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Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac !
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Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Lun 19 Avr - 22:17
L’enseignement, c’est comme un bon vin. Certaines années donnent les meilleurs cru, et d'autres laissent un goût un peu âcre. Pour d'autres encore, il faut les laisser mûrir, pour que le goût se développe, que les élèves grandissent. Avec 12 ans d’expérience, j’ai eu le bonheur, et parfois la peine, de goûter à tout les types de crus, mais celui de ce soir est particulièrement délicieux.

Assise sur un des tabourets de bar de L’Impact, mon corps se dénoue enfin après un début de semaine difficile. Je ne suis d’habitude pas portée sur la boisson, alors ce n’est qu’un de mes rares écarts. Non seulement ; l'alcool n’a jamais fait bon ménage avec moi, puisque je suis facilement ébréchée, mais en plus, un unique verre peut me durer une éternité puisque que je le sirote à petites gorgées. Ce soir, il s’agit d’un vin blanc d’Alsace. Un de mes préférés. Un Gewurztraminer vendange tardive. C’est un vin aromatique et surtout très très sucré. Il est parfait en apéritif avec les cacahuètes grillées que je picore au bar.

Mon cartable en cuir qui me suit toujours est à sa place : sur mon bureau, chez moi. J’ai tout déposé avant de me changer en des habits un peu plus confortables pour sortir. Je porte des ballerines avec un pantalon noir en toile et un haut rouge à fleurs avec des boucles d’oreilles de la même couleur. Mes chaussures à talons ont été une des premières choses à valdinguer une fois passé le palier de mon appartement. Tel deux projectiles jetés d’un coup de jambe, elles ont traversé le couloir de l’entrée en un vol, pour finir dans le séjour. Avant que je ne les suive pour m’avachir sur le canapé, bien sûr. Même si elles me donnent un beau galbe, et élancent ma silhouette, mes chaussures à talon sont parfois une vraie torture, surtout en fin de journée. Et aujourd'hui encore, je n’ai vraiment pas envie d'être abordée ou même de draguée. Alors j’ai laissé ma petite robe noire au placard. Ce soir, c'est une soirée de “self-care” comme le disent si bien les Anglais. Un bon verre de vin, un repas chaud et un dessert avant de rentrer prendre un bain et de me glisser sous mes couvertures.

"Madame Lefevre", c'est fini pour aujourd’hui. J’ai beau aimé enseigner à des jeunes têtes blondes, l’addition de pouvoirs est depuis toujours souvent sujet à conflit. Surtout avec les élèves les plus émotifs, et même si mon propre pouvoir me donne souvent l'effet de surprise, je ne suis plus aussi jeune qu’il y a 10 ans. La quarantaine approche malheureusement à grand pas et regardant le futur dans le fond de mon verre de vin, je ne me vois pas changer, tel une moule accrochée à son rocher, j’ai fait de Mossbell mon chez-moi. Si bien que je finirais certainement aussi par nourrir les asticots de l’île. Enfin bon, ce n’était pas non plus comme si l’Extérieur m’offrait de meilleures perspectives d’avenir après 12 ans dans un établissement quasiment fictif.
Voyez ! Quand je disais que l'alcool ne me réussissait pas !
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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Mar 20 Avr - 7:31
COURS EXTRASCOLAIRE : APPRENDRE À LIRE L'AVENIR DANS L'ALCOOL !
Ft. Dominique Lefevre

Bonjour !



Bien qu’il n’en avait pas l’air avec cette attitude désinvolte et ce calme impérissable, Isaac prenait en vérité soin de son corps. Réminiscence de sa vie de militaire ou simple passe-temps, il appréciait les sports, ceux de combat principalement. Comme tout le monde, il y trouvait un défouloir, mais également un confessionnal intime où il pouvait laisser libre cours à ses pensées, laisser ses instincts les plus primitifs lui épargner le contrôle de son être.

La boxe lui donnait le contrôle de ses émotions et la course améliorait sa discipline. Il était ainsi dressé, apaisé, la conscience blottie dans les souvenirs d’une vie qui paraissait si lointaine.

Au cœur de la toundra, le sport était après tout un des seuls moyens de réchauffer le corps, de s’entretenir tout en ne souffrant pas trop de la longueur des journées. Le sport, et l’alcool, ce qui expliquait sa présence ici.

Car en effet, l’étudiant venait d’entrer dans un bar, un grand sac de sport lui tapant les cervicales à chaque pas, les cheveux encore mouillés de la douche, les lunettes dissimulant son regard creusé par l’effort.

