Une prison. C’est ce que cette académie était devenue au fil des ans. La liberté, une expression sans valeur et sans goût, une illusion que seuls les ignorants pouvaient entrevoir. Un foyer et une cellule sont deux choses différentes. Si les détenteurs se sentaient à l’aise chez eux, au sein de cette école, ce refuge pour ceux qui se ressemblent, il ne fallait pas oublier qu’en tant qu’humains - bien qu’évolués - il leur était légitime de pouvoir arpenter les plaines et les villes sans être acculés par une horde d’enragés.
Ce droit était bafoué depuis bien trop longtemps.
Ils ne devraient pas se soumettre à l’appréhension et la peur sous prétexte de se trouver dans le camp minoritaire. Ils étaient la preuve d’une Évolution, du début d’une nouvelle ère. Si les civils se trouvaient bien trop peu avancés pour comprendre et accepter cette différence, socle d’une humanité prometteuse, ils étaient ceux qui n’avaient plus leur place sur cette Terre. Seuls les détenteurs devraient prendre place, s’imposer à ces sauvages à la constitution obsolète, archaïque. Puisque telle était la loi en ce monde, la loi d’une jungle impitoyable.
L’unique loi à laquelle Il avait décidé d’obéir.
Malgré cela, les meilleures stratégies étaient jouées sur le long terme. À l’heure actuelle, il ne possédait pas le luxe de pouvoir se jeter corps et âme dans des plans décousus. Il se contenta de suivre les procédures, sourire et promettre des choses insensées. Soit. S’il fallait brosser la vice-directrice dans le sens du poil pour parvenir à quelque chose de plus concret, c’est ainsi qu’il procéderait. Les ordres qui lui furent donnés n’allaient pas complètement en contradiction avec ses propres idéaux, bien au contraire - c’était parfait.
Ce vendredi matin, vers cinq heures, chacun de ses soldats se réveilla suite à un message. Ce dispositif, placé dans leurs nuques, leur permettait d’entendre une voix quelque peu modifiée, irréelle, à l’intérieur de leurs têtes. C’est ainsi qu’il transmit son message.
« Rendez-vous ce soir, à 22h, aux coordonnées que je vous enverrai en temps voulu. Ne soyez pas en retard. »
***
Vingt-et-une heures cinquante-cinq, et voilà qu’il attendait depuis plus d’une trentaine de minutes. Deux heures après le message groupé qu’il avait envoyé à ses complices, il était persuadé que certains manqueraient à l’appel - dans un cas de force majeure, bien évidemment. Assis, seul dans cette salle de réunion qu’il prenait soin de nettoyer régulièrement, il déposa une dizaine de sacs en plastique, plutôt lourds, sur l’immense table au milieu de la pièce. Deux grandes baies vitrées dont les rideaux cachaient toute forme de regards indiscrets, bien qu’il faisait nuit noire, se trouvaient à sa droite. À gauche, à l’autre bout de la pièce et face à lui, la porte d’entrée qu’il fixait ardemment en attendant l’arrivée de ses disciples. Derrière, au-dessus de lui, se trouvait un écran plat géant, éteint. Il était assis sur le siège tout au bout de la table et, le coude posé contre celle-ci, il s’amusait à faire tournoyer un briquet.
Jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre. Il releva la tête sans pour autant se mobiliser davantage. Le loup, dénudé et sans protection aucune, accueillit ses recrues dans une simplicité consternante. L’homme apporta son second coude à hauteur de la table et entremêla ses phalanges, la tête haute. Ainsi allaient devoir se rencontrer les membres de son armée.
Les coordonnées promises étaient arrivées relativement peu de temps avant l’heure du rendez-vous et elles lui rappelèrent le réveil forcé qu’il avait subi plus tôt. Lui, que même un coup de Selji n’avait pas suffi à éveiller, se disait en plaisantant qu’il tenait peut-être là un moyen de remplacer ses innombrables réveille-matins qui n’avait jamais eu une quelconque utilité. Blague à part, il lui restait à peine une heure s’il voulait arriver en avance et le manque d’informations concernant la réunion à venir ne lui plaisait pas du tout. De plus, il n’avait eu ni cours, ni missions de toute la journée, et malgré qu’il ait essayé de réviser pour se changer les idées, d’innombrables questions sans réponses avaient encombré son esprit tout au long de la journée.
Le colosse avait enfilé son long manteau à capuche ainsi que la lourde écharpe d’Ithnan. A moitié parce qu’il ne savait pas s’il faudrait également dissimuler son identité durant leur rencontre et à moitié car ça n’avait pas l’air d’être le genre de réunion à laquelle on pouvait venir les mains dans les poches
***
Un peu moins de deux heures plus tard, il se trouvait enfin devant l’entrée silencieuse de leur lieu de rendez-vous. Lui qui voulait arriver en avance, c’était sans compter sur son incapacité à refuser les demandes d’assistances. Entre le chien qui réclamait une promenade, sa tante qui s’évertuait à déplacer le canapé toute seule et l’appel d’Esther qui avait besoin d’aide avec un devoir de math, on dirait que la terre entière c’était passé le message. Heureusement, grâce à sa prévoyance, s’il n’avait pas réussi à arriver en avance, il était au moins à l’heure.
