Transformation

Solveig est capable de transformer tout objet de petite ou de moyenne taille. Et ce, tant qu'elle connait les matériaux à utiliser lors de leurs transformations. Une fois cette dernière effectuée, elle peut l' annuler quand elle veut, et redonner aux ustensiles leurs formes initiales. N'étant pas très douée dans l'apprentissage des différents matériaux, l'élève se contente généralement de jouets. C'est un peu sa marque de fabrique.

Un fusil deviendra un nerf, un katana deviendra une vulgaire épée de bois, un fouet deviendra une corde à sauter. Elle peut vaguement choisir la forme finale des objets, mais cela dépend en grande partie de leur apparence première. Une planche de skate-board deviendra un bout de carton, et ne pourra jamais devenir une assiette en céramique par exemple.

Il faut savoir que si le jouet se casse, ou si une autre personne le touche, l'objet sous forme première ne survit pas. Il devient impossible à retransformer.

Solveig ne peut transformer que trois objets à la fois, mais sans durée de temps. Transmuter lui prend cependant de l’énergie, et plus l'ustensile premier à de composants, plus elle est à bout de souffle à l’autre bout. Quand elle était jeune, Solveig n’arrivait même pas à rester consciente, ce n’est qu’après un entraînement intensif qu’elle a pu réussir à gérer cette partie de son pouvoir.

Physique

Solveig n’est pas belle, pas au sens conventionnel du terme. Sa peau n’est pas ravagée par l’acné, elle a un corps dans la moyenne, mais ce que l'on remarque en premier, c’est le manque de soin qu’elle s’accorde à elle-même. Ses cheveux détachés sont souvent gras, et mal coiffés, sa peau est sèche, elle n’est jamais maquillée, et questions habits, on dirait qu’ elle s’habille dans les poubelles. Solveig n’hésite jamais à se ramener en jogging et en tongs, avec cet air tranquille de vacancière et ses cernes en forme de valises. La jeune femme traîne des pieds, baille sans mettre la main devant la bouche, et ne semble pas faire d’effort général pour paraitre jolie.

En la voyant, on se demande d'où elle débarque, et ce qu'elle veut. Comment elle a pu obtenir sa place chez les A, chez l'Elite, alors qu'elle ne ressemble à rien, et qu'elle n'a pas l'air de vouloir s'arranger. Mais ceux qui la voient travailler des heures durant sans prendre de pause comprennent le pourquoi du comment. Solveig a simplement d'autres priorités.

Et pourtant, pourtant, quand elle décide de faire un effort, ce qui est plutôt rare, la transformation est radicale. On dirait une autre personne. On peut alors se rendre compte que non seulement Solveig n'est pas si moche qu'on pourrait le croire au premier abord, mais qu’en plus, elle possède un charisme magnétique. C’est une toute autre demoiselle. Elle ne traine plus des pieds, essaye d’être avenante. Elle reste la même étudiante, mais en dessous, on peut alors entrapercevoir la femme qu’elle pourrait être avec un peu de volonté. Si seulement elle s’en donnait la peine.

Mesurant 1m71, elle a une allure plutôt sportive, et s'entraîne régulièrement pour rester au niveau. Ce qui ne se voit pas, sous les pulls trop grands et sa carcasse en forme de spaghetti. Sa peau blanche est pâle, et le seul piercing qu’elle a est aux oreilles. Pas de tatouages, mais une petite cicatrice sur la cuisse, à la suite d’un accident de vélo, quand elle était toute petite. Sinon, Solveig a des ongles courts et bien coupés, des dents blanches, et un sourire un peu tordu. Son parfum est celui de la lavande et du romarin.

Mental

Solveig n’est pas une personne très créative par nature. Étrangement carrée, elle aime les choses simples, et refuse de se compliquer la vie inutilement. Pour elle, c’est simple : soit les choses sont faciles, soit elles ne le sont pas. Et dans le second cas, il faut se bouger le cul pour minimiser les coefficient de difficulté. Solveig ne se considère pas comme une lumière, elle privilégiera toujours l’efficacité. Ce qu’elle veut, c’est avoir le plus de temps possible pour se consacrer à sa passion : les origamis. Et ce, sans perdre de vue son classement chez les meilleurs.

D’un naturel tranquille, Solveig n’est pas du genre à se presser, ou à se stresser. Capable d’abattre une quantité astronomique de travail avant de se lasser, elle reste généralement sédentaire tant que sa tâche n’est pas terminée. A ce niveau là, c’est une machine, mais une machine très agaçante. Ultra-rationnelle, peu de gens sont capables d’utiliser à bien ses capacités, ce qui rend généralement les travaux de groupes laborieux. Pour ne pas dire périlleux.

L'étudiante n'est peut être pas la plus intelligente du campus, clairement pas, mais comme elle est capable d'apprendre bêtement sans discontinuer, et qu'elle écoute en boucle ses cours pendant qu'elle fait du sport, elle répond généralement au mot près lors des TD. Plutôt que de réfléchir par elle même, Solveig fait du recopiage, et la plupart du temps, ça tombe pile. Alors, quand il faut travailler à plusieurs, tout le monde s’énerve, et personne n’est content de ce qui est rendu, même si c'est techniquement juste.

La jeune femme n’est pas une solitaire, mais elle n’est pas non plus du genre à aller vers les gens. Comme elle se fiche de l’opinion des autres, et se moque éperdument de ceux qui essayent de lui donner des conseils, elle n’est pas forcément la plus aimée. Plutôt que de perdre du temps à s'apprêter, Solveig fait d'autres choses. La jeune femme respecte les avis qu’on lui donne, mais s’attend à ce qu’on accepte ses choix. Parfois, elle est sûrement un peu trop brute dans ses paroles, mais ce n’est jamais méchant inutilement. Elle manque simplement de tact, et s’en mord souvent les doigts.