C’était une épave. Un cétacé échoué qu’il fallait vite remettre dans son élément.

Pitié, que quelqu’un le sauve.

Les mains dans les poches, il laissa tomber son rôle de sentinelle. Ne regardant personne, il progressa simplement le long des tables et s’effondra sur un tabouret, à deux doigts de laisser son front marteler le comptoir boisé.

S’accaparant la voix du rescapé d’un naufrage, il commanda une grande pinte de bière, s’empressant d’en tirer quelques franches gorgées avant de laisser échapper son légendaire soupir de satisfaction. Ignorant volontiers le fait qu’il ruinait ses efforts en choisissant de boire de l’alcool, la tête d’Isaac bascula d’elle-même en arrière.

Après quelques secondes, il reprit un peu de sa dignité et de sa stature. L’houblon tapissant sa bouche, il sentait encore les bulles érafler sa trachée, la fraicheur de la boisson faisant frissonner ses membres. Ses mains s’extirpèrent des poches de son sweat pour se poser sur le comptoir, se mettant machinalement à toquer un rythme indécis.

Par réflexe, voilà qu’il recommençait à lorgner sur les alentours, la bouche déjà entichée de la bière tant désirée qu’il réduisait alors de moitié.

Alors, il haussa des sourcils derrière ses lunettes, manquant de cracher de la mousse par ses narines. Il s’était installé littéralement à côté d’une figure familière, qu’il venait pourtant seulement de remarquer.

« Madame Lefevre ?! » S’exclamait-il d’un air choqué, les petites bulles blanches faisant office de moustache disparaissant une à une. « Mais qu’est-ce que vous faîtes ici ? » Ce n’est qu’après avoir posé sa question qu’il se rendit compte de sa bêtise.

Une main partant automatiquement soutenir sa nuque, il émit un sourire contrit sous l’embarras. Oh, il était évidemment ravi de revoir sa professeure, il se blâmait toutefois du contexte bancal et de son apparat… tout aussi bancal.

« Je.. Bonsoir ! » Isaac soupira face à la difficulté qu’il avait à reprendre ses moyens. Qu’est-ce qui venait après une salutation, encore ? « Vous allez bien ? Bonne journée ? » Demanda-t-il, pas peu fier d’avoir finalement pu exprimer une phrase sans bégaiements.

Malgré le temps qui passait, il restait cet élève sympathique, intimidé par une hiérarchie qu’il n’arrivait pas à dissocier. Là encore, l’armée ne lui avait pas rendu service. S’il pouvait apprécier la personne, il restait particulièrement difficile pour lui de la dissocier de son rôle.

Comme d'une autre habitude, il décala même la pinte ambrée sur le côté. Il ne voulait pas se faire taper sur les doigts.

La surprise s’estompant dans son regard, les rides de son sourire disparurent progressivement pour laisser place à sa bonhomie naturelle.

Ça y est. Il était prêt.





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Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Mer 21 Avr - 20:01
Comme je le disais précédemment, "Madame Lefevre", c'est fini, pour ce soir... Alors, pourquoi faut-il que mon nom se fasse soudainement entendre à mon oreille ! Bon dieu !

Voilà qu'un jeune homme de l'académie a décidé de s'installer sans faire attention, juste à côté de moi. Le visage pâle, les yeux écarquillés et avec une moustache de bière, il a l'air bien surpris de me trouver là. Eh oui, jeune homme, vos professeurs sont aussi humains. Les cuites, ce n'est pas réservé aux fêtes étudiantes ! Mais à faire plus attention, ce n'est pas un étudiant que j'ai à côté de moi, enfin, ce n'est plus un étudiant, nuance. Pourtant, il se comporte encore comme tel, il bégaie, comme si je l'avais pris la main dans le sac à boire encore un mineur ? Et encore, Isaac est arrivé sur le tard à l'académie, mais le caractère calme et parfois rêveur du jeune homme m'avait bien plus. Exception faite de ses légendaires sautes d'humeur, il avait été un jeune homme agréable à vivre. C'est pour ça que j'étouffe un soupire d'agacement, le gamin, n'y est pour rien, c'est juste le coup du sort. La faute a pas de chance. Le bon dieu qui, en cette belle soirée, a décidé de me faire ravaler mes paroles et de se ficher de ma gueule. Mais la réaction d'Isaac me fait quand même sourire et un petit rire s'échappe d'entre mes lèvres à la vue de son air un peu déboussolé.

Bonsoir Isaac. Je vais très bien merci. Tu sais que tu peux me tutoyer maintenant, je ne mords pas mes collègues...

