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I'd come for you [FLASHBACK]
Ayden Winchester
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Ayden Winchester



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Mar 25 Mai - 15:07

I'd come for you

Flashback ft. Artesia



Nuit du 7 février — Aux alentours de 4h00

Les prunelles assombries par une ambiance morose, celle qui régnait dans cette sinistre chambre animée par la mélancolie et les remords, Ayden ne cessa de pianoter sur un verre de whisky fraîchement servi. Fixant le vide et persuadé que, finalement, il n’était pas fait pour un avenir grandiose et des souvenirs enivrants, il restait seul avec lui-même, face à ses maux. Il ne lui arrivait pas souvent d’être défaitiste ; il faut dire qu’il avait tendance à avoir l’alcool triste, parfois. La culpabilité mêlée à la solitude ne lui permettaient pas de s’offrir une meilleure vision de sa propre existence, en cet instant.

Le verre de whisky se termina bien vite et, pris dans un tourbillon de regrets, il saisit courageusement son téléphone dans le but de contacter la personne à qui il avait très certainement causé le plus de tort. Artesia.

Time to be honest, this time I'm pleading,
Please don't dwell on it, 'cause I didn't mean it

Bien que leur relation soit incompréhensible, à ses yeux, cette fille a toujours occupé une place assez spéciale. Il n’a jamais compris la raison pour laquelle celle-ci s’était jadis éloignée de lui si drastiquement, et il nourrissait depuis toujours les mêmes sentiments envers elle, à savoir des sentiments à la fois rares et inconnus. Des bribes d’émotions incontrôlables face à elle, qui ne firent que s’amplifier au fil du temps. Pourtant, Ayden avait toujours pensé mériter cette réaction de sa part - il n’avait jamais été des plus communicatifs et certainement avait-il fait quelque chose pour la contrarier, bien qu’il n’ait pas conscience de cette chose. C’est pourquoi il s’était toujours contenté de culpabiliser et, quand elle se trouvait dans les parages, il tentait tant bien que mal de garder cette proximité volatile, ces taquineries frivoles et ces sourires malicieux, pour être sûr de ne pas la perdre à tout jamais.

Everyday I spend away, my soul's inside out,
Gotta be some way that I can make it up to you now, somehow

Parce qu’il n’était pas de ceux qui s’expriment. Il n’était pas non plus de ceux qui se confient. Il n’avait pas le cran d’affronter cette fille, quand bien même il s’y était essayé plus d’une fois. Il avait bien trop peur de faire un nouveau faux pas, même sans le savoir, et de la forcer à s’éloigner davantage. Tout de même, il souhaitait comprendre. S’excuser. Se battre pour la garder tout près de lui. Il ne connaissait pas l’origine de ses sentiments, lui qui en était pourtant dépourvus habituellement, mais était sûr d’une chose : il ne désirait pas en perdre une miette.

I finally know just what it means to let someone in,
To see the side of me that no one does, or ever will

Attablé près de la fenêtre, perdu dans des pensées inexactes, il se décida finalement à déverrouiller ce téléphone et chercher cette fille au milieu de sa multitude de contacts. Des amis, des connaissances, des conquêtes, mais rien de tout cela n’attirait son regard. Il se contentait de défiler la liste et, par réflexe, celle-ci ne s’arrêta de défiler que lorsque le nom tant attendu apparut à l’écran. Prêt à déclencher l’appel, le pouce au-dessus de l’icône, il hésita.

Peut-être n’avait-il tout simplement pas le droit. Peut-être ne méritait-il pas son pardon, ou même des explications de sa part. Peut-être devait-il respecter son choix, et se tenir loin d’elle, l’observer depuis la distance, souffrir en silence.

Ainsi, il reposa le téléphone, porta la main à son visage et glissa celle-ci le long de sa mâchoire. Ses yeux balayaient les murs de sa chambre et un soupir lui échappa. Il ne devait pas. Il n’avait pas le droit. Il l’avait mérité. Il devait l’assumer. Résolu, sa main vint saisir la bouteille de whisky et il en retira le bouchon ; cette soirée allait se terminer avec lui, buvant jusqu’à en oublier la raison.

La vibration du téléphone ravisa le surveillant qui, sans lâcher la bouteille, vint se pencher sur l’écran de celui-ci. Un message venant de celle qu’il tentait désespérément de respecter s’afficha alors.

« Pitié, viens me chercher. »

Ces seuls mots lui suffirent à fracasser la bouteille sur la table, ranger son téléphone dans son pantalon et se munir de sa veste. Quelques secondes plus tard, la porte de sa chambre claqua et il arpentait d’ores et déjà les dédales de couloirs menant à la sortie. Sans perdre de temps, celui-ci se mit à courir le long des sentiers et s’éloigna très vite de son lieu de résidence. Il n’avait pas le temps de lui répondre, cela lui ferait perdre de précieuses secondes et, pour elle, il ne pouvait se le permettre.

By now you know that I'd come for you
No one but you, yes, I'd come for you
But only if you told me to

Il ne prit que quelques minutes tout au plus pour parvenir à l’extrémité des jardins, bien loin des terrains d’entraînement, et rejoindre la sortie de l’académie. Jamais il n’avait eu ce genre de message, et encore moins venant de cette fille. Jamais il n’avait eu l’honneur d’être demandé par la seule femme qui le faisait très certainement vibrer, jamais avait-elle eu besoin de son aide ; elle n’était pas faible, elle était tout ce qu’une femme souhaitait de devenir, forte, pleine de ressources et prétentieuse. C’est la raison pour laquelle Ayden ne s’était jamais résolu à en oublier ne serait-ce qu’une bribe. Parce qu’elle méritait d’être remémorée. Parce qu’elle méritait qu’il accourt pour elle sur un coup de tête.

And I'd fight for you
I'd lie, it's true
Give my life for you

Il ne s’arrêta pas tant qu’il ne vit pas la chevelure brune de cette jeune femme en détresse. Lorsqu’il aperçut sa silhouette, il s’arrêta enfin pour l’observer quelques secondes, paralysé par des sensations encore inconnues. Elle était là, assise sur le sol et adossée contre le muret, en panique.

So if you're ever lost and find yourself all alone,
I'd search forever just to bring you home,
Here and now, this I vow

Il ne réfléchissait pas. Il ne pouvait pas.
Celle-ci se retourna enfin vers lui et, en une fraction de seconde, une légère décharge électrique amena ses jambes à se mouvoir d’elles-même et il s’élança finalement vers celle qu’il avait tant attendue. Un air terriblement inquiet se dessina sur son visage, il sentait que quelque chose clochait. Sa marche se transforma en course et il ne s’arrêta que lorsqu’il eut le front de la jeune femme contre son torse, qu’il pu l’entourer de ses bras tremblants et la serrer aussi fort que possible. Elle n’avait pas besoin de dire un mot, Ayden comprenait déjà.

