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Petite fille Bulgare
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Petite fille Bulgare ♦
Dim 2 Mai - 1:33

Anark H. Platno

'Chaos' n'est que le nom que l'on donne à ce que nous ne comprenons pas.

Age :
21 ans

Classe :
Classe A

Année :
9ème Année

Spécialité(s) :
Maîtrise Appliquée du Pouvoir & Psychologie

Métier :
Etudiante

Nationalité :
Bulgare

Naissance :
Le 13 Juin 1999

Taille :
1m69

Orientation sexuelle :
Bisexuelle



Phéromones

Anark est capable de dégager des phéromones de son corps, telles celles des animaux, notamment les insectes, mais à une échelle humaine, et une application humaine uniquement. L'effet est bien entendu une modification du comportement d'autrui à son égard, et à son égard uniquement. Les modifications en elles-même peuvent en revanche varier, en fonction de la densité de phéromones qu'elle dégage. Elle peut aller de la simple prise de conscience, à l'intérêt, l'attirance, jusqu'à la dévotion pure et simple.
Les effets n'existent pas à long terme en revanche, ils ne laissent aucune séquelle, et une fois entièrement disparus du corps de la 'cible', Anark n'est plus dans leur souvenirs qu'une femme qui les a diablement chamboulé, bien qu'ils auront du mal à mettre le doigt sur ce qui a pu à tel point les faire réagir ainsi. Un peu comme un coup de foudre, qui se tasserait après seulement quelques jours, lorsqu'on apprend que la personne dit en fait chocolatine et pas pain au chocolat.

La durée est donc dépendante à la fois de combien de temps Anark maintient son pouvoir actif, mais également de la durée d'exposition de la personne. Dans l'idéal, avec une exposition longue donc, la cible peut rester affectée pendant au mieux pendant quatre ou cinq heures après la fin du pouvoir d'Anark. Même si certains se débarassent plus vite des effets, il s'agit là de la biologie personnelle, comme certains gèrent mieux l'alcool, certains s'éclaircissent l'esprit et se 'purgent' des phéromones qui les ont affectés plus rapidement que d'autres.
Pour ce qui est de la durée pendant laquelle Anark peut maintenir le dégagement de phéromones, elle arrive à le maintenir pendant à peu près une heure au maximum, et descendre jusqu'à trente minutes lorsqu'elle vise une large zone et des effets plus forts. Il lui faut quelques heures ensuite pour pouvoir se permettre de réutiliser son pouvoir avec le même potentiel, le réutiliser plus tôt, reviendrait à réduire encore plus la durée et son efficacité pendant cette nouvelle utilisation.

Son pouvoir n'affecte donc que les humains, impossible d'affecter une autre espèce. Elle ne pourra pas transformer un chien sauvage, ou le chien de quelqu'un d'autre, en gentil toutou à sa Maîtresse, ni forcer des hordes de coccinelles à peupler le jardin dont elle s'occupe. En revanche, à double tranchant, son effet est de toute évidence volatile. Il affecte toutes les personnes autour d'elle, qu'elle le veuille ou non. Elle dégage les phéromones de son corps, mais elle ne les contrôle pas dans l'air. Alliés, ennemis, inconnus, passants, toute personne autour d'elle durant son utilisation, est voué à en subir les effets. A l'exception évidente d'elle-même, elle est capable d'affecter sans distinction hommes et femmes.
En revanche, aussi volatiles soient-elles, ces phéromones n'atteignent pas les distances que certains animaux peuvent donner aux leurs. Elles ne gardent leur efficacité qu'à quelques mètres d'Anark, une trentaine pour être précis.

Pour que son pouvoir fonctionne, la ou les cibles... Doivent simplement respirer. Et si un masque à gaz peut ralentir les effets, ils sont en réalité peu efficaces contre ce genre de molécules. En dehors de ça, elle a simplement besoin d'être consciente, pour être capable de libérer ces fameuses phéromones, et la cible a besoin d'un organisme humain et vivant. Quelqu'un transformé en animal ne subira pas les effets.