Et oui, petit étudiant est devenu grand ! Comme beaucoup d'élèves de l'île, Isaac à décider de rester à l'Académie après avoir eu ses diplômes et maintenant, le jeune homme est un apprenti psychologue, je lui souhaite bien du courage dans cet asile de fou, mais après comme on dit, les cordonniers sont les plus mal chaussé, peut-être qu'Isaac est le plus fou d'entre tous, qui sait ? Certainement pas moi, puisque malheureusement, le rôle d'enseignant est maintenant croisé à celui de policier, coach, assistante sociale, psychologue du dimanche et même parent d'adoption pour les cas les plus graves. J'ai vu des collègues adopter des élèves, parmi les plus jeunes quand ces derniers arrivaient sur l'île par leur propre moyen. Mais ça, ce n'est pas pour moi, je n'arrive déjà pas à trouver chaussure à mon pied, alors je ne vais pas m'embêter d'un morveux. J'aime les enfants détrompez-vous, sinon, je ne serais pas étudiante, mais entre être professeur et mère, il y a un pas, que je ne passerais pas. C'est pour ça que les étudiants, enfin ex-étudiant comme Isaac, sont mes préférés, ils sont assez âgés et matures pour que mon cours se limite à remplir leurs têtes blondes de connaissances et de regarder le tout mûrir, comme un bon vin. Mais s'occuper d'une vigne et l'aider à pousser, cela sera sans moi.

Alors... Quoi de beau depuis ta nouvelle prise de fonctions ? Est-ce que tu trouves tes repères maintenant, où c'est encore trop frais ?
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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Jeu 22 Avr - 6:54
COURS EXTRASCOLAIRE : APPRENDRE À LIRE L'AVENIR DANS L'ALCOOL !
Ft. Dominique Lefevre

Collision.



Craignant de finir avec une tonsure à force de se gratter le crâne, Isaac laissa sa main chuter contre le comptoir, toquant malgré lui non loin de la bière, se risquant à la renverser dans son imprudence. Pour éviter que pareille catastrophe ne vienne rajouter de l’étrange à la scène, il en saisit l’anse et la sirota tranquillement.

Les épaules libérées du malaise qui les accablait la seconde passée, il remua doucement sur son siège, pivotant pour faire face à Madame Lefèvre. Ou à Dominique ?

Malgré la bienveillance de sa voix, Isaac ne parvenait pas à accepter l’invitation. Il était déjà réputé pour peiner à tutoyer les gens, alors le fait de tutoyer un professeur –et en plus de le considérer comme un simple collègue. C’était trop lui demander.

Il croyait en l’équilibre des choses, en la bienveillance de l’organisation divine. Les rôles et les titres étaient des repères, des parachutes qu’on pouvait tirer quand le besoin se faisait sentir. Et si une chose n’avait pas changée malgré les années, c’était qu’Isaac ne se séparait jamais de ses parachutes.

« Rien de bien palpitant je crois. » Comparé à toutes les vies que le bougre avait pu vivre, sûrement que celle de psychologue était la moins riche en adrénaline. A dire vrai, cela ne le dérangeait d’ailleurs pas, son esprit était assez mûr pour déjà préférer la stabilité à l’opportunité.

« J’aime ce que je fais, je crois. » Son deuxième ‘ je crois ‘ acheva de marquer son incertitude. « Je suis content de pouvoir aider les gens, surtout ceux qui rencontrent les mêmes problèmes que j’avais lorsque j’étais à leur place. Je trouve ça bien de pouvoir les guider. Enfin, quand ils écoutent. »

Ce qui était plutôt rare, mais il se préserva d’en faire mention. Il ne voudrait pas qu’on se mette à douter de son autorité, ou pire, de ses intentions.

« Tout ça reste tout de même pas mal flou pour moi. J’ai un peu de mal à savoir ce que je devrais dire ou garder secret, à placer la limite entre ce qu’on attend de moi et ce que j’aimerais faire. Parfois j’ai l’impression de me répéter, et parfois j’ai l’impression de viser à côté. »

La guerre de l’esprit était plus difficile à gagner que celle qui se déroulait sur un champ de bataille. Exit les indices évidents et la simplicité barbare ; dans le domaine des songes, tout était pétri d’interprétations et de silences.  

« Comment vous avez fait vous ? Pour ajuster votre ton, pour formuler vos pensées, pour guider sans forcer ? »  Demanda-t-il comme un disciple impatient de mettre le doigt sur le secret de la réussite de ses aînés.