I'd crawl across this world for you,
Do anything you want me to

Il ne dessera enfin son étreinte qu’après quelques instants. Accroupi tout près d’elle, ses mains virent ensuite entourer le visage de la jeune femme et il lui fit face, souhaitant à tout prix la protéger, la rassurer et lui promettre tout un tas de choses qu’il ne comprenait pas lui-même.

Désolé, j’ai fait aussi vite que j’ai pu. Parle-moi, je suis là maintenant, ça va aller.

La mâchoire serrée, il oscillait entre un sentiment de joie et de haine. Heureux de pouvoir la retrouver ce soir, il observait chaque trait de son visage avec une bienveillance sans nom, mais détestait déjà la raison qui avait pu la mettre dans un tel état et se retenait de ne pas renverser ciel et terre pour l’exterminer.

Il plongea son regard dans le sien et l’écouta simplement.

No matter what gets in my way
As long as there's still life in me
No matter what, remember
You know I'd always come for you
cc toa


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Artesia N. Krömer
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Artesia N. Krömer



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Mer 21 Juil - 11:17


I'd come for you...  




La tête enfouie entre tes genoux, tu serrais ton portable dans ta main gauche à t’en faire mal. Tu n’avais la force de tenter de résoudre le mystère qui pesait sur ce soudain appel à l’aide. Tu aurais pu envoyer ces quelques mots à bien d’autres personnes, ou simplement attendre que tes jambes t’obéissent à nouveau. Tu aurais pu résoudre ton problème de toi-même, de bien d’autres façon, pourtant en cet instant de faiblesse, éphémère, ton inconscient avait décidé de se tourner vers nul autre que lui.

Une pointe d’inquiétude parvint à chasser ton épuisement et tes yeux se posèrent aussitôt sur l’écran de ton téléphone. Peut-être qu’il n’avait encore reçu ni vu ton appel à l’aide, après tout, il était bien tard. Il te serait peut-être encore possible de revenir en arrière et de gérer le problème autrement ; par toi-même. Tu étais réticente à le laisser s’approcher dans cette zone de ton être, celle que tu réfutais avoir ; celle de l’attachement et de l’affection.

Tu fixais, presque désespérée le bref échange, le doigt appuyé sur le message envoyé, tu hésitas à confirmer sa suppression. Pourquoi lui ? Tu ne savais pas, mais tu n’étais pas non plus certaine de vouloir lever le mystère de cette interrogation. Un bruit arriva à tes oreilles, tel un animal acculé, tu oublias ton tracas du moment, posant rapidement les yeux sur la source de cette agitation nocturne.

Et tu déglutis. Difficilement.

Il était trop tard pour tenter de feindre, car le voilà qui se mit à courir. Droit vers toi. Tu observais l’homme qui se rapprochait. Ses traits étaient angoissés. Paralysée, tu ne bougeas d’un iota, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire, ne cherchant pas à te débattre lorsqu’il te fit prisonnière de son étreinte.

Pourquoi tremblait-il ?

Les yeux plein de questions, tu l’écoutas s’excuser et prononcer des paroles qui avaient certainement pour but de te rassurer, tout comme ces gestes. Pendant quelques secondes, tu ne parlas pas, te contentant de fixer l’alerte dans son regard, puis, tes iris se détournèrent.

Que faire maintenant qu’il était là ? Tu n’avais pensé aux conséquences de tes actions irréfléchies. Tes sourcils se froncèrent lorsque tu te rendis compte que cet horrible sentiment de défaite s’était quelque peu dissipé. Était-ce le temps ou sa présence à tes côtés ? Renforçant ton emprise autour de l’appareil électronique qui avait relayé ce maudit message, tu murmurais du bout des lèvres :

« Qu’est-ce que tu faisais debout si tard ? »

Tu connaissais certaines des réponses possibles à ta question. Ton regard suspicieux se reporta sur lui. Tu étais en proie à deux émotions opposées. Tu étais mitigée. D’une part tu désirais que sa réponse permette de maintenir la distance établie. Tu savais qu’il serait bien plus simple pour vous deux de ne pas chercher à briser l’équilibre de cette relation étrange. Les gens pouvaient mentir, les faits quant à eux étaient toujours vrais. C’étaient ces mêmes faits qui t’avaient conforté, il y a de cela quelques années, dans ta décision ; celle de t’éloigner de lui.

D’autre part, tu espérais que ta suspicion soit balayée. C’était comme si, au milieu de l’appréhension de voir l’ordre bien établi se briser, tu espérais qu’il réussirait à s’infiltrer et à saisir l’opportunité que tu semblais lui offrir, sans vraiment t’en rendre compte.

Après tout, malgré ta couardise, malgré ton besoin d’espace, tu n’avais tenté d’échapper à ces mains qui entouraient ton visage avec délicatesse. Et même si tu ne parvenais à comprendre pourquoi son regard était empli de tant de douceur et d’inquiétude, tu ne pouvais dire que cela était déplaisant.

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Ayden Winchester
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Ayden Winchester



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Ven 23 Juil - 22:54

I'd come for you

Flashback ft. Artesia

Le son de la voix d’Artesia résonna enfin dans une ambiance qui, dans la tête du brun, se voulait dramatique. La condition de celle qu’il considérait comme la seule personne pour qui il était justifié de se battre était déplorable et, à ses mots, son expression redevint purement neutre, comme si ses traits perdaient toute présence d’inquiétude et de curiosité. Comment pouvait-elle être désespérée au point de l’appeler au secours, pour ensuite lui lancer un reproche déguisé après l’avoir vu courir des kilomètres entiers, rien que pour elle ? Soit celle-ci avait perdu la tête, soit elle se voulait particulièrement inquisitrice. Mais Ayden était un habitué de ce genre de comportement, encore plus venant de cette panthère déchaînée. Un semblant de cœur de pierre qu’Ayden savait bien plus vulnérable. Elle n’allait certainement pas réussir à briser le lien qu’elle avait tenté d’engendrer avec ce message : un appel à l’aide, ce n’est pas tous les jours qu’on en reçoit. Alors, cœur de pierre ou pas, faut pas déconner. Elle avait besoin de lui. Elle venait de vivre l’enfer et cela se voyait directement sur son visage. Et tout ce qu’elle trouvait à dire, c’était ça ? À quel point cette foutue mascarade, cette soi-disant « damage-proof », était-elle poussée ?