Les contrecoups atteignent directement le corps d'Anark, ou plutôt, sa biologie, la façon dont son corps produit et transmet ses propres hormones cette fois. Si les phéromones sont une catégorie d'hormones particulières, cela ne change pas qu'en créer et en dégager en quantité de son corps provoquent des chamboulement. Là où son corps produit normalement une quantité précise de ces dernières, il se retrouve à devoir improviser avec les ressources qu'elle utilise pour dégager ses phéromones.
Adrénaline, insuline, dopamine, proctaline et bien d'autres. Des sautes d'humeur, des changement corporels temporaires, fatigue, énergie. Une utilisation trop forte de son pouvoir peut même la mettre chaos assez rapidement. Un manque ou une surproduction de certaines hormones peut en général entièrement chambouler le corps humain. C'est une petite roulette qu'elle tourne à chaque fois qu'elle doit subir les contrecoups de son pouvoir.



PHYSIQUE

   D'une taille plutôt moyenne, 1m69, Anark n'impressionne pas trop sur son physique, les 58 kilos qui complètent sa morphologie globale ne montrent en effet pas une grande menace au sens purement physique. Des formes dans la norme, une poitrine pas inexistante, et un fessier presque plat, elle en sort un corps de mannequin qu'elle a eu bien de la chance de conserver après son enfance. Aucune cicatrice à déplorer, et aucun os cassé malgré les nombreuses heures dans la rue.

   De faciès, elle est un peu plus remarquable. Le cliché blonde aux yeux bleus, elle le porte en permanence. Les cheveux longs, suffisamment pour les coiffer au quotidien de deux nattes qui s'échappent sur les côtés, et tombent jusqu'au bas de son dos, elle expose tout autant ses yeux, ne se contentant en général que d'un maquillage plutôt classique, des couleurs pâles qui vont avec son teint naturel, et qui mettent d'autant plus en relief le bleu céruléen de ses pupilles. D'autant plus qu'avec son petit nez, ses lèvres fines, et son menton lisse et bien dessiné, c'est belle et bien la chose qui ressort le plus de son visage, cette paire d'yeux qui montrent très bien son expressivité.

   Pour ce qui est de ce qui s'en dégage, c'est une autre histoire. Victime de ses sautes d'humeurs régulières, et de son lunatisme, son visage le porte en général tout autant. Exprimant aussi bien le désintérêt et la morosité, que les éclats de rire et le sarcasme surjoué d'une interprétation théâtrale. Si elle surprend parfois à la première rencontre, elle surprend en général encore plus aux suivantes. La fille que l'on avait vu si brillante la veille, est parfois la métaphore parfaite d'un ciel grisâtre le lendemain, ou l'ennui d'un jour de confinement celui d'après.

   Ses tenues n'aident pas vraiment en revanche, à décrypter ses humeurs. N'ayant goûté à la 'mode' qu'une fois avoir rejoint l'Académie, elle s'était d'abord habituée à l'uniforme basique, non-obligatoire, mais qu'elle préférait à la plupart des vêtements qu'elle avait récupérés par ses propres moyens. C'est en continuant de grandir un peu plus, qu'elle avait fini par porter son dévolu sur des tenues qui ressemblaient à ces fameux uniformes, des jupes moyennes voir un peu courtes, des chaussettes montantes et des chemises et chemisettes couplées d'une cravate. Mais le tout portant des colories et des logos ou autres dessins qui attiraient un peu plus son regard, jusqu'à finalement s'accessoiriser un peu. Des straps, des paillètes, de faux ongles parfois. Même ses cheveux sont attachés par des élastiques souvent décorés de manières originales, presque enfantins pour certains.



MENTAL

Lunatique : Presque un euphémisme. Cela fait cela dit partie intégrante de sa personne, ses véritables sautes d'humeur. Elles ne surviennent ni en permanence, ni d'une seconde à l'autre, mais elles sont parfois suffisamment vicieuses et soudaines pour surprendre. Elle est très capable d'aller se coucher, dire bonne nuit, avec le sourire d'une fêtarde encore sous l'adrénaline, et se réveiller le lendemain pour passer la journée à broyer du noir.

