c'est la culpabilité qui a traversé son esprit toute la nuit, qui a meurtri son sommeil et qui l'a tenu éveillé trop longtemps, les mains qui n'ont pu s'empêcher de s'emmêler, de se tordre et de craquer sous la pression les yeux rivés sur les stickers phosphorescents au dessus de son lit, Selji a regardé son portable -et a ignoré son amie pendant quelques jours, auparavant c'était normal, c'était banal et l'aigreur ne restait que quelque heures mais aujourd'hui, pour cette nuit l'aigreur s'est transformé en sentiment perfide, en quelque chose qui s'accroche bien trop aux tripes et qui donne la nausée, qui empêche de s'endormir et de trouver la paix alors la jeune femme est restée debout à écrire dans son journal -ses pensées les plus profondes, les moins intéressantes jusqu'aux plus naïves et c'est lorsque les rayons de l'aurore ont traversés sa vitre que Selji s'est enfin réveillée, les yeux grands ouverts à observer le spectacle pendant un instant, l'acrimonie de ses pensées l'a quitté et ce sont les songes d'une nouvelle journée qui ont prit place mais ça n'a pas duré car si ses prunelles se sont baissées, c'est la lumière bleue de son téléphone qui ravive l'amertume, les mélanges acerbes de ses sentiments par ses actions qu'elle ne contrôle plus mais qu'il faudra bien changer un jour alors la longe qui se redresse et après avoir fait son sport quotidien en dehors de l'école, Selji revient avec une boîte de chocolats et marche jusque la chambre de son amie un grand souffle qui s'expire avec impatience, elle toque une seconde fois et une troisième
mais ce n'est qu'un silence mortuaire qui s'essouffle dans ses oreilles, alors ses doigts entourent la clenche et elle bouscule la porte balaye la pièce du regard et sans prêter une réelle attention, ignore l'homme allongé sur le lit prête à marcher jusque la chambre d'Esther, c'est un haut-le-cœur qui la fait se retourner le pouls qui accélère et ses yeux qui se plante dans ce fichtre inconnu Selji a l'impression de vriller, de vaciller depuis quand ce type est ici ? Selji ne s'est rendue que rarement dans la chambre d'Esther -voir jamais, mais honnêtement, elle ne s'attendait pas à voir un colosse dans la pièce sans un bruit, la jeune femme dépose la boîte de gâterie sur la table et s'approche pour déposer sa main avec douceur sur l'épaule de l'homme
.... T'es qui ? Allo, réveille-toi...
le mouvement frénétique de ses mains ne suffise pas, alors c'est son autre paume qui s'appuie sur son épaule qu'elle ne parvient même pas à entourer avec ses deux mains qu'elle secoue un peu plus fort Selji s'arrête les sourcils froncés, les poings qui tremblent légèrement
Mais merde réveille-toi, tu fous quoi ici ? J'arrive pas à croire qu'on abrite les sdf....
un grondement hors de ses poumons et Selji abat violemment son poing en plein dans ses côtes -de quoi lui couper le souffle elle le sait, même avec une telle masse il aurait la respiration défaillante et si ça ne suffisait pas, la femme à la force herculéenne était prête à cogner plus fort s'il le fallait la voilà venue à la rencontre d'Esther et c'était sur un type aux airs louches qu'elle rencontrait
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Massrur Mustassim
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Dim 18 Avr - 19:40
ft. Selji M. Strand
Go Rilla
Massrur reprenait peu à peu conscience. Il faisait nuit, il était allongé par terre et il avait mal partout.
*Qu’est-ce qu’Ithnan a encore foutu…*
Il se hissa difficilement sur le canapé, enleva sa veste, son gilet et entreprit de s’examiner. Il était couvert de bleus, lesquelles laissaient apparaitre comme rarement ses cicatrices couleur chair, mais le point le plus visible était la peau de ses mains qui était superficiellement brulés. Il n’avait plus assez de force pour se servir de ses capacités à foison, c’est pourquoi, sans prendre la peine de se sédater, il se concentra sur sa régénération cutanée. Lentement, mais surement, la peau de ses mains se renouvela et ses bleus finirent par s’estomper. Néanmoins, s’il eut le temps de rendre à ses mains leurs états d’origine, il s’endormit avant que la totalité de ses ecchymose aient totalement disparu. Ainsi, il sombra dans un sommeil aussi, si ce n’est plus, profond qu’à son habitude.
