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Runaway | Classe X
Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Runaway | Classe X ♦
Dim 2 Mai - 7:26
take me home
Ft. le boss en fait il met que des têtes

Home.



Isaac s’était faufilé sur le toit de l’établissement pour profiter du calme de la nuit et de la lueur de la lune. Cigarette aux lippes et lunettes relevées sur le front, il lisait paisiblement, le corps appuyé contre une rambarde métallique.  

L’insomnie faisait désormais partie intégrante de sa routine, comme l’attestaient les cernes qui se creusaient chaque jour un peu plus. Il était prisonnier d’un temps qui ne s’écoulait pas, d’un sablier lui-même figé dans l’immatériel. Le quotidien lui était devenu pénible, répétitif, monotone.

Faute de journées à dévorer et de nuits à savourer, l’étudiant se perdait dans un interstice étrange. Sa vie était chaotique, faite d’opportunités ratées et d’instants volés. La plupart du temps seul, il se retrouvait à souffrir de ses incessantes tribulations et de son penchant pour la nostalgie, incapable de s’en échapper de lui-même.

La neige lui manquait. Ce manteau blanc qui recouvrait tout d’un voile de pureté et de nacre, qui dissimulait les affres et les imperfections du monde. Sous la poudreuse tout devenait enfantin, évoquant tantôt des batailles endiablées, tantôt des retrouvailles familiales.
Rien n’était grave, tout était à célébrer.

Le nez orienté vers les cieux, il espérait voir se changer les étoiles scintillantes en flocons. A force de se concentrer, c’est presque s’il finit par sentir le froid hurlant et impétueux. Il voyait alors jaillir du linceul de ses songes les formes mirobolantes des montagnes de chez lui, les piques élancés qui défiaient les nuages, la neige éternelle qui couronnait ces géants de pierre.

Il ressentait le froid qui tendait son épiderme, les épines de glace qui s’accrochaient sur ses phalanges. Les motifs à colombage des vieilles maisons en bois, le sifflement du vent qui virevoltait entre les sapins pectinés et faisait chuter les traînées blanches, la lumière tamisée qui réchauffait la fenêtre embuée et illuminait la rue perdue dans le bleu de l’hiver.

Le feu lui léchait les mains, apaisait son corps abattu par les efforts aggravés par la température. Il s’y croyait presque.

Il ne lui manquait plus qu’un chocolat chaud pour compléter le tableau.

Ses lunettes chutèrent sur l’arête de son nez, le faisant sursauter. Les pages de son livre rendues illisibles par la teinte du verre il abandonna l’idée de s’y plonger. D’un soupire, il haussa une épaule avant de se hisser sur la rambarde, s’asseyant sur le rebord. Il sentit les images s'évaporer, se sentit quitter l'étreinte hiémale.

Ah, il était loin de chez lui.

Une fois la fumée de sa cigarette estompée, il se mit à observer le lointain. Le regard oscillant entre les lueurs étouffées de la ville lointaine et les iridescents éclats stellaires, il prit un moment pour relativiser, se promettant une fois de plus de commencer à voir le verre à moitié plein.

Si la nostalgie était une alliée trompeuse, il ne dépendait toutefois que de lui d’en tirer le positif. Séparer le grain de l’ivraie, séparer les souvenirs à évacuer des leçons à conserver.
Le passé n’était qu’une preuve de l’infinité du champ des possibles, qu’une porte ouverte sur l’avenir. Le problème d’Isaac était qu’il passait son temps à l’ombre de la porte, trop craintif pour franchir le pas. Cela changerait, tôt ou tard.

Ses poignes s’affirmant autour des cylindres du garde-corps, il laissa alors ses oreilles se dresser. Dans le silence salvateur de la nuit, le moindre bruit avait tôt fait de déranger. Au loin, il entendit ainsi qu’une personne approchait.

Naturellement, un sourire apparut sur sa trogne. Son flegme légendaire lui était revenu, ça y est.

