hey now you're a rock star

La chaleur du soleil qui tape contre les baies vitrées, Artiome seul qui peut enfin profiter du bon temps et du calme ambiant de l'endroit. Il y a toujours des gens qui viennent jouer aux jeux de sociétés, arroser les plantes ou simplement discuter autour d'une boisson -et le brun dans tout ça, parfois quand il se lève du bon pied, qu'une petite lueur de bonne humeur fraye son chemin entre les aigreurs, il se permet une petite partie de monopoly ou d'échecs -il ne gagne pas à tous les coups, mais ça lui permet de se détendre à Artiome, de se relaxer sans les voix cassantes de ses compagnons.

Ses doigts tournent les pages vieillies par le temps et la poussière puis son dos se redresse lorsqu'Artiome croit entendre une porte s'ouvrir -il est trop tôt pour que les gens ne viennent jouer à cette heure ci, alors il fronce les sourcils, grommelle dans sa barbe et repose son échine contre la chaise, une jambe étendue sur l'une des chaises face à lui.
Il n'a même plus envie tant envie de lire que ça, mais il a emprunté ce livre il y a déjà plusieurs semaines et s'il ne termine pas sa lecture, il va y penser tous les jours, finir par le remprunter à nouveau et faire la même chose. Un cercle qui ne s'arrêtera certainement jamais.
Il éclaircit sa gorge -sommant à la personne pénétrant la pièce de ne pas venir l'incomber pendant sa lecture -malheureusement, s'il voulait se déprêtre de personnes trop encombrantes pour lui, Artiome n'aurait qu'à user de son pouvoir, mais l'utiliser ici reviendrait à saccager la beauté du lieu et surtout, à s'attirer les foudres du personnel et franchement, il n'a pas envie d'y faire face ou d'y penser.
Alors c'est dans un silence de plomb qu'Artiome pose ses yeux sur les mots qui défilent au rythme de son bouquinage mais les pas derrière lui se font plus insistants, alors Artiome retire sa jambe de la chaise et se tourne vers la personne concernée.
Une fille qu'il connaît , qu'il a déjà vu plusieurs fois et qu'il a bousculé parfois -sans le vouloir en vérité, mais il ne s'est jamais vraiment excusé pour ça, pas pour si peu.
Alors Artiome reste là, à observer Maëllys, un sourcil arqué, le bouquin dans sa main, deux doigts servant à marquer sa page.
Il espère qu'à travers son regard inquisiteur, la jeune femme comprendra qu'elle le dérange, qu'il voudrait être en paix ici, sans qu'une personne quelconque ne vienne le gêner dans sa réflexion.
Et pourtant.

Tu comptes faire les cents pas avec tes sabots ? J'essaie de lire.

La voix rauque d'Artiome s'élève dans la pièce, y ferait presque écho s'il se hisser un peu plus dans les graves, mais il reste modéré, s'attendant à ce que peut-être, dans un moment de clémence, elle s'en aille vagabonder ailleurs. Mais pas ici.