***
Quatre heures plus tard, il dormait toujours pendant qu’une petite silhouette infiltrait l’appartement. Elle fut dans un premier temps silencieuse bien que même bruyante elle n’aurait pas interrompu son sommeil pour un sous. Puis, l’ayant remarqué, elle s’approcha de lui et le secoua légèrement :
- ... T'es qui ? Allo, réveille-toi...
Aucune réaction. Elle aurait pu continuer ainsi pendant des heures sans jamais avoir de réactions autres que de froisser son tee-shirt. Mais la jeune fille ne semblait pas aussi patiente, elle se mit à le secouer avec un peu moins de tact :
- Mais merde réveille-toi, tu fous quoi ici ? J'arrive pas à croire qu'on abrite les sdf...
Toujours aucune réaction, le corps inerte du géant ne semblait pas prêt de bouger et la patience de la jeune fille s’estompait de plus en plus rapidement. La pourtant frêle jeune fille abattit son poing avec une force surprenante dans les côtes de l’inconnu, ce qui eut pour effet de couper sa respiration. Son souffle régulier s’était arrêté et son dos ne se soulevait plus au rythme des inspirations et expirations, mais il ne se réveillait toujours pas.
Au bout d’un moment qui parut étonnamment long, son corps entama une procédure de réveil d’urgence stoppant les effets dû à la mélatonine et le géant ouvrit les yeux d’un coup.
Il se redressa violemment sans se rendre compte qu’il venait de bousculer quelqu’un et ouvrit la bouche pour essayer d’inspirer, mais rien, l’oxygène ne sortait ni ne rentrait et des tâches noires commençait à perturber son champ de vision. Sans perdre de temps il se servit de son don pour réguler sa respiration et activa des contractions artificielles de son diaphragme, ce qui eut pour effet de faire repartir la machine.
Il prit une énorme inspiration pour compenser le manque d’oxygène et au même moment il reçut une claque dans le dos qui le fit s’enfoncer dans le canapé dans une position des plus étranges.
En se retournant pour comprendre ce qui venait de se passer, il vit une femme en tenue scolaire. Elle était brune et petite, même pour d’autre standard que les siens et elle était apparemment celle qui avait maladroitement essayé de l’aider à reprendre son souffle.
Etant donné qu’elle avait pu le déplacer à l’aide d’une simple tape dans le dos, il était évident qu’elle était beaucoup plus forte que ne le laissait deviner sa carrure. Il analysa toutes les informations qu’il avait en sa possession et émit l’hypothèse la plus logique :
- T’es la coloc’ d’Esther ? demanda-t-il en retrouvant un rythme respiratoire de plus en plus normal. Merci pour ton aide, je suis Massrur, votre nouveau coloc'.
Un large sourire se dessinait sur son visage et son aura naturelle de bonne humeur s’était réactivé une fois l’état d’urgence finit. En revanche, en retrouvant ses esprits il se rendit compte qu’il n’était qu’en tee-shirt, ce qui laissait apparaitre ses bras encore parsemé çà et là d’hématome zébré de cicatrice. Il entreprit donc d’enfiler son gilet qui était au sol prêt du canapé tout en écoutant son interlocutrice se présenter.
un regard pour lui et puis un sursaut, un frisson et une grimace, Selji recule lorsqu'elle s'aperçoit que le géant de muscles se redresse et peine à respirer correctement prise d'un soudain remord qu'elle n'aurait jamais cru possible, sa main vient frapper son dos pour essayer de l'aider à reprendre un souffle paisible mais le voilà qui s'enfonce dans le canapé et elle déglutit, ses mains qui viennent se serrer contre sa poitrine, les cils battants elle recule de plusieurs pas, presque paniquée et peu rassurée face à la silhouette aussi épaisse de ce type mais lorsqu'il évoque le nom d'Esther, son pouls retrouve une brève accalmie qui finalement, reprend vite un rythme effrénée lorsqu'il se relève et se présente, posant alors des questions, trop de questions Selji ravale sa salive et garde un visage neutre -s'il connaît Esther c'est que c'est un chic type, alors ses épaules se détendent, ses bras se relâchent et elle revient près de lui pour détailler la masse informe sur sa tête -il n'avait pas l'air des plus soignés et même si Selji n'était pas la mieux placée pour évoquer ce genre de chose, la dégaine de l'homme l'étonnait malgré tout
Non, la copine d'Esther... Je savais pas qu'elle avait un nouveau colocataire. Je suis Selji.