« Je ne m’attendais pas à ce quelqu’un s’amène ici. Approchez-donc, si vous voulez. » Dit-il à l’attention de la potentielle silhouette qui se tenait derrière lui, deux doigts vérifiant que ses lunettes dissimulaient de nouveau ses yeux. Sans se retourner, il leva ensuite maladroitement une main en arrière pour saluer.

Comme pour presser les choses le professeur secoua la tête, chassant d’un geste symbolique les bruissements qui faisait grésiller ses pensées. Il se dépêcha de paraître frais et prompt à la conversation, ne serait-ce que pour recevoir dignement les remontrances d’un collègue.




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Karna S. Crowley
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Karna S. Crowley



Runaway | Classe X ♦
Jeu 6 Mai - 9:59


Ft. Isaac

Headshot dans ta face

RUNAWAY



Les récentes nouvelles t’avaient ébranlé. Tu n’étais plus sûr de rien, tout devenait instable, incertain. Tu ne savais plus quoi penser, quoi faire, tu étais perdu dans un labyrinthe de tourments. Alors, tu restais là, perdu, dans la pénombre de la nuit. Tu vagabondais sans but, à la recherche de rien. Le temps passait lentement, rapidement, tu n’arrivais plus à te concentrer. Il ne restait plus qu’une étincelle dans ton corps qui peinait à t’alimenter.

Le cœur noué, la mâchoire serrée, tu retenais les lourdes larmes qui voulaient couler. Tu soupiras, laissant la bué disparaître dans la légère brume du soir. Rien ne semblait pouvoir briser la tranquillité de la soirée, mais ce brin de pensée avait amené ce bruit. Celui qui résonne dans ta tête, qui te torturait, celui que tu voulais ignorer. Mais brisé, tu abandonnais la volonté de vouloir te battre, les ordres étaient les ordres.

Une démarche disgracieuse, d’un manque de sommeil lisible sur ta mine attristé, tu te frayais un chemin dans l’obscurité pour te rendre aux fameuses coordonnées. Tu montais les escaliers un à un, laissant résonner tes pas dans les entrailles de l’académie avant d’enfin joindre le toit.

Silencieusement, tu poussais la lourde porte, laissant la lune t’éclairer de nouveau. Devant toi un homme aux cheveux blancs que tu n’avais jamais croisés. Cigarette en bouche, il semblait errer dans ses pensées. Toi, tu essayais de l’analyser en vain, car il n’y avait rien à tirer d’un homme cogitant. Tu soufflas, brisant le calme avec médiocrité.

L’homme te salua, d’un geste de la main avant de t’épier et de prendre la parole. Sourire aux lèvres, il n’était pas prêt pour ceux qui allait lui arriver. Il jouait au gars sympa, mais ce monde n’en avait pas besoin, il avait besoin de bras, de personne fort pour le faire évoluer.

Tu restais tapi dans l’ombre, sans dire un mot, laissant ton interlocuteur discerner tes prunelles orangées. Scintillante comme des étoiles filantes, tu abandonnas ta tristesse pour te concentrer sur ta mission. Le poing serré, les muscles contractés, tu t’avançais vers l’homme. D’une voix grave et chevrotante, tu venais lui glisser quelques mots.

— J’pense que c’est rare de se faire déranger en pleine nuit. Tu viens souvent ici pour penser ?

Tu laissais un peu planer le silence avant de reprendre d’un ton qui se voulait doux. Tout en te dirigeant vers la rambarde pour y observer le ciel.

— Je ne comprends pas pourquoi tous les gens que je cherche observent ce ciel. Il fait pourtant noir, on s’y perd presque…

Tu toussas légèrement avant de nouveau faire face à l’inconnu, les yeux plongés dans les siens. Un regard adent, une mine sombre, tu cherchais une faille, une brèche qui te permettrait de conquérir le cœur de l’homme.

— Dis-moi, tu préfères vivre dans l’ignorance ou alors te faire submerger par la réalité et te battre contre plus grand que toi ?

