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Mariposa ❀ Artiome
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Mariposa ❀ Artiome ♦
Lun 28 Juin - 1:27

Mariposa


Astrid a trouvé un joli pendentif ce matin.

Il était dans un couloir, dans un coin, par terre, abandonné à la vue de tous, et pourtant personne ne le voyait. Les silhouettes qui sont passés devant lui étaient nombreuses, et Astrid fut la seule à s'arrêter, sûrement parce que ses yeux fouinent un peu partout, et que l'éclat brillant du collier n'aurait pas pu lui échapper.
Elle s'est agenouillée et elle a pris le collier entre ses doigts. En le regardant de plus près, elle s'est vite souvenue d'où elle l'avait vu, de pourquoi elle avait l'air si familière, cette plaque argentée. Elle l'avait observé un moment, parce qu'au final, il y en avait peut-être d'autres, des gens avec un pendentif pareil, peut-être qu'elle se trompait.

Elle l'a quand même mis dans la poche de son sweat, parce que même si elle se trompait sur l'identité du propriétaire, Astrid comptait bien le retrouver. Les objets perdus comme ça avaient leur petit charme ; des porte-bonheur, des grigris, des héritages qu'on chérit, qu'on garde autour de son cou, contre son coeur, qui se retrouvent un jour par terre, dans un couloir, qu'on finit par ignorer, par ne pas voir, et qui finissent par disparaître, qu'on finit par oublier.

Un peu comme toi, Astrid, non ?




❝ i can't wait for you to come my way ❞



Astrid a cherché Artiome partout. Dans la bibliothèque, près des tragédies. Du côté des dortoirs, parce que la légende raconte qu'Artiome aime bien les chambres. C'est dans les jardins qu'elle l'a trouvé, avec son gros molosse qu'Astrid aurait trouvé mignon si elle avait un peu l'habitude des chiens. Elle s'approche, elle reste un peu loin et elle se penche un peu, comme pour se mettre à hauteur du chien, quoiqu'elle reste à bonne distance - on sait jamais, avec les chiens.

C'est gentil de promener Artiome, mon grand.

Elle se redresse, elle lance un grand sourire au jeune homme. Il a pas l'air de vouloir rire aujourd'hui, Artiome. Il a l'air un peu pâlot, un peu triste peut-être, elle ne saurait pas trop mettre de mot sur les émotions qu'elle voit sur son visage. Elle le connaît pas assez, elle est pas vraiment capable de deviner ce qui se passe dans sa tête. Elle aimerait bien, des fois. Elle y pense, là, qu'elle aimerait bien savoir si quelque chose le chagrine, s'il y a un truc qui l'embête. Elle aimerait bien qu'il lui dise, mais c'est peut-être trop demandé, pour l'instant, qu'il se confie sur quelque chose.




❝ i've been far away❞



Astrid fait un pas de plus, et l'observe toujours, elle se demande toujours, elle s'interroge toujours. Elle est pas vraiment revenue vers lui, parce qu'elle sait que ça sert pas à grand chose, parce qu'elle a pas envie de se rentrer des idées fausses dans le crâne. Elle a pas envie que ça la rende triste, elle a pas envie d'aller griffonner des trucs sur son mur. Alors elle reste loin, ça l'embête, parce qu'elle le trouve amusant, parce qu'il la fait rire, et qu'Astrid elle a besoin de rire parfois.

Aujourd'hui Artiome il a pas envie de rire, ça se voit. Astrid elle va quand même essayer, au moins une fois, au moins une seconde. Un rire, un sourire, un truc qu'ils s'échangent tous les deux jusqu'à la prochaine conversation, jusqu'à la prochaine fois où ils se croiseront, de manière un peu hasardeuse.

Ben fais pas cette tête, on t'a refusé un câlin ? C'est le chien qui te vole toutes les filles ? Moi je les comprends, je choisirai le toutou aussi..

Astrid lui lance un grand sourire, un peu innocent, un peu bête. Elle risque de se faire envoyer bouler, parce que c'est pas ton pote Artiome, qu'il est de mauvaise humeur, et que tu te crois tout permis parce que vous avez parlé une fois, peut-être deux, que vous avez écouté de la musique tous les deux, mais franchement Astrid, t'as plus treize ans.



❝ but I'll keep runnin'❞



Elle met la main dans sa poche et elle s'approche d'un pas. Elle joue avec la plaque dans sa poche et elle se dandine un peu sur ses pieds. Elle aura l'air bête si c'est pas à lui..

Tu connais France Gall ? Y