Selji sourit enfin, un léger sourire qui illumine enfin ce visage rayonnant, elle s'abaisse pour ramasser le gilet et le tendre à Massrur et ses yeux bloquent sur ses cicatrices c'est comme un sentiment d'apaisement qui échauffe son corps et machinalement, elle vient glisser ses mains contre le tissu qui enveloppe ses épaules et recule à nouveau pour lui laisser l'espace de se lever lorsqu'il redresse finalement l'échine, Selji doit pencher la tête en arrière -presque se cambrer afin de complètement le voir ça l'étonnerait presque de voir quelqu'un d'aussi grand mais avec Lee ce n'est pas ça qui l'étonne, mais plutôt son épaisse carrure et quand elle y pense -c'était avec aisance qu'elle avait pu lui couper le souffle se balançant sur ses pieds après un silence vide de sens, Selji recule jusque la table, attrape la boîte de chocolats et revient vers Massrur pour la lui tendre -ce sont des chocolats noirs principalement, certains avec du caramel et d'autres avec du lait, en général ce n'est pas vraiment ce qu'elle mange mais Esther n'est pas là et elle s'en veut toujours un peu, d'avoir assené un coup aussi gratuit à un espèce de gaillard aux airs rustres mais amicales
Esther est pas là je suppose... Tu veux ? Je voulais lui offrir mais bon... Désolée pour le coup, je voulais pas te tuer dans ton sommeil promis.
les bras tendus et la boîte de chocolats qui s'avance à la hauteur de la poitrine de Massrur -il est trop large pour qu'elle arrive plus loin et plus haut et quand ses mains plus fortes que les siennes agrippent la boîte, elle les retire et vient appuyer le bas de ses reins à la table du salon, mordillant sa lèvre inférieure
Et du coup.... Je t'ai jamais vu, c'est bizarre quand même parce que tu passes pas vraiment inaperçu. T'es nouveau ? Genre t'es arrivé y a pas longtemps ?
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Massrur Mustassim
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Jeu 22 Avr - 3:46
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Go Rilla
- Esther est pas là je suppose... Tu veux ? Je voulais lui offrir mais bon... Désolée pour le coup, je voulais pas te tuer dans ton sommeil promis.
- T’inquiète, c’est déjà oublié, répondit-il en souriant et en caressant légèrement le haut de sa tête.
Son air enfantin et sa petite taille lui avait fait oublier qu’ils avaient probablement le même âge.
- Désolé, je sais pas ce qui m’a pris, dit-il d’un air sincère. Puis, sur le ton de la blague, me tue pas steuplait.
Après un rire franc et voyant que son interlocutrice n’était pas vexée, ou que du moins elle ne le montrait pas, il continua.
- Merci pour les chocolats. Il en pris un par politesse, le plus doux qu’il trouva et en proposa à son invité qui refusa.
Tandis qu’il emmenait la boite de chocolat dans la chambre d’Esther, Selji continuait de lui faire la conversation.
- Et du coup.... Je t'ai jamais vu, c'est bizarre quand même parce que tu passes pas vraiment inaperçu. T'es nouveau ? Genre t'es arrivé y a pas longtemps ?
- Disons que malgré ma carrure, je suis du genre discret, répondit-il en arrivant devant la chambre de sa colocataire.
Il s’apprêtait à entrer mais les mots de cette dernière résonnèrent dans son esprit :
*N’y entre jamais sans toquer, qui sait sur quoi tu pourrais tomber*
Il ne savait pas exactement ce qu’elle entendait par là mais il ne comptait pas le découvrir, il déposa alors la boite sur le pas de sa porte.