A peine le dernier son étouffé par la salive qu’il ravalait que le jeune homme hochait négativement de la tête.

« Pardon, ma question est déplacée. Vous n’êtes probablement pas là pour parler boulot. » Chose qu’il comprenait d’ailleurs très bien. A dire vrai, il enviait même le fait de pouvoir dissocier son monde professionnel du reste.

Ces deux sphères étaient sans cesse en collision, et lui était pris dans une intersection de non-vide.

Il rêvassait en classe et réfléchissait au bar.




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Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Jeu 22 Avr - 21:37
Ce n'était peut-être pas la meilleure question à poser.... Merd'credi. Voilà Isaac qui commence à vider un peu son sac. C'était plus une simple question de politesse, plus qu'une véritable question, jeune homme. Sincèrement, ce n'est pas la peine de me raconter ta vie. Mais je n'en pipe pas mots bien sûr. Isaac à l'air d'avoir du mal à se débarrasser des carcans hiérarchiques de l'université puisque ma proposition de tutoiement a été joliment évitée. Si seulement il avait fait de même avec les autres questions au lieu de palabrer. Mais je ne dis rien, j'écoute. J'ai beau m'en plaindre un peu, je me doute que le gamin en un besoin. Je reconnais que la transition entre élève et professionnel n'est pas la plus facile, loin de là. Surtout à son âge. Je l'appelle gamin, mais ai raison, j'ai 38 ans et si je me souviens bien, lui 22. Sincèrement, avec 16 ans d'écart, j'aurais pu être sa mère, une mère, un peu précoce et certainement très irresponsable, mais j'aurais pu. ! Heureusement, Isaac se rend compte que cette discussion est un peu barbante pour moi, mais en bonne auditrice, je n'en montre rien. Être professeur demande parfois un sérieux jeu d'acteur, Malheureusement, il n'y as pas de récompenses pour les enseignants à la cérémonie des Oscars. Parce que bon sang, certain raflerait tout !

Alors pendant ce temps, je porte ma coupe à mes lèvres, en tendant l'oreille. Le Gewurztraminer est tellement sucré que j'ai l'impression d'avaler un bonbon et l'alcool laisse une traînée chaude le long de ma gorge. Il n'est pourtant qu'à 13 % le bougre ! Quand je disais que je ne supportais pas bien l’alcool. Bref, si j'ai bien tout suivit, Isaac a l'air d'aimer son métier, mais au niveau confiance en soi, zéro. Pour l’instant, il n'est qu'assistant et le voilà qui se coupe les cheveux en quatre. Ce n'est pas qu'il me court sur le haricot loin de là, mais faudrait arrêter de monter sur ces grands chevaux, jeune homme. Je me sens prête à lui dire deux, mots, alors je pose mon verre sur le bois du bar et me tourne vers lui pour le regarder droit dans les yeux et commencer par dire :

"Écoute... J'ai juste un conseil à te donner : arrête-toi. Et respire."
En liant, la parole au geste pour prendre moi-même une inspiration. "Je te rappelle que tu n'es encore qu'Assistant Psychologue. Parce que même si tu as déjà vu les bases en cours, ce n'était quasiment que de la théorie. Maintenant, tu es dans la pratique, alors c'est normal que tu avances à l'aveuglette, la marche est haute." Je respire un instant pour rester calme et sereine, et je reprends "Tu commences à peine alors le flou et les doutes, c'est normal. Rentre-toi ça dans la tête. Parce que cela va rester flou assez longtemps ! Je ne dis pas qu'à chaque nouveau patient, tu seras dans le flou, mais à mon avis, presque. Je sais, ça n'a pas l'air rassurant, mais un professionnel doit vivre avec. Parce si t'es plus dans le flou même un minimum, si tu sais tout, ça veut dire que d'un, t'as probablement pas mal d’a priori sur tes patients, ce qui n'est pas super, et de deux, y a de fortes chances que tu ne cherches plus à t'améliorer. Et surtout avec ton boulot, tu risques d'avoir vite chaud."

Mon index et mon pouce s'étaient levés durant ma tirade, et mon coude s'était posé sur le bar. Mon verre à moitié rempli d'alcool était toujours dans ma main. Je ne sais pas quelle tête je fait d’habitude en lui remontant gentiment les bretelles. De toute façon, tout ce que je peux faire, c'est rester calme, polie et avenante. S'il le prend mal, ce sera une soirée un peu gâchée, mais tant pis. Alors je continue.

