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Miss Acacia au pays des merveilles
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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Dim 25 Avr - 2:54


Le ferry entre La Valette et la Sicille avait cela de grisant que l'on épousait les roulis et les tangages et que les embruns s'empêtraient dans les mèches de cheveux libres au vent. Au premier trajet comme au septième, Sonny avait toujours apprécié cette petite heure. Elle avait aimé les odeurs d'iode et les couleurs d'un ciel, même noir, qui se mariait avec la crête des vagues. Quand bien même il s'agissait de piètres vagues méditerranéennes.

Aussi lorsqu'il avait fallu prendre l'avion, avec sa petite valise uniquement entassée de vêtements et de quelques effets personnels, passer seule les portiques de sécurité sous l’œil de caméras de sécurité, se glisser dans les files d'attentes bondées avec vigilance, et s'esquiver jusqu'à son siège étroit côté hublot sans jamais laisser son stress éclater, Sonny regretta mille fois le ferry maltais.

Jusqu'à toutefois ce que l'avion décolle, laissant sur place son estomac. Elle retrouva alors les sensations du roulis qu'elle avait associé aux vacances et laissa un peu de son stress avec son estomac sur le tarmac de Palerme. Puis le soleil se leva sur un horizon si bas qu'un léger vertige la saisit. Il déversa alors la palette de couleurs que Dieu lui avait confié sur les tableaux blancs des nuages cotonneux. L'avion traversa dans sa montée effrénée des étendues irisées qui captivèrent le regard de Sonny durant tout le vol, lui faisant oublier sa crainte d'un nouveau départ pour une terre inconnue ainsi que la tristesse de laisser derrière elle une famille globalement aimante et qui allait terriblement lui manquer. Elle savait pertinemment qu'elle aurait fini plus que malheureuse à Malte et que ce n'était que grâce à son grand frère Tahima qu'elle avait une chance inespérée de découvrir la vie qui lui était due.

En regardant le soleil se lever, tandis que l'avion survolait la méditerranée, Sonny se promit avec conviction qu'elle ne serait enfin plus jamais seule.

*****


Du Evanescence dans les oreilles, elle se laissa guider dès l'atterrissage par les panneaux et les flèches au sol. Elle trouva avec une nonchalance forcée le chemin vers le centre-ville de Moosbell et grâce aux indications d'un chauffeur de bus sur le parking de l'aéroport. Le trajet n'était plus très long ; il lui restait encore une bonne heure dans les transports mais par rapport aux six heures de vol, c'était quasiment fini.

Le bus la fit passer par des grands axes vides, d'abord, puis il s'engouffra dans des rues animées d'autre choses que de voitures et de camions. Il traversa des rues larges au panorama de vitrines et de devantures plus colorées et attirantes les unes que les autres ; Sonny se fit la nouvelle promesse de rentrer dans chacune. Surtout les enseignes de mode. Nouvelle vie, nouveau style vestimentaire, et elle avait une idée bien précise de ce qu'elle voulait mettre, inspirée par sa grande sœur Nevena, vlogueuse de mode aux Etats-Unis, et décidée par une famille religieuse très strict sur l'habit correct pour une jeune fille de son âge gnagna.

Enfin, elle descendit avec sa petite valise à la gare de Moosbell et pressa le pas pour attraper le train qui partait dans moins de dix minutes. Juste assez pour injecter une petite piqûre de rappel à son stress latent mais largement assez pour qu'elle puisse souffler un bon coup sur son siège deux minutes avant le départ dudit train ; qui partit évidemment avec cinq minutes de retard.  

Prochain arrêt, l'impatience au cœur, l'académie Swish !