Les yeux d’Ayden oscillèrent entre ceux de la jeune femme dont il tenait toujours tendrement le visage. Mais la compassion s’était envolée à ses mots, et l’indignation prit le dessus. Ces dernières années, Ayden n’avait pas arrêté de tenter de comprendre pourquoi cette femme, pour qui il pensait entrevoir des sentiments, le rejetait en boucle, comme s’il n’était rien de plus qu’un ami à ses yeux. Un plaisantin, pour être précis. Il avait d’abord pensé au fait que peut-être il avait blessé sa dignité suite à une multitude de blagues déplacées, peut-être l’avait-il vexée plus d’une fois - jamais il n’aurait pensé à ce qu’elle présente un quelconque signe de jalousie. Soudain, ce fut une révélation : et si, depuis tout ce temps, la seule raison pour laquelle cette femme se décidait à s’éloigner de lui, créer une barrière impénétrable entre leurs deux êtres, venait du fait qu’Ayden tentait d’oublier la seule qui ne voulait pas de lui, en enchaînant les différentes conquêtes ? N’avait-elle pas fait de même, et sans aucun remord ?

Ayden ferma les yeux et se redressa subitement. Les questions s’enchaînèrent dans sa tête et l’incompréhension se mit à prendre le dessus sur la raison. C’était trop peu, et déjà trop.

Attends...

Il lui tourna le dos avant de porter ses doigts entre ses deux yeux ; il n’y croyait tout simplement pas. Elle devait plaisanter. D’une voix rauque et d’un demi-tour vif, il s’exprima :

Quoi, t’es jalouse maintenant ?

Alors que celle-ci s'apprêtait à renchérir, d’une manière qu’Ayden savait déjà arrogante, il lui coupa instantanément la parole d’un signe de main.

Non, c’est moi qui parle. Tu déconnes, j’espère. Tu passes ton temps à ignorer mes textos, à me rembarrer dès que je te propose d’aller boire un putain de café, et là, tu me fliques ?

Pensif, Ayden fit un nouveau tour sur lui-même tout en tripotant machinalement la peau de son visage, tentant de calmer ses nerfs à vif. Mais c’était trop.

Tu sais, je pensais que je t’avais fait du mal. Je pensais t’avoir offensée, de n’importe quelle façon - je m’en voulais pour ça, bordel. Si depuis tout ce temps, tu me dis que tu m’évites par jalousie… Tu te fous de ma gueule. C’est ça, c’est une blague en fait ? Qui est là, hein ? L’un de tes bouffons qui te suit en bavant, ou moi ? Réponds-moi !

Son sang ne fit qu’un tour ; il arrêta ses mouvements incessants, tourbillonnants, pour finalement se tourner vers la concernée. Ayden avait le sang chaud, et plus encore lorsqu’il s’agissait d’une connerie pareille. Plus encore lorsqu’il s’agissait d’Artesia. L’injustice le frappa en plein cœur au moment où il pensait en avoir le moins. Il comprenait le sous-entendu derrière ses mots se voulant suaves et innocents ; ils ne l’étaient pas. Loin de là. Elle lui reprochait quelque chose, parce qu’elle était au fond. Parce qu’elle n’avait pas passé une bonne soirée, et qu’elle avait besoin de compagnie. Elle sortait ce qu’elle avait sur le cœur parce que l’envie lui passait par la tête. La soi-disant invulnérabilité qu’elle s’amusa à faire paraître irrita davantage le surveillant, qui, après un froncement de sourcils appuyé et un haussement de ton, tenta d’éradiquer de toutes ses forces.

Elle le rejettait constamment. Elle l'appelait à l’aide. Et maintenant, elle était jalouse.
La vérité, maintenant.
On arrête les conneries.
cc toa


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Artesia N. Krömer
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Artesia N. Krömer



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Sam 24 Juil - 17:52


I'd come for you...  




Colère communicative, son irritation éveilla ta barrière protectrice et un frisson parcourut ton corps. Une faille dans ta défense suffit pour que tu sois effleurée par cette émotion qui avait envahie Ayden. Tu n’appréciais ni ses reproches, ni ses conclusions et encore moins sa manière autoritaire de t’intimer le silence.

Il te parlait de choses dont le concept même t’était inconnu. La jalousie ? Quelle vaste blague. Tu n’étais pas certaine d’être en mesure de comprendre et encore moins de l’éprouver. Une fois encore, le jeune homme ne t’avait déçue. Tu gardas le silence mais tes iris étaient animés par une colère froide. À chacun de ses mots, tes phalanges blanchissaient davantage et ton emprise autour de l’appareil électronique se faisait de plus en plus forte.

Malgré ses explications, ta réaction te semblait toujours aussi légitime et tu ne comprenais que partiellement sa colère. En effet, l’erreur qu’il pouvait réellement te reprocher, en cette soirée, était d’avoir chercher à le contacter. Vous n’étiez plus les jeunes adolescents d’autrefois.

« Tu m’as fait du mal. »

Contrastant avec la véhémence de l’homme, tu ne semblais avoir la force nécessaire pour hausser le ton. En t’appuyant maladroitement contre le mur, tu fournis un effort pour te remettre sur tes deux jambes. Il était hors de question d’affronter cet effronté depuis le sol. Sérieuse, tu sondas son visage. Les yeux plissés, ton air offensé laissa place, au bout de quelques secondes, à la neutralité. S’il cherchait tant la défaveur, tu avais toi aussi, bien des reproches à lui adresser. Pourtant, ce fut un soupir qui t’échappa, suivit de quelques mots.

« Ayden Winchester, tu n’es pas un bouffon mais un idiot. »

Comme pour tester la stabilité de tes appuis, tu fis un pas en avant. Tes jambes semblaient soutenir ton poids, pour le moment. Tu t’avanças un peu plus, avant de rajouter :

« Je suis désolée de t’avoir dérangée. Je ne pensais pas que tu me répondrais. Cela ne se reproduira plus. »

Faisant quelques pas de plus, passant à côté de lui, tu grimaças et baissa les yeux en direction de ton téléphone. Même si ta force n’était pas surhumaine, cette objet qui était victime de ta colère refoulée depuis plusieurs minutes déjà, finirait par se briser si tu continuais à le malmener de la sorte. Et à cette pensée, tu t’arrêtas.

Un parallèle pouvait-il être établi ?

À ton tour, tu fis volte-face, lentement, prenant soin de ne pas t’agiter imprudemment. Un léger trouble sur ton visage, ta fatigue sembla délier ta langue.

« Je ne suis pas jalouse Ayden. Tu me fais… » Hésitante, tu cherchas le mot le plus approprié pour qualifier ton ressenti, haussant légèrement le ton, « Tu me fais peur. Pourquoi irais-je partager un café avec quelqu’un qui est parti comme un voleur sans même se retourner ? »  

Plaisantin. Farceur. Tombeur.

Cela faisait des années que tu connaissais Ayden et ta décision de tracer une distance entre vous avait été motivée par bien des comportements de sa part. Si de l’eau était passé sous les ponts depuis ce premier point de rupture et que les rancœurs du passé semblaient parfois floues, les blessures quant à elles, étaient toujours douloureuses. Tu ne pouvais t’autoriser à le faire entrer dans une zone où il pourrait t’atteindre plus que ce n’était déjà le cas. Tu avais fini par comprendre que tu avais peur de lui en offrir l’occasion. Par habitude, par appréhension, tu le maintenais à distance et sans t’en rendre compte, tes yeux le cherchaient.