Capuche sur la tête et écharpe sur le nez, il prit une profonde inspiration et frappa à la porte immédiatement avant d’entrer dans la grande salle en prenant soin de refermer derrière lui.
Un homme était déjà présent, le visage découvert. Se doutant que ce dernier devait être au courant de son identité, mais ne sachant pas s’il devait le saluer ou, au contraire, lui démontrer qu’il était capable de discrétion et de ne pas dévoiler sa voix, il scruta le reste de la salle. Ce faisant, il repéra la chaise qu’il allait choisir d’occuper, cette dernière lui permettrait à la fois d’avoir un œil sur la porte ainsi que sur l’homme au briquet. Mais à peine eut il pris sa décision que, quelques centimètres derrière son large dos, la porte se rouvrit.
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Liones Callahan
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Dim 23 Mai - 3:39
Liones ouvre les yeux quand son réveil sonne et au même moment, cette voix raisonne dans sa tête. Rappel cognitif d'un échange incertain. En position assise dans son lit, ses doigts se glissent contre sa nuque dans un geste presque mécanique. Un coup d'oeil à l'écran digital du réveil matin et elle se glisse hors de son lit. Un café et elle aurait le temps de potasser encore un peu pour se réveiller correctement avant d'aller en cours.
La journée passe vite et les feuilles de notes s'empilent. Dîner rapide, elle retourne à la bibliothèque et sélectionne avec soin les ouvrages qui sauront l'appuyer dans ses devoirs et ses compléments de cours. De temps à autre son regard se glisse sur l'écran de son smartphone. Impensable d'arriver en retard. Pour la simple et bonne raison que c'est sûrement l'un des manques de politesse qu'elle exècre le plus sur cette terre.
Coordonnées reçues. Après avoir rangé les ouvrages à leurs places respectives et soigneusement organisé ses petits papiers dans son cartable de cuir, elle replace vaguement sa barrette dans ses cheveux avant de quitter les lieux. Elle est toujours vêtue de son uniforme et sur le chemin elle réfléchit. Une réunion, elle allait rencontrer d'autres personnes qu'elle ne connaissait pas. Ou qu'elle connait. Une éventualité qui existe quand bien même elle n'est pas des plus importantes.
Une silhouette plus qu'imposante et vêtue d'un long manteau noir se détache dans le couloir devant elle. Elle l'a déjà aperçu avant. Un grand gaillard comme lui, ça ne se rate pas. Elle plisse légèrement le nez quand il ferme la porte sans avoir jeté un coup d'oeil derrière lui, lui confirmant au passage qu'il était bien de la partie. De nouveau, elle fait pivoter la clenche et entre dans la salle juste derrière le bonhomme.
"Bonsoir." annonce t'elle simplement avant de se diriger sans attendre vers l'une des chaises faisant face à la porte. Si d'ordinaire elle n'était guère curieuse de ce genre de choses, le visage de ces fameux soldats, l'intrigue. Sans un bruit, elle s'installe après avoir arrangé sa jupe et glissé son cartable contre les pieds de chaises. Elle jette également un oeil à l'homme en bout de table, celui qui sans doute les a convoqué ici. Elle le détaille un moment avant de reposer son regard contre la porte.
Perché à sa fenêtre, il observait le ciel. La joue réhaussée par la main contre laquelle elle choyait, l’œil inexpressif qui contemplait l’horizon et en absorbait le vide, il réfléchissait profondément à des choses futiles, s’efforçant d’inverser le cours du temps le temps d’un court instant. Comme d’habitude. Il battait des cils, oscillant entre fatigue et lassitude, occupé à confondre la patience dont il croyait être pourvu et la mollesse dont il était finalement victime.
Comme d’habitude, il tapait un rythme régulier contre le rebord de sa fenêtre, l’esprit blotti contre les souvenirs qu’il avait peur de perdre, le cœur suspicieux des funestes cadeaux que l’avenir gardait en besace. L’air frais lui caressait le visage, lui courbant tantôt la moue, lui réhaussant tantôt son petit sourire.
Comme d’habitude, à défaut d’avoir assez foi en son prochain il avait fait de la nuit sa seule confidente, la seule tributaire de ses peines et de ses hésitations. Il sentait l’heure approcher, incapable d’expliquer pourquoi son cœur ne cessait de presser ses battements. Il ne savait pas de quoi le lendemain était fait, seulement qu’il était condamné à s’y résoudre.
Finalement, il quitta son perchoir et tourna les talons, inspirant l’air du dehors avant de refermer la fenêtre sur cette infinité paisible. Grimaçant, il sentit un frisson lui secouer l’échine, voilà qu’il était habité d’un mauvais pressentiment.