*****

Le paysage montagneux fut moins éblouissant. Le soleil était haut dans le ciel, Sonny avait mangé pendant les vingt minutes de trajet un casse-croûte sur le pouce, et avait pu admirer les herbes hautes et folles sans que les lueurs solaires ne viennent jouer de leurs flares dans les reflets de la vitre. Très vite, il fallut reprendre ses affaire et continuer le transit. Sonny se hâta en direction de la sortie, mais dès que l'académie et ses trois grands cercles furent en vue, son pas se fit plus mesuré. Quelles surprises l'attendaient là-bas ? Serait-elle acceptée ? À quel point serait-elle banale ? Elle détailla rapidement la jupe qu'elle arborait et le débardeur qui laissait entrevoir sa peau hâlée par le soleil méditerranéen. Il faudrait qu'elle change ça dès que possible pour pas rester Sonny la nulle de l'année passée. Il fallait qu'elle devienne Sonny la cool ! Elle prit le temps de sortir son portable pour prévenir sa fratrie sur la conversation familiale qu'elle était enfin arrivée à destination et qu'elle n'avait eu aucun problème. En même temps, elle avait tant stressée pendant l'année écoulée à l'idée que ses épines sortent malencontreusement qu'il n'y avait eu que très peu d'incidents.

L'académie se rapprochait. Et Sonny réfléchissait. Voudrait-elle, ici aussi, que ses épines restent bien à l'abri des regards ? Qu'elle garde toujours le compte des « jours sans incidents » ?

« … haaaa … »

Les jardins foisonnaient et n'étaient qu'espaces verts aux multiples fleurs colorées. C'était très beau et vraiment bien entretenu. Y avait-il un jardinier qui pouvait plier les plantes à sa volonté ? Quelle drôle de pensée. Toutes les couleurs qu'elle avait vu depuis le début de la journée lui donnait envie de peindre.

Elle traversa le cercle extérieur sans y faire vraiment attention. Son regard était happé par tout et n'importe quoi. Notamment un jeune homme blond qui semblait créer des portails et les traverser pour se déplacer. La fatigue commençait à se faire sentir et le réveil aux aurores se manifestait en alourdissant ses paupières et ses jambes de manière significative.

Elle arriva finalement au niveau des bâtiments. Trop hauts, trop nombreux, trop fréquenté, elle erra devant, fit quelques allers-retours timides sans vraiment savoir où se diriger, observant les gens comme si elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Finalement, elle entra dans le premier bâtiment pour demander son chemin. Son premier jour en sixième n'avait pas été aussi intimidant. Heureusement qu'elle savait dans quel bâtiment et dans quelle chambre elle serait installée. La seule chose qu'elle demanda au premier groupe de trois jeunes adultes qu'elle croisa fut donc la direction du bâtiment ouest. Ils la lui indiquèrent, elle les remercia pour faire bonne figure, et s'engouffra enfin dans le bâtiment à la recherche de la chambre numéro 1.

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Astrid Valbjòrg
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Dim 25 Avr - 21:12

Chambre n°1
Juste devant la porte
F E A T Sonny


Cela fait presque un mois maintenant que je suis arrivée. Me dire que j’ai tenu si longtemps me fait tout drôle. En un mois, je dois avouer que ce n’était pas de tout repos. Killian qui me force à chanter dans le stade. Krasarc qui entre dans ma chambre comme dans une église pour me kidnapper… Heureusement, la douceur d’Avery a contrebalancé ces mauvaises expériences. Même si mauvaise, ce n’est pas vraiment exact. Je soupire, au moins, avec tout ça, j’arrive à sortir un peu plus de ma chambre. En même temps, je crois que le reste de la chambrée n’est pas attribuée ou alors, jamais là. Je reste dans la partie cuisine des communs pour me préparer un encas. La journée est déjà bien avancée et j’ai tellement remis mes devoirs à plus tard que je suis découragée rien que d’y penser. Tout ce que je veux, c’est me détendre, et chanter.

Je chantonne gaiement en me préparant un sandwich, mon casque sur les oreilles et des musiques que j’affectionne particulièrement qui tournent en boucle. Je remarque soudain que je n’ai plus de sauce. Je déteste manger sans sauce, c’est tout sec. Ni une, ni deux, j’attrape alors ma veste pour sortir prendre ce qu’il me manque. Je glisse la carte magnétique de la chambre dans ma poche et je sors. Je n’ai pas le temps de voir venir, mais quand j’ouvre la porte, je ressens un choc ; je viens de foncer dans quelqu’un.

- O-o-oh … Je-je … Je suis désolée !

Je remarque alors une jeune femme, légèrement plus petite que moi, ce qui est assez rare ici, dans cette école peuplée de géant. Je ne sais pas si c’est pour ça, ou parce que je suis en tort mais je ne suis pas craintive à son égard. En tout cas, pour l’instant. Je tends la main vers elle pour être sûre que tout va bien.