« Je ne me fous pas de toi. Je ne sais pas pourquoi tu es celui à qui j’ai envoyé cet appel à l’aide. »  Baissant le ton, ta voix vibra d’une teinte blessée, « Peut-être parce que cette soirée a fait resurgir le souvenir de l'Ayden en qui je pouvais avoir confiance. Celui qui m'a appris à me défendre et à attaquer. »

Le jour où il était parti de l’Académie, tu avais perdu un pilier sur lequel tu t’étais trop reposée. Une leçon que tu avais à tout jamais retenu. Les rumeurs, l’incertitude, tu n’avais jamais pu passer outre ce sentiment d’abandon. Tu secouas la tête. Si tu voulais partir et le distancer, une autre part de toi voulait entendre une réponse à ces reproches presque enfantins.


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Ayden Winchester
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Ayden Winchester



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Lun 26 Juil - 10:14

I'd come for you

Flashback ft. Artesia

À sa demande, Artesia lui répondit.
Comme il s’y attendait, ses mots lui valaient un silence. Les prunelles comme ancrées dans les siennes, Ayden chercha à déceler les raisons derrière les mots de la brune. Peut-être y trouverait-il les quelques brindilles de sentiments qu’il avait tant cherché, depuis toutes ces années. Celles qui l’auraient motivées à briser les murs qu’elle s’était tant amusée à ériger entre eux deux.

Il ne comprenait pas.
Comment pouvait-il ?

Ayden la laissa parler, sans rien rétorquer. Elle passa près de lui et lui tenta de ne pas lâcher ce regard qui, malgré lui, finit par se détourner lorsqu’elle arriva dans son dos. Ses yeux cherchèrent alors machinalement le sol, comme pour trouver un peu de stabilité dans cette discussion frivole, incompréhensible. Si ce n’était pas la jalousie, qu’était-ce ? Qu’avait-il bien pu faire pour heurter son être si profondément ?

Elle se retourna. Et la raison s’exprima d’elle-même.
Son départ, chose qu’il n’avait jamais entrevu comme un réel problème. Sans oser se retourner, Ayden se contenta de hausser les sourcils par étonnement. Le menton baissé, il comprit son erreur et sa tête hocha de haut en bas, lentement, tendrement, comme après une révélation bien trop franche et difficile à entendre. Dos à dos, il ne voulait pas laisser Artesia entrevoir cette expression sur son visage : de nouveau, de la culpabilité. Mais aussi beaucoup de douleur.

Le jour où Ayden est parti de l’académie, ce n’était pas sur un coup de tête. Cela faisait plusieurs mois que Michael était arrivé à l’académie, et pour une raison précise : le décès de leur paternel, suite à la découverte du pouvoir de Michael. Les deux frères avaient coupé les seuls ponts situés entre eux ; comme deux inconnus, ils arpentaient chacun les couloirs de leur côté, cachant une souffrance indécise quant au fait de s’exprimer. Ayden n’était pas du genre à supporter ce genre de situations et ne voyant plus d’issue, quand bien même il en avait cherché du côté d’Artesia, il n’eut jamais vraiment de solution à son problème et avait décidé de changer de vie. Après tout, il n’avait jamais osé lui en parler - pour qui allait-il passer ? Ayden n’avait jamais su communiquer ; il avait toujours eu tendance à enfouir ses propres problèmes si profondément que même lui était incapable de les rattraper. Parce que c’était trop. Et qu’il n’avait jamais su comment ne pas passer pour le plaintif auprès de la brune. Ce n’était pas une excuse pour lui intimer de la compassion et il ne souhaitait pas qu’elle le voit ainsi ; qu’elle le prenne en pitié et le retienne pour cela. Qu’elle choisisse bien plus vite qu’elle n’aurait dû. Il avait décidé de ne rien lui dire quant à la raison de son départ : cela avait visiblement été une grossière erreur. Pensant lui épargner un choix imposé, lui donner le temps nécessaire pour faire le tri et revenir vers lui quand elle serait prête, et pas sous la pression d’un départ, il avait brisé l’entièreté de la confiance que celle-ci avait placé en lui. Mais il ne regrettait pas ce choix.

Parce qu’il ne l’a jamais placée dans une situation délicate. Il ne lui a jamais demandé « d’être celle pour qui il resterait ». Celle qui épongerait cette souffrance. Elle avait déjà assez de problèmes de son côté pour subir ce genre de traitement. Ayden n’avait jamais été celui qui émet une quelconque pression. Et c’était sûrement mieux ainsi.

Il écouta ses plaintes avec bienveillance.
Les poings serrés, il subissait le choc de chacune de ses syllabes. Finalement, le silence s’abattit sous un ciel qu’il pensait brumeux. Elle méritait de savoir, mais devait-il pour autant le lui avouer ? Quelle différence cela pourrait-il faire entre hier et aujourd’hui ? Ne passerait-il pas, même maintenant, pour celui qui se fait plaindre ? N’était-ce pas illégitime ?

Tant de questions papillonnaient dans l’esprit d’Ayden. L’incertitude, l’appréhension, la peur de faire paraître une faiblesse. Jusqu’ici, il ne lui avait jamais fait entrevoir cette partie de lui, la partie qu’il considérait comme fragile, frêle et brisable. L’intérieur du cœur d’acier. Mais le silence dura bien longtemps, et il lui sembla que celle-ci se mit à s’éloigner de lui. Pris d’un élan d’angoisse, il se tourna à son tour et tenta de lui faire face. Il ne souhaitait pas la perdre. Pour rien au monde. Alors qu’il pivotait sur lui-même, il s’empressa de briser ce silence insoutenable :

Écoute, je suis désolé, lui lança-t-il, désespéré.

Lorsque leurs prunelles se croisèrent de nouveau, Ayden n’eut d’autre choix que de baisser les yeux face au poids de la culpabilité. L’heure était venue.

J’avais une raison, pour ça. Je ne te l’ai juste jamais dit. Et j’en suis désolé. Mais si c’était à refaire, je n’hésiterai sûrement pas. Parce que ça t’aurait simplement placé dans une position délicate., continua-t-il.

L’injustice se dessina sur les traits d’Artesia. Il ne pouvait juste plus reculer. Un soupir s’extirpa de ses lèvres et il se résolut à tout lui expliquer.