- Je suis là depuis deux ans mais jusque-là je restais plutôt dans mon coin. J’alternais entre les cours, le taff et chez moi.
Tout en discutant il alla chercher un post-it et un feutre pour déposer un mot sur la boite de chocolat :
De la part de Selji, S’il en manque un c’est de la faute de Massrur, Promis.
Puis à l’intention de la naine à la force surhumaine.
- Vu l’heure j’imagine que t’as pas pris de petit-dej’, j’ai fait un gâteau hier soir il doit en rester bien la moitié si Esther en a pas mangé en cachette, lui dit-il en riant depuis la cuisine et en l’invitant à le rejoindre.
Il sortit du frigo le tier d’un énorme gâteau de plusieurs étages digne d’un pâtissier mais ayant l’air beaucoup trop sucré pour une personne saine d’esprit, de nombreux fruit surplombait un épais nuage de crème et le tout tenait sur un croquant que l'on voyait à peine. Il le déposa entre eux deux et tout en tapant dedans avec une des cuillères qu’il était parti chercher, il commença à discuter comme s’il se connaissait déjà.
- En tout cas t’en a là-dedans, dit-il en pointant son propre biceps. Dix fois plus gros que celui de Selji et pourtant probablement dix fois moins puissant. Raconte un peu, comment vous êtes devenu potes avec Esther, ce genre de trucs. J’aime bien écouter les histoires des gens et t’a l’air d’être fun, conclut-il avec un sourire.
Pendant qu’il l’écoutait parler, une idée lui traversa l’esprit, il était peut-être sur le point de faire une énorme bêtise, mais sa curiosité était trop forte et puis ce n’est pas comme s’il avait l’habitude de faire n’importe quoi. Pour une fois il pouvait se lâcher un peu… Il attendit qu’elle finit son histoire lui posa quelques questions sur celles-ci puis lorsqu’un blanc s’installa et que le gâteau était presque fini.
- Tu sais, je connais peut-être un moyen de te rendre des centaines de fois plus fortes, dit-il à voix basse avec un sourire qui peinait à dissimuler son intérêt.
Selji observe le colosse se déplaçait, recule lorsqu'il passe et revient à sa place initiale lorsqu'il en fait de même, Selji le trouve vraiment imposant et pourtant, elle croyait en avoir croisé des types aux airs féroces mais lui, ça dépassait l'entendement surtout lorsqu'elle imaginait qu'il avait probablement son âge la jeune fille secoue la tête avec un sourire pour lui affirmer qu'elle ne le tuerait pas, du moins pas tout de suite, pas avant d'en savoir un tantinet plus sur qui il est et comment il a pu finir en colocation avec sa copine néanmoins elle se fait silencieuse et se contente de réfléchir, toujours le regard plongé sur ses bras qui pourraient -si elle n'avait pas eu la chance d'être immunisé contre ça- la tuer si il l'enlaçait, mais ça lui sort bien vite de la tête lorsque sur la table vient se déposer un énorme gâteau les fast-food, les trucs sucrés ou salés, c'était sa hantise alors Selji déglutit, visiblement pas prête à devoir engloutir un morceau de cet énormité mais elle ne se voit pas refuser quoi que ce soit à Massrur alors qu'il est aussi tendre, alors le cœur gros comme une patate, les sourcils qui s'abaissent et une moue presque attristée, Selji prend une petite part et en croque légèrement un morceau -mais c'est l'apothéose contre son palais et Selji finit par terminer rapidement sa part, tapotant la cuillère contre l'assiette tout sourire
Mais trop bon ! C'est toi qui l'a fait ? C'est pas les trucs que je mange d'ordinaire mais franchement, super.
c'est dont le pourquoi du comment que la jeune femme ne le voyait pas traîner dans le coin -elle comprend mieux mais ne dit rien, se contente de le regarder vaquer un peu partout sa langue qui claque contre ses dents, Selji regarde alors son propre bras et soulève son tee-shirt pour le contracter en montrer les muscles dessinés tout sourire malgré sa finesse, elle en reste sculptée et c'est sûrement la chose qu'elle préfère chez elle alors d'un ton presque hautain, Selji lève la tête vers Massrur, le torse bombé pour paraître plus imposante
Evidemment, actuellement je pense qu'en matière de force brute, je ramasse tous les pecnauds de l'école. Pour Esther je sais pas trop, ça c'est juste fait naturellement. On est genre comme les doigts de la main tu vois. Super copines..