- Pas de bobo ? je demande doucement.

Je réalise soudain que je dois parler fort puisque la musique est toujours à fond dans mes oreilles. Je réalise alors qu’elle est pile à la sortie de ma chambre, coïncidence ? Ou vais-je enfin croiser l’une des personnes avec laquelle je vais vivre cette année ?


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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Lun 26 Avr - 23:39


Si le territoire de l'académie semblait vaste, les dortoirs n'étaient visiblement pas en reste. Avant même de pousser la porte de l'aile ouest de l'imposant bâtiment, Sonny devinait le dédale de portes et de couloirs dans lequel, elle n'en doutait pas, elle se perdrait à de nombreuses reprises.

Elle avait beau ne pas être de nature craintive, cette nouvelle vie l'intimidait. Pour elle qui avait vécu dans une ville où tout était familier, des rues aux habitants, ce nouveau monde la déroutait. Après tout, elle n'avait que douze ans (presque treize !), ce n'était normalement pas l'âge de l'indépendance. Enfin... « Normalement ». Pouvait-elle encore prétendre à la normalité ? Pas à Malte en tout cas. À Swish en revanche, tout pouvait être différent. Elle ne serait pas le phénomène de foire montré à la récréation, ni le sujet des quolibets de couloirs. Elle n'aurait pas à subir le regard perçant de ses grands-parents, ni l'inquiétude de sa fratrie. Et si elle se débrouillait bien, elle serait même cool. Populaire.

L'adolescente se laissa aller quelques instants à sa fantaisie où le regard des autres serait teinté de respect, d'admiration, et peut-être même de crainte, pas à cause de son pouvoir, mais parce que son look les impressionnerait !

Mais bon, avant de devenir la coqueluche du pensionnat, il lui fallait trouver sa chambre et s'installer ; et ça, c'était une autre affaire. Heureusement, grâce aux indications des jeunes qu'elle avait croisé, elle n'eut pas trop de mal à se repérer et, traînant sa grosse valise dans les corridors, trouva bien vite la chambre 1. Bon, le fait que ce soit la première porte lui avait grandement facilité la tâche, on n'allait pas se mentir. Soulagée de voir cette nouvelle épreuve passée, Sonny posa sa valise et tâtonna les poches – trop nombreuses – de sa veste à la recherche du badge qui était censé lui accorder l'accès à son nouveau lieu de vie.  Entre son téléphone, ses papiers, ses snacks, ses écouteurs et le... sachet de thé ?, hein ? Bref. Avec tout le bazar qu'elle tentait d'identifier pour trouver ce qu'elle cherchait, l'adolescente ne vit que trop tard la porte s'ouvrir.

Heureusement, lorsque la fille qui sortit à ce moment la percuta, le choc ne fut pas violent. Sonny trébucha un peu à cause de sa valise au milieu du chemin, mais elle se remit vite de sa surprise, juste assez pour refréner la poussée d'épines sur sa paume. Ouf.

La personne qui lui avait foncé dessus semblait occuper la chambre aussi. Ce serait donc sa colocataire ? Elle avait l'air gentille avec ses longs cheveux blonds et sa voix douce, quoiqu'un peu forte. Elle écoutait de la musique ? Sonny se demanda si elles auraient les mêmes goûts. Elle avait l'air plus vieille qu'elle, peut-être qu'elle connaîtrait des groupes de métal sympa ? Mais chaque chose en son temps. L'inconnue lui tendait la main et attendait une réponse. Par réflexe, évitant le contact, Sonny recula d'un pas et mit ses mains dans le dos pour ne pas risquer une percée d'épines et blesser sa camarade dès les premières secondes de leur rencontre.

« Ça va, t'en fais pas. C'est ta chambre aussi ici ? Je m'appelle Sonny, je viens d'arriver et on m'a dit de m'installer dans la chambre 1 de l'aile ouest. Je me suis pas trompée ? »

Au moment où elle terminait sa phrase, elle sentit une poche vibrer et sortit son téléphone (il était bien plus rapide à trouver que ce fichu badge). Sur l'écran de l'appareil s'illuminait la photo de sa mère et, si Sonny en croyait l'icône en haut de l'écran, ce n'était pas son premier appel. Oups. Elle décrocha, formulant silencieusement les mots « désolée » à l'adresse de l'autre fille.

