Contrôle des ombres

Astrid se fond dans son ombre pour se mouvoir plus facilement et plus rapidement, notamment en passant sous les portes, ou bien pour se protéger d'éventuelles coups ou attaques, et sa rapidité est plus importante lorsqu'elle est dans son ombre. Son pouvoir est inutile dans le noir, comme elle a besoin d'une source de lumière pour réfléchir son ombre, et il li faut la toucher avec sa main pour pouvoir se fondre avec elle. Elle peut se déplacer d'ans un périmètre d'un peu plus de cinq mètres pour une durée maximale de trente secondes. L'utilisation répétée de son pouvoir la fatigue beaucoup, et il n'est pas rare pour elle de faire des malaises lorsqu'elle en abuse, voir de perdre le contrôle de son ombre (se retrouver coincée un petit instant ou éjectée plus tôt que prévu, voir ne pas vraiment contrôler où elle se rend).

PHYSIQUE

Astrid a été très grande lorsqu'elle était plus petite, et un jour elle a arrêté de grandir. Son quasi mètre soixante-dix était imposant lorsqu'elle avait douze ans, maintenant il n'est rien d'autre que banal et passe-partout. Elle est blonde, mais elle a une teinture noire dans son sac qu'elle hésite toujours à utiliser, pour parfaire son déguisement d'ombre, mais elle se trouve tellement jolie en blonde qu'elle n'a jamais vraiment osé, et n'osera sans doute jamais. Elle a les lèvres roses, mais elle, elle les teint en noir tous les jours, parce que ça c'est joli. Elle a les yeux bleus, mais ils sont durs à voir sous la capuche noire qu'elle garde autant que possible.

Elle a sûrement un joli corps, mais on ne sait pas trop, on n'a pas vraiment l'occasion de le voir, sous le sweat-shirt noir bien trop grand pour elle qu'elle porte comme robe et les cuissardes de la même couleur. On devine des jambes assez longues, mais finalement, c'est peut-être juste le noir qui la rend plus élancée.

Elle a la peau toute pâle, des cernes sombres, et elle ricane quand on lui fait la remarque, elle répond que c'est parce que vous voyez, les vampires et le soleil ne se sont jamais vraiment bien entendus et qu'elle préfère rester à l'ombre. Et même si elle est loin d'appartenir à la fratrie Cullen, il est vrai qu'Astrid n'aime de la lumière que les ombres qu'elle projette, en particulier la sienne - parce qu'elle est jolie, vous voyez ?

MENTAL




Astrid c'est le défi, la provocation, le sourire qui dit essaie pour voir, les yeux qui pétillent d'avoir remué quelque chose en vous, d'avoir le pouvoir de vous atteindre tellement que pendant un instant, une seconde, une minute, on ne pense à rien d'autre qu'à elle, à l'agacement et à la rage qu'elle fait naître, elle et son sourire insupportable.

Astrid c'est l'étrange paradoxe de se sentir supérieure à tous, de se savoir supérieure, alors même qu'elle touche les bas-fonds de l'académie, qu'on n'a pour elle que mépris et dégoût. Elle en sourit, ça l'amuse, parce que le monde est une marionnette qui n'a pas conscience des fils qui la retiennent. Astrid elle a coupé les fils, et même si ça lui vaut d'être recluse, de se cacher dans un trou, de demeurer parmi les ombres, Astrid elle est heureuse, parce qu'elle ne s'est jamais sentie aussi libre. Astrid elle est heureuse, parce qu'il n'y a personne pour se méfier d'elle, personne pour l'élever en rivale. Astrid elle est heureuse, parce que sur la scène du monde, les projecteurs ne se braquent pas sur elle, c'est vrai, mais les ombres, reflets purs et dénués d'hypocrisie ne mentent pas. Et ces ombres là, Astrid les connaît, Astrid les enlace, les embrasse comme on s'accroche à un amant. Le monde se complaît dans une lumière fausse pendant qu'Astrid s'empare peu à peu des ficelles dans le plus grand secret.

Enfin, c'est ce qui trotte dans sa tête, vous voyez ? A-t-on jamais réussi à conquérir le monde à 20 ans ?