Enfilant ses lunettes d’un geste machinal, il quitta la chambre 17 pour se rendre au lieu de rendez-vous. Mains dans les poches et sourire jovial aux lèvres, il savoura ces quelques instants de tranquillité et d’ignorance, se surprenant à souhaiter que les couloirs se voient rallongés de quelques dizaines de kilomètres.
C’était là la minute du soldat, ce dernier instant placide qui séparait la normalité de la sanie, comme un passage de flambeau ou une frontière à franchir. Isaac était déjà passé par là, il appréhendait ainsi déjà, conscient que les nuits paisibles se feraient plus rares.
Comme d’habitude.
Au détour d’un couloir, il remarqua la silhouette de Karna, celui qui – en un sens, l’avait amené dans ce guêpier. L’étudiant accueillit la nouvelle avec un léger ricanement, faisant signe à son voisin pour le saluer comme cela se devait. Multipliant les efforts pour ne pas que son anxiété se fasse contagieuse, il servit à l’intéressé un sourire amical et sincère, s’ingéniant à paraître droit et stable.
Si c’était ce soir que les enfers allaient se déchaîner, autant les accueillir avec dignité.
« Une idée de ce qui nous attend ? » Dit-il d’une voix basse soucieuse d’éviter les oreilles indiscrètes. « L’aboutissement de vos rêves de paix et de protection, j’espère. »
Un léger rictus gagna du terrain sur sa trogne. Malgré le ricanement qui échappa à ses poumons, Isaac ne parvenait pas à rire franchement de la situation.
Après tout, cette soirée n’était si routinière que ça.
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Karna S. Crowley
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Mer 26 Mai - 14:01
Ft. Classe X
.
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Les prunelles aux cieux, tu observais les nuages qui étaient soumis à l’immensité du firmament. Une profondeur infinie, une main tendue vers cette liberté envoutante, tu souhaitais disparaître dans ce lac bleuté. Tu voulais perdre ces sentiments, ce fardeau que tu portais, qui devenait si lourd. Dans cette nuit d’insomnie, tu t’étais perdu dans tes pensées, dans les images à l’apparence de souvenir. Tu avais revu ce monde dans lequel tu t’étais replongé. Les organisations, les erreurs, les choix qui t’avaient transformé en monstre.
Mais quand ton esprit déraillait, que le vide s’installait enfin, un écho résonna dans ta boite crânienne. Comme une alarme insupportable qui ne pouvait s’éteindre, elle s’irradiait dans ton cerveau, tes synapses. Elle te révélait ton devoir, la pente sur laquelle tu t’étais engagé et les dents serrées, tu quittas le monde des rêves pour rejoindre la réalité.
Toute la journée, tu t’étais infligé la douleur d’une réflexion qui se consumait par des larmes. Tu étais perdu, tu oscillais, tu ne savais plus si la vérité était une bonne voie. Mais au fond, ton choix était fait, tu allais tout lui révéler, ce soir après le bal.
D’un pas incertain, tu t’engageais dans les couloirs. La tête relevée, les yeux baissés, tu ne dégageais pas la fière allure que tu avais l’habitude de revêtir. Tu serpentais sans but, à la recherche d’une fine lueur qui pouvait encore t’éclairer.
Un sourire au visage, Isaac se trouvait là, devant toi. Sans rictus, tu quittas ta mine triste pour adopter une demi-lune. Tu écartas tes doutes pour te concentrer sur l’homme avec qui tu avais échangé de belles paroles. Un brin de joie venait s’immiscer dans tes entrailles, ton visage retrouvait de ses couleurs et d’un geste amical, tu venais le saluer.
Comme un murmure qui courrait dans l’oreille d’un sourd, Isaac t’avait chuchoté une question dont tu brûlais d’envie d’avoir la réponse. Sans te laisser le temps de placer un mot, il poursuivait la conversation. À son dernier mot, tu t’étais mordu la lèvre inférieure. Tu ne savais pas ce qui vous attendais, tu avais peur d’avoir entraîné des personnes dans une cause injuste. Tu ondulais entre l’excitation et l’anxiété.
— J’espère aussi… Mais je pense qu’on va surtout rencontrer les autres membres et après qui sait...
Tu haussas légèrement les épaules, tout en fuyant le regard d’Isaac. Tu marchas en tête, laissant régner le silence. Ton cœur battait, tes muscles étaient tendus et d'un mouvement disgracieux, tu poussas la porte du lieu de rendez-vous.
Trois visages se dessinaient alors dont un qui t’était familier. D’une voix rauque, tu venais saluer la salle tout en te dirigeant vers le brun.
— Bonsoir tout le monde.
Tu vins t’asseoir près de Ward, les bras croisés tout en orientant ton regard vers l’entrée. Elles n’allaient sûrement pas tarder…
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Phoebe L. Wood
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Mer 26 Mai - 16:59
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Classe X
Tes nuits avaient été agitées depuis ton passage en classe X. Tout simplement car tu t’entêtes à trouver les meilleures combines pour pouvoir les détrôner, prendre leurs idéaux et les écraser dans la paume de ta main devant leurs yeux ébahis, les détruire corps et âme et te délecter de leur souffrance méritée. Sachant qu’une guerre inévitable est sur le point de débuter, tu sais que certains se feront utiliser sans états d’âme - et tu n’es pas prête à les laisser toucher à un seul cheveu de ta meilleure amie. Tu es prête à te battre, et gagner cette bataille, coûte que coûte. Tu les attends de pied ferme et, au moindre faux pas, tu les extermineras sans remords.