Avant l’académie, mon frère et moi, on était baladés par mon père pour échapper à une sorte de groupe qui s’était mis en tête de chasser les dotés. Quand j’ai découvert mon pouvoir, il m’a directement envoyé à Swish et ils se sont retrouvés à deux face à cette merde. Un jour, il s’est simplement fait avoir par ces fils de pute. Mon frère a dû fuir, avant d’être récupéré par un ami à nous et amené à l’académie. Il est arrivé quelques mois avant mon départ de l’académie. J’ai appris la mort de mon père par l’ami en question et, Michael et moi, on a plus échangé un mot après ça. Parce qu’on pouvait pas. Et moi, je savais plus où me mettre, après ça. Michael, lui… chaque fois qu’il voyait mon visage, c’était comme si je lui importait l’image de mon père en pleine face. Il voulait passer à autre chose, oublier tout ça pour vivre mieux, et je l’en empêchais malgré moi. Donc je me suis mis en tête de partir, expliqua-t-il petit à petit, le regard vacillant. Mais il fallait en venir au fait, alors Ayden s’exécuta : en ce qui te concernait, j’avais deux choix. Te demander de venir avec moi ou te faire part de mes problèmes. Dans les deux cas, cela revenait à te demander de choisir, de faire le tri dans quelque chose que l’on savait incertain, quelque chose qui, en temps normal, t’aurait demandé du temps. Je ne pouvais simplement pas te presser ainsi, te forcer la main. Tu m’imagines vraiment te dire « mon père est mort, je sais plus quoi faire de ma vie et mon frère souffre à cause de moi, je dois partir, accompagne-moi » ou « donne-moi quelque chose pour m’accrocher » ; c’est égoïste. J’ai juste pas pu. Alors oui, je suis désolé. Je ne peux pas changer le passé, n’est-ce pas ? termina-t-il dans un ton sarcastique et un sourire qu’il voulait persuasif.

C’était trop pour lui, Ayden ne s’était jamais confié de la sorte. Et pour cause, il n’était vraiment pas bon à cela. Malgré ses tentatives pour cacher ce qui lui tenait à cœur, la culpabilité et la douleur se répandaient sur tout son visage, à découvert. Ce faux sourire se dissipa rapidement pour être remplacé par une expression plus dramatique, plus sérieuse. D’un ton beaucoup plus doux, il ajouta presque timidement :

J’ai… j’ai jamais changé. J’étais mal, confus. J’ai juste jamais eu le courage de te le dire. J’essayais simplement de ne pas t’emporter dans mes merdes. Tu le méritais pas. C’était une erreur, il prit une grande inspiration avant de continuer, ne laissant pas le temps à Artesia de répliquer. Je suis désolé que tu aies perdu toute confiance en moi après ça, t’as raison, t’aurais pas dû m’appeler. Tu ferais mieux de trouver quelqu’un qui prend soin de toi. Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé ce soir, mais j'espère que ça ira auprès de quelqu'un d'autre. Bonne nuit, Arte.

À ces mots, Ayden se retourna, résigné. Il n’avait rien à faire ici, encore moins si celle-ci n’avait pas envie de l’y voir. Et il respectait son choix.
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Artesia N. Krömer
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Artesia N. Krömer



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Lun 26 Juil - 17:53


I'd come for you...  





Patiemment, tu attendais la réponse à ton interrogation déguisée. Tu désirais une résolution de ce mystère qui durait depuis bien trop longtemps, ce point de rupture dont vous n’aviez jamais, ne serait-ce qu’évoqué l’origine. Les secondes s’écoulaient et aucun de vous ne paraissait prêt à rompre le silence qui avait été instauré. Le dos tourné du surveillant était tout ce que tes iris pouvaient observer et cette vision provoquait un sentiment d’inconfort. Plongée dans le calme pesant, tu sentais que tes jambes s’engourdissaient. Faisant quelques pas, tu déclenchas la précipitation de l’homme qui, t’entendant remuer, émergea de son mutisme et se hâta de te répondre.

La crainte fut mêlée au désespoir.

Une fois encore, tu l’écoutas, cependant, ton visage s’assombrit et une mine insatisfaite prit place. Les sourcils froncés, tu n’appréciais son regard fuyant, osant à peine se confronter au tien. L’irritation s’installait au creux de ton torse et tu ne cherchas à en élucider l’origine, pas plus que tu ne cherchas à interrompre Ayden. Seule la suite du récit réussit à adoucir quelque peu ton expression.

Pensive, tu penchais légèrement la tête. La famille était un sujet qu’il t’était difficile de comprendre, de saisir. Le raisonnement du jeune homme n’était pas insensé, pourtant, tu savais que tu ne pourrais avoir d’empathie, de pitié ou de sympathie à son égard. Tu ne pouvais que tenter d’accepter au mieux ces motivations qui l’avait poussé à partir.

La confusion s’installa sur tes traits alors qu’il évoqua le fait qu’il avait pensé à te demander de l’accompagner ou de lui offrir une autre issue.  Tes iris gris cherchaient à sonder le jeune homme afin de comprendre la raison d’être de ces attentions envers ta personne.

Le sarcasme assuré faisant rapidement place à l’ombre d’un nouvel abandon, la colère reflua en toi.

« Idiot »

Entre tes dents, un simple terme s’échappa. Imperceptible à ses oreilles, tu n’avais su le contenir plus longtemps. Tu avais sa vérité entre les mains, alors pourquoi trouvais-tu déplaisant qu’il te tourne, une fois de plus le dos ? Qu'il se tienne à distance ?

« TU ES UN IDIOT ! »

Essoufflée par cet effort ridicule, tu avais haussé le ton jusqu’au cri.

« Comment oses-tu à nouveau me tourner le dos et à partir, comme un lâche, la queue baissée entre les jambes ? » Les sourcils froncés, outrée, tu ne cherchas à te brider, continuant «Tu aurais dû. Tu aurais dû me demander Ayden. » Déglutissant, tu poursuivis,   «Je n’y comprends pas grand-chose à toutes ses sensations, ces obligations, cette morale, je ne saisis pas ta culpabilité envers ton frère mais… »

Tu t’interrompis soudainement et ton expression se fit sérieuse. Tu ne comprenais pas mais, tu avais la capacité d’essayer d’y arriver ou tu moins, de le ressentir. Tu fis alors quelques pas jusqu’à lui, faisant disparaitrait ton portable dans la poche arrière de ton pantalon, tu pinças la manche de sa veste d’une main et leva l’autre afin de toucher la joue de l’homme.

Sans qu’il n’ait le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait ou de réagir, tu te concentrais et repoussais ta protection. En chassant ta barrière, tu acceptais de te laisser envahir par ce flot émotionnel étranger. Presque instantanément, tu fus traversée par les nombreuses émotions qu’il éprouvait. Tu voulais toi aussi, en faire l’expérience.

Irresponsable. Irréfléchie.

Ton visage s’assombrit et la douleur de cette expérience trop spontanée mit à mal la stabilité de tes appuis. Tu sentais que tes jambes s'étaient mises à trembler, mais tu tins bon, luttant pour ne pas rompre le contact avc le jeune homme, ni le repousser.