Astrid méprise - sauf ses infortunées camarades de la classe E - et est méprisée, et ça lui va très bien. On n'attend plus rien d'elle, elle n'a personne à décevoir. En revanche, elle a tout le monde a impressionner, elle a encore le monde entier à convaincre du respect qu'ils lui doivent - et c'est là la différence entre elle et les idiots de la classe A. On ne s'élève plus lorsqu'on est déjà au sommet, on ne peut qu'en tomber, et la chute est la plus brutale plus haute. Astrid ne chutera jamais : après tout, on ne peut pas tomber plus bas que le trou, pas vrai ?

Elle a fini par mépriser l'académie toute entière pour ce qu'elle représente, bien qu'elle y reste pour le refuge qu'elle représente, et parce qu'il s'agit du seul endroit où elle puisse être elle-même vraiment. Elle abhorre le système qui la régie et se refuse à en jouer le jeu, trouvant viellotte l'idée d'un classement et d'une hiérarchie des élèves, surtout au sein d'une académie qui met tant en avant l'évolution de l'Homme et à quel point ses élèves sont spéciaux. Elle aurait sans doute aisément pu atteindre les sommets de l'école, mais Astrid met un point d'honneur à ne pas bouger de la classe E. Par pour l'instant du moins.

Elle aime bien jouer, Astrid, elle aime jouer avec tout le monde. Elle est discrète, elle est furtive, alors elle aime bien se glisser derrière les autres sans qu'ils ne le remarquent, leur glisser quelque chose à l'oreille et repartir aussitôt. Elle aime se faufiler sous les portes des chambres tard dans la nuit, projeter son ombre dans un coin de la pièce et repartir aussitôt. Pour autant, même si ses blagues de mauvais goût l'emmènent au contact d'un peu tout le monde, Astrid se fiche un peu de se faire des amis. Elle estime ne pas en avoir besoin, et estime surtout que gaspiller ses sentiments de la sorte est une vraie perte de temps. Si elle avait été moins impopulaire, elle en aurait sûrement brisé, des coeurs. Pour autant, sous une large couche de cynisme et de provocation, Astrid reste douce et aimante, quoiqu'elle préfèrerait mourir que de le montrer un jour.

reine des ombres chinoises n'essayez même pas ✦ adore Lana del Rey ✧ a un tatouage entre les seins qu'elle aime beaucoup beaucoup et qu'elle aimerait montrer au monde entier ✦ elle réécrit tous les messages d'anniversaires de son père sur des petites cartes qu'elle range précieusement dans une boîte sous son lit ✧ globalement elle cache tout un tas de trucs sous son lit ✦ elle utilise son pouvoir jusqu'à épuisement et ça lui cause souvent des malaises inutiles, mais c'est devenu comme une drogue pour elle, et si elle pouvait elle passerait sûrement la plupart du temps dans son ombre ✧ ses grosses cernes toute foncées sont d'ailleurs dues à ça, elle est fatiguée en permanence et il lui arrive de s'endormir dans des endroits incongrus ✦ pêché mignon pour les films d'amour, les poires et le patchouli

HISTOIRE

Maman savait se fondre dans le décor, Astrid l'a tout de suite vu. Elle semblait toujours sortir de nulle part, elle ne la voyait jamais arriver, presque comme si elle apparaissait soudainement dans sa chambre pour venir la border, tard le soir après que Papa se soit endormi. Elle a une voix douce, c'est comme une berceuse quand elle parle, demain on va faire un tour au parc, Astrid ?

Papa aussi savait se fondre dans le décor, Astrid l'a tout de suite vu. Mais contrairement à Maman, il n'apparaissait nulle part. Il disparaissait de la maison, et Astrid ne voyait que son ombre dans l'entrée de la maison, n'entendait qu'une porte qui claque mollement, une veste qu'on laisse tomber, des chaussures qu'on balance près de la porte. De Papa, Astrid ne voyait souvent qu'une ombre qui rentre tard le soir après le travail. Elle entendait une voix grave et lassée, elle dort la petite ? Et Maman qui répond, oui, je l'ai mise au lit il y a une heure.

Parfois il arrive à Astrid de sortir de sa chambre pour aller voir ce Papa qu'elle n'avait que trop peu l'occasion de voir. Mais il est toujours fatigué, Papa, alors il lui embrasse le front et il va se coucher, il tourne le dos à l'enfant, il grimpe les escaliers, et elle entend de nouveau la voix rauque, faut dormir Astrid, t'as vu l'heure qu'il est ?