C’est une voix qui te sort de tes rêveries au beau milieu de la nuit. Un frisson te parcourt l’échine alors que tu places ta main dans ta nuque, comme pour arrêter la douleur ; mais rien n’y fait, elle perdure durant toute la communication. Quelques secondes plus tard, tu saisis ton portable pour envoyer un message à Artesia, lui proposant de passer la journée ensemble avant le rendez-vous. Vous allez finalement en apprendre plus sur ces enfoirés.
***
Après une journée passée dans les magasins en tout genre aux côtés de ta meilleure amie, tu peux te considérer comme heureuse. Tu n’as pas peur, avec elle, et tu arrives à te détacher de tes plus noires émotions sans pour autant lâcher tes convictions - c’est le pouvoir de votre relation. Vous écrasez les moucherons avec le sourire. Parce que vous le pouvez.
Attablées sur la terrasse d’un MacDonald’s, vous vous contentiez de bitcher à propos de votre recruteur et de son armée de bras cassés tout en dégustant vos burgers.
— 21h38… On n’est pas très loin. Donc il nous faut une excuse pour arriver en retard, sinon c’est pas drôle. Je compte certainement pas leur faire plaisir à ces cons, adresses-tu à la brune en face de toi, la bouche à moitié pleine, dans un dédain de compétition.
***
Vous aviez vite trouvé votre excuse. Puisque, sur le chemin, un Starbucks. C’est ainsi que tu te retrouves désormais avec ton Mocha en mains. Tu as besoin de te tenir éveillée ce soir - ou bien tu as juste envie de tous les faire chier.
Gardant toujours ton paquet de frites que tu n’avais toujours pas terminé depuis votre escapade au fast food, tu te délectes de ces fines tranches de pomme de terre bien salées en discutant avec Artesia, sur le chemin du lieu de rendez-vous. Tu gardes ton Mocha pour la réunion, puisque tu aimes l’idée de faire du bruit avec ta paille et les empêcher de se concentrer sur la discussion. T’adore ça.
Une fois devant la salle, tu ouvres la porte et entre suivie d’Artesia, l’air de rien, et adresses une voix nonchalante aux personnes présentes, sans prendre le temps de les regarder.
— Salut.
Tu te diriges vers deux places libres à la table, près de Massrur, étonnée par sa présence. Artesia s'assoit sur la chaise à ta droite. Un regard vers le factotum et tu lui tends ton paquet de frites, après avoir posé ton Mocha sur la table.
— Une frite ? lui proposes-tu tout en en croquant une nouvelle.
Là, tu remarques Karna en face de toi, et ton visage change du tout au tout. Tes yeux semblent vouloir sortir de leurs orbites et tu le dévisages méchamment mais discrètement. Tes lèvres miment quelques mots, l’air de dire « Qu’est-ce que tu fous là ? ». Première nouvelle : son colocataire est un traître et, depuis six mois, il ne lui a jamais rien dit sur son appartenance à une organisation super secrète et potentiellement dangereuse. Super.
Jillian était ce mec de la Suicide Squad qui était prêt à voir jusqu'où le vice de la puce pouvait aller. Qui en avait dangereusement envie. Terriblement. Affreusement. Il avait également un petit « kiff » en plus, lui ayant été donné pour son pouvoir. S'il n'avait rien tenté jusque-là, ce ne fut que d'une grâce, d'un manque de jugeote... ou peut-être d'inspiration.
Diantre que cette voix sans tonalité, raisonnant dans la tête, était dévastatrice. Chiante. À une heure où cela était insupportable, rendant la chose plus méprisable. Jillian se leva, la bouche pâteuse et le crâne tambourinant. Quel supplice. Il entendait encore cet appel en raisonnance. 22h. Le soir. Jillian sécha les cours. Il n'était pas d'humeur. Il finit par se traîner hors de son lit, tandis que le soleil démarrait sa dernière course pour le crépuscule. Il se tira hors de sa chambre, le pas lourd et les cernes creusant ses yeux non-reposés. Il prit un cachet pour alléger ce mal de tête. Puis un pétard. Rien n'y fit.
Alors, pour faire bonne mesure, Jillian frappa sa tête contre un meuble. Une fois. Puis encore une autre, à intervalles de secondes bien marquées. Il murmura, les yeux fermés.
— La ferme... La. ferme.