ses bras s'étendent devant elle et ce sont ses omoplates qui, dans un bruit explosif se mettent à craquer -Selji détourne les yeux pendant un instant, elle aime bien évoquer Esther parce qu'Esther elle est gentille, attentive et drôle donc elle est quand même contente que les gens apprécient sa compagnie après une brève accalmie de blabla, Selji doit se pencher vers Massrur pour entendre sa proposition -ça attire sa curiosité alors vivement, elle prend place prêt de lui et un immense sourire aux lèvres, s'accoude sur le bois de la table incapable de retenir son impatience
Attends... Tu peux genre me faire soulever une montagne là tu veux dire ? Balance, je suis intéressée.
l'air sérieux, Selji s'approche un peu plus de Massrur comme s'ils étaient en train de partager une confession trop importante, que si on venait à les entendre ce serait la fin de tout
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Massrur Mustassim
Go Rilla ○ Massrur ♦
Sam 24 Avr - 21:03
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Selji, les yeux pétillants, s’approchait de plus en plus de Massrur. Elle était proche, très proche, trop proche… Son enthousiasme lui plaisait mais le géant n’était pas le plus à l’aise avec la proximité d’un membre du sexe opposé.
- Suis-moi, dit-il en se relevant brusquement et en se dirigeant vers le salon, et laisse tout sur la table je ferais la vaisselle tout à l’heure.
La jeune fille le suivit, l’impatience se lisait sur son visage et elle le doubla pour arriver en premier sur le canapé comme si cela allait accélérer le processus. Son attitude enfantine prêtait à sourire et était loin d’être désagréable. Massrur quant à lui s’assit par terre, au pied du canapé, pour ne pas donner de torticolis à son interlocutrice.
- Vu que c’est la première fois ça va prendre un peu de temps, commença-t-il. Il faillit se mettre à lui expliquer le pourquoi du comment mais il s’entait que s’il retardait encore plus sa promesse il ne finirait pas en un morceau. Bon j’y vais.
Le colosse scrutait la lilliputienne comme s’il la scannait. Son regard s’attardait sur tout son corps et donnait l’impression qu’il pouvait observer la jeune fille de l’intérieur. Néanmoins, le dit regard ne laissait aucun doute quant au fait que l’intérêt qu’il portait au corps de Selji était purement scientifique. Il donnait l’impression d’un chirurgien qui se préparait à opérer et ne voulait pas faire la moindre erreur.
***
Au bout d’une dizaine de minutes, il entra dans une sorte de transe. Cet état second dura à peine quelques secondes durant lesquelles le corps de sa cible n’avait aucun secret pour lui. Il ressentait l’afflux des différentes glandes à l’intérieur du corps de la jeune fille, ses fibres musculaires formant un schéma bien plus complexes que chez n’importe qui, le frottement de ses cuisses contre le divan, symbole de sa perte de patience, les afflux électriques parcourant les différents synapses pour se rendre vers son cerveau et ceux allant dans le sens inverse… Et d’un coup plus rien… Il plongea ses yeux dans ceux de son interlocutrice et sans perdre son sourire rassurant, il prit sa voix la plus sérieuse :
- Bon maintenant tu vas devoir écouter ce que je te dis à la lettre, si tu t’écartes ne serait-ce qu’un peu de mes instructions ça risque de très mal finir.
C’était très rare de voir le barbu aussi sérieux et même sa camarade qui le connaissait depuis moins d’une heure semblait s’en rendre compte. Sa réponse fut convaincante et Massrur commença son expérience, il releva légèrement sa manche et pris délicatement le poignet de la jeune fille dans ses énormes paluches :
- Place ton pouce et ton index de part et d’autres de mon poignet, mais ne le sert pas. Pas, pas beaucoup… Pas, un peu… Pas. Du. Tout. Son ton ne laissait aucune place à l’argumentation et il reprit, je vais me sédater donc je ne pourrais pas savoir si tu suis mes instructions, mais garde bien en tête que tu dois juste me frôler le poignet avec tes doigts.