"Pour un professionnel, c'est compliqué de savoir maîtriser ce flou. En plus, tu commences seulement à avoir de l'expérience : tu apprendras à maîtriser tout ça avec le temps. Tu vas faire des gaffes que seul toi sais, mais des gaffes quand même. Et c’est tant mieux. Ça te fait les pieds et c'est des erreurs que tu ne fera plus. En plus, mieux vaut que tu te trompes maintenant avec un psychologue expérimenté comme tuteur, que plus tard quand tu sera tout seul. Alors te gène pas, demande de l'aide, pose lui des questions. Ça fait partit de son boulot de toutes façons, il est payé pour ça, il reçoit un bonus ! Et puis, prend tes distances, ne te crêpe pas le chignon. Comme psy, ton seul pouvoir, ironiquement, c'est ta voix. Si tes patients sont trop bornés pour t'écouter, tant pis ! Toi, tu fais ton boulot, tu as fait ton maximum, en te répétant autant que besoin avec les moyens qui te sont donné et c'est tout. Peut-être que cela rentrera un jour, mais si ça ne rentre pas, ça ne rentre pas. Tu as fait ton maximum et c'est tout. Tu ne peux pas te permettre de t'investir. Ce n'est pas tes amis, c'est des patients. Alors, à mon avis, ce n'est pas une question de guider, t'es pas pédopsychologue. Tu as des ados et jeunes adultes. Tu n'as pas à être une figure paternelle, un assistant social, etc. Ce n'est pas ton boulot. Si tu te rends compte qu'il y a un souci, tu contactes le professionnel approprier. Mais tu ne prends pas plus en charge que nécessaire."

Ma tirade fut coupée par un bâillement, que je suivis d'un petit soupire. Bon dieu, moi qui pensais avoir assez parlé durant mes cours, me voilà encore à palabrer. Mes automatismes et manies d'enseignants sont malheureusement une des grandes raisons de mon célibat. Devenez enseignant, c’est une vocation qu'il disait un métier pour l'avenir. Et bien niveau pomme empoisonnée, on ne peut pas faire mieux. Ne devenez pas prof jeune gens, c'est un métier ingrat, qui vous colle à la peau. Alors que je bois une nouvelle petite gorgée de ce vin si bon, je regarde Isaac avec un sourire aux lèvres.


"Notre boulot n'est pas le même, Isaac. Moi, j'enseigne, toi, tu conseilles et tu aides, tu apportes une oreille neutre et attentive. C'est ça ton boulot. Si parfois, je dois écouter, c'est par la force des choses, mais ce n'est pas mon boulot, je n'ai pas les connaissances nécessaire pour reconnaître un trouble quelconque, alors je ne peux pas les prendre en charge, je leur conseille un psychologue ou un psychiatre qui saura les aider. Chacun a son rôle. Après, pour le reste, ça viendra avec l'expérience, malheureusement on ne prévient pas assez les étudiants, mais une fois le diplôme en poche, ça ne fait que commencer Isaac, alors prend ton temps."

C'est très rassurant ce que je viens de dire, si ?
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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



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Dim 25 Avr - 13:34
COURS EXTRASCOLAIRE : APPRENDRE À LIRE L'AVENIR DANS L'ALCOOL !
Ft. Dominique Lefevre

Ah.



Isaac demeura muet.

Bien sûr, il avait écouté attentivement Dominique, et ce jusqu’à la dernière syllabe. A défaut de boire sa bière, il avait bu ses paroles et leur avait d’office accordé une place importante dans sa décision. Peut-être était-ce là encore un écho de la hiérarchie qu’il continuait à considérer. Ce qu’un professeur dit – par égard envers son statut d’enseignant, est voué à être correct. Si on admet que ce qu’un élève dit est constamment à prendre au conditionnel, alors c’est bien au corps enseignant que l’inconscient collectif prête la vérité absolue.

Après tout, qui de mieux placer qu’un garant de l’avenir de la jeunesse pour savoir ce qui est bon pour elle.

Malgré cette logique, c’est pourtant bien un rictus qui déformait les lippes du jeune homme. Était-il réellement d’accord ?

Nul doute que beaucoup de ses semblables auraient déjà bondi sur leur chaise en se faisant porte-parole de la jeunesse indépendante dressée face aux vieilles méthodes rouillées. En bon pèlerin, Isaac avait cependant assez d’humilité pour connaître sa place, plus particulièrement pour reconnaître quand il était de bon ton de prendre le temps d’écouter.

