Tu traînes la patte jusqu'au vestiaire, le souffle court.
Humide, ta nuque perle de la sueur de ton entraînement. Taper dans le ballon sur une heure non-stop, c'était une endurance de refaite. Mais peu importait ; t'avais besoin de te déchainer. Oublier juste la merde que t'étais.
T'avises l'endroit d'un air desabusé, tu aimerais n'avoir pas le temps mais tu le vois dans le fond. Cette silhouette.
Putain, t'es pas seul. Comment c'était possible après que t'aies autant duré comme ça ?
Et puis forcément,
C'était lui.
Hadès.

Tu fronces le nez ; les sourcils. T'ouvres la porte de casier, t'essaies de l'ignorer. De lui montrer que tu l'aimes pas. Ou que tu le détestes, au choix. Comme à tous les mecs qui sont physiquement plus forts que toi ou qui ont le don de te plaire, t'es obligé de mettre le frein à main direct.
Après tout, ici, t'es là pour progresser, même si c'était la pire idée du siècle d'avoir inventé cette fucking école.  Elle tenait à peine son quota de réussites, s'élevait en bras cassés. Et lui, dans le fond. C'en est un.

Petit sourire suffisant, tu refermes la porte du casier.
Tu le vois plus. Ton coeur s'accélère. Pourquoi tu perds le contrôle d'un coup, qu'est-ce qui t'arrive ?
Tu restes figé, tu dois t'laver, t'es humide jusqu'au basket tellement t'as trimé mais au lieu de ça, tu le sens. Tu entends son coeur.

Mais tu sens surtout que ton pouvoir prend le dessus sur toi sans le vouloir, et que tu calmes son pouls, au détriment du tien qui frôle les 140.