« Allô maman ? »
« Sonny ? Tu es bien arrivée ? Tout va bien ? »
« Bah oui, j'ai envoyé un message tout à l'heure. J'vous ai dit que j'appelerai quand je serai installée. »
« Tu as envoyé un message quand ? On n'a rien vu ? »
« Ah oui ? »

En fronçant les sourcils, Sonny détacha le téléphone de son oreille et vérifia la conversation familiale pour se rendre compte, qu'effectivement, son dernier message était grisé et suivi d'un échange à base de « Vous avez des nouvelles de Sonny ou elle est morte dans une poubelle avant d'arriver dans sa nouvelle école ? ». Bon, d'accord, la dernière partie était un peu exagérée, mais ses parents étaient si prompts à s'inquiéter ! Elle n'était arrivée que depuis une petite heure, il y avait 1000 raisons pour qu'elle n'ait pas encore envoyé de message.

« Ah bah il s'est pas envoyé. Désolée. Je suis bien arrivée. Je peux te rappeler plus tard, j'ai des trucs à faire... »

Sa mère soupira à l'autre bout du monde. Ah l'ingratitude des enfants qui jetaient leurs parents à la moindre occasion...

« Oui, bien sûr. Fais attention à toi et... et attention aux accidents. »

Sonny grimaça. Comme si son pouvoir n'était pas déjà assez présent dans son esprit.

« Promis. Bisous. »

Elle raccrocha.

« Je suis désolée, je viens de loin, alors ma famille est... euh, pardon, tu t'en fiches sûrement. Je... Euh. Je m'appelle Sonny, je te l'ai dit ? »

Pas la meilleure des entrées en matière, mais avec un peu de chance, elle ne ferait pas trop mauvaise impression à sa colocataire.

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Astrid Valbjórg
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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Mer 28 Avr - 0:23

Chambre n°1
Juste devant la porte
F E A T Sonny


Je vois les lèvres de mon interlocutrice bouger mais je ne comprends pas les premiers mots qu’elle prononce. Ou plutôt, je ne les entends pas à cause de la musique dans mes oreilles. Par réflexe, je lui avais tendu la main mais je vois bien qu’elle ne compte pas la prendre, cela ne me dérange pas, je n’aime pas trop les contacts physiques non plus et j’aurai sûrement reculer de la même façon. Je porte la main à mon casque et le coupe sans autre forme de procès. La musique s’arrête et je parviens à suivre le fil de ce qu’elle doit être en train de me dire. Sonny. Ainsi, c’était donc ma nouvelle colocataire et, visiblement comme moi, elle allait prendre possession de cet espace qui était le mie… Le nôtre.

Je lui fais signe que non quand elle essaie d’avoir la confirmation de sa destination. Mission accomplie. J’observe malgré moi ses vêtements troués et je me demande si c’est voulu, je ne pose cependant aucune question, je me contente d’hocher la tête. C’est encore le plus simple. De toute façon, je suis interrompue dans ma lancée par Sonny qui décroche son téléphone avec un air contrit à mon égard. Je ne dis rien mais lève les mains en signe de bonne foi. Quand maman m’appelle, je laisse tout tomber, alors je ne vais pas juger. Je fais mine de rien et m’écarte un peu de la porte pour lui laisser un peu d’intimité. Pas besoin d’une curieuse dans ce genre de situation. L’échange est néanmoins rapide puisque je l’entends raccrocher un peu plus d’une minute plus tard.

Enfin, je peux lui répondre d’une voix calme, beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais de moi-même.

- Pas de souci, je connais un peu ça. J’imagine que nous allons être colocataire à partir d’aujourd’hui. Enchantée Sonny, je m’appelle Astrid. Me présentais-je à mon tour. Viens, entre ! Fais comme chez toi. Bah oui, puisque ça l’est, je me dis en me retenant de me taper le front.

Je ne lui tends pas une nouvelle fois la main. J’ai l’impression que ça n’avancerait pas les choses. Enfin, je remarque sa valise. Elle n’en a qu’une seule et ça me rappelle qu’elle bordel cela a été de ramener mes affaires. J’aurais peut-être dû voyager léger aussi ? Non … Impossible, j’ai trop besoin de mes instruments et outils. En plus, ce qui est fait, est fait.