Tu fis mine de détailler le géant tout en attendant sa réponse. Tu lui laissais le choix, tu ne devais en aucun cas l’influencer dans ce chemin périlleux. Tu lui tendis deux mains, une avec une cigarette, l’autre avec rien. C’était à lui de décider.

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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Runaway | Classe X ♦
Sam 8 Mai - 18:55
take me home
Ft. 40 kills rendez vous compte ! 40 !

Voïvode.


Finalement, ce n’était point un collègue envieux d’exprimer son avis sur son hygiène de vie déplorable, mais un parfait inconnu. En un sens, c’était presque rassurant.

Tandis que la silhouette s’approchait de lui, Isaac bondit sur la rambarde métallique, décidant d’en faire une périlleuse assise. S’amusant à se balancer délicatement, il observait les lueurs célestes derrière ses binocles.

Il crut voir quelques nuages poindre au loin.

« Je viens souvent ici tout court. » Peut-être était-ce une déformation professionnelle, comme une réminiscence de son rôle de sentinelle. Ou bien alors était-il simplement épris de cette tranquillité manifeste, de ces paysages qu’on croyait morts, figés.

A dire vrai, il trouvait cela rassurant d’observer l’immensité du monde face à laquelle sa petite personne tourmentée paraissait insignifiante. Cela le réconfortait dans l’idée qu’il y avait bel et bien un fil rouge, une logique numineuse qui liait tous les événements entre eux.

Sa vie faisait plus de sens lorsqu’il se mettait à l’observer à travers les yeux d’autrui, à songer à son héritage plutôt qu’aux instants délaissés. Il se réconfortait en disant qu’en tant que simple grain de sable, ses tares ne seraient jamais bien méchantes.

« Mais c’est un bon endroit pour penser. » Dit-il après une petite seconde de retenue.
Accordant quelques œillades à son voisin, affinant son regard sur son allure rendue plus accessible par la lueur lunaire, Isaac lui sourit de nouveau.

D’aucuns se seraient offusqués d’être ainsi alpagués par un étranger au milieu de la nuit, et a fortiori au milieu d’un genre de méditation. En bon philanthrope, l’étudiant ne prit toutefois pas le temps de s’attarder sur l’étrangeté de la rencontre, répondant plutôt directement au dilemme posé.

« Hmm. C’est pas simple. Je crois que l’ignorance est à la fois un risque et une assurance, je n’ai pas grand-chose à lui reprocher. Et malheureusement, j’ai la fâcheuse habitude de ne me battre que contre ce qui est plus grand que moi. » Il prit un moment pour réfléchir. La question était aussi étrange que pointue.

« Je préfère vivre tout court, et faire ce qu’il faut pour continuer à vivre. » Finit-il par dire d’un haussement d’épaule. Malgré l’immense naïveté de sa réponse, Isaac semblait y croire.

« J’ai bien répondu ? » S’enquit-il avec un petit rictus de provocation. « Nous sommes tous submergés par la réalité, de toute façon. Il faut vivre selon la recette. Fleurir en dehors du bon jardin, c’est risquer de devenir une mauvaise herbe qu’on arrachera à l’occasion. »

Croisant des bras, le vent souleva quelques mèches neigeuses. Derrière le noir de ses lunettes, il clôt alors ses paupières.

« C’est pour ça qu’on observe le ciel, car les étoiles n’ont pas poussé ici. Peut-être alors que l’astuce pour ne pas être submergé par la réalité c’est de regarder ce qui lui échappe. Non ? » Une main supportant sa nuque endolorie à force d’observer le plafond scintillant, il délaissa la rambarde pour se placer face à Karna.

« Qu’est-ce que vous auriez répondu, vous ? » Dit-il en lorgnant sur la cigarette tendue, s’empressant de la saisir.

Dommage, il n’avait rien à offrir en retour.