La jeune femme s’exécuta et Massrur se sédata. Ils prirent tous deux une grande inspiration et il libéra le potentiel musculaire de la jeune femme pendant à peine une seconde avant de le désactiver. Ne pas réagir à l’afflux soudain d’adrénaline dans son corps fut plus difficile que prévu pour la jeune femme, mais la courte durée de l’effet joua en sa faveur et elle réussit. Cependant, malgré qu’elle ne ressente plus aucun effet, elle ne bougea pas avant d’avoir reçu l’approbation du colocataire d’Esther.
- C’est bon tu peux enlever tes doigts et regarder ton chef d’œuvre, plaisanta-t-il en lâchant le poignet de Selji.
Elle ne put cacher sa surprise en s’exécutant. Elle était sûre de ne l’avoir que frôler et pourtant… Sur le large poignet du golgoth était imprimé deux profondes marques à l’endroit où se trouvaient précédemment les phalanges de l’étudiante. Les marques de part et d’autres dudit poignet étaient si profondes qu’elles se rejoignaient presque et même Massrur n’avait pas prévu que les conséquences seraient aussi grave. En arrêtant sa sédation il ne put retenir un grognement et fut obligé de redevenir insensible.
- Tu sais, mes os sont plusieurs fois plus denses que ceux de n’importe quel autre être humain, commença-t-il en faisant mine que tout était prévu pour ne pas inquiéter la jeune fille, et pourtant ça a suffi à me le fêler au point de quasiment le casser.
Tout en parlant il laissait agir son don sur lui-même pour réparer les conséquences de son manque de prévoyance. Il agit sur ses os pour consolider la brèche, renouvela sa peau aux endroits marqués, régula son rythme cardiaque et donc sanguin pour s’assurer que sa main ne manque pas d’oxygène etc… Sa main et son poignet seraient probablement de nouveaux fonctionnels dans une heure, mais il faudra un peu plus que ça pour qu’ils soient de nouveaux comme neufs.
- J’ai voulu faire ça pour te montrer à quel point ce n’est pas à prendre à la légère et que c’est aussi dangereux pour moi que pour toi… peut-être même plus pour toi après réflexion… Cela dit, si t’es consciente de ce dans quoi tu t’embarques et que t’en as toujours envie, je suis curieux de voir ton potentiel poussé à son maximum. Le hic, c’est que je n’ai pas d’idée de comment faire... Une chose est sûre c’est que ce ne sera pas dans cet appart, ni même dans cet académie que l’on peut se permettre d’expérimenter avec quelque chose d’aussi risquée. T’as une idée ?
pas un mot juste le silence suspendu aux lèvres de Selji, elle regarde Massrur et l'écoute -essaie de comprendre ce qu'il dit alors elle se tait, reste là, comblant la patience dans un coin de sa tête même si ses jambes ne suivent pas et qu'elles se meuvent et si elle s'apprêtait à entrouvrir la bouche, c'est finalement qu'elle se ravise et laisse le colosse faire son speech, faire ces drôles de mouvements dans un mutisme presque déstabilisant puis lorsqu'il lui demande de l'écouter attentivement, de ne pas faire d'écart, de ne pas dévier ne serait-ce d'un millimètre, elle hausse un sourcil un peu dubitative soudainement mais sans pour autant broncher, c'est un hochement de tête qui vient accepter ses dires et le voilà qui s'empare de son poignet qui à côté du sien, à l'air bien frêle et trop fragile -et pourtant entre eux deux, c'est elle qui doit certainement résister le mieux
C'est vachement long...