Expressive : Indépendamment de son lunatisme, elle est pourtant toujours très expressive. Même lorsqu'elle déprime, c'est écrit sur son visage avec une clarté presque insolente tant elle cache peu ses émotions. Non pas que ces mêmes émotions soient tout le temps honnête, elle cache parfois son jeu en prétendant aller bien, ou au contraire, mais elle surjoue beaucoup. Ses interactions, ses blagues. Elle a apprit à parler comme une oratrice, et si sa prestance purement physique est bien faiblarde, son expressivité en fait en général quelqu'un qu'on retient. En bien, en mal, ou le plus régulièrement, avec un sentiment de confusion justement, sur à quel point elle peut-être honnête ou non, bienveillante ou non, ou bien... Folle ou non.

Théâtrale : Cette partie là découle en général de son expressivité, mais ne ressort qu'en général dans ses phases les plus egocentriques et démonstratives. Couplant son habituelle prestance et sa capacité à se faire remarquer, elle y mêle les gestes, les intonations, avec une aisance qu'elle a apprit autant à imiter au début, qu'à réellement maîtriser désormais. On pourrait en croire une actrice née, mais elle se laisse plus souvent porter par ses propres mots, que par sa capacité à réellement jouer.

Ego : C'est bien ce qui fait qu'elle est capable d'être aussi théâtrale. Elle se met en avant, non pas parce qu'elle est douée pour se mettre dans cette position, mais parce qu'elle aime s'entendre. Elle aime se mettre en spectacle, parce qu'elle se trouve sincèrement douée. Elle se trouve sincèrement au-dessus de la majorité, bien que par chance, l'Académie soit justement l'endroit dans lequel elle se considère entourée d'égaux. Ce mélange avec ses 'qualités' précédentes en fait souvent un cocktail explosif à l'oral, et si elle n'a rien d'une meneuse née, elle est capable de le faire croire avec facilité, et de retourner la tête de certaines personnes qui ne partageaient pas son talent pour la manipulation des débats, ou surtout, leur rythme.

Cultivée : Faisant un peu la part belle à ses capacités précédentes, elle est simplement cultivée. En dehors de ses éclats de voix et de prestations, elle est également d'un naturel intéressé. Elle aime se cultiver, et c'est pour ça qu'elle l'est. Et si certains ont l'humilité de dire que la culture n'est jamais acquise, elle, elle a justement bien assez de fierté mal placée pour se dire cultivée quand bien même elle sait qu'elle a encore une infinité de choses à découvrir. Elle lit beaucoup, pendant ses moments de calme. Parfois des journées entière selon son humeur du jour, selon son intérêt du moment. Parfois passant une, ou deux semaines, à se renseigner sur le fond d'un sujet, de fond en comble, pour le laisser ensuite de côté et passer à autre chose brutalement. Sans pour autant oublier ce qu'elle en a apprit. Sa tête, si elle devait avoir un schéma, serait un véritable bordel organisé. Le genre que seule la personne qui a créé ce chaos, est capable d'utiliser et de s'y retrouver.

Travailleuse : Si à première vue il s'agit de quelque chose qui ne lui ressemble pas, c'est en réalité une de ses rares qualité qu'on peut difficilement mettre en doute. Lorsqu'elle se lance dans quelque chose, elle va au bout. Elle est focalisée, et elle est capable de faire abstraction de bien des choses, pour mener à bien son objectif. Si on peut y voir une forme de zèle, elle n'y voit que la capacité à mener à bien ses projets, et donc, décrocher son idéal futur. C'est d'ailleurs une des rares qualité qu'elle ne remettra elle-même jamais en doute, ni ne tournera en ridicule quand elle la voit chez les autres.

Maladroite : Pas physiquement, elle ne tombe pas régulièrement, ni ne se coupe sur sa feuille d'examen. Mais socialement. Découlant sûrement également de son enfance, et de son soutien encore nécessaire, elle manque parfois de justesse sur ce qu'elle interprète chez les autres. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle s'intéresse tant à la psychologie. C'est un domaine dans lequel elle a naturellement pris du retard dans la vie, et qu'elle s'acharne à corriger. Elle aime bien comprendre les gens, c'est d'autant plus facile de les faire tourner en bourrique. Et c'est là que vient l'une de ses autres maladresse. Elle sous-estime régulièrement son propre impact sur les gens. Ce qu'elle pense parfois être une petite blague, peut tourner en démonstration humiliante pour sa cible. Elle ne s'en rend pas compte sur le coup, et se retrouve prise à son propre jeu, le poussant jusqu'au bout. Et ne se rend compte de sa bévue qu'une fois les choses passées. Malheureusement, fierté et ego font qu'elle s'excuse rarement avec honnêteté. C'est encore quelque chose de flou chez elle, et qu'elle à du mal à mettre en place, au cas par cas, avec autrui.