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Karna S. Crowley
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Karna S. Crowley



Runaway | Classe X ♦
Dim 9 Mai - 15:38


Ft. Isaac

40 kills mais deuxième du classement

RUNAWAY



La lune haute dans le ciel, tu l’observas. Elle illuminait cette nuit noire, cet inconnu devant toi. Il répondit à tes interrogations de façon philosophique et tu ne pouvais qu’admirer l’immensité de ses réponses. Cheveux couleur neige, derrière d’étranges lunettes, il semblait être un grand homme empli de souffrances. Si fort et si faible à la fois, il semblait tout aussi perdu que toi. Vivre dans le mensonge ou dans la réalité, c’était un dilemme qui était imposé au monde. Souvent les gens n’avaient pas le choix, mais à lui, tu lui avais donné cette chance.

Contraint par une force plus grande que toi, tu étais obligé de te mêler à des étrangers, influer sur leur jugement même si c’était à contre-courant de ta volonté. Un œil luisant trahissait ce sentiment, devoir manipuler des biens pensant, ce n’était pas ainsi que tu fus éduqué.

Sa question, accompagnée d’un rictus de provocation en disait long sur le personnage. Tu savais qu’il allait continuer sur une lancer plus compliqué à concevoir, plus dur à imaginer. Mais les études de psychologie t’avait appris à voir au-delà des mots, au-delà des apparences. Ça t’avait appris à avoir une sensibilité à l’autre, une connexion qui révélait les pensées cachées. Alors tu restas muet, les lèvres closes, les yeux bien ouverts, tu l’observais, tu l’écoutais.

Quand l’homme descendit enfin de son nuage, qu’il te fit face, tu levas le sourcil à ces mots. Il n’était pas question de toi, seulement de lui, toi, tu t’étais déjà engagé dans cette voie périlleuse. Affichant une brèche dans ta mine froide, un mouvement de bouche qui ne trompait pas, tu te rappelais cette nouvelle douloureuse. Cette personne que tu n’avais pas pu arrêter, qui était redevenue un pion alors qu’elle était déjà brisée. Alors tu levas les mirettes aux cieux laissant un court silence planer avant de lui répondre.

— Même s’il n’est pas question de moi ce soir. Je voudrais saluer tes mots que j’ai trouvé très profond. Je pense qu’il n’y a pas de bonnes réponses, seulement des chemins qu’il faut emprunter. Moi j’ai déjà passé le pas, c’est pour ça que je suis là ce soir. Personnellement, j’aurais choisi la paix, mais on sait tous les deux qu’elle n’existera jamais. Alors pour sauver ceux que j’aime, j’ai choisi la vérité pour tous les protéger.

Tu marquas une césure, pour souffler après les lourds mots que tu venais de dévoiler. Tu étais obligé de prôner l’honnêteté, c’était ce qui te définissait, ta plus grande racine. Tu sentais que l’homme en face de toi préférait la sincérité aux mensonges. Qu’il savait ce qu’il allait advenir. Une main posée sur son épaule, tu lui glissais quelques lettres.

— Je pense que toi aussi tu as été soldat, ça se sent. Tu sais à quel point cette voie est semée d’embûches. Alors je vais entrer dans le thème. Je pense que tu n’es pas passé à côté des derniers événements ? De ces rumeurs qui ont circulé dans toute l’académie.

Tu lui tournas le dos pour ne pas laisser apparaître ton visage blessé avant de reprendre d’une voix plus froide, plus dur.

— Je peux te révéler la réalité derrière tout ça, à condition que tu acceptes de te réengager pour une cause. Peu importe les raisons, peu importe l’intérêt que tu y vois. Je ne suis que le messager. Ils t’ont déjà choisi, à toi maintenant de te décider.

Tu te retournas, les prunelles luisantes défiant les siennes. Tu voulais faire fondre la glace, celle qui retenait l’homme d’être lui.

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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Runaway | Classe X ♦
Lun 10 Mai - 17:00
take me home
Ft. L’étoile montante de l’e-sport français

Paix.



Ainsi la paix n’existerait jamais ? Isaac délaissa un moment la conversation pour orienter son regard vers le vide, ou plutôt vers le sol qui se perdait dans la brume nocturne quelques mètres plus bas. Bien qu’il n’était pas le plus optimiste des hommes, le fait d’accepter que la paix n’était qu’un fantasme lui était pénible.