TRIVIA :

Spoiler:

Histoire

www- Maman, maman ! Je peux avoir un chien pour mon anniversaire ?
- Non.

Solveig est née en Russie, mais elle a grandi en Chine dès l’âge d’un an. Sa mère avait simplement décidé de suivre son mari, qui avait été muté là- bas. Elle y resta femme au foyer, décidant de prendre le temps de s’occuper de leur petite. De lui prodiguer amour, protection et de lui inculquer de bonnes valeurs le temps qu’elle puisse s’envoler par elle-même. Et ce, à coup de jouets 100% bio, d’ une restriction des écrans et d’une nourriture approuvée par les diététiciens.  

Mais bon, les bonnes valeurs, ça va trente secondes. Voyant que sa fille allait vite être à la traîne par rapport aux autres bambins si elle ne se bougeait pas le train, sa mère changea de cap, et décida de ne pas éduquer la petite à la mode occidentale, qu’elle jugea trop laxiste. D’un commun accord avec son mari, il fut décidé de restreindre les distractions. De donner à leur petite fille une éducation à la dure, afin de la préparer aux meilleures universités.

Trois fois par semaine, elle devait se réveiller à six heures pour une séance de piscine avant d’aller en classe. Puis, une fois ces derniers terminés, elle avait des cours de soutien, devoirs inclus. Apprentissage de l’anglais, apprentissage du russe et le dimanche, mathématiques appliquées. Solveig avait ce qu’on appelle une maman tigre. Solveig avait ce qu’on appelle un sérieux problème.

Alors oui, la petite était la meilleure de sa classe. Mais elle s’ennuyait. Et dès qu’il était question de prendre parti, de donner son opinion dans un devoir, elle ne savait pas où se placer. Niveau développement personnel, on était loin, très loin d’atteindre l'excellence. Une séance de psychologie s’imposa dans ce créneau déjà chargé, mais cela ne changea pas grand chose. Son père était absent, sa mère trop présente. Les seuls jouets qu’elle avait étaient éducatifs, et la seule personne qui écoutait vraiment ses désirs ne pouvait pas faire grand-chose pour l’aider.

A l’âge de onze ans, la russe développa ses pouvoirs. Elle transforma le hachoir d’un magnifique set de cuisine en vulgaire couteau à beurre. Solveig ne fit pas le lien, abandonna le couteau qui reprit sa forme initiale. D’autres incidents arrivèrent, à chaque fois qu’elle était seule, et la petite fille comprit alors que quelque chose n’allait pas. Elle crut que c’était de la faute du surmenage, elle crut devenir folle, et, par peur que sa mère ne le découvre, se cacha comme elle put.

Solveig commença à dépérir, sûre qu’elle était bonne à faire interner. Elle garda pourtant la tête haute devant sa mère. Cette dernière avait beau lui faire vivre un enfer, la pré-adolescente qu’elle était comprenait amplement pourquoi. Oui les cours de danse c’était nul, mais le jour ou elle devrait se trouver un cavalier, elle serait bien contente de ne pas être une gourdasse sur des échasses.

Ses parents, voyant s'éloigner leur enfant du droit chemin, décidèrent quand elle eut treize ans de faire un effort pour son anniversaire. Ils lui offrirent une tortue, et de quoi apprendre à s’en occuper. Cela rattacha Solveig à la vie… le temps de recevoir une lettre pour une académie.
Aller dans une école même pas cotée dans les meilleurs établissements ? Hors de question. La lettre fut abandonnée, laissée dans un coin, et même Solveig décida de ne pas en tenir compte.

Ce n’est que vers quinze ans qu’elle décida, après avoir passé son diplôme de fin de lycée, de s’enfuir. Solveig, qui venait d’être recalée pour les plus grandes universités, fit la seule qu’une enfant conditionnée pour réussir pouvait faire. Elle mentit. L’adolescente rédigea une fausse lettre d'admission, envoya tous les faux courriers qui allaient avec, s’arrangeant même pour les faire passer par les services postaux américains afin d’avoir les bons cachets. Elle avait tant peur de décevoir ses parents qu’il ne lui vint pas un instant l’idée de leur dire la vérité.

Elle poussa le mensonge à son paroxysme, s’enfonçant tellement dedans qu’il lui était impossible de reculer. Au bord de l’asphyxie, elle retrouva dans ses tiroirs la lettre pour l’académie SWISH. Le reste du plan fit place nette dans son esprit. Solveig fit jurer à sa mère de lui faire confiance, de ne pas lui faire honte, sans quoi elle arrêterait tout. Elle eut la promesse qu'en échange de ses bulletins, elle pourrait maintenant vivre sa vie comme elle le souhaitait. Que sa génitrice n’appellerait pas, qu’elle ne chercherait pas à la contacter. L’adolescente mit l’accent sur l’envie d’être normale, et il ne fut pas trop compliqué d’obtenir ça de sa part. Elle était trop contente pour sa fille.

Quand elle fut sûre de pouvoir bénéficier d’un billet d’avion pour l'Amérique, Solveig se le fit rembourser. Elle changea de billets pour un voyage low-cost, et partit, en compagnie de Caroline, sa petite tortue, à SWISH sans se retourner.

Elle voulait couper les ponts avec ses parents, mais s’en trouva vite incapable. Année après année, son mensonge s’étoffa. Continua de la prendre à la gorge chaque fois qu’elle recevait un appel de sa mère. Solveig décida qu’à défaut de Harvard, elle allait au moins ne pas faire honte à l’éducation qu’elle avait reçue. Manque de chance, elle qui avait toujours eut quelqu’un pour driver son apparence, ne fit rapidement plus attention à cette dernière.