Sadique : A nouveau, on touche plus au côté social. Si sa maladresse est naturelle, et si elle le regrette en général quand elle ne le contrôle pas, il est une toute autre chose de son comportement envers des gens qu'elle n'apprécie pas, ou trop peu. Les gens qui lui font générer de la méfiance, voir pire, finissent en général par déclencher chez elle ces pulsions un peu plus malfaisantes. Elle les tient sous contrôle... La majorité du temps. Mais il lui arrive, parfois, de chercher à nuire à ces personnes. De l'humiliation publique, à des stratagèmes visant à blesser, elle attache un esprit pratique, à des envies démesurées quand elle se laisse aller. Fort heureusement, la plupart du temps, ses visites chez son psychologue particulier lui font désamorcer ces situations avant qu'elle n'aille trop loin, voir avant qu'elle ne lance quelconques manigances. Mais il ne faut pas s'y tromper. Si le mot sadique lui colle si bien sur ce point, c'est parce que même si elle sait devoir se restreindre, les rares occasions qui la voient incapable de se retenir à temps, lui procure un plaisir certain et sans aucun regret, ni aucune honte.

Délirante : C'est une facette plus particulière, mais que certains de l'Académie connaissent plus que les autres. Aussi sérieuse et travailleuse qu'elle puisse être, elle est également souvent prise de l'envie de se laisser aller, de raconter n'importe quoi, de faire n'importe quoi, et de pousser le bouchon au plus loin. Et si son ego en fait une personne naturellement prétentieuse, il lui arrive pourtant régulièrement de se retrouver à faire des bêtises accompagnée d'autres. Et qui d'autres pour ça, que les meilleurs éléments de la classe E ? Elle ne reste pas confinée à sa classe. Elle aime tout autant laisser aller le sérieux, et couper le tout au loin, se débarrasser du superflus, et se laisser aller à la bêtise pendant plusieurs heures.

Angoissante... Et angoissée : Elle ne le fait pas exprès non plus. Elle a du mal à s'empêcher de s'angoisser parfois. Lorsque son futur est remis en question, lorsque sa légitimité à être dans l'Académie est remise en question... Ou quand son envie de mettre les céréales après le lait dans le bol est remise en question, elle finit par angoisser. Elle s'isole un peu, et s'enterre sous des questions inutiles, mais impossible à faire partir. Il lui arrive d'en faire des crises, d'angoisse, et de se retrouver avec l'aspect si faiblard et ridiculement fébrile qu'on ne lui imagine pourtant que trop peu. Elle déteste d'ailleurs tout particulièrement qu'on lui rappelle ses épisodes de ce genre, après tout, elle ne contrôle pas quand ils interviennent, alors il existe forcément des personnes qui en ont déjà vu, et qui en ont peut-être parlés ensuite. Et lorsqu'elle n'est pas celle qui angoisse trop... Elle se décharge parfois de son début d'angoisse sur les autres. Elle retourne les questions à autrui, elle les met en doute, et les assaille de remises en question également. C'est une mécanique stupide de défense, à défaut d'angoisser trop, elle essaye de repousser tout ça sur quelqu'un d'autre.