Astrid remonte. La porte en face des escaliers, c'est celle des parents, et elle est toujours fermée le soir. Elle voit l'ombre de Papa sous la porte, puis la lumière s'éteint, l'ombre s'en va, et Papa aussi, parce que demain, quand Astrid se réveillera avec les oiseaux, il sera déjà au travail, et elle ne sait pas quand il reviendra, et Maman non plus, c'est ce qu'elle dit tout le temps, je sais pas, Astrid, il a plein de choses à faire.

Au moins, Maman, elle est là. Même quand il n'y a plus que la lune pour éclairer le parquet, Maman elle est quand même là. Astrid elle regarde le mur en face d'elle, et puis Maman est là, tout d'un coup. Elle s'assoit au bord du lit, elle lui sourit. Astrid sourit aussi, et Maman allume la veilleuse, parce que Maman elle a toujours détesté quand c'est le noir complet.

Astrid grandit avec Maman et Papa est de plus en plus absent. Les bougies se suivent et se multiplient, et Papa est rarement là pour voir comme Astrid les souffle fort. La table est remplie de cadeaux, en revanche, c'est Papa qui a choisi, elle dit Maman, et elle sourit mais elle a l'air un peu triste. Il a signé une petite carte qu'il glisse toujours entre deux cadeaux, et elle dit toujours plus ou moins la même chose, tu pousses tellement vite qu'on a pas le temps de profiter de toi ma puce ; t'es une grande fille maintenant ; deux chiffres sur ton gâteau mais t'es encore mon poussin. Astrid elle sourit mais elle a l'air un peu triste.

Astrid a soufflé douze bougies aujourd'hui. Ou peut-être treize, elle ne regarde plus le gâteau quand elle souffle, et elle ne compte plus non plus.

Papa était dans le couloir ce soir-là et la veilleuse dans la chambre était allumée. De Papa, on ne voyait qu'une ombre qui montait les escaliers d'un pas lent et fatigué. D'Astrid, une toute petite ombre qui sort de son lit, qui s'approche de la porte et qui s'agenouille. Ses mains se baladent par terre, elle tâtonne, elle cherche à regarder sous la porte pour tenter d'apercevoir Papa.
Ce n'est que plus tard qu'Astrid comprit où elle était, ce qui s'était passé, comment et pourquoi elle s'était retrouvé dans un espèce de monde en deux dimensions. L'instant n'avait duré que quelques secondes, cinq tout au plus, mais il avait fini par bouleverser toute une vie. Les jours qui suivirent, Astrid chercha à nouveau, toujours à tâtons, à la lumière de sa veilleuse. Elle fixait son ombre, elle la touchait, s'y collait, s'en éloignait puis se rapprochait, se demandait si elle avait halluciné, si rien ne s'était passé, si le noir ne lui avait pas brouillé la vue. Les premiers résultats ne vinrent qu'après plusieurs essais, et l'instant ne fut pas plus long, mais Astrid ne s'était jamais sentie aussi sereine.

Astrid allume sa veilleuse maintenant la nuit. Elle s'assoit en face de son mur quand la maison est assoupie, elle regarde son ombre, tout est serein, tout est bien à sa place.

Astrid a reçu une lettre un jour. La lettre est un peu bizarre, alors Astrid la cache sous son lit, là où Papa et Maman ne la trouveront pas, là où il n'y a qu'elle et son ombre pour la trouver. Elle la lit tous les soirs avant de dormir, et un jour elle en parle à Maman, parce qu'elle a le sentiment que Maman va la comprendre, parce que Maman l'a toujours compris, parce que Maman elle sait ce que c'est d'enlacer les ombres.
Et Maman la comprend.
Maman prépare le sac d'Astrid, elle laisse une lettre sur la table de la cuisine. Elle dit que Papa ne reviendra pas avant une semaine de toute façon, je lui dirai que je t'ai trouvé un pensionnat en France, tu te souviens, on en avait déjà parlé.

Les paysages et les trains se succèdent, et un beau jour, Astrid dit au revoir à Maman.

Les bougies se succèdent, et les messages de Papa aussi. Ils se ressemblent toujours un peu, dix-huit ans aujourd'hui, tu dois être une belle jeune fille maintenant ; je me souviens encore de ton premier anniversaire ; tu resteras toujours mon poussin.