- En fait, je viens aussi d’arriver, il y a plus ou moins un mois. Mais si tu as des questions, tu peux toujours me les poser, j’essaierai de répondre. Je lui propose calmement.

En m’écartant de la porte pour la faire entrer, je remarque les vestiges de mon repas encore en cours de préparation et le bordel alentour, je me sens un peu gênée mais tant pis. Il faudra que je fasse avec ... Et sans sauce en plus.


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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Jeu 29 Avr - 23:41


Astrid. C'était un beau nom. Sonny dont les frères et sœur s'appelaient Tahima, Nevena, Jessiah et Kelsey pouvait légitimement l'affirmer. À défaut de lui serrer la main pour sceller cette rencontre et cette future vie commune, elle lui sourit du coin des lèvres. Le jeune fille s'effaça pour la laisser entrer dans la chambre, aussi Sonny se faufila-t-elle alors par l’entrebâillement, la tête basse.

La pièce a vivre était gigantesque. Elle était plus grande que le salon de ses parents qui avaient pourtant une grosse maison. Sonny en fut émerveillée. La lettre disait bien que les chambres communes se voulaient assez vaste pour leur offrir à tous confort et intimité personnels, mais là !

« C'est géant ! Je vais m'y perdre là-dedans ! Haha ! »

Son regard tournait dans toutes les directions. Dans la cuisine, les vestiges d'un repas ; sur les murs, peu de décorations et peu d'effets personnels sur les étagères fournies par l'académie. Après tout si elle n'était là que depuis un mois. Dans un coin gisait du matériel de musique. Cool ! Une musicienne ? Elle lui fit part en deux mots de son enthousiasme à l'idée de vivre avec une musicienne, même si elle pensa très fort qu'elle devrait découvrir d'abord ce qu'elle aimait avant de lui partager ses goûts musicaux. Juste pour ne pas paraître trop à côté de la plaque. Après tout elle avait l'air plus vieille qu'elle et peut-être qu'elles seraient très différentes en termes de musique. Bah ! Elle verrait bien.

Astrid lui montra la salle de bains et les toilettes, la buanderie et les – oui, « les » - couloirs, et enfin les chambres. Elle lui présenta rapidement celle qu'elle s'était attribué, et lui montra les suivantes. Sonny n'eut que l'embarras du choix et sans vraiment savoir pourquoi, se décida au hasard pour le petit lit à la parure dorée. Laissant tomber sa valise en plein milieu de la pièce, elle se rendit soudain compte à quel point ses bras et ses jambes étais las. Elle avait passé la journée dans les transports en même temps. La peur de changer de vie la quittait peu à peu au profit du soulagement de passer les prochaines années de sa vie avec une jeune fille si avenante. Sonny ne put réprimer un bâillement. Elle étira ensuite longuement ses membres gourds. Elle rangea dans sa valise ses airpods et retira ses chaussures qu'elle remisa juste à côté.

« Comment j'ai soif ! Il y a du jus ? » Tandis qu'elles se dirigeaient vers la cuisine, elle ajouta : « Comment on fait pour les courses. Il y a un Pavi ou un Carrefour dans le coin ou on doit aller jusqu'à Moosbell ? Ce serait claqué ! »

Bon sang que cet air enjoué sonnait faux à ses oreilles. Peut-être ne savait-elle déjà plus sociabiliser ? Elle suivit Astrid en silence. Son sourire fondit comme elle ne pouvait pas la voir. La crainte reprenait le dessus. Elle avait peur de ne pas être assez cool. En même temps pouvait-on trouver une gamine de treize ans cool quand on avait visiblement l'âge de quitter le lycée ?

Respire un coup, Sonny. Ça fait que dix minutes. Laisse-toi du temps ! Et puis si ça va mal il suffira probablement de parler musique !