Si ce n’était pour la paix, pourquoi risquer sa vie ? Il n’était pas de ces soldats qui appréciaient perpétrer la tradition d’un cycle continu de violences inutiles, pas de ceux qui voyaient en la guerre une fatalité déterminée par un quelconque instinct grégaire.

Pour lui, le but de la guerre demeurait effectivement de maintenir la paix, sinon pour l’état au moins pour le peuple. Si on admettait que tous les contraires existaient bel et bien, que Dieu appelait le Diable, que le bien appelait le mal, alors quel meilleur antonyme à la guerre que la paix ?

Puisque nul ne s’aventurerait à nier l’existence de l’un, pourquoi remettre en question l’autre ?

Isaac savait toutefois qu’il existait quelques réalités auxquelles il était impossible de se dérober. Que la violence et la vilénie existaient bel et bien, autant que les injustices contre lesquelles les soldats s’engageaient justement.

Le pauvre savait que l’inégalité sonnait le cor de combat. Que des racines du premier arbre à la pointe de la dernière montagne, du premier balbutiement de l’homme à son dernier souffle, il existerait une opposition, qu’il y avait un camp à choisir, et un à occire.

« Evidemment qu’il est question de vous. Ne réduisez pas aussi rapidement votre importance. Ce que vous avez à dire m’intéresse, que vous soyez messager ou non. » Dit-il finalement, après avoir écouté jusqu’aux dernières palabres de Karna. Malgré l’importance des mots que l’étranger venait de prononcer, c’est à cette abnégation qu’Isaac s’était attaché.

A dire vrai, la morosité qu’il croyait lire dans les traits serrés de son interlocuteur n’avait cessé de le perturber. D’ordinaire, lorsqu’il était question de recruter un soldat, il fallait agiter un drapeau et faire la promotion de valeurs patriotiques. Cependant, plutôt que de ressembler à un recruteur dévoué, le jeune homme ressemblait à un bourreau navré d’apporter une triste nouvelle.

Voyant que le concerné lui tournait le dos, l’étudiant cessa de l’observer pour reporter son attention vers la porte dont il venait, vers ce sentier qui lui était possible de rebrousser pour ignorer cette convocation.

« Je n’ai pas de problèmes à mettre ma vie en jeu. » Dit-il d’une voix simple, son sourire toujours au poste. Avec légèreté, il haussa même d’une épaule. Après tout sa vie n’était ni assez précieuse ni assez importante pour qu’il décider de la garder aussi jalousement. S’il pouvait être utile à autrui, qu’il en soit ainsi.

« Seulement, puisque l’on parle de soldat et de cause, nous parlons de guerre. Mon but est d’aider autrui, de protéger ceux qui doivent être protégés. Votre bataille n’a pas de drapeaux, je ne sais donc pas au nom de quoi vous espérez que je combatte. » Les bras croisés, sa voix se nimba d’allures sérieuses. Les mots d’Isaac transpiraient de son expérience passée, de l’injustice à laquelle il avait été confrontée et des situations périlleuses qu’il avait dû traverser.

Regardant de nouveau son compagnon nocturne, il retira ses lunettes comme pour se dévoiler un peu plus. Les rangeant avec négligence dans ses poches, il reprit ensuite.

« S’il est question de vies, je veux savoir lesquelles. Et à qui j'offre la mienne. » L’azur de ses yeux plongé dans le regard de Karna, il l’observait sans sourciller, affichant une moue ô combien différente de ce à quoi l’étudiant s’adonnait habituellement.

Quitte à faire le mal, autant bien le faire.




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Karna S. Crowley
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Karna S. Crowley



Runaway | Classe X ♦
Mer 12 Mai - 10:39


Ft. Isaac

N°1 Viper dans le monde

RUNAWAY



Le froid te collait à la peau, faisant durcir ton épiderme. Chair luisante et ondulée par cette nuit, par ces mots... La profondeur de ton auditeur était telle que tu t’y perdais presque. Il était comme l’infinité de l’univers, un trou de pensées, d’interrogations. Il se torturait la tête à la recherche de réponse que tu n’avais pas, de lapsus dans ton attitude. Mais au fond il voulait être de nouveau soldat, servir une cause, donner un sens à son être.

