé, tu refusas d’y croire. Pris d’émotions incontrôlables, tu avais saisi ta mère par le col, la secouant violemment, la traitant de tous les noms.

Phoebe, ton père, ta vie, tu avais tout perdu. Tu n’avais plus rien, même ta mère t’avait renié. Tu sombrais alors dans la dépression. Tu étais prêt à abandonner, à quoi bon vivre ? Jusqu’à revoir cette lettre posée sur la table. Tu ne l’avais jamais ouverte, mais cette fois c’était différent, elle t’intriguait. Tu lisais attentivement son contenu. Elle t’offrait une nouvelle chance, un nouveau départ. Ainsi, soufflant tes quinze bougies, tu partis vers ce paradis.

Ta rentrée à l’école, signée SWISH, s’était passée sans encombre. La maîtrise de ton pouvoir ainsi que tes facilités t’ont permis d’intégrer directement la classe A. Bien vite, tu choisis de te spécialiser dans la médecine.

— Je ne laisserai plus personne connaître le même enfer que j’ai connu. Tant que je serais là, peu importe qui vous êtes, peu importe ce que vous avez fait, peu importe d’où vous venez. Je ferai tout mon possible pour soigner vous et ceux que vous aimez  — signé Karna S. Crowley.