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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Lun 10 Mai - 18:38

Chambre n°1
Dans la cuisine
F E A T Sonny


J’observe ma colocataire du coin de l’œil. Elle regarde le sol un moment, mais quand elle découvre l’espace qui nous est offert, sa réaction rejoint la mienne, c’est grand, même pour une chambre de quatre. Je me revois il y a plus ou moins un mois découvrir cet espace et j’ai un sentiment étrange à me dire que ce n’est plus uniquement pour moi. C’est quelque chose qui m’aurait effrayé plus que de raison il y a encore un mois, mais maintenant, ça va. En plus, je vois bien que pour l’instant, je suis l’ainé et j’ai l’impression que ça me donne une raison d’être plus ouverte. J’ai envie d’être une sorte de grande sœur agréable, et ça passe bien sûr, par être ouverte et pas enfermée dans ma chambre.

Je pris mon courage à deux mains et proposais à Sonny de faire le tour du propriétaire. De fait, je lui montrais tous les recoins communs, lui montrait rapidement ma chambre et la laissait choisir la sienne. Je lui laissais tout le temps dont elle avait besoin pour prendre connaissance des lieux mais il lui faudrait certainement quelque jour pour s’acclimater vraiment à cette nouvelle ambiance et la vie en communauté dans la chambre. Moi-même, j’avais plutôt bien apprivoisé ma chambre mais les communs restaient assez neutres. Peut-être parce qu’on était une chambrée de timide, mais ça, ça allait peut-être changer maintenant.

- Oui, du jus de pommes ou du jus d’orange. Je lui répondis en nous ramenant vers la cuisine. Rien de tout cela, tu peux tout acheter ici à l’académie, on n’a pas besoin d’en sortir. Personnellement, je ne fais pas super attention mais si tu prends des trucs et que tu ne veux pas que les autres y touchent, mets simplement un post-it avec ton nom dessus.

Pour lui montrer l’idée, j’ouvris le frigo, il n’était pas particulièrement bien fourni, c’est d’ailleurs pour ça que j’avais bien failli lui rentrer dedans d’ailleurs, et c’est bien pour ça que le contenu était très disparate. Des tupperwares marqués, quelques légumes, un gros morceau de fromage et des boissons partout dans la portière.

- Lequel tu veux ? Ah ! Tu sais prendre deux verres dans l’armoire derrière toi ?

C’était plutôt rare mais je sentais que je pouvais bien m’entendre avec ma nouvelle colocataire. Il faut dire que fasse à quelqu’un d’effrayant, je serai allée me terrer dans ma chambre, en fermant bien la porte à clé, cette fois. J’hésitais néanmoins à lui poser des questions par peur d’être trop invasive, je me demandais pourtant d’où elle venait, ce qui l’avait poussée à arriver à Swish et surtout, qu’est-ce qu’elle écoutait habituellement. Mais pour l’instant, je me contentais de nous servir à boire.


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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Mer 19 Mai - 0:19


Elles s'étaient attablées avec un verre de jus chacune. Après la première gorgée, Sonny s'était rendu compte qu'elle n'avait pas seulement soif, mais également faim. Aussi grignotaient-elles un paquet de chips et le reste des provisions que son restaurateur de père lui avait confectionnés pour la route. Sonny lui avait offert avec plaisir ses gâteaux sucrés et ses chips. Elle avait pu voir le relief d'un sandwich même pas fini dans un coin de la cuisine. Elle n'avait pas osé demandé si son arrivée l'avait interrompue et puisqu'Astrid ne semblait pas faire mine de le manger ni même de se plaindre de la faim, notre mignon porc-épic lui avait présenté ses denrées par principe.

Et depuis un silence s'installait.

C'était compliqué de tenir une conversation avec quelqu'un. Les rares grands qu'elle avait pu voir chez elle c'était les amis de Nevena ou de Tahima. En règle générale elle ne les voyait que de loin et n'avait pas l'occasion de s'en approcher. Encore moins de leur adresser la parole. Alors là, en tête à tête ! Il fallait vraiment regarder les gens à qui on parle ? Quelle folie !

Pour meubler le silence et apaiser son malaise, elle prenait de très courtes gorgées de son verre et dévorait des yeux l'espace de vie commune. De vie commune. Elle allait véritablement vivre ici avec Astrid. Une collocation. Ça devenait réalité.

« Au fait, t'en fais pas, hein, je suis pas très bordélique et je sais me faire toute petite. Enfin, plus petite quoi. Et je mange pas beaucoup. Et je fais pas de bruit non plus : j'utilise toujours mes écouteurs pour la musique ! Et je sais pas cuisiner ! »

Cette tirade n'entraîna pas de réel sujet de conversation, aussi le silence s'imposa encore une fois, lentement.