Cet intérêt, celui qu’il te portait prouvait qu’il aimait les autres. Il avait quelque chose de spécial en lui, une chose que tu n’arrivais pas à discerner. Même après des années d’analyse, il restait un livre écrit à l’encre blanche. On voyait la carcasse, mais on ne pouvait pas lire les lignes. Alors tu ne savais plus quoi faire, honnêteté, tromperie, tu ne savais pas quel caractère adopter.

Mais l’homme cita l'irréparable, il considérait sa vie comme futile, il était prêt à la miser comme un simple jeu. Tes poings se serrèrent, tes muscles se contractèrent, tes mâchoires s’entrechoquèrent. Toi, qui avais tant perdu, toi, qui avais vu à quel point une vie était importante, tu ne pouvais pas rester calme face à ses absurdités.

Un regard flamboyant, tu continuais de l’écouter, de l’observer. Tu tentas de faire le vide en toi, de te calmer, de laisser la haine filer de tes entrailles. Tu luttais pour redevenir lucide, pour ne pas dire des mots de regrets.

Une mine déterminée appuyé par ses yeux luminescents, tu restas tout de même de marbre. Un air plus sérieux se dessina sur ton visage, tu abandonnais les tourments, pour laisser paraître un homme sage. Une voix grave, froide qui venait accompagner la brise glaciale, tu lui soufflas la réalité derrière le masque.

— Les rumeurs que tu as perçues sont fondées. La classe X existe et elle est là pour défendre l’académie. De grandes choses se préparent, les nuits ne seront plus calmes. L’extérieur commence à parler de nous, ils savent que nous avons des pouvoirs et ce n’est qu’une question de temps avant qu’une guerre éclate. Nous sommes là pour assurer la sécurité de nos proches avec le plus de discrétion possible pour ne pas les inquiéter.

Tu marquas une légère pause pour sortir le pistolet à puce de ta poche droite. Tu le mettais en évidence devant l’inconnu avant de reprendre d’un ton solennel.

— Ceci est le prix de ton silence. Si tu acceptes de nous rejoindre, je vais devoir t’injecter ça dans le cou. Tu ne pourras pas parler de nous, tu ne pourras pas trahir notre cause, mais tu peux bien sûr toujours là quitter. Les ordres te seront donnés grâce à ça sous la forme d’une petite voix dans ta tête.

Sans lui laisser le temps de répondre tu poursuivis tout en t’asseyant sur la rambarde, le regard plongé dans l’obscurité.

— Pour le drapeau, on ne bat pas pour la paix, car se battre va à l’encontre de la paix. On se bat pour protéger, pour l’égalité. Contrairement à l’Etat, on se bat car on a pas le choix, car sinon des gens meurent ou vivent attachés. Peu importe que tu viennes ou pas, des gens mourront pour protéger l’académie.

Perdue dans l’ombre, la lune se cachait derrière les nuages de la voûte céleste. Toi, tu t’effaçais, te raclant la gorge une derrière fois avant de reprendre.

— Je n’ai pas plus d’information à te donner, c’est à toi maintenant de choisir. Veux-tu nous rejoindre ?

Tu t’avanças vers lui pour lui faire face. Ton visage ne dégageait aucune émotion contrairement à tes yeux qui semblaient virevolter. C’était à lui de choisir à présent, ton travail touchait à sa fin.

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Isaac G. Yuri
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Isaac G. Yuri



Runaway | Classe X ♦
Sam 15 Mai - 7:49
take me home
Ft. Le smurf de TenZ aux worlds dans 1 an max

Déchiré.



D’un soupire, Isaac maugréait. Il s’étonnait de la rapidité avec laquelle le passé pouvait revenir, même lorsqu’on déployait tous ses efforts pour le chasser. Cette fois, c’est au rythme effréné des galops de l’enfer qu’il lui revint, aussi cinglant qu’une gifle qui ramenait à la réalité, aussi froid que la perspective d’un avenir chaotique.