Soudain, cela se stoppa. Étrange. 21h45 s'affichèrent sur une horloge. Les yeux noirs de Jillian s'y posèrent, analysèrent cet instant avec insistance. Il fallait y aller. À contrecœur. Il se vêtit d'un sweatshirt à capuche, dans laquelle il s'engouffra pour se dissimuler, pantalon cargo et bottes aux pieds. Après une marche longue et lente, il se retrouva à cet endroit soi-disant abandonné. Jillian était un idiot néanmoins il avait le flair pour dénicher ce genre d'endroit à craindre. Ici n'était pas qu'un squatte de branleurs. Il se changea en phénomène de fumée pour se déplacer dans la bâtisse. Ce fut ainsi qu'il trouva rapidement une salle de réunion occupée par une petite troupe de péteux. Il entra sous cette forme et se rematéralisa comme si de rien n'était. Doucement, son corps revenait, supprimant l'épaisse fumée le précédant.
— C'est quoi ces tronches de six pieds d'long ? On s'croirait à un repas de famille.
Il lâchait ces paroles acerbes sans avoir peur d'être repris. L'inverse serait étonnant. Il ne s'assit pas sur une des chaises. S'attabler avec des relous, pas moyen. Il erra à quelques mètres, s'adossa contre le mur, mains dans les poches, épaules relâchées.
Un voile légèrement relevé, les bribes de ce souvenir effleuraient ta conscience. Ce que tu convoitais tant semblait à portée de main. Dans un geste d’une facilité déroutante, tu levais un bras et le bout de tes doigts effleuraient cette silhouette intangible.
Tu réitérais, obtenant un résultat d’une similaire frustration.
L’agacement naquit au creux de ta poitrine mais tu n’abandonnais pas quand, soudain, cette vaporeuse figure se tourna vers toi, troquant sa familière enveloppe pour un cocon changeant, d’indéchiffrables vocalises irritaient tes oreilles. Tu ne reconnus que ces iris, celles que tu désirais d’énucléer.
« Rendez-vous ce soir, à 22h, aux coordonnées que je vous enverrai en temps voulu. Ne soyez pas en retard. »
Cette fumée ne voulait la fermer, à moitié consciente, tu te battais contre ce songe corrompu. Battant des paupières, tu te redressas paresseusement, grommelant d’incompréhensibles paroles, tu pestas davantage en constant l’heure sur le cadran. Ce si précieux sommeil venait de t’être enlevé.
Une faute de plus dans le camp de cet énergumène.
*****
Bienheureux moment passé en une douce compagnie, voir l’adorable bouille de ton amie avait le don d’attendrir tes froids iris et de chasser les résidus de ce cauchemar hors de ton esprit. Tu te laissais entrainer ; ce que Phoebe demandait, elle l’avait.
Une boutique après l’autre, malgré la présence de l’ennuyeuse population, ce moment avait quelque chose d’apaisant. Tu dégustais les paroles prononcées par la condescendante rousse, ne te faisant prier pour appuyer ses déclarations.
La tige d’une confiserie dépassait d’entre tes lèvres lorsque tu relevas le regard en direction de la taquine jeune femme. Une moue s’étendit de part et d’autre de ton visage alors que tu approuvais, d’abord silencieusement, cette distrayante idée. N’avait-il pas explicitement spécifié d’être à l’heure ? La défiance n’était que trop tentante.
« Je n’en espérais pas moins de toi, Bee. »
Lunettes de soleil sur le nez, tu avais troqué une bombe sucrée pour une autre. La double ration de glaçons s’entrechoquant bruyamment, avait de quoi mettre à l’épreuve les nerfs du plus calme des moines tibétains.
Avec un retard certain, vous entriez ensemble dans la salle où la réunion tant attendue devait avoir lieu. Sirotant ton thé glacé, tu jetas un œil aux éléments déjà rassemblés avant de libérer tes yeux de leur protection teintée. En t’avançant à la suite de Phoebe, tu demeuras silencieuse. Ton attention n’était portée qu’à une seule personne ; celle qui allait diriger l’assembler. Tu chassais la rancœur en nettoyant ton palais d’une lampée de la froide infusion.
L’apathie en guise de façade, tu croisas une fois de plus le regard celui qui dévoilait enfin son maudit visage, avant de détourner nonchalamment les yeux. Il te semblait reconnaitre une grande majorité des gens présents en ces lieux et le jeune homme attablé en face ne pouvait te paraître inconnu. Même filière, vous aviez partagé une rocambolesque épopée avec le colocataire de ton amie.
Flairant la colère de la rousse, tu détournais les yeux, esquissant une moue mi-désolée, mi-amusée. Tu ne comptais intervenir et ne donnais cher de la peau du jeune homme.
Laissant une certaine méfiance transparaitre dans ton attitude, tu étais néanmoins impatiente d’en savoir plus sur la suite des festivités…
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Expect us — Classe X ♦
Mer 2 Juin - 1:54
EXPECT US
Hiroto était loin de se douter que ce serait comme ça. Loin de se douter qu'être dans la classe X lui donnerait l'impression d'être complètement barge. Et ce brave gars, incapable de se mentir à lui-même, l'appel lui a fait un choc au réveil. Il n'arrive à penser à rien d'autre. Il se met à stresser toute la journée, à chercher, à attendre le moindre signe. Jusqu'à la transmission des coordonnées. Cependant, avoir des coordonnées est une bonne chose à condition d'être suffisamment coordonné dans sa tête pour trouver le lieu sans se perdre. Il ne comprend pas, il tourne en rond. Et dire qu'il pensait prendre de l'avance, en prévision, pourtant il est parvenu à se foirer, à se tromper.
