Comme souvent, Isaac terminait sa journée en contemplant son reflet dans le bois laqué d’un comptoir, une boisson à la poigne. Si d’ordinaire il était du genre à faire honneur aux stéréotypes et préférait la vodka au reste des spiritueux, il n’avait pas assez foi dans la culture des tenanciers locaux pour leur confier une telle responsabilité.
Faute de mieux, c’était sur un café serré qu’il avait jeté son dévolu.
Heureusement, la qualité d’un établissement n’était pas assurée par la qualité des liqueurs qui y coulaient, mais par la clientèle qui venait y faire battre les murs. Que ce soit par la grâce de l’ivrogne qui racontait pour la huitième fois son passé glorieux, ou par celle du fêtard qui de par son unique voix motivait toutes les autres, c’était l’humain qui donnait vie aux murs, donnait sa splendeur à la boisson.
Et par chance, la curiosité de l’étudiant était complétée par sa philanthropie. Aussi, il était facile de faire son bonheur.
Derrière le verre de ses lunettes de soleil, il observait comme une sentinelle les différents faciès, s’arrêtant à un détail amusant, un air chaleureux ou tout simplement : à une intuition.
Délaissant son tabouret et son fidèle comptoir, il déambula paisiblement en jetant des œillades aléatoires. Un sourire apparaissant sur sa trogne, il s’installa finalement à quelques mètres de sa position initiale, cette fois à côté de quelqu’un.
Annonçant sa présence par le cliquetis de la tasse qui toquait contre l’ébène tâché de bière, il adressa un sourire à son voisin, ses lunettes dissimulant son regard.
« Navré de vous déranger. Mais je rencontre un fâcheux problème. » Dit-il en se mettant plus confortable sur l’assise, grimaçant en comprenant que son dos ne le remerciait pas de la choisir dépouillée de dossier. « Mon café est presque fini, et j’ai l’intention d’attaquer le plat de résistance. Ça vous dirait de m’accompagner ? »
Déposant ses bras sur ses cuisses, le jeune épaissit son sourire. « Boire seul est toujours un peu triste, et on ne serait pas trop de deux voix pour passer outre la qualité de la bière. » Courbant sa silhouette, il extirpa quelques pièces de monnaie de son veston. Assez pour deux bières.
D’un œil orienté vers son interlocuteur, il s'autorisa à prolonger son interrogation. Ses yeux complètement obombrés, d’aucuns pourraient le croire aveugle.
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Un dernier pour la route | Lloyd ♦
Mer 14 Avr - 23:53
Un dernier pour la route
Feat ~ Isaac
Un petit sifflement d'oiseau fin et long nous caressant les oreilles, une légère brise qui se faufile dans les cheveux, une petite odeur si familière qui se faite se sentir en sécurité, un endroit bien précis, dans le cas présent le toit de l'académie qui peut nous donner une confiance et nous permet de lâcher prise. Vous l'aurez compris, c'est le moment idéal trouvé par Lloyd pour faire une sieste, l'un de ses passes temps favoris après les cours. Comme il dit souvent, il faut récompenser l'effort par le réconfort et il est loin d'être en reste sur ce point.
Plus d'une trentaine de minutes passèrent avant que le jeune homme ne revint à lui, relaxer, en pleine forme et prêt à continuer son petit train train quotidien. Pour la suite des évènements il a l'habitude d'aller dans un bar pour y boire un bon café tout en révisant ses cours et dans ce cas précis, un manuel pour réussir à se concentrer le plus longtemps possible, son pouvoir se basant essentiellement sur ses facultés mentales.
Ainsi nous le retrouvons sur une table dans son bar habituelle, livre à la main et bien sur comme à son habitude : Seul. Plongé dans sa passionnante lecture, il ne prit pas un seul moment pour regarder autour de lui, il sait que peu de personne viennent l'aborder et aucune ne fréquente se bar, c'est d'ailleurs en partis pour ça qu'il le choisit. Prenant de temps en temps un petite lampé de son Machiatto, le livre en question ne va à se rythme pas durer très longtemps.
C'est alors qu'une personne vint à sa rencontre, l'étudiant ne l'a même pas vu venir, le surprenant quelque peu. Un étudiant également visiblement, il lui proposa gentiment une bière, Lloyd se mit à regarder l'homme de plus près, l'analysant de haut en bas sans se le cacher. Il est vrai qu'il va vite en besogne pour ce qui est de tirer des conclusions sur une personne et dans ce cas précis, il prit tout de suite la personne pour un ivrogne, il le fixe alors droit dans les yeux et lui répond d'une voix froide... - Non merci. - Je ne sais pas qui tu es, mais tu devrais étudié plutôt que te saoulé, ce n'est pas comme ça que tu t'en sortiras, je ne bois pas d'alcool et je suis en train de lire un livre. C'est que le jeune homme tien à sa tranquillité, être seul à des défauts mais aussi beaucoup de qualités, cela lui pèse par moment mais ne le fait jamais sentir à personne, sauf à ces amis, il peut les compter sur les doigts d'une main, ils sont cependant fidèle, loyal et de bonne personnes.
Lloyd n'est pas du genre à détourner le regard, bien que celui de l'homme est insistant il ne compte pas se dégonfler pour autant, il en a vu pire, dira t-on. Il se permit même de prendre une petit gorgée de son café, arrivant sur la fin. Le mieux serait sans doute qu'il parte, mais il a comme le feeling que ça ne va pas se passer comme il l'espère ...
Renâclant tranquillement, tant bousculé dans son égo profond qu’il lui fallait une pause pour pleinement se remettre, Isaac ruminait, réhaussant ses lunettes sur son nez – apparemment d’ivrogne. Cette réputation d’esthète étranger qu’il tentait de se forger en prenait un coup, cette sophistique exotique qu’il travaillait maintenant entachée par un remous inattendu.
A bien y réfléchir, il préférait qu’on le prenne pour un aveugle.
Néanmoins, il accueillit la nouvelle avec un sourire diligent et empli de droiture. Après tout, qui était-il pour en vouloir à ceux qui recherchaient le calme et la solitude au cœur d’un lieu public animé par la clientèle et la musique ? Dans son immense mansuétude, l’étudiant pardonna à cette brebis égarée.
Malgré tous ses efforts, il ne put toutefois dissimuler son soupire alors qu’il divisait en deux la pile de pièces adressée au serveur. Finalement, il n’y aura qu’une bière. « Ce monde n’a plus d’âme. » Avait-il lâché en espérant que le bruit des pièces s'en retournant au veston ne couvre sa lamentation.
Les mains toquant un rythme anarchique sur le comptoir, voilà qu’Isaac avait laissé tomber, n’attendant que sa bière pour débarrasser le plancher et souffrir de son alcoolisme latent dans la solitude qu’on lui avait prescrite.
Un dernier regard – sans nul doute acerbe, fut toutefois adressé à l’ouvrage que dévorait son voisin temporaire. Curieux de savoir quel écrit sacré méritait qu’on l’expulse avec tant d’ardeur, il pencha le menton pour lire la couverture, remarquant qu’il s’agissait d’un livre de psychologie.
Son sourire s’épaissit alors instantanément. D’aucuns diraient même qu’il s’était paré de malice.
« Conseil de professionnel. Ne vous lancez pas dans la psychologie si vous n’avez pas étudié la philosophie au préalable, au moins un petit peu. » Ne regardant pas Lloyd, Isaac débutait sa diatribe. « La philosophie pose la question ‘ pourquoi ? ‘ Et la psychologie s’efforce d’y répondre. Si votre peur des petites bulles rondes vous suit jusque dans votre parcours scolaire, lisez d’abord les grands sages. Ils vous apprendront les bases, et surtout les bienfaits insoupçonnés de l’alcool vis-à-vis de l’imagination et de la compréhension. »
Terminant sa phrase d’une voix si aiguë qu’elle paraissait presque chantée, l’étudiant se perdait en taquineries, à deux doigts de lui toquer contre la joue du bout de la phalange. Il s’abstint néanmoins et étira plutôt ses bras, toujours dans l’attente inespérée de sa pinte.
« Vous pensez que j’ai mes chances, ou j’ai encore besoin d’étudier ? » Adressa-t-il tandis que son rictus laissa place à une moue faussement soucieuse et curieuse. Il le vouvoyait toujours, d’ailleurs.
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Un dernier pour la route | Lloyd ♦
Mar 20 Avr - 11:50
Un dernier pour la route
Feat ~ Isaac
On aurait presque pu apercevoir une petite mèche se lever subitement, ne pouvant cacher son intérêt. De cette rencontre partant de rien, une intéressante situation se produisit, ainsi le jeune homme ayant accosté Lloyd serait un professionnel dans le domaine de la psychologie. Bien que l'alcool ne ne soit pas de son domaine, mettre en confiance son interlocuteur en confiance ne peut être que positif. - Bon eh bien, si tu consens à m'en dire plus, je veux bien prendre un verre avec toi, ce que tu me dis m'intéresse. La psychologie est vraiment complexe, un peu d'aide ne sera pas de refus. Quelques subtilités lui échappe, surtout pour une personne ayant beaucoup de mal à comprendre les relations entre les personnes. Le but est de réussir à maintenir sa concentration le plus longtemps possible, c'est la que tout bloque.
Il a, en ce moment, quelques difficultés pour rester concentrer. Au bout d'un certain moment, il n'arrive plus à faire la part des choses entre son pouvoir et ses nombreux plans arrivant dans sa petite tête, il est le genre de personne à envisager tout les scénarios mais cela demande beaucoup de réflexion.
Il parle de philosophie, voilà un point que notre utilisateur de télékinésie n'a jamais pris la peine d'étudier, étant à son gout une perte de temps. En quoi cela pourrait lui être utile ? C'est une chose qui lui échappe totalement. Il enagagea la conversation pour essayer d'en apprendre plus. - Je m'appelle Lloyd, je suis en Classe A, je suis ici depuis quelques temps mais je suis on va dire ... Discret. Je lis ce livre en espérant trouver des informations intéressante, mais pour l'instant en vain. Lloyd reste tout de même méfiant, il ne sait toujours pas à qui est en face de lui, ses intentions ou encore son groupe d'appartenance, on peut toujours avoir une surprise. Cette conversation ne pouvait pas mieux tomber, étant actuellement au point mort ça pourrait aider à lui faire franchir une étape.
Un soupçon d'orgueil s'invita le long du rictus d'Isaac. En un sens, le simple fait de s'être enfin accaparé l'attention de son voisin était déjà une victoire. Il s'en vantait d'ailleurs intérieurement, fier d'avoir une fois de plus réussi à passer outre l'amertume de mauvaises premières impressions.
Qui sait, avec un peu de chance, il pourrait même finir par apprécier l'instant.
« Isaac, psychologue. Si vous voulez une bière, il va falloir la payer de votre poche, par contre. » S'annonça-t-il, omettant d'ajouter la mention ' stagiaire ' devant son titre. D'une voix fluette, il poursuivit ; « Y a-t-il une raison à cette discrétion ? Par expérience, je pense pouvoir affirmer que les classes A sont du genre à faire miroiter leur excellence un peu partout. Il est plutôt rare d'en croiser un modeste. »
Un classe A... Évidemment. Comment cela avait pu lui échapper ? La frontière entre la prétention et la bêtise était aussi fine que celle qui séparait l'excellence et le ridicule. Manque de chance, l'étudiant les plaçait à l'exacte limite entre ces deux royaumes, les faisant les garants d'un génie unique autant que d'un talent gâché.
« Est-ce qu'il y a un sujet sur lequel vous travaillez ces temps-ci ? » S'empressant de faire s'évaporer sa rancune, il tenta de se rattraper au fil de la conversation, de la faire dévier vers un sujet plus agréable.
« La psychologie est un sujet compliqué. Pour espérer la comprendre, il faut réussir à comprendre autrui. Relevez un peu le nez de votre bouquin. » Suivant ses propres conseils, il rehaussa ses lunettes et fit pivoter son corps vers le reste des tablées. « A votre avis, pourquoi les gens fréquentent ce genre d'établissement ? »
Un coude posé sur le comptoir, il laissa son œil vagabonder d'une silhouette à une autre, invitant son voisin à faire de même.
« Est-ce parce qu'ils aiment l'ambiance ? Qu'ils aiment la boisson ? Qu'ils cherchent un endroit où se retrouver ? Ou bien cherchent-ils à tromper la solitude, à faire passer un chagrin, à annoncer une grande nouvelle. » Sirotant une nouvelle fois sa bière, il laissa un petit moment passer.
« Cela vous évoque-t-il quelque chose ? » Demanda Isaac, son sourire de nouveau calme et honnête.
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