Les mains rendues moites par les pensées qui se bousculaient dans son esprit, il ne sut que dire. Faisant de ce malheur une aubaine pour profiter des paroles de Karna, il prit le temps d’apprécier son phrasé, de respecter la sincérité avec laquelle il s’adressait à lui.

Malgré la dureté des mots que l’inconnu prononçait, ils n’abimaient pas la mine radieuse du professeur. Isaac contemplait le vide avec tant d’assiduité qu’il donnait l’impression d’y voir quelque chose de précis, de trouver un sens dans cette anarchie de fumée, de pierre et de lumière. Peut-être la réponse à ses tribulations, ou bien peut-être une simple occasion d’observer ce joli ciel nuageux. Toujours était-il qu’il baignait dans son aura de tranquillité, comme si même le plus gros problème se résumait à l’impact d’une plume portée par des vents indécis.

La soirée était belle, fallait-il la gâcher ainsi ?

D’un soupire, ses épaules se baissèrent. Une main sur sa nuque, il frissonna à l’idée d’y injecter une puce, d’accepter si docilement de pousser le vice aussi loin. D’un air décidé, il orienta ses yeux clos vers Karna, alors auréolé d’une franchise réciproque.

Il allait refuser, et ouvrit même la bouche pour lui dire.

Mais lorsqu’il rouvrit ses yeux, son interlocuteur avait troqué sa place pour la silhouette familière de son frère. Le sang de son sang, perdu dans l’oubli et l’injustice. Par réflexe, il détourna le regard comme à chaque fois qu’il se heurtait à la dureté de ses souvenirs.

Alors en observant le ciel, il vit s’y illuminer les mêmes lueurs qu’il contemplait en compagnie d’une certaine infirmière. Son simple souvenir le fit ricaner, lui fit voir les allures d’un bouquet de fleur anonyme déposé sur un bureau. Il baissa le nez.

Plus bas ruisselaient l’or et le luxe du quartier festif. Il entendait au loin les échos des machines à sous rieuses gavées par son argent et sa malchance, puis le sourire tout aussi moqueur d’une étudiante adorable à qui il avait envie d’offrir le monde.

En battant des cils, voilà qu’il était désormais accoudé au comptoir miteux d’un bar, une bière entamée dans la poigne, une assiette appétissante face à lui. Les oreilles dressées, sa moue se nimbait de culpabilité à l’écoute des remontrances cordiales d’une ex professeure devenue collègue, néanmoins toujours chargée de lui partager sa sagesse.

Les paupières de nouveau fermées comme s’il était soudainement devenu las, il retrouva derrière le linceul la même obscurité qu’il contemplait durant ses errances nocturnes, accompagné d’un camarade justicier. Puis des éclats de rire et de colère échangés au gré de couloirs empruntés qui lui remémoraient des amitiés qu’il ne pensait plus pouvoir nouer.

Puis trois petites têtes arrogantes sortirent de nulle part, comme pour simplement se rappeler à son souvenir. Des fauteurs de troubles, des égarés qui lui rappelaient ce qu’aurait pu être sa vie, et ce que devrait être une vie de liberté où tout était possible, surtout les erreurs.

Isaac soupira.

Puis sourit.

« Mes nuits sont rarement calmes, qu’elles servent au moins à éloigner quelques cauchemars. » Dit-il d’un air résigné. Ce n’était pas sa guerre, mais c’était la leur. Et il n’y avait pas grand-chose qu’il n’était pas prêt à sacrifier pour eux.

Ses mains endolories par le froid comme elles l’étaient naguères dans les toundras, Isaac semblait avoir perdu un peu de sa légendaire éloquence. Si ceux qui embrassaient la guerre comme une évidence et une occasion de semer le chaos étaient des idiots, celui qui y retournait consciemment malgré sa connaissance des horreurs qu’il y verrait était au-delà de la stupidité.