Alors il continua à écouter, et ce bien après que sa voisine eut finit de parler. A dire vrai, il prenait surtout un moment pour peser le pour et le contre, pour séparer le grain de l’ivraie. Il baissa le nez vers ses mains, vers ses phalanges rougies par la boxe, vers les manches d’un sweat assez peu classieux, puis redevint immobile.

Pendant une poignée de secondes qui lui parut pourtant être interminable, il quitta l’âtre et la chaleur du bar pour se réfugier dans un creux de son esprit.

Une phrase lui revenait en tête ; ' Tu ne peux pas te permettre de t’investir. '

S’il en comprenait le sens et la logique, il répugnait son pragmatisme. Evidemment qu’il se devait de s’investir. Pour ceux qui considèrent l’humanité comme une vaste arche toujours guettée par la tempête, il n’y avait pas de place pour l’hésitation. Quelle différence y avait-il entre aider un ami de longue date ou un pur inconnu, partant du principe que tout le monde avait besoin d’être sauvé d’une façon ou d’une autre ?

S’investir c’était éviter à autrui de fâcheux problèmes, se cantonner à ne faire que ce qu’on attendait et s’asseoir sur son salaire comme un dragon sur un tas d’or, ce n’était qu’un moyen de se donner bonne conscience.

Son altruisme ne s’arrêtait pas à 18 heures.

Isaac voulait aider, avec toute l’immaturité que cela comprenait. Peut-être était-il effectivement assez naïf pour croire que l’on pouvait améliorer le monde. Peut-être était-il assez prétentieux pour penser qu’il pouvait le faire seul.

A quoi bon rêver de soi comme celui qui tend la main si c’était pour la retirer dès que la personne quittait le cabinet ?

Finalement, il secoua la tête. Ouf, un signe de vie !

D’une poigne décidée, il saisit sa bière et la terrassa d’une ultime rasade. Inspirant tranquillement, il expira ensuite tous ses doutes, reprenant son sourire jovial.

« Merci de m’avoir répondu, madame Lefèvre. » Sa politesse contrastait avec son allure. Si d’aucuns pouvaient le prendre comme un bagarreur ou un genre d’individu peu fréquentable, il n’en était rien. « Et navré de vous avoir importuné avec tout ça. Et de pas réussir à vous tutoyer. Promis j’y arriverai un jour. »

Il ricana finalement. Cette soirée avait tout d’une bonne, il ne voulait pas la gâcher en rendant l’ambiance délétère ou trop étouffante.

« Je vais prendre mon temps, comme je fais d’habitude. Et puis au pire, j’ai maintenant le contact de quelques bons psychologues qui seront prêts à me prendre en consultation, si jamais ça foire. » Un autre rire vint achever d’alléger l’ambiance. L’étudiant se remit à pivoter sur sa chaise, les épaules débarrassées de ses tribulations.

Une main vint essuyer son visage pourtant sec, comme pour finir de balayer les idées qui commençaient à s’y refléter. Avant que son nez ne devienne rubicond à cause de la liqueur, il étira ses bras et demanda une seconde pinte au serveur.

« Et si nous parlions d’autre chose ? » Demanda-t-il finalement, le nez dressé vers l’étalage de boissons en tout genre exhibé derrière le comptoir. Toujours embêté d’avoir malgré lui imposé une discussion aussi sérieuse à une personne supposément en repos, il s’empressa d’activer ses méninges et de trouver une alternative.

« Vous avez des passions, en dehors de votre métier ? » Les vocations sont souvent aussi prenantes qu’impitoyables. En sa qualité de stagiaire, Isaac avait encore le luxe de profiter de son temps-libre, chose qui ne risquait pas de durer.

« Personnellement, j’aime bien faire la tournée des bars et laisser le hasard décider du reste de la nuit, je sais pas si ça compte ? » Cela sonnait un peu bête, voire idiot, c’était pourtant vrai. Il aimait l’improvisation, partir la nuit sans savoir où il se réveillerait à l’aube. Cela lui donnait l’impression de tromper les fils du destin, d’échapper à la fatalité.

« J’imagine que ça fait de moi un connaisseur d’alcool ? » Se rassurait-il, espérant que la professeure abonde dans son sens.