HISTOIRE

   Anark est née en Bulgarie, et peu après sa naissance, elle fût retrouvée sur le paillasson d'un orphelinat. Bien emballée, mais seule. Les bas quartiers du pays restent encore aujourd'hui des endroits où la pauvreté peut forcer la première famille venue, à se débarrasser de ce que certains voient comme le plus grand bonheur de la vie. En créer une nouvelle. Non pas qu'elle se pose des question sur le sujet, plus maintenant. Cela fait bien trop longtemps, pour avoir été abandonnée là, elle n'avait pas été accouchée dans un hôpital, et l'orphelinat avait au moins eu la décence de vérifier cette information, du moins à ce qu'on lui a dit.
   Elle a donc tout naturellement été intégrée à cet orphelinat. Une place pour les nécessiteux, pour les rejetons non désirés, pour les malchanceux aux parents déjà décédés, pour les restes d'hôpitaux que les parents ne viendront jamais réclamés. Tous les orphelinats ne laissent pas une image aussi pessimiste de la vie.. D'orphelin. Mais celui-ci, comme l'endroit où elle a été trouvé, était à l'image de son quartier. Un orphelinat pauvre, où les enfants se battaient pour utiliser l'un des rares jouet qu'ils avaient en leur 'possession', et où les femmes qui s'occupent des enfants, passent au final plus de temps à compter les rentrées d'argent du mois, et combien elles pourront mettre dans leurs poches, plutôt que réellement aider les petites personnes grandissantes, à s'épanouir.
   Dans les faits, Anark ne s'en plaindra jamais, elle donnera l'impression qu'elle n'en a tiré que du bon, la liberté. Les règles étaient laxistes, mal dirigées, et si parfois ils étaient punis, la majorité du temps, il s'agissait plutôt d'un loto sur qui prendra la soufflante pour être sortis sans autorisation, sans accompagnement. Mais ils le faisaient tous. Elle en particulier. Sa petite enfance, elle l'a passée à s'isoler, à ne pas aimer les autres. Les années d'après, elle les a passées à ne pas les aimer, mais à les utiliser pour sortir du bâtiment avec eux. Ensuite, en ville, elle s'éclipsait, ne se mêlait plus au groupe, et ne jouait jamais avec eux.

   Elle préférait l'exploration. De la ville d'abord. De ses coins sympa. Puis des magasins, où elle ne pouvait que rêver devant quoi que ce soit qu'il puisse y avoir à vendre. Puis des marchés. Les étales, la nourriture, les bibelots. Tout un tas de chose qui développait l'intérêt, l'intrigue, qui développait l'avarice un peu. L'idée de comprendre, petit à petit, comment fonctionne l'argent, comme elle était bien malchanceuse, ne touchant jamais une seule pièce de monnaie. Elle ne faisait que rêver pendant un certain temps.
   Puis elle explorait autre chose. Ses capacités. Les mains qui glissent aux bons endroits. Les regards qui se détournent d'elle au bon moment. Elle apprenait à lire tout ça, dans ses vêtements abimés par le temps et portés par nombres d'autres enfants avant elle. Elle était parfois un peu passe-partout dans les rues, quand tous les orphelins étaient de sortie, qu'elle pouvait parfois être une tâche au milieu du décor. Elle apprenait à lire cette différence, petit à petit.
   Elle apprenait aussi à choisir ses proies. Elle se souvient sûrement encore, de ce vieux maçon qui avait posé son porte monnaie sur le coin d'un comptoir, et qu'elle avait pensé pouvoir battre à la course. C'est elle qui avait été battue. Et pas qu'à la course. La vie était rude. Violente. Et sans pitié. Elle l'apprenait aussi.

   Sans mourir de faim, elle savait pourtant reconnaître qu'elle ne faisait pas parti des chanceux de la vie. Elle commençait à le regretter, et sa solitude au sein de l'orphelinat, ne l'aidait pas à se changer les idées. L'école était une formalité que les femmes qui y travaillent se passaient bien de faire suivre avec assiduité, et Anark finissait par devenir une calamité. Tant pour les autres, qu'elle même. Si le maçon aurait dû être une leçon, il ne l'avait été que dans le choix de ses cibles. Elle avait encore subie bien d'autres leçons, à la dure. Parfois méritées, après un larcin ratée.
   Parfois, elle subissait surtout les assauts des plus forts qui voyaient une faible petite créature abandonnée. Elle n'avait personne à qui demander de l'aide, les passants la regardaient avec désintérêt, et s'égosiller pour appeler la police, ne marchait qu'avant les trois ou quatre premiers coups dans l'estomac, ou les gifles. Peu importait. Elle finissait essoufflée, abandonnée, dépouillée si par chance elle avait déjà réussie à récupérer quelques trucs dans la journée, et ne rentrait ensuite que tard le soir, espérant que d'ici le lendemain, elle aurait déjà guérie. Une pensée puérile, quand elle se retrouvait au petit déjeuner, le visage et le corps plein de bleus, et les braves femmes de l'orphelinat qui lui faisaient la morale. C'était bien les seules fois où elles faisaient la morale à qui que ce soit.
   Elles étaient loin d'être des mères. Elle en a vue, petit à petit, des mamans, qui se promenaient dans les rues, leur précieuse progéniture à la main, s'amusant et riant ensemble. Elle n'était pas foncièrement jalouse, pas encore. Mais elle se rendait compte qu'elle n'aurait jamais la chance de connaître ça, et qu'elle était plutôt la laissée pour compte, comme tous les autres chez 'elle'.