« Réponds-moi, maintenant, Ayden Winchester, dois-je vraiment partir chercher de l’aide auprès de quelqu’un d’autre ? »

La douleur de ce partage était contenue par ton expression composée alors que tu luttais pour garder le contrôle des muscles de ton visage mais aussi celui de tes jambes. Tu pouvais ressentir un mélange d’émotions. Cette vague t’éclaboussait, violemment. Son regret. Sa peine. De la douceur. Il y avait là, également, une autre émotion, une que tu préférais encore ne pas nommer, attendant une réponse de sa part.


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Ayden Winchester
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Ayden Winchester



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Mar 27 Juil - 18:22

I'd come for you

Flashback ft. Artesia

Quelques pas. Ce fut la seule chose qu’Ayden eût été capable de faire avant que le cri de la brune retentisse au-delà des troncs et des feuillages. Chose qui lui arracha un froncement de sourcils bien plus prononcé qu’auparavant ; il s’arrêta net, comme pétrifié. Jamais il n’avait eu l’occasion de la voir ainsi, de constater l’explosion d’une émotion venant d’elle, car elle avait pour habitude de les cacher, de les enfouir, voire même de ne pas en posséder. Quelque chose qui aurait pu repousser Ayden si celui-ci n’était pas déjà bien trop enfoncé dans ce gouffre interminable. Cette incompréhension. Ces sentiments partagés entre la culpabilité et deux autres sur lesquels il ne saurait mettre de mots.

Il resta planté là, les yeux rivés devant lui. Ayden attendait la suite, un dénouement, une raison pour se tourner vers celle dont il avait décidé de détourner le regard une bonne fois pour toutes - pensait-il.

« Tu aurais dû ».

À ces mots, Ayden haussa inconsciemment les sourcils. C’était quand même quelque chose, cette phrase. Il aurait dû, malgré le fait qu’aujourd’hui encore, elle semblait glaciale à son égard ? C’est comme si tout ce qu’il faisait était fondamentalement mauvais, qu’il ne cessait de commettre des erreurs et ce, aux dépens de ses efforts monumentaux. Elle s’apprêtait à partir, elle lui en voulait depuis des années parce qu’il avait tenté de lui épargner des difficultés et n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle l’avait appelé à l’aide, alors il avait décidé de s’éloigner à sa demande, et celle-ci venait le traiter d’idiot ? Les femmes, des êtres incompréhensibles, pensa Ayden.

Pourtant, il se retourna lentement. Peu à peu, il découvrit de nouveau le visage de celle qui avait le don de le mettre hors de lui. Le don de mélanger la raison, la logique et la compréhension du brun en quelque chose d’incertain, sans queue ni tête ; un labyrinthe de pensées indescriptibles. Ses nerfs étaient à vif. Sa tête allait exploser. Il allait exploser.

Mais lorsqu’elle se mit à faire un premier pas vers lui, pour la première fois, c’est sa poitrine qui éclata en mille morceaux. Le cœur palpitant, il n’osa bouger de peur de la faire fuir encore une fois. Il la voulait près de lui depuis si longtemps qu’il se contenta d’observer, son expression se fit alors bien plus douce, plus ouverte. Il n’avait rien à dire, il ne voulait rien dire ; lorsqu’elle prit la manche de sa veste, sa respiration se coupa et, quand elle plaça sa paume contre sa joue, il put jurer que son cœur s’était arrêté. Un élan d’adrénaline se projeta de son ventre jusqu’à sa gorge, son estomac se modela en mille nœuds et des picotements se firent sentir en bas de son ventre.

Ayden était dans tous ses états. Son esprit fut embrumé lorsqu’il se rendit compte de ce qu’elle tentait de faire. Plus encore, sa tête sembla chavirer, tomber à la renverse, comme si celle-ci avait décidé de le quitter pour un nuage de chaleur. C’était plus que ce qu’il n’avait jamais imaginé à ses côtés. Cette silhouette incertaine, vaporeuse qu’il lui associait de par l’inaccessibilité qu’il lui avait toujours connu se dessina peu à peu, jusqu’à pouvoir être parfaitement discernée. Pour la première fois, elle était à portée de main, et le monde pourrait bien s’effondrer tout autour d’eux qu’il ne bougerait pas d’un iota.

Ses mots résonnèrent indéfiniment dans l’esprit du surveillant. Au plus l’écho se répéta, au moins il était capable de faire coïncider les syllabes entre elles. Comme perdu dans une autre temporalité, à ses côtés, il ne répondait plus de rien. Ses prunelles cherchèrent à mémoriser chaque trait de son visage, apprendre par cœur chaque parcelle de celui-ci. Lorsqu’elles s’arrêtèrent sur les lèvres d’Artesia, le temps les imita. Ils étaient deux, bloqués dans une toute autre réalité. Et alors que celles-ci réussirent à rejoindre de nouveau les iris de la brune, sa main vint saisir le poignet de celle qu’elle avait posé sur sa joue avant de l’emporter, de le serrer comme s’il avait peur qu’elle s’en aille.

Jamais, murmura-t-il d’une voix suave, docile.

Mais elle ne s’en tirerait pas indemne, pas comme cela. À son tour, il déposa sa paume contre la joue d’Artesia, avant de glisser le bout de ses doigts jusque dans sa chevelure de jais. L’adrénaline qui motivait ce geste se transforma en un tout autre sentiment qui poussa Ayden à s’approcher dangereusement des lèvres de la jeune femme, jusqu’à y déposer un tendre baiser. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne se décide à couper le geste, plongeant de nouveau son regard dans ses yeux afin de vérifier qu’il n’avait pas encore commis une potentielle erreur. Après tout, il était sanguin et celle-ci avait bien trop souvent joué avec ses nerfs. Constatant que la jeune femme ne protestait aucunement, et que ses lèvres lui manquaient déjà, il s’empressa de les retrouver. Ainsi, leurs lippes s’affrontèrent de nouveau, avec fougue cette fois-ci. Figés dans le temps, les deux enterraient une guerre qui n’avait que trop duré.
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Artesia N. Krömer
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I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Mer 28 Juil - 18:28


I'd come for you...  




Chaude. Brûlante.

Sous ta paume, la température de la peau de l’homme contrastait avec la tienne. Tu pouvais sentir, sous cette barbe naissante, la contraction des muscles de sa mâchoire. À cette distance, tu déchiffrais aisément la surprise qui brillait dans ses yeux. Il t’était facile de repérer le moindre changement d’expression sur ses traits mais, plus que ce kaléidoscope d’informations visuelles, tu tâchais de rester perméable et réceptive aux émotions qui agitaient les entrailles d’Ayden…

… Et c’était chaotique.

Tout ce que tu sentais, à travers lui, semblait être nouveau, décuplé.  Si certains de ces états ne t’étaient totalement inconnus, tu n’avais pas le souvenir d’avoir déjà vraiment éprouvé la majorité d’entre eux, ou du moins, pas comme ça. Ton corps réagissait à cette intrusion recherchée et désirée. Ton rythme cardiaque s’était accéléré, tes joues s’étaient échauffées et la douleur de cette entreprise avait cédé sa place à un envirant cocktail qui brouillait ton esprit.