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Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Lun 3 Mai - 22:25
Je ne sais sincèrement pas si mon discours, enfin si on peut appelle cel un discours ? Parce que parfois le métier d'enseignant ce définie par parler à l'oreille d'un sourd. Bref, je ne sais pas si mon discours a pu aider ce gamin. Je sais que je suis une femme un peu trop réaliste, qui avec les années, ne cherche plus a sauver la veuve et l'orphelin; à son âge j'étais aussi très idéaliste, voyant le travail d'enseignant comme un rôle noble, un puits de connaissances qui dispenserait ses savoirs à des petites têtes blondes assoiffées. Sauf, que, on n'est pas sur l'île aux enfants. C'est pas le pays des Bisounours, surtout pas à l'académie. Enseigner, aidée, c'est bien. Mais tout ce que l'on peut faire, comme dans une piscine, c'est tendre une perche, si aucun des gamins ne veut l'attraper et reste accroché au bord comme à une moule à son rocher, je ne vais pas le faire à leur place. Mon boulot, c'est tendre cette perche, leur laissé une chance, je m'adapte à leur distance, je peux la mettre à deux centimètres du visage, leur dire: "c'est important, il faut le faire, il faut l'attraper !" Mais si le gamin s'en fout comme de sa dernière chemise, sincèrement, j'aurais fait mon boulot, je vais pas aller plus loin, et c'est tout. Et si je vois qu'un gamin, coule, ou qu'il essaye d'attraper la perche, mais qu'elle ne cesse de lui glisser des mains, et bien je demande de l'aide, quelqu'un d'autre qui donnera les moyens d'attraper cette perche. Sincèrement les métaphores ce n'est vraiment pas mon truc, finalement, alcool, sport, piscine, etc. parfois, je me dis que je raconte un peu de la merde; enfin bon.

Pourtant, malgré mon réalisme amer, il y a une chose que je déteste le plus au monde. Qu'un gamin ne veuille pas apprendre, qu'il soit têtu, c'est une chose. Mais que l'on empêche à un enfant d'apprendre, cela en est une autre. L'éducation est un droit, pour les enfants et les ados, même les plus boutonneux. C'est un des droits les plus basiques. Ne pas le respecter est une honte, une infamie, et une de mes plus grandes colères. C'est en partie pour cela, que j'ai rejoint l'académie, il y a si longtemps. Si le proviseur a créer cette école, c'est que des gamins n'avaient pas accès à l'école, à l'instruction. Et si les médecins ont un serment d'hypocras, le serment des hussards noirs bien qu'obsolète, c'est le mien. Une mission civique qui a pour but d'instruire le peuple grâce à l'école, cette instruction obligatoire gratuite et laïque que les lois de Jules Ferry ont instaurée dans les années 1880 – 1882, en France. Oui, c'est très vieux mais appliqué ce droit n'est malheureusement pas encore facile. Si l'académie a été crée, c'est que des gamins avec pouvoir ne pouvait pas avoir accès à l'instruction autrement, alors si je peux n'en aidé même un à bien vouloir apprendre et à découvrir autre chose, une nouvelle langue, et à s'épanouir, même un gamin. Je suis contente, j'aurais fait mon boulot. Un point c'est tout.

Bref, moi qui voulais me reposer ce soir, voilà que ma soirée m'est passée sous le nez. Mais bon, je ne peux que hausser les épaules, mon verre à moitié vide. Après tout, c'est aussi moi qui ait lancé la conversation.

Et voilà que le gamin change de conversation. Hmm. Au moins, il est assez intelligent, pour ne pas laisser une mauvaise ambiance s'installer et sait dés-enclencher, un conflit. Enfin, même si ce n'est pas vraiment un conflit, parfois une simple question peut vite évoluer dans une discussion parfois houleuse. Bon, comme quoi, au moins il a bien fait son boulot d'élève, lui. Je rigole, un peu à son changement de sujet, un chouïa forcé. Comme si cette discussion était cousue de fils blancs.

Je finis mon vers, avec une dernière gorgée et posant mon vers sur le bois du bar, lui répond. "Voilà, que tu fais plus mature que moi. Malheureusement, je ne supporte pas l'alcool, alors je préfère la cuisine, je me débrouille plutôt bien aux fourneaux, et un bon repas, est toujours un de mes petits plaisirs. Même si, vivant toute seule, mes choix sont assez limités. D'où, mes sorties au restaurant"

Liant le geste à la parole, j'appelais un des serveurs , pour demander un menu et pouvoir commander, avant de lever le regard, vers le visage un peu coloré de mon collègue. "Est-ce que tu veux manger ? C'est moi qui invite, ne te gêne pas, même un simple truc à grignoter, si tu n'as pas fin, mange au moins quelque chose, en buvant." Le gamin, avait descendu une pinte comme une grosse gourde d'eau, et une deuxième venait de lui être servi, son visage avait pris une légère teinte rosé. Pour me tourner ensuite vers le barman et de lui demander "est-ce qu'il serait aussi possible d'avoir une bouteille d'eau s'il vous plaît ?