   Alors parfois, elle transformait cette déception en hargne. Elle rendait enfin les coups. Mais ses bras... Ne valaient pas beaucoup mieux que des brindilles. Elle finissait par subir plus de coups. Et se taisait encore plus rapidement. Geignant et se recroquevillant dans les ruelles. Si bien qu'on avait fini par la repérer, elle commençait à faire parler d'elle il faut croire. Après une autre, une énième rouste, elle se remettait à peine sur pied, qu'un homme l'avait accostée. Prétendument amical...
   Mais elle n'était pas dupe. Ce n'était pas le premier à tenter sa chance. C'était juste le premier à le faire seul à seule au milieu d'une ruelle. Elle avait fait semblant d'écouter, reprenant son souffle. Puis elle avait couru, à l'opposée. Le prenant par surprise, par chance cette fois. D'une ruelle à l'autre, derrière une poubelle, puis l'autre. Elle s'était trouvée une cachette après une course qui avait semblé durer une éternité. Et elle l'avait entendu râler, non loin, alors qu'elle était encore cachée, tremblante d'adrénaline.
   Et elle était rentrée. Comme si de rien n'était. Si ce n'était la terreur à ses tripes, et le fait de s'enfermer dans l'orphelinat pour la première fois depuis des années. Une, deux ? Peut-être trois semaines ? Elle ne s'en souvient plus, mais ce n'est pas important. Elle n'était ressortie qu'après un long moment à se terrer au fin fond de l'orphelinat, à ne rien faire, à observer par manque d'activités. C'est sûrement ça qui l'avait poussée à ressortir de toute manière. Elle avait besoin de sortir, à l'intérieur, elle n'avait rien à faire.

   Ses deux dernières années là-bas avaient été les plus terribles. Le regard des autres changeaient... Et les risques qu'ils faisaient courir également. La gamine pauvre était devenue une pré-ado pauvre. Une cible pour d'autant plus de violence, qu'elle n'avait jamais apprit à se défendre, toujours pas plus. Elle avait apprit à fuir. A gagner du temps. A attiser la pitié chez autrui. Mais... A peine. La plupart du temps, elle s'en sortait à un cheveux. Si elle devait remercier quelque chose, un concept, dans ce monde, pour être restée en vie malgré ses stupidités, ce serait la Chance. Elle devait être née sous une bonne étoile. Une qui veillait quelque part sur elle.
   Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Les pires aussi. C'était une chaude journée d'été. La canicule frappait fort, la déshydratation aussi. Et lorsqu'on n'a pas une pièce, on ne s'achète pas d'eau. On boit celle des fontaines... Ou bien... On mendie. On demande à quelqu'un si il peut nous offrir de l'eau. Et elle avait diablement soif ce jour là. Elle voulait absolument que ce vieillard au beau manteau, à l'appartement surement bien décoré, et à la vie sans soucis, lui offre au moins la petite pièce salvatrice pour s'acheter une pauvre bouteille d'eau. Elle avait insisté, insisté. Et...
   Et soudain les choses ont changées. Il avait cédé... D'un revirement plutôt rapide. Quelques mots de plus, et c'était comme si il voulait s'excuser d'avoir été aussi long à accepter. Et alors qu'elle récupérait la pièce qu'il offrait, une femme non loin s'approchait, pour ajouter la sienne. Souhaitant 'bonne chance' à la miséreuse qu'elle était. Une autre homme avait joint la femme, et avait ajouté son fond de porte monnaie à la pièce qu'elle avait récupérée.
   Quelle... Chance. Une chance qui tournait en fin de journée, si elle s'était fait une petite fortune, ça n'avait visiblement pas échappé à d'autres butors. Elle avait eu sa bouteille d'eau, en avait profité, après s'être séparée de ses bienfaiteurs soudain. Puis au détour d'une rue... Sa fortune avait changée de main. Après quelques nouveaux coups, des menaces, des insultes et des cris. Retour à la case départ.