Le contact de l’homme te fit frissonner et tu fus bien contente d’avoir un nouvel appui. Si tu te laissais entrainer, sa soudaine douceur avait agité tes instincts qui te murmuraient qu’il serait peut-être prudent d’essayer de fuir. Cependant, alors que tes iris cherchaient les siennes et que sa réponse douceâtre faisait vibrer l’air entre vous, cette idée disparue aussi rapidement qu’elle était venue. Tu étais captive, captivée et bien trop troublée que pour vouloir t’échapper.

Comme figés, vous sembliez attendre que l’un de vous cède à la tentation et rompe les quelques millimètres qui séparaient vos lèvres. Légèrement hésitante, tu agrippas les surfaces qui t’étaient accessibles, ancrant tes doigts dans ses vêtements et c’est presque avec soulagement que tu accueillis son baiser.

Trop court.

Alors qu’il était incertain et semblait tergiverser, cette pensée traversa ton esprit. Tu interdisais toujours à ta barrière de s’interposer entre vous et plus le temps passait, plus tu étais perdue entre ces flots d’émotions aux origines floues.

Timidité. La tienne ?
Appréhension. La sienne ?
Tu n’arrivais pas à faire la différence entre ce que tu ressentais toi et les émotions appartenant au jeune homme.
Était-ce important ? Non.

Tes mains s’étaient rejointes derrière la nuque d’Ayden et tu t’accrochais à lui. Dès que ses lèvres s’éloignaient un peu trop des tiennes, tu n’hésitais pas à les rattraper. À bout de souffle, tu happas hasardement quelques bouffées d’oxygène. Seules tes jambes flageolantes te rattachaient un peu avec la rationalité. Du coin de l’œil, un muret que tu n’avais vu plus tôt attirait ton regard.

Sans le laisser s’échapper, tu fis un premier pas en arrière, l’entrainant à ta suite, murmurant quelques paroles, « Ne me lâche pas », avant de replonger sur ses lèvres. Pourquoi ne voulais-tu rompre le contact ? Tu n’avais pas la réponse à la question. Tes lèvres cherchaient encore et encore les siennes. Passionnés, ces embrassades étaient presque désespérées. Alors que tu reculais toujours, petit à petit, tu essayas de te souvenir, en vain, de la dernière fois que tu avais tant désiré la proximité de quelqu’un.

Enfin, ton talon rencontra les briques et tu appuyas le haut de ton bassin contre le muret. Ton comportement était erratique. Lunatique, tu te doutais que tu avais dû le perturber. Le bon sens, les bons conseils et tout ce qui avait pu te bloquer était, en cet instant, oublié. Tu n’avais pas la force de combattre cette envie de sentir sa peau contre la tienne.

Si seulement vous n’étiez pas dehors.

Chevrotante et haletante, tu n’arrivais à te décider à le relâcher pour te hisser sur la surface. Tu te contentas de te détacher quelque peu de lui, quittant ses lèvres, tu affichas un sourire amusé alors que ton regard était toujours plongé dans le sien. Un soupir t’échappa alors que tu baissais la tête en direction de son torse. Sans le toucher, tu fermais les yeux. Tu étais épuisée, tu n’avais pas spécialement envie de briser cette atmosphère particulière mais tu ne voulais pas non plus répondre à des questions concernant ce qui venait d’arriver entre vous...

Sans te redresser et sans t’appuyer contre lui, tu te décidas à le libérer, ramenant tes mains au niveau de tes cuisses. Ton regard était ancré sur le sol et cherchais tes mots pour évoquer au mieux les faits les moins troublants de cette soirée. Les premiers murmurent qui sortirent de ta bouche formèrent un remerciement, « Merci d’être venu », tu enchainais avec ce qui pouvait se rapprocher à de la compassion, « Je suis… désolée pour ton père et toute cette situation que tu as dû traverser », avant de terminer par d’hésitantes explications, « On nous a attaqué ce soir, au Vortex. J’étais avec d’autres étudiants, et des gens nous ont attaqué », ton front avait fini par rencontre sa poitrine, « Ils nous ont eu par surprise et ont réussi à déclencher nos pouvoirs, devant les civils, » épuisée, tu soufflas « Et ça a évidemment tourné au chaos. On a réussi à les perdre mais… ».

Tu ne finis ta phrase car il n’y avait rien de plus à rajouter. Les conséquences de cette rencontre à la discothèque seraient sans doute problématiques, mais tu n’avais de remords. Tu regrettais juste de t’être fait avoir, comme une bleue.

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Ayden Winchester
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Ayden Winchester



I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Ven 30 Juil - 20:09

I'd come for you

Flashback ft. Artesia


La chaleur montait bien trop vite et les entrailles du brun lui murmuraient de récupérer le second poignet de la jeune femme, de l’emmener plus loin et de déchirer les couches de tissu les séparant encore. Mais elle prit les devants et, sans séparer sa langue de la sienne ni renoncer au goût de ses lippes, il suivit docilement la cadence ; Ayden, sage, patient. Brûlant. Explosif. C’est un muret qui brisa un peu plus la retenue du jeune homme ; il appuya davantage son bassin contre le sien en faisant glisser ses paumes le long de ses courbes, de ses hanches et jusqu’en haut de ses cuisses.

Plaisir éphémère. Elle quitta ses lèvres, puis son regard. Il ne l’acceptait pas, pas vraiment. Sa gorge encore embrasée ne laissait échapper qu’un soupir désabusé, lent ; il n’avait pas d’autre choix que de calmer ses ardeurs s’il ne voulait pas la brusquer. Contre son gré, il relâcha son étreinte et visa le ciel d’un regard résigné. Il comprenait, et connaissait la signification de son geste : il était temps de revenir sur terre. Et cette boucle qu’il pensait infinie se brisa en un éclair.

Le remerciement de la jeune femme eut pour effet de provoquer un nouveau haussement de sourcil de la part du surveillant, et le sujet de son père le força à ramener ses pupilles en direction du sol ; il pencha la tête et passa sa langue sur sa lèvre inférieure avant d’afficher une moue pointant un bout de chagrin, il hocha la tête de haut en bas d’un geste presque imperceptible. À vrai dire, Ayden était étonné d’avoir pu lui raconter une telle chose, après tant de temps sous le secret. La suite des révélations lui causa un léger sursaut et il se redressa subitement, cherchant ses iris grisâtres des yeux ; tu rigoles ? pensa-t-il. Il n’en croyait simplement pas ses oreilles et la panique, l’inquiétude se mélangèrent à des émotions bien différentes de ce qu’il ressentait quelques minutes plus tôt.