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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Cours extrascolaire : apprendre à lire l'avenir dans l'alcool ! ~ Feat Isaac ! ♦
Sam 8 Mai - 19:27
COURS EXTRASCOLAIRE : APPRENDRE À LIRE L'AVENIR DANS L'ALCOOL !
Ft. Dominique Lefevre

Escroc.



Avec la piètre cervoise qui finissait de pétiller sur sa langue, difficile pour Isaac de passer pour un connaisseur. Sans doute s’imaginait-il que les véritables adeptes des spiritueux ne se réduisaient pas à boire la lie et les liqueurs de la plèbe, que si un jour il espérait avoir une quelconque légitimité en la matière, il devrait faire de même.

Pour l’heure il tira toutefois volontiers un trait sur son potentiel avenir de sommelier, terrassant la moitié de la pinte fraîchement servie avant de soupirer d’aise. Plus que du houblon, c’est les restes de la conversation qu’il fit passer dans sa trachée, y laissant mourir l’amertume.

Si les médecins faisaient les pires patients, sûrement que l’adage s’appliquait également aux psychologues. Le pauvre n’était définitivement pas prêt à remettre toutes ses perspectives en examen, à consciemment ignorer ce qui faisait le sel de sa vie sur l’autel d’un quelconque professionnalisme.

Peut-être faisait-il simplement route vers un mur contre lequel il se heurterait tôt ou tard. Un obstacle qui le forcerait à revoir à la baisse ses exigences, non seulement envers sa profession mais également envers l’humanité toute entière.

Les muscles légèrement endoloris à cause de sa séance de sport, il étira ses membres pour y dégager l’engourdissement. D’un ricanement amical il reprit les mots de Dominique, l’œil rieur derrière le voile occultant de ses lunettes.

« Plus mature ? Je crois que vous enjolivez la chose. » Le souvenir de sa dernière escapade lui soutira un rire nerveux. Il ne se souvint de rien, sinon la silhouette en céramique d’une cuvette de toilette et une symphonie de ronflements venant d’une hécatombe de corps enchevêtrés sur le sol. Il était loin de la classe d’un œnologue, surtout lorsqu’il mélangeait huit alcools différents dans la même soirée.

Sa petite précision déposée au vent, il secoua la tête pour chasser cette image dégradante de lui-même. Bien vite, il reprit le train en marche.

« Vous avez des exemples de choses que vous aimez cuisiner ? » Véritablement curieux, voilà un moment que l’étudiant s’était mis en tête d’apprendre à cuisiner, ne serait-ce que quelques plats qu’il pourrait répéter. Malheureusement, l’appel de la malbouffe triomphait systématiquement de lui. « A part du golubtsy, je sais pas faire grand-chose. »

Sa collègue l’invita ensuite à partager un repas en sa compagnie. Mieux encore, elle se proposait même de le payer. Naturellement, un sourire sadique s’installa sur la face d’Isaac, affamé par toutes les calories qu’il venait de brûler.

Erreur fatale.

« Si c’est proposé si gentiment, ce serait idiot de refuser. Je prendrai la même chose que vous. » Dit-il, multipliant les efforts pour que son sourire d’opportuniste profiteur ne soit pas trop visible et désagréable. Aussitôt, il se mit droit sur sa chaise, buvant une autre gorgée de sa pinte.

« Mais laissez-moi payer les boissons, au moins. » Quel escroc.

La bière se pressant dans la bouche, Isaac cligna alors des yeux. A entendre Dominique commander de l’eau, il se mit à supputer que sa main était un peu trop légère sur l’alcool. D’un geste paisible, il reposa alors la chope sur le comptoir, se râclant la gorge pour reprendre de sa contenance.

A bien y réfléchir, un repas était effectivement une bonne option.

« Je ne crois pas avoir déjà eu l’occasion de vous le demander mais, vous enseignez ici depuis longtemps ? » L’étudiant ayant quitté sa chère Russie seulement quelques années auparavant, n’importe qui pouvait prétendre à un statut de tôlier à ses yeux. « Vous étiez déjà enseignante avant de venir ici ? »

Attendant patiemment le repas – gratuit qui s’amenait, Isaac se remit à toquer doucement contre le comptoir, semblant bien plus vivace qu’auparavant. Peut-être que l’ambiance était plus confortable, ou bien était-ce cette soudaine nouvelle de repas à l’œil.





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