   Pour quelques jours. Car c'est seulement quelques jours après ça, que l'orphelinat l'empêchait un jour de 's'exfiltrer discrètement par la porte de derrière', pour lui remettre un courrier. Une lettre. Pour une orpheline de naissance. C'était du jamais vu. Si bien que même si elle ne s'était jamais rapprochée de qui que ce soit, tous les autres gamins qui avaient eu l'oreille qui traîne s'étaient rapprochés. Intrigués. Les commérages étaient pour certains les seuls divertissement originaux après tout.
   Elle l'avait ouverte, cette lettre. Et... Elle l'avait relue. Plusieurs fois. Les autres la harcelaient déjà de question pour savoir ce que cela disait. Et c'est après quelques instants de plus, qu'elle avait avoué à petits mots, qu'elle était invitée à rejoindre une Académie à l'étranger. Personne n'y avait cru, elle non plus. La lettre avait été passée de mains en mains, lue et relue, puis elle en avait récupéré les chiffonnades. Et... Avait continué à sa journée sans pouvoir se concentrer sur quoi que ce soit. Si bien qu'elle était retournée dans la chambre commune, et s'était assise dans son lit, à relire, lire, relire, lire, relire. Une seule question en tête, pourquoi elle ?
   Passant le lendemain à essayer de se souvenir qui avait pu la repérer pour lui proposer quelque chose d'aussi... Louche, elle n'avait rien trouvé dans sa mémoire. Si bien qu'elle... Finissait par récupérer du papier, un stylo, et grattait sa réponse au coin d'une lampe le soir même. Elle y demandait ce qu'elle avait fait de spécial, avec toute l'honnêteté dont elle était capable à ce moment, pour être invitée ainsi. Et y précisait qu'elle n'avait de toute manière pas les moyens de se déplacer dans l'immédiat, mais qu'elle était curieuse.

   Des pièces récupérées plus tard, pour acheter enveloppe et lettre, et le tout était renvoyé à l'adresse fournie dans celle qu'elle avait reçue. Le temps de retrouver son quotidien, et quelques jours plus tard... La réponse revenait. On lui tendait l'enveloppe, les yeux pétillant des dames de l'orphelinat, qui y voyait une opportunité de récupérer de l'argent peut-être. Mais la seule chose que l'enveloppe retour comportait, à part le côté déchiré qui indiquait qu'on avait déjà inspecté le contenu, était hormis la lettre, une paire de billets de train et de bateau. Directement pour cette fameuse Moosbell. Pour la semaine suivante.
   Le risque ? L'idée que cela puisse être un pseudo-piège, tendue à une gamine de 13 ans, lambda, sans rien de particulier, comme toutes les autres abandonnées des quatre coins du monde, pour la faire venir à l'autre bout de ce dit monde ? L'idée lui semblait tellement stupide qu'elle... Y a cru. A cette Académie. Et la semaine suivante, un sac à dos sur elle, pour le peu qu'elle possédait, elle était partie. Elle s'était éclipsée sans rien dire presque. Et sans un regret ou regard derrière. La gare déjà, était une épreuve. Elle n'avait jamais pris de train. Encore moins de bateau une fois qu'elle avait déjà traversé l'Europe. Une ville inconnue, même pas quelques notions d'Anglais, elle avait été balayée par la masse de passager, et pourtant...
   Par miracle elle l'avait fait. Elle avait rejoint Moosbell. Cette ville... Inconnue, elle en avait vaguement entendu parlé. Les simples cours de géographie qu'elle avait reçu, n'étaient pas vraiment des exemples de perfections scolaire. Et pourtant la voila, dans un pays étranger. Toujours habillée comme une pauvresse alors qu'elle se dirigeait vers la prochaine gare, pour rejoindre l'Académie elle-même, du moins, le Pensionnat. Des questions plein la tête, elle les gardait pour elle. L'idée de parler avec des gens était stupide, ils ne parlaient pas sa langue de toute manière, et elle, pas la leur et... Elle était trop renfermée sur elle-même déjà.