un soupir et tu entoures son poignet avec difficulté -mais sa jointure reste bien trop épaisse et elle ne peut que poser ses doigts de part en part, pas totalement enroulés autour mais ça à l'air de suffire, alors Selji prend son mal en patience, elle attend et garde un rythme cardiaque paisible afin de ne pas se mettre à trembler sans raison, à se mouvoir sans le vouloir mais lorsqu'elle retire ses fines phalanges, ce sont de sales marques qui se présentent à elle et son visage se froisse -mélange entre incompréhension et un peu d'étonnement, elle lève les yeux vers lui sur le coup c'était comme si elle débordait d'un trop plein d'énergie encore jamais atteint, malgré le fait de pourtant repousser trop souvent ses limites -ça dépasse presque l'entendement et même si c'est drôlement impressionnant aux yeux de la plus jeune, elle en reste néanmoins stoïque, mais l'excitation la trahie et ses cils ne peuvent s'empêcher de battre -elle sait qu'elle est déjà capable de briser des os, elle, elle veut déplacer des choses encore jamais faites, Selji elle s'attendait à voir des choses encore plus explosives ! mais
Je vois. Mais j'veux toujours le faire, j'veux savoir jusqu'à combien de poids je peux soulever et surtout, ce que je peux soulever.
un léger sourire qui se dessine sur ses lèvres, Selji s'accoude sur le genoux qu'elle vient pose au dessus de l'autre et se met à penser à un endroit où ils ne risquaient rien, où il n'y aurait aucun problème avec les autres
Franchement, la plage ça me semble bien. C'est grand, c'est du sable c'est cool. Mais va falloir ramener des choses à casser... Des trucs inédits, pas des quoi.
Selji remue sa main comme pour chasser une mouche -la plupart des métaux brisent sous sa force mais certains parviennent encore à lui résister, alors c'est avec engouement qu'elle se relève puis attrape le poignet de Massrur pour en revoir les traces
Quand j'utilise mon pouvoir à son plein potentiel il m'arrive de me briser des os au niveau des bras, mais c'est rare. Mais en général j'peux juste plus les bouger, comme si j'étais engourdie mais c'est vraiment douloureux pour le coup.. Si je me casse quelque chose t'auras qu'à me réparer.
un grand sourire et finalement ses doigts lâchent avec une délicatesse proche de l'enfer l'articulation du colocataire de son amie et elle se relève, étire son dos et croise les bras sous son buste tout en continuant de le regarder, attendant une réponse à sa proposition sur la plage
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Massrur Mustassim
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Lun 10 Mai - 16:31
ft. Selji M. Strand
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- …Si je me casse quelque chose t'auras qu'à me réparer.
- Ouai, enfin ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi.
La rapidité avec laquelle elle avait accepté de continuer malgré ses avertissements laissaient présager qu’elle n’était pas du genre à se soucier des répercussions et Massrur commençait à se demander si c’était vraiment une bonne idée. Quoi qu’il en soit, il se devait d’être le plus réfléchis des deux et il devrait être celui qui gèrerait la jauge risque/récompense.
Elle attendait visiblement une réponse de sa part concernant la plage et il commença à lisser sa barbe avec sa main pour montrer qu’il réfléchissait à sa proposition. La plage semblait être un choix plutôt judicieux tant qu’ils trouvaient un créneau peu peuplé mais c’était vide. En dehors de ce qu’il ramènerait, il n’y aurait rien qui puisse servir sur place et y aller comme ça sur un coup de tête amènerait probablement à une situation décevante. Cependant, le géant avait vraiment envie de voir ce dont était capable la lilliputienne et les idées pour contrevenir à ce problème fusait déjà dans sa tête.
- La plage me parait être une excellente idée, mais si on veut faire ça bien, il faut s’y préparer. J’ai déjà pas mal d’idées, mais elles prendront du temps avant d’être finalisé. Je suis désolé de t’avoir teasé pour couper aussi court, mais dans un ou deux mois je pense que c’est jouable, conclut-il en sortant son téléphone pour échanger leurs numéro. En plus, j’ai cours cet après-midi, mieux vaux faire ça un jour où on est tranquille.
Selji était visiblement déçue mais elle n'avait pas vraiment d'alternatives. Ils échangèrent donc leur numéro avant de se séparer. Le géant alla faire la vaisselle tandis que sa comparse l'abandonnait. Il ne savait pas ce qu'elle avait prévu mais il imaginait qu'elle irait chercher Esther.
*D'ailleurs, comment ça se fait qu'elle ne soit pas là de si bon matin?*
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