Quand il est déjà l'heure du rendez-vous, Hiroto stresse et cela déclenche son pouvoir contre son gré. Son adrénaline implose. Bizarrement et ironiquement, c'est comme ça qu'il trouve l'endroit. Il est à vif, il raid littéralement le bâtiment abandonné, sans passer par la porte normale, à la recherche de son interlocuteur. Il n'a jamais été confronté à un ordre de la classe X, pour lui, ça n'est pas question d'une réunion secrète. Il débarque en ouvrant les portes une par une, comme un damné sans fatigue, il fait bien tout le couloir avant de jusqu'à découvrir une salle occupée. Et là, c'est le malaise. Il vient d'ouvrir la porte brusquement comme quelqu'un qui vient annoncer la pire nouvelle de la décennie.
「Pardon ! Je suis en retard !」
Il ne sait pas quoi dire d'autre. Il entre, pataud. S'avançant, il remarque très vite Ward mais aussi et surtout... un autre visage moins plaisant. Karna. Il se fige et fronce le regard, dévisageant l'homme à la manière d'un coup d'œil sur la chose la plus répugnante qui soit. C'est aberrant. Il ne dit rien et pourtant il est totalement mécontent de la présence de Karna ici. Si Ward était là, tous ces autres gens sont forcément... les autres membres de la classe X. Hiroto soupire et se masse la nuque. Il change d'attitude. Du mec maladroit et confondu par son retard, il passe de celui qui prévoit pas de passer une bonne soirée. Il prend place le plus loin possible de Karna. Il regarde les autres brièvement. Aucun visage vraiment connu, sauf peut-être mademoiselle Wood. Il rumine intérieurement, se plaignant de savoir certaines personnes dans la classe X.
Puis, il voit finalement ce mec bizarre, au coin. Pas de doute, il se fige de terreur et d'horreur, silencieuses mais bien là. Il serre son poing sous la table et grince des dents, détournant le regard. Il n'arrive pas à croire que Jillian soit là. C'est impossible. Pourquoi lui ? Ward lui aurait menti ? Hiroto se tait, il ne laisse rien passer sur son visage mais c'est peut-être ce qui le trahit. Ses pensées, elles, crient pourtant au scandale. Qu'est-ce qui va se passer au juste ?
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Adam S. Webber
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Ven 4 Juin - 10:38
•••Expect us
21/06/2021 • Somewhere • @Classe X
L’heure sur sa montre ; vingt-deux heures passées. En retard, il l’était. Il pensait qu’il arriverait dans les temps. Malheureusement, les événements précédents son arrivée dans la nouvelle pénombre l’avaient cruellement ralentis.
Il était là maintenant.
Le bâtiment était plongé dans le noir, quelques lueurs lunaires perçaient à travers des carreaux cassés ou dans les fissures du toit. Rien d’extraordinaire, si ce n’est que cela aida à Adam à se repérer dans les couloirs. L’endroit était lugubre, c’était toutefois un bon lieu pour une conversation clandestine. Et il fallait le dire, il n’était pas friand des manigances dans l’ombre. Pourtant, ce n’était pas assez pour le gêner.
Il tourna à un moment. Une tranchée de portes fermées (ou à moitié entre-ouvertes) se dessina tout le long. Il avait l’impression de s’être perdue dans une mer forestière. C’était une nouvelle nature qui prenait place, rien de naturel, tout avait été plantée et modifiée par la main de l’Homme. Cette forêt artificielle n’avait pourtant rien à envier à une vraie forêt : du bois mort et humide à perte de vue.
Adam n’essaya pas d’ouvrir les portes. Il continua simplement de marcher. Marcher le long des bois silencieux. Chaque porte lui révélait l’existence d’un être ou, dans la plupart des cas, d’un fantôme. L’aphasique lieu lui permettait d’entendre les mouvements de l’air, les bruissements des feuillages en tissus jusqu’à la terre en parquet, qui craquait sous ses pieds. Il n’y avait aucune forme de vie humaine, jusque-là. Sa direction resta la-même. Et une porte se détacha du lot. Des bruits familiers s’identifièrent à d’autres. Des murmures, des paroles, des soupirs de vivants.
C’était là.
Sa main se glissa sous la poignée encore intacte. Avant qu’il ne la tourna entre ses fins doigts, l’arrière de son pantalon vibra. Il annula son geste et passa sa main à l’arrière pour agripper le matériel inerte.
Une nouvelle lumière perça le plafond, celle-ci ne venait pas des rayons fragiles de la lune, mais de la luminosité d’un téléphone. Sur le visage d’Adam, un sourire se marqua. Il regarda quelque chose de précis dessus : un mot.