   Ce n'était pas important de toute manière. Ce qui importait, c'était sa boule au ventre, et la suite. Son arrivée, ceux qui venaient la récupérer à la station, puis la guider jusqu'au Pensionnat. La façon dont... Un simple pouvoir venait de lui permettre de comprendre ce qu'on lui disait, même sans parler autre chose que le Bulgare. Très vite, elle s'était retrouvée catapultée... A cette place confortable. Nourrie. Logée. Éduquée. Ses premiers examens l'avaient mise dans une position moyenne, en Classe C. Ses capacités étaient faibles, mais son assiduité étrangement bonne.
   Elle manquait simplement d'éducation. Celle de base. Et... Elle venait rapidement à manquer d'autres choses. La stabilité. Se retrouver de pauvresse à chanceuse étudiante, était un bond particulier. La pression qu'elle se mettait seule, puis qu'elle relâchait en essayant de se dire qu'elle ne devait rien à personne. Les idées qu'elle avait, de se dire qu'elle était chanceuse, et en même temps, qu'il était ridicule qu'elle ait dû attendre dame chance pour avoir ce qu'elle méritait. Les idées folles, les idées hautes, puis les idées basses. Ses sautes d'humeur avaient commencées, et son comportement était aussi instable que quiconque pouvait l'attendre en l'observant un petit peu.
   C'est après plusieurs soucis plus dérangeant, qu'on lui avait fourni un soutien psychologique. Parfois fière, parfois l'application même du syndrome de l'imposteur, elle avait eu de nombreuses séances au départ. Mais elles fonctionnaient. Et avec elle, son succès dans les études. Plus suivie, plus aidée, elle se concentrait de plus en plus sur ses cours, puis, plus largement sur tout ce qu'elle pouvait apprendre. Elle découvrait une soif de connaissance qui s'expliquait aussi simplement qu'elle avait comprit que la connaissance offrait des possibilités. Une soif de poursuivre plus loin. Presque une avarice culturelle. Elle s'est un peu calmée maintenant, mais reste toujours là.

   Et depuis ? Depuis elle a poursuivit ses années, son pouvoir est bien plus clair qu'au début, et elle apprend encore tous les jours à le perfectionner, bien qu'elle en maîtrise les aspects les plus basiques. Ses capacités naturelles s'étaient révélées au milieu de son apprentissage, une facilité pour apprendre, une facilité pour étaler des heures de travail sans se fatiguer, elle avait rejoint la classe A après ses trois premières années. En tirant encore plus de fierté.
   Aujourd'hui bien posée, elle poursuit son soutien psychologique, bien que les séances se soient réduite, elle avait encore besoin, par moment, de confier les soucis qu'elle avait à s'imaginer à une place qu'elle n'attendait pas. A s'être retrouvée de crasseuse gamine des rues, à la place d'une Princesse éduquée. Dont les envies, et les avis sur le Monde, ne cesse de se chambouler au rythme de ses propres pensées.

Derrière l'écran

Pseudo :
Saki

Age :  
27 ans

Ton pouvoir IRL, ça serait quoi ?
La téléportation changerait tellement la vie

Comment nous as-tu connu ?
Top-Site

Tu fais quoi dans la vie ?
Je travaille dans la grande distribution

Et il y a deux heures, tu faisais quoi ?
C'est une très bonne question, je me plaignais sûrement, de quoi ? Je sais plus.

Ton animal préféré ?
La Loutre

Ça te gonfle les questions ?
Nope ~

MOT DE PASSE :
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Elynn Nikolaïevna
Idéal : Sans idéal
Messages : 29
Date d'inscription : 23/04/2021
Age : 26
Elynn Nikolaïevna
Natifs



Petite fille Bulgare ♦
Dim 2 Mai - 21:13
Très belle plume, et histoire très originale, ça fait plaisir de lire une fiche d'aussi bonne qualité ! Pouvoir super ♥ Bienvenue à toi !! Petite fille Bulgare 1782665584 Petite fille Bulgare 1782665584

Validé !

Voilà ta couleur

Ça y est, tu es validé(e) ! Bravo à toi, nous te souhaitons la bienvenue parmi nous. cœur noir

Maintenant, tu peux aller recenser ton pouvoir, ton avatar, ta ou tes spécialité(s) et enfin ta chambre !

Ensuite, tu peux poster ta fiche de relations dans la partie concernée, ou alors jeter un œil à notre guide du débutant si tu en as besoin.

Le Super Staff  cœur noir
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