Déjà il s’habituait au poids de cette décision, ainsi qu’aux conséquences auxquelles il s’exposait. Au détour de quelques œillades échangées avec son interlocuteur, il prit néanmoins le temps de lui répondre plus longuement.

« La paix n’est pas universelle. Je ne pense pas qu’elle soit incompatible avec le combat. A dire vrai, il suffit de combattre pour maintenir la paix sans que ceux qui en bénéficient ne soient au courant. Tout le monde n’a pas besoin de voir les rouages du monde et de comprendre comment il tourne. » La noblesse du soldat, sûrement issue de son éducation passée.

« Ne nous faisons toutefois pas d’illusions. Si c’est lorsqu’on a connu la guerre que l’on apprend véritablement à chérir la paix, je ne connais pas un seul soldat qui dort tranquillement, même en temps de calme. » Se craquant une épaule, il affaissa un peu plus son corps sur la rambarde. En baissant la tête vers le pavé plus bas, il dévoila sa nuque comme s’il s’apprêtait à être guillotiné.

De toute façon, il ne dormait déjà pas beaucoup.

« Allez-y. » Dit-il d’une voix paisible malgré les réflexions qui alourdissaient son timbre. Les poings à peine serrés, il était prêt. Les yeux papillonnants, il adressa une prière soufflée comme une ultime confession.

Ou peut-être était-ce une excuse ?





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Karna S. Crowley
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Karna S. Crowley



Runaway | Classe X ♦
Lun 17 Mai - 18:59


Ft. Isaac

Le carry universel

RUNAWAY



La douleur d’un souvenir, d’une peine qu’il ne pouvait assouvir. C’était ce que l’homme endurait, sur quoi il cogitait, se torturait. Son choix était porté sur l’influence des autres dans son esprit. Il n’était pas seul, il avait avec lui ses cassettes, celles de ses proches qui tournaient en boucle, à l’infini. C’était dans cette infinité qu’il devait prendre une voie, mais laquelle ?

Tu voyais dans ses yeux, un homme perdu, un homme blessé. Ils étaient comme des miroirs qui reflétaient ses émotions cachées. Il n’était plus question de pensées profondes, seulement de sentiments, d’une influence plus grande que la raison. Il n’était déjà plus le même, affichant ses faiblesses, ébranlé par son passé. Tu ne pouvais que compatir, vous étiez comme deux frères qui partageaient un émoi qui vous dépassait.

Au fond, tu voulais lui tendre une main, lui apporter cette lumière dans ce noir. Tu voulais le sortir des griffes de ses idées sombres, lui donner une chance, la clé pour s’en sortir. Mais toi-même, tu n’avais pas la réponse, personne ne l’avait, tout le monde empruntait des chemins différents.

Les prunelles luisantes en cette nuit, tu écoutais ses derniers mots. Tu ne coupas pas le fil de ses pensées, laissant le doux silence répondre à ta place. Tu savais qu’il allait accepter, que ce n’était qu’une question de temps. Il se dirigeait dans la même direction que la tienne, celle que tu avais trouvé logique sur l’instant.

Le pistolet à puce en main, tu t’approchais de l’homme. Un visage vide de toute émotion, tu posas ta main libre sur son épaule gauche, avant de venir planter la puce dans son cou. Les yeux de l’homme s'étaient clos, il pouvait reposer, songer en paix du moins durant quelques heures.

Tu soufflas longuement, relevant la tête une dernière fois vers le ciel. Les étoiles se dessinaient enfin, comme si le choix de l’inconnu avait libéré les veilleuses de l’emprise des nuages. Délicatement, tu posais le corps de l’homme sur le sol, tout en chuchotant.

— Bienvenue parmi nous Isaac… Merci pour cette soirée de pensées et à bientôt.

Le cœur battant, tu disparus dans l’obscurité, abandonnant Isaac dans les ténèbres. C’était la fin de cette soirée, la fin d’un homme libre, le début d’une nouvelle ère… Vous ne pouvez plus fuir.

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