let's turn this all aroundtell me all your sweet, sweet little lies Leur souffle froid qui se meurt sur leurs lèvres alors que le crissement des patins sur la glace résonnait.
Ils n'avaient pas besoin de parler, ils n'avaient jamais eu besoin de parler; ils n'avaient jamais eu besoin de « je t'aime », de promesses enflammées - ils n'avaient jamais eu besoin d'artifices, d'une passion dévorante.
Il avait tendu la main, elle l'avait attrapé; il l'avait fait tournoyé légèrement, se délectant de son rire cristallin résonnant dans les airs.
La scène avait toutes les apparences d'un film romantique. Peut-être était à ça que sa vie était destinée, aux apparences continuelles de ces histoires à l'eau de rose ?
Cette nuit avait pourtant toutes les notes d'une mélodie nostalgique.
Cette nuit était la dernière nuit pour plusieurs mois - peut-être pour toujours, Nitesh ne croyait pas en l'amour à distance, Nitesh ne croyait pas en un lien séparé par un océan.
Et quand elle avait perdu l'équilibre, il l'avait attrapé dans ses bras, ses lèvres rejoignant les siennes.
Ce baiser avait la saveur mélancolique d'un « adieu » ; et elle s'était relevée. Tous deux savaient la finalité de leur relation avant même qu'elle n'arrive - demain, elle se poserait sur le siège de l'avion, irait loin de lui.
Après-demain, les doutes et les insécurités auraient raison de leur relation. Eux qu'on retrouvait toujours ensemble, toujours côte à côte, ne pourraient plus se retrouver dans la même pièce et aussi fort pourraient-ils essayer, ils savaient tous deux que ça n'irait nulle part.
Nitesh avait pourtant presque envie d'y croire.
Cette soirée-là, Nitesh a laissé sa main s'échapper de la sienne.
Cette soirée-là, Nitesh a laissé la tristesse les entourer - les emporter.
Dans ses yeux bleus, des perles salées refusant de couler et la main de Nitesh pour tenter de les chasser; mais ce moment se devait d'être vécu sans artifices.
Il l'avait regardé s'en aller et dans la froideur d'une nuit qui s'évaporait au profit de quelques rayons de soleil, de l'aube naissante;
Son souffle s'était transformé en murmure.
Je t'aime. we were kids from another time;
with the sun upon us and stars in our hands;
we were kids without a fate,
we were us against the world
De grands yeux rougeâtres et un sourire éclatant.
Un enfant en santé, un enfant que l'on veut protéger, que l'on aime; Nitesh a toujours fait partie des privilégiés. De ceux à qui la vie à tout donné; à qui la vie a tout offert. Il a toujours fait partie de cette élite qui pouvait tout avoir ne suffisait qu'à demander, qu'à tendre la main.
Enfant tout en haut de la pyramide, au sourire qui ferait fondre n'importe quel coeur, n'importe quel serviteur - enfant d'une famille aussi riche de coeur que dans leur compte en banque;
Nitesh n'a jamais manqué de rien et n'aurait jamais l'audace d'aller se plaindre.
Nitesh Acharya - ce nom avait tôt fait de tourner les têtes vers lui, d'imposer respect à l'égard de sa personne; ce nom avait tôt fait de le rendre mal-à-l'aise jusqu'à ne jamais le donner au début d'une rencontre.
Acharya ; nom que l'on prononce doucement, avec délicatesse, comme si le simple fait de le prononcer pouvait venir le souiller.
Parce que là d'où Nitesh vient, ce n'est un secret pour personne : les Acharya sont une famille influente à la tête de la plus grande entreprise pharmaceutique de leur pays, mais surtout et avant tout les dignes descendants de la royauté ayant existé auparavant. Être né quelques siècles plus tôt, Nitesh aurait été prince - nul ne l'oublie autour de lui.
Enfant qui n'a jamais manqué de rien;
Parfois de trop -
Trop de présence, trop d'encadrement. Trop de personnes vers qui se tourner jusqu'à ne plus savoir à qui parler.
Les traditions ont la vie dure chez les Acharya qui n'ont jamais abandonné les méthodes de la royauté - s'encombrant de divers serviteurs pour tous les domaines dans la maison.
Mais Nitesh n'a jamais observé de vide dans sa vie ; et peut-être que cet absence de vie a provoqué à sa façon quelques dommages.