Merci était marqué. Le message venait d’elle. Il avait bien fait de lui donner son numéro.
Finalement, il abandonna l’objet à nouveau dans sa poche. Un grincement retentit dans les murs taciturnes, suivi d’un cliquetis, et d’un autre et long gémissement rauque. La porte était maintenant ouverte. Adam s’infiltra à l’intérieur, refermant instinctivement derrière lui. Le premier visage qu’il aperçut est celui de cet homme au fond de la salle. Il balayait ensuite les autres faciès, et reconnut quelques-uns dans cette petite foule de gens. Dont Artesia. Et Karna.
Il ne dit rien. Ses yeux parlèrent pour lui. La surprise teintait son visage, elle le voilait comme un nouveau masque dans cette nuit.
« Pardonnez-moi de mon retard, dit-il enfin. »
Son calme coutumier s'empara à nouveau de lui. Il ne prit pas plus de temps qu’il en avait abusé (d’une manière ou d’une autre). Ses pas se dirigèrent vers la place la plus proche de lui, il tira doucement la chaise et après deux secondes, il s’installa enfin. Il était déjà attentif à ce qui allait être dit.
Enjoy les loulous !
ally
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Expect us — Classe X ♦
Dim 6 Juin - 22:12
QG Secret 21 mai Classe X
EXPECT US
Contrairement à ses attentes, la totalité de son armée était présente et, comme Il l’avait entrevu, les caractères de chacun différaient grandement. C’était une bonne chose.
La mascarade avait assez duré et cette réunion marquait le début d’une nouvelle ère, une Révolution contre ceux qui prétendaient pouvoir contrecarrer les plans de prisonniers en quête de liberté. Ils n’étaient peut-être pas prêts, du moins pas complètement, mais ils étaient désormais assez pour taper du poing sur la table et défier ces tyrans. Et c’est exactement ce qu’ils s’apprêtaient à faire.
Tous attablés en attendant le début d’un éventuel discours, ils étaient merveilleux. Les piliers d’un nouveau monde, rassemblés dans une seule et même pièce ; en toute solidarité, motivés à offrir à leurs semblables un passage vers la lumière. Celle que personne n’avait encore aperçue.
— Bonjour, commença l’énigmatique.
Sa voix, aussi claire que de l’eau de roche, était grave et mature. L’homme, dans la quarantaine - la fleur de l’âge -, aux traits fins mais prononcés, se trouvait en face de ses disciples. Les doigts entrelacés, il prit le temps de balayer chacun des membres du regard, avec attention et minutie. Il analysait réactions, rictus et autres signes d’intérêt. Il était temps de partir en guerre, et quoi de mieux que de commencer par les préparatifs. L’inconnu baissa alors les yeux vers la table contre laquelle ses coudes étaient posés et, d’un geste vif, il se leva.
Il saisit la télécommande accrochée à la télévision et alluma cette dernière, prêt à débuter la séance. L’anonyme se retourna enfin vers les personnes présentes. À l’écran, un fond noir sur lequel est affiché la lettre X ; blanche, grasse, centrée au milieu du moniteur.
— Vous ne vous rappelez pas de moi, pour la plupart d’entre vous ; c’est normal, c’est le contrecoup de l’insertion de la puce dans votre nuque. Pour beaucoup d’entre vous, je suis celui qui vous a recruté, continua-t-il enfin avant de marquer une légère pause, les paupières battantes. Mais certains d’entre vous me connaissent sûrement sous le nom du « Concierge ». Mon nom est Andrew Carter, et j’ai décidé de créer cette organisation pour, comme vous le savez déjà, protéger et émanciper l’académie. Il est donc temps pour moi de vous expliquer la raison de votre venue ici.
Alors que certains s’apprêtèrent à réagir, le Concierge fit un signe de la main dans le plus grand silence, demandant à ceux-ci de se raviser. Andrew se tourna à nouveau vers l’écran mais cette fois-ci, il posa une main contre le mur. C’est alors qu’une cache secrète s’ouvrit ; un compartiment semblable à un lecteur de disque glissa hors du mur dans un son mécanique. Dans cette cache, une dizaine de sacs plastiques dans lesquels se trouvaient des éléments, encore indiscernables aux yeux des personnes présentes, aux couleurs sombres. Sacs qu’il s’empressa de saisir du bout des doigts et, une fois de nouveau tourné vers la grande table, il les déposa sans trop de considération, attirant les regards sur les contenus.
— Demain, un couvre-feu ainsi qu’un confinement sera annoncé. Pour ceux qui ne savent pas, en février, lors d’une intervention au Vortex de Moosbell d’une organisation créée dans le but de supprimer la vidéo de l’étudiant ayant perdu le contrôle de son pouvoir en janvier, il y a eu une attaque de présumés détenteurs dont nous ne connaissons pas l’identité qui a eu pour effet de faire éclater les pouvoirs de tous les membres de l’organisation en public. Certains d’entre vous y étaient présents. Depuis, nous avons fait notre possible pour éviter que la chose s’ébruite et avons coupé toutes communications avec ces informations ; l’académie n’était pas en mesure d’en avoir vent étant donné la masse de données que nous supprimions. Or, ce n’est plus possible, les informations sont devenues omniprésentes et nous ne sommes plus en capacité de les retenir. L’académie est en danger, et nous ne devons pas risquer d’attirer l’attention des détenteurs inconnus vers celle-ci, d’où la nécessité de se faire petits. La guerre dont je vous parlais a déjà commencé et nous sommes en position de faiblesse. Nos ennemis sont inconnus, mais bien présents, et nous devons nous préparer à toutes les éventualités, ajouta Andrew.