Son front s’appuya contre la poitrine du surveillant et ses bras, par réflexe certainement, se levèrent en sa direction, hésitants. Ses paumes, elles, se contentaient de mimer un geste visant à la rassurer, mais il ne parvint tout simplement pas à les déposer contre sa chevelure ; il ne réalisait pas. Était-elle en train de se confier à lui, pour la toute première fois ? La surprise le paralysait, la nature de leur relation venait de prendre un train à grande vitesse et il n’était pas sûr de mériter cet aller simple.

« Civils ».

Les paumes d’Ayden trouvèrent leur chemin jusqu’aux mèches brunes de sa belle. Il les posa tendrement et se mit à caresser le dessus de son crâne, machinalement ; ses paupières se fermèrent au fur et à mesure que sa révélation prenait place.

Les fils de p*te. S’ils t’avaient touché… lança-t-il en premier. Il serra les dents et rentra ses lèvres vers l’arrière, comme pour se retenir de trop en dire. On n’est plus en sécurité. S’ils sont là, ça veut dire qu’il ne nous reste plus beaucoup de temps avant qu’ils ne trouvent l’académie. Qu’ils vous attaquent comme ça, ça n’a aucun sens… ou ça veut dire qu’ils préparent quelque chose. Et je doute qu’un dôme et des étudiants vont être capable de renverser la situation… On peut pas rester là ajouta-t-il, pensif, débordé par un flux de pensées chaotiques. Le premier que je croise, je lui fais sauter la tête.

Paupières closes, soupir, accalmie ; il calmait ses nerfs petit à petit, pour ne pas gâcher les dernières bribes de douceur qui se trouvaient entre elle et lui. D’une voix plus douce, plus calme, il plaça ses phalanges sur les joues de la jeune femme et relevait légèrement sa tête pour qu’elle plonge à nouveau ses prunelles dans les siennes.

Je ne sais pas ce que j’aurais fait s’il t’était arrivé quelque chose. Je suis content que tu sois revenue en vie. Ces types-là n’ont pas de limites... Ils t’ont touché ?
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Artesia N. Krömer
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I'd come for you [FLASHBACK] ♦
Dim 1 Aoû - 14:37


I'd come for you...  




Une moue prit place sur tes lèvres alors que les grossièretés proférées par Ayden atteignaient tes oreilles. Tu avais conscience que le jeune homme se contenait d’en dire plus. Cette retenue t’amusa autant qu’elle éveilla ta curiosité. Qu’essayait-il donc de faire, en se contrôler de la sorte ? Après tout, tu avais déjà entendu et vu bien pire venant de sa part. Tu n’étais plus à quelques jurons près…

Profitant de l’agréable douceur des caresses sur le sommet de ton crâne, tu te retins de lui faire part de tes pensées à ce sujet. Tu l’écoutais juste fulminer, n’arrivant pas à vraiment nommer le phénomène que la combinaison de son geste, de ses mots et de son attitude impétueuse provoquait en toi. Tout ce que tu pouvais identifier avec certitude était une sensation d’apaisement.

Les mots du passionné jeune homme qui atteignaient tes oreilles avaient bien du mal à être assimilés. Toujours appuyée contre lui, tu sentais au travers du tissu, son cœur qui s’agitait dans sa poitrine, perturbant encore plus ta capacité à te concentrer sur le sens de ses paroles.

Lorsqu’il t’incita à redresser la tête et lui faire face, tes yeux glissèrent presque immédiatement sur ses lèvres afin de mieux pouvoir déchiffrer le message qu’il essayait de te faire passer et, quand il se tut, ton regard se replongea dans le sien. Maintenant qu’il avait déballé son sac, tu avais affaire à un Ayden plus calme.

Un petit sourire, plus franc que le précédent, se dessina sur ton visage. Ainsi capturée, tu te sentais presque vulnérable. Tes mains vinrent se placer par-dessus les siennes et tu les guidas vers ta taille alors que tu te hissais sur le muret contre lequel tu t’étais appuyée.

À hauteur de ses yeux, tu fis glisser tes paumes sur ses avant-bras. Le regard baissé, tu réfléchis à ses hypothèses. Vous en saviez trop peu que pour pouvoir vous avancer vraiment sur les évènements de la soirée, d’autant plus que tout s’était passé très rapidement.

« Je ne sais pas. Peut-être que ce n’était que de la malchance...», mais toi-même, tu avais du mal à y croire, « ...mais dans tous les cas, la fuite n’est pas une solution. Où irait-on ? Nous n’avons notre place qu’ici.  Personne en dehors de cette île ne nous attend. », où du moins, personne que tu souhaitais revoir. Haussant les épaules, tu continuas, « Ils ne m’ont pas blessée. Enfin, pas directement. Je n’ai pas de plaie, ou de coupure. Mon Don a échappé à mon contrôle et même si ce n’a duré que quelques secondes, il n’en a pas fallu plus pour apeurer l’entièreté de la discothèque. D’autant plus qu’ils ont réussi à affecter tout le groupe… »

Tu laissas quelques secondes de silence planer, relevant les yeux, ton sourire s’agrandit et des points d’interrogations se mirent à briller dans tes yeux alors que tu concentras sur la personne en face de toi plutôt que sur des parasites qui avaient eu l’audace de rompre l’ennui de votre quotidien.

« Ayden, pourquoi t’es-tu inquiété pour moi ? Pourquoi réagis-tu de la sorte ? »

Un air bêta, presque innocent, ta voix ne contenait pas une note de taquinerie et tes questions n’avaient pas pour but de titiller le jeune homme. Tu n’arrivais pas à comprendre pourquoi il était venu en accourant de la sorte, après un seul message de ta part, pas plus que tu n’arrivais à trouver une justification à son inquiétude et sa colère.

Il était évident que tu détenais, quelque part dans ta caboche, les pièces du puzzle mais tu n’arrivais à les emboiter les unes dans les autres.  Sans détourner le regard, tu attendais une réponse de sa part. Une autre question taraudait tes neurones fatigués ; qu’attendais-tu de lui ? Ayden n’était pas une personne sans importance à tes yeux. Il était évident que tu étais attirée, d’une certaine façon et maintenant que le dialogue semblait rétabli, tu ne savais comment orienter cette relation.

Comment devais-tu ajuster ton comportement ? Quelle évolution désirais-tu ? En désirais-tu seulement une ? Une fois de plus, un soupir t’échappa et tu abandonnas l’idée de te torturer l’esprit. Tu n’étais pas face à un problème qu’il te fallait résoudre. Tu optas pour l’option la plus simple, celle dictée par ton envie du moment. Cherchant à nouveau sa proximité, tu te laissas retomber mollement contre lui et avant qu'il ne puisse te répondre, tu maugréas :

« Monsieur le Surveillant, pourriez-vous aider une étudiante fatiguée à rejoindre les dortoirs ? »

La joue écrasée contre son torse, tu pouvais presque entendre le chant des premiers oiseaux. Tu te redressais et tes paumes quittaient ses avant-bras, se posant sur les murs de briques tu étais prête à entamer ta descente vers le sol et à retrouver la douceur de ta couette

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