Son téléphone vibra à nouveau. C'était son frère Tahima qui venait aux nouvelles sur la conversation whattsap « fratrie ». Saisissant cette excuse pour échapper au tête-à-tête qu'elle ne savait pas gérer, elle décida de faire un rapide récit à ses frères et sœurs de ses aventures dans le train à côté d'une famille aux enfants trop animés et de ce vieux monsieur d'au moins quarante ans dans l'avion qui ronflait aussi fort qu'une locomotive. Elle se surprit à leur demander, à lui et à sa grande sœur, comment ils avaient fait en changeant de pays. Puis, se doutant qu'il aurait été plus qu'impoli de rester les yeux rivés sur son écran alors qu'elle était en pleine conversation, elle posa son téléphone.

« Et du coup c'est vrai que tout le monde ici à des pouvoirs … ? » demanda-t-elle de butte en blanc sans toutefois lever les yeux vers son interlocutrice.

Oui, c'était précisément cette question qu'elle voulait poser depuis qu'elle avait mis les pieds dans l'académie. Patiente, certes, mais pas trop.


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Miss Acacia au pays des merveilles ♦
Mer 2 Juin - 4:25

Chambre n°1
Dans la cuisine
F E A T Sonny


Je repense un peu à mon arrivée, j’étai moi-même intimidée de tout cet espace alors, je pense comprendre un peu mon interlocutrice. Quand nos regards se croisent, je me risque à lui sourire pour la mettre en confiance. Malheureusement, je suis vraiment une novice dans la prise de contact. Puisqu’elle me le propose, je goute aux snacks qu’elle me propose et soudain, je me souviens pourquoi je sortais de la chambre. Je vois mon sandwich que j’avais pris soin de mettre sous scellé. Sans sauce, il me semble bien fade mais un coup d’œil à l’horloge m’apprend que je devrai m’en contenter. L’air de rien, je pense que je commence moi aussi à changer, et ce n’est pas forcément pour me déplaire.

Cependant, je ne sais pas faire la conversation et par conséquent, le silence persiste. Sonny prend alors la parole et je pense qu’elle essaye de me rassurer sur la colocation, je me demande si elle le fait car elle aussi, quelque part en a besoin. Alors, je ris gaiement et je réponds enfin, sur le même ton

- Oh, je ne m’en fais pas, dis-je un peu guillerette. Enfin, je pense qu’on aura besoin d’un temps d’adaptation, bien sûr mais je crois que ça va bien se passer. D’ailleurs, tu viens d’où ? Qu’est-ce que tu penses de ce que tu as vu du campus ?

Grâce à cela, J’eus après un instant de silence, une sorte de déclic. Sonny et moi sommes parvenues légèrement à communiquer davantage, je lui demande d’où elle vient et comment est sa première impression de Swish même si elle n’en a pas encore vu grand-chose. Des questions de routine en somme puisque je n’ose pas poser de question trop personnelle, je suis toujours trop timide pour parler de ma vie alors je préfère qu’on vienne à moi plutôt que de poser des questions.

Maintenant que nous avions fait le tour des banalités, je pense qu’il est temps de la laisser prendre ses marques, je m’apprête à prendre congé quand elle me pose une nouvelle question qui me déstabilise légèrement. Dans les faits, j’imagine qu’en effet, on a tous des pouvoirs. Mais comme je ne suis assez proche de personne, personne ne s’est livré à moi alors. Je me rends compte qu’au final, je ne connais encore personne malgré les rencontres que j’ai pu faire ces dernières semaines. Alors, en toute réponse, je hausse les épaules.

- J’imagine que oui, c’est un peu … LA condition pour rejoindre cet établissement, j’ai l’impression.

Je me demande si je dois lui parler du mien, mais je pense qu’il est un peu trop tôt pour ça. Je repense à la lettre que ma mère avait reçu le jour suivant la manifestation du mien. A cette époque, jamais je n’aurais envisagé de quitter la maison.

- Tu t’en rendras vite compte, je dis avec malice.

Après tout, beaucoup de gens ne s’en cache pas dans l’enceinte de l’école alors je suis sûre qu’elle pourra rapidement voir des personnes en actions.


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