D’une main, il avança le paquet de sacs en plastique vers le milieu de la table, invitant les participants à les manipuler. Avant que quelqu’un puisse en ouvrir un exemplaire, il reprit :
— C’est pourquoi je vous ai appelé. Nous sommes demandés par l’administration de l’académie, et notre rôle durant ce confinement sera simple : nous nous assurerons de sa sécurité. Le couvre-feu débutera à dix-huit heures. J’aurais besoin que plusieurs d’entre vous se mobilisent chaque soir, à tour de rôle, pour surveiller les alentours du Dôme. Vous êtes autorisés à utiliser la force en toutes circonstances si une personne tente de sortir de l’enceinte du dôme, ou bien sûr si quelqu’un d’extérieur ou de suspect tente d’y entrer. Ce sera donc votre première mission collective et... une main posée sur les sachets, il baissa les yeux brièvement avant d’adresser un regard pesant à chaque personne assise autour de la table : pour ce faire, il va vous falloir garder l’anonymat. Nous ne sommes pas à l’abri d’infiltrés au sein de l’académie et nous serons les premiers ciblés en cas de conspiration. C’est pourquoi je vais vous demander d’être discrets en ce qui concerne vos identités. Vous allez donc devoir porter des uniformes propres à votre appartenance à l’organisation, les voici.
Andrew ôta sa main des sachets et attendit que chacun ait saisi son propre sac : chacun était marqué par des initiales propres à chaque membre de l’organisation. À l’intérieur, un bandeau noir cachant le cou et le bas du visage, un pantalon assez large, également noir, avec assez de poches pour dissimuler toutes sortes d’objets utiles à leur mission de surveillance, une veste en cuir à capuche large marquée de la lettre X au derrière de celle-ci, en blanc et en gras, ainsi qu’un tee-shirt plus ou moins moulant. Chaque uniforme était fait sur-mesure selon les mensurations de chaque membre de l’organisation, allez savoir où Andrew a pu les obtenir. La capuche et le bandeau serviraient à cacher leurs visages et le reste de l’uniforme était destiné à leur donner une identité compréhensible aux yeux de tous : les protecteurs, la classe X. Le bandeau était équipé d’un dispositif de modification de voix pour ne pas trahir certaines personnes ici présentes plus ou moins connues au sein de l’académie. — Un pantalon, une veste à capuche marquée d’un X, un bandeau équipé d’un modificateur de voix ainsi qu’un t-shirt sur-mesure pour chacun de vous. Cet uniforme est obligatoire pour toute sortie en vue de l’une de vos missions à l’avenir, exceptées les missions de recrutement… Des questions ?
Alors que chacun des membres faisait son entrée, elle fut surprise de croiser des visages connus. Dont un qui habite même sous son toit. En revanche l'attitude désinvolte dont certains font preuve, lui arrache un frisson incontrôlée. Mais elle a eu le temps d'apprendre que la bienséance n'est malheureusement pas une valeur commune. Cet homme avait-il vraiment envie de voir ses soldats en retard sur le champ de bataille et arriver avec un mcdo dans les mains en plus de cela ? L'étudiante en doutait fortement.
Cependant, elle se tut. Écoutant simplement l'orateur qui s'exprimait. Qui leur expliquait la raison de leur convocation et celle de leur enrôlement. Explication qui ne différait pas vraiment de cette première conversation qu'elle avait eu. Simplement ici, tout est plus détaillé. Elle glisse ses mains autour du sac sur lesquels sont inscrites ses initiales et elle l'ouvre simplement avant d'aviser l'uniforme à l'intérieur. Une légère grimace se forme sur ses lèvres. Quelle faute de goût. Mais si elle avait bien compris, celui-ci est obligatoire et il serait bien mal venu de se soustraire aux règles. Surtout par les temps qui courent.
Elle glisse le sac sous sa chaise près de son cartable et attends sagement que chacun ai fait sa petite inspection avant de lever le bras pour prendre la parole. Si l'échec la répugnait sans cet état d'urgence, celui-ci était loin d'être inenvisageable. Et comme l'échec scolaire, il était effrayant. Ses yeux azurs rivés sur le concierge, elle prend calmement la parole.
"Et quelle seront les conséquences si nous échouons ? Si quelqu'un est gravement blessé ou pire ? Car si nous pouvons utiliser la force, il me semble être essentiel de prendre en compte que nos pouvoirs sont loin d'être tous égaux."
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