PORTAILS

— Allez, maintenant, tu visualises… Tu respires… Et là, tu ouvres les yeux ! C’est simple, concentre-toi.
— « C’est simple, concentre-toi gngn »... Si c’est si simple, fais-le toi !
— Con-cen-tra-tion.
— ...

Il rouvre les yeux, mais rien n’y fait. Il ne comprendra jamais cette chose que le commun des mortels appelle un « don ». Le mot calvaire lui semble plus approprié.

— J’y arrive pas, je crois qu’il faut que je retourne me coucher pour que ça marche. Bonne nuit !

Tandis qu’il rattrape le fuyard par le col, celui-ci grogne dans sa barbe inexistante.

— Encore une fois.

Il souffle. Inspire, expire, et ferme les yeux.  

— Si tu te concentres, je te paie des macarons.

Nate rouvre les yeux. Un portail apparaît devant lui, menant directement vers la cafétéria du pensionnat. Des étoiles plein les yeux et la bave au menton, il traverse en laissant derrière son ami, la carte bancaire de celui-ci en mains. Il suffisait d’un peu de motivation.

— Comment il... ?!


Le premier portail qu’il crée apparaît aléatoirement devant, derrière, en dessous ou au-dessus de lui. Il n’est presque pas capable de le contrôler.

Le second portail apparaît à l’endroit qu’il visualise. Bien évidemment, il faut qu’il sache ce qu’il visualise. Une photo ou une description détaillée lui suffit. Dans tous les cas, faut-il encore qu’il soit capable de le faire apparaître.

La durée des portails est très courte, elle ne dure qu’une dizaine de secondes au maximum car il ne sait pas se concentrer. Il est possible pour autrui de les traverser. Sa concentration disparaît souvent lorsqu’il le traverse, elle est remplacée par l’émerveillement du jeune homme face à l’exploit tout juste réalisé - ce n’est pas souvent qu’on le voit réussir quelque chose, lui.

S’il s’amuse à créer plusieurs portails après le premier, seul le plus récent reste actif (le premier, lui, reste toujours actif jusqu’à ce qu’il le supprime). Aussi, il s'évanouit instantanément.

Il ne peut pas créer beaucoup de portails en une journée. Cela se limite souvent à une, deux, ou trois téléportations quand il a dormi quinze heures d'affilée et mangé deux côtes de porc, à la limite. Au bout de deux, même bien espacés dans la journée, il finit par vomir, saigner du nez ou même tomber de fatigue.

La portée de ses portails varie en fonction de sa concentration. On ne sait pas jusqu’où il peut aller. Il n’est pas allé plus loin qu’un kilomètre pour le moment, et la dernière fois qu’il a réussi - bien sûr, sans le vouloir, il s’est évanoui dans un étang et a manqué de se noyer.

En pleine nuit, il lui arrive de faire des rêves, dont certains où il se déplace dans des lieux qu’il connaît en réalité. Il lui est arrivé qu’un portail s’ouvre sous son dos, sur son matelas, et le fasse tomber dans la forêt. Son poumon a failli se décoller, ce jour-là. Il a dû rentrer pieds nus, en pyjama, à moitié mort de froid, en hiver. C’est pour ça qu’il est toujours cerné.

Oui, les autres personnes et les objets peuvent traverser les portails. Non, ils n’en n’ont pas envie.

Physique

blond • yeux verts aux reflets bleus selon la lumière • 1m73 • 60kg • fin • athlétique • visage d’ange enfantin malgré son âge • traits fins et agréables • peau très blanche • beau garçon

Mental

— J’ai de l’argent. Les pierres précieuses qui brillent, les gros billets, tout ça, j’ai, sans même l’avoir demandé, et si on me retire tout demain je m’en fous, je n’y trouverai pas mon bonheur. Quand je vais mal, je ne vais pas les serrer dans mes bras et entendre “tout va bien”. Toi, t’es là, tu brilles pas, et ça me rend heureux.

— Waaa... Lourd. Moi aussi j’t’aime, mec.


Nate est naturellement borné, déterminé et souriant. C’est un concentré de maladresse ambulant. Il est cleptomane et semble en rire. Ce n’est pas quelqu’un de très modeste, mais il n’a pas souvent de quoi se vanter non plus. Gourmand, hyperactif, le blond peut se montrer épuisant par moments si vous ne suivez pas la cadence. Il a un grand faible pour les pâtisseries en tout genre.

Toujours volontaire pour un peu d’adrénaline et avide d’aventures bien que très fainéant, ce jeune homme est friand d’histoires d’horreur et de séances d’infiltration. Souvent traité de voleur à cause de son trouble psychique, il est réputé pour être quelqu’un dont il faut se méfier. Pourtant, Nate ne ferait pas de mal à une mouche, il possède un caractère fort mais apparaît comme un homme doux et adorable, à qui l’on peut adresser la parole sans crainte. Enthousiaste, il arbore sur ses lèvres un éternel sourire.

Histoire

Nate est né dans une famille de chefs d’entreprise et de médecins. Son grand-père lui a légué sa fortune avant de mourir, à lui et sa sœur Lina, car il voulait que ses petits-enfants profitent un maximum de leur vie et ce, dès le début de celle-ci. Selon lui, les petits-enfants sont plus importants que les enfants de par leur jeunesse et leur potentiel pour changer le monde actuel. Il ne pouvait pas savoir à quel point il avait raison.

Le jeune homme a découvert son pouvoir à l’âge de seize ans, c’est assez tard comparé à d’autres détenteurs de dons. En pleine nuit, alors qu’il rêvait d’aller se chercher quelques croissants pour bien commencer la matinée de ce songe, il se réveilla dans un cri de douleur atroce en plein milieu de la ville, juste en face de la boulangerie. La première chose qui lui vint à l’esprit fut l’aspect très réaliste de ce rêve. Quelques minutes plus tard, il considéra la possibilité que ce rêve soit en fait une réalité, et constata qu’effectivement il était debout, en pyjama, dehors en pleine nuit, en face de cette boulangerie et complètement frigorifié. Il venait tout juste de se taper violemment le dos contre le sol avant de se relever. Il leva la tête par réflexe et, à sa grande surprise, une sorte de portail ovale aux contours blancs lumineux se trouvait juste au-dessus de lui. Quelques jours plus tard, il reçut la lettre de l’académie Swish lui annonçant la possibilité de rejoindre l’établissement pour se faire aider. Ses parents acceptèrent immédiatement, ne sachant pourtant pas la réelle nature de cette école : “tout est bon pour que tu te mettes enfin à faire quelque chose de ta vie, si nous ne pouvons pas te forcer, peut-être que cette école “spécialisée” sera plus efficace. Tu iras.”, il y est donc allé.

Directement intégré à la classe D, puisqu’il ne savait pas vraiment contrôler son pouvoir sans motivation liée à la nourriture et qu’il n’avait pas un niveau scolaire incroyable, il comprit que sa vie venait de changer du tout au tout. Des aventures, il pouvait en avoir à foison, ici.

À ses dix-huit ans, il choisit de se lancer dans le Droit lors du choix de spécialisation. Selon lui, sa famille manquait d’avocats et de justice. Médecins, chefs d’entreprise, grands artistes de renom, mais aucun ne pouvait défendre autrui. Il a donc décidé que ce serait désormais son rôle. Cela fait maintenant quatre ans qu’il a commencé sa vie à l’académie, mais il ne comprend toujours rien aux cours… Il s’accroche comme il le peut. Difficile à faire, avec toutes les activités présentes sur le campus.