À trop tout avoir, comment réagir lorsqu'on perd ?
(Mais quand on y pense, Nitesh a manqué de temps avec ses propres parents - bien qu'il n'ait jamais
maqué d'amour)
Sans difficulté, Nitesh peut nommer, décrire et revivre des souvenirs avec sa nounou, quand elle le berçait, lui racontait des histoires.
Il peut décrire d'innombrables courses-poursuites avec celui qui s'occupait du jardinage sur leur terrain ou les discussions sans fin qu'il entretenait avec ceux qui nettoyaient la maison. Mais il ne peut nommer de véritables souvenirs, des moments passés avec ses parents, en dehors des repas se déroulant à la grande table.
i can take the fall, the pain, the pleasure « Sohan, attends ! C'est ma balle, c'est moi qui vais l'avoir ! » Parce que c'est ce que ça donne, deux enfants ensemble; des jeux et des éclats de rire. Des éclats de rire qui s'envolent dans les airs, qui s'éteignent pour se ranimer - parce que Nitesh a grandi aux côtés de Sohan.
D'aussi loin qu'il se souvienne, celui-ci avait toujours été présent. Toujours dans les parages, presque toujours proche - si bien que Nitesh pouvait simplement hurler son nom pour le voir accourir.
Sohan n'avait jamais eu d'autre choix, mais Nitesh n'y avait jamais pensé;
Enfant entouré de personnes qui ont reçu comme indication de prendre soin de loin. Certains payés, recevant un salaire régulier - d'autres ayant grandi dans cet endroit comme si c'était leur propre maison.
En échange d'un gîte, de repas et d'éducation, ils avaient un rôle qui leur était propre.
Nitesh ne pouvait pas se souvenir d'un seul moment où Sohan n'était pas à proximité parce que ces moments n'existaient pas.
Nitesh ne pouvait pas se souvenir d'un seul moment où il aurait accepté s'éloigner de Sohan, parce que ceux-ci n'avaient jamais eu lieu.
Dans ces bras, les sanglots des nuits étouffantes, effrayantes, s'étouffaient pour le laisser se rendormir. La panique coulant dans ses veines quand il se réveillait lors des terreurs nocturnes s'évaporait. Dans ces bras, il avait toujours cette certitude que les rêves qui succéderont les réveils seraient doux.
Sohan avait toujours eu les apparences d'un meilleur ami, d'un frère.
it's my burning desire to fix what isn't brokeElle avait toujours été là ;
Dans le décors, dans cette grande maison. Pouvait-on encore parler de maison à la taille qu'elle avait ? Nitesh se l'était souvent demandé.
Elle avait toujours été là;
Allyra, de son nom mélodieux.
Ils avaient joué ensemble et Nitesh avait dégusté les merveilles préparées par ses parents, des plans succulents qui ravivaient les papilles de l'enfant.
Elle avait toujours été là;
Dans les cuisines, aux alentours, aussi souvent que les parents préparant les divers repas pour les Acharya.
Si elle n'habitait pas la maison - c'était tout comme.
Puis, lorsqu'ils eurent quatorze ans, elle était nulle part.
and you can take it all, for worse or better Son sourire avait fait écho au sien;
Il avait pris sa main, l'avait délicatement serré - n'avait plus jamais voulu la relâcher. Elle avait la douceur qu'il apposait dans le quotidien de ceux qui l'entouraient et sa beauté était d'une simplicité dont il était immédiatement tombé amoureux.
Il pensait que ce serait pour toujours.
Mais ils ne vivent pas dans un conte de fée.
Il l'avait connu dans les rues, l'avait vu se relever d'une chute en riant aux éclats, provoquant hilarité chez les passants qui avaient froncé les sourcils.
Il l'avait connu dans les champs, récoltant le blé - faisant de son mieux, il l'avait observé, s'éloignant de la sécurité de sa maison; toujours accompagné par Sohan (qui avait ce devoir de veiller sur lui); pour simplement la voir faire.
Il l'avait connu dans ses bras, l'entourant, la berçant, la chatouillant ne serait-ce que pour entendre encore ce rire qui avait ravi ses oreilles.
Paysanne ayant grandi loin de la facilité dans laquelle il avait toujours été baigné - paysanne au coeur aussi gros que le sourire abordé sur son visage tous les jours.
Paysanne aux rêves de grandeur, d'autres parts, de contrées différentes et d'éducation.
Il l'avait aimé de toute la douceur dont il pouvait faire preuve, l'avait aidé, protégé, l'avait préservé tout près de lui, lui offrant un aperçu d'un monde qu'elle n'avait jamais connu, qu'observé de loin.
Il lui avait promis un avenir dans cet univers qui était le sien; mais les rêves sont plus forts que l'amour - ailleurs, elle pourrait assurer un avenir qui serait celui dont elle avait tant voulu depuis toujours.
Ailleurs, elle pourrait vivre.
when we though that we couldn't get higher La veille de son départ;
Quand il la tenait dans ses bras;
Soudainement, tout était trop clair, trop puissant, trop
évident ; de ses émotions aux siennes, il ne parvenait plus à faire la différence - se demandant si ça avait toujours été ainsi. N'y avait-il simplement pas prêté attention ?
Sa propre tristesse semblait se confondre avec son appréhension à elle, jusqu'à l'étouffer - comment aurait-il pu savoir comment réagir ?
Sur sa joue, une larme - et sa voix à elle lui demandant ce qu'il se passe;
Sur ses lèvres, les siennes - parce que les mots ne venaient pas pour expliquer la situation.
Il lui avait fallu plusieurs grandes respirations pour s'apaiser, pour reprendre ses esprits et il avait doucement serré la main de celle à qui il avait offert son coeur sans hésiter. Son unique désir avait été de l'apaiser; son unique désir avait été de rendre leurs derniers instants paisibles.
Il n'avait pas pu prévoir que ce désir devienne réalité, qu'à le vouloir, il l'avait provoqué ; il n'avait pas pu prévoir que les battements du coeur de cette fille ralentissement, que son souffle redevienne régulier, n'avait pas pu prévoir que l'inquiétude s'efface de son coeur.
Ils avaient seulement quinze ans et elle allait rejoindre sa tante au Canada - elle allait refaire sa vie loin de lui.
Il ne pouvait que la laisser partir.
Le surlendemain, une lettre l'attendait pour l'inviter à partir ; le surlendemain, son propre avenir semblait se décider.
De l'inquiétude soudaine en avait découlé une envie de connaître, d'apprendre, d'y aller. Des coordonnées et un nom, tout simplement. Tel était le contenu de la lettre - et si Sohan n'avait pas fait savoir que cette lettre prenait la poussière quelque part dans sa chambre également, sans doute que Nitesh aurait fermé les yeux sur cette correspondance.
Ensembles, ils avaient pris l'avion pour se rendre.
Ensembles, comme ils l'avaient toujours été -
Nitesh avait simplement laissé une lettre à l'adresse d'Allyra pour ne pas qu'elle le cherche. Quelques mots pour ne pas disparaître sans laisser de traces.
« Je suis parti en vacances avec Sohan ! J'espère revenir vite ! » Parce qu'il ne savait pas où elle avait disparu.
Nitesh avait seulement quinze ans, à l'époque.
things started looking down Nitesh avait toujours excellé; des facilités d'apprentissage - on lui avait fait apprendre la langue anglaise en plus de celle parlée tous les jours, quand il était tout petit.
Nitesh avait toujours excellé;
Ce ne fut pas une surprise pour lui que les résultats brillent suite aux examens d'entrée, que sa moyenne générale lui octroie immédiatement une place dans la plus haute classe - ce ne fut pas une surprise, ni pour lui, ni pour Sohan.
Nitesh a évolué au sein de ce pensionnat le sourire aux lèvres;
S'approchant des autres sans jamais les laisser trop s'approcher, les illuminant de ses rayons - ne les laissant jamais tomber. Il fut toujours dans les premiers à vouloir aider les plus démunis, ceux qui avaient fini en E. Sans jamais laisser personne derrière.
Nitesh a évolué dans cet endroit en apprenant à gérer le pouvoir qui s'était réveillé un peu tardivement - apprenant à le maîtriser et le connaître, pour pouvoir mieux l'utiliser.
Nitesh a jamais vraiment fait de vague; ce n'est pas dans sa nature. Toujours se contenter seulement d'illuminer le quotidien des autres.