HISTOIREAllongé dans son lit, il ferme les yeux.
Il les réouvre, fixe ce plafond qu’il connait déjà depuis un temps, puis il referme les yeux.
Et il se remémore ces moments qui appartiennent au passé.
Est-ce qu’il vit mieux aujourd’hui ?
Peut être bien oui.
Tout a commencé pourtant très normalement, il s’en souvient Nash de ces heures passé à dessiner à la craie grasse, à salir la table de la cuisine sans protection, a se faire engueuler par maman.
Et a passer des jours paisibles à l’école.
Enfin, paisible, c’est un grand mot : il était pas particulièrement un enfant calme, il était plutôt turbulent.
« Mais c’est qu’un enfant c’est pas grave, il a besoin de se défouler »
Voilà ce que disait ses parents pour justifier ce comportement clairement hyperactif.
Avec le temps, il se calme, il apprend que le regard des autres c’est important. Tellement important qu’il se laissera influencer : le but étant d’être le plus discret possible, le but étant de se fondre dans la masse.
Un groupe d’amis dans la moyenne populaire à l’école, des discussions animés, des notes potables, c’est tout ce dont il avait besoin.
Et à l’époque il ne songeait même pas à l’amour.
11 ans il est satisfait de sa situation.
12 ans il commence à regarder un peu autour de lui sans trop se faire de soucis.
13 ans, il commence à réfléchir.
14 ans il commence à réaliser.
Peut être qu’être un mouton c’est pas forcément la meilleure des solutions : sa conscience lui crie d’arrêter ça.
Il y pense chaque jour, il commence à réfléchir sérieusement à son comportement : et si finalement il était pas mieux que ces autres personnes qui lancent des regards hautains et qui jugent les autres ? Et si finalement il était devenu l’un des leurs sans le vouloir ??
Il se pose beaucoup trop de questions Nash.
Si bien qu’il essayera de fermer les yeux un temps.
Puis, il verra une scène qui lui reste encore en mémoire aujourd’hui comme si elle s’était passée hier.
Tout est si limpide dans sa tête.
Il sortait des cours et là, enfin il a ouvert les yeux, enfin il a arrêté de détourner le regard face à la détresse d’un autre.
Un élève se faisant bousculer par d’autres.
Nash commence à tracer dans le sens opposé mais il s’arrête : non il ne peut plus laisser passer ça, sinon il deviendra quelqu’un de détestable.
Quelqu’un qu’il va détester même.
Alors ce jour là il sait pas encore comment trop l’expliquer mais l’adrénaline est revenue, l’enfant turbulent était de retour l’espace d’un instant : poussé à sauver cet autre élève.
Il a souhaité ce jour là que pour une fois dans sa vie il se passe un truc bien.
Que pour une fois dans sa vie qu’un évènement se passe pour le sortir de ce pétrin.
Ils étaient 4 contre 2.
Beaucoup trop.
Il le savait surtout quand il a tourné son regard pour voir ce gars tétanisé à ses côtés.
Il le redira, il comprendra pas trop ce qui s’est passé ce jour-là, mais il a commencé à se défendre comme il pouvait.
Et puis miracle.
Un professeur, juste avant que ça aille beaucoup trop loin.
Le professeur est intervenu, 3 gars ont réussi à s’enfuir mais le 4e s’est fait choper.
Ce 4e élève qui quelques minutes plus tôt s’était pris une baffe de Nash.
Difficile de déterminer si Nash a été la cause de cet évènement malheureux pour le fameux élève qui a bien été puni et même renvoyé de l’école pour son comportement.
Toujours est-il que des évènements inexplicables se sont passé depuis ce jour-là.
Entre papa qui rentre annonçant sa promotion alors qu’il avait eu l’impression d’avoir tout raté. Maman qui annonce qu’elle est enceinte alors qu’ils avaient fini par abandonner cette idée d’avoir un deuxième enfant.
Tout était trop beau.
Beaucoup trop de chance.
C’était presque irréaliste.
Oui irréaliste.
Et puis un matin, une lettre arrive.
La fameuse lettre qui invite Nash à Swich.
Ses parents comprennent pas trop, au début il est hors de question de le mettre dans cette école mais Nash sent que c’est là-bas qu’il doit aller.
Alors il réussit à convaincre ses parents.
Et le voilà à Swich pour un nouveau départ.
Un nouveau départ où cette fois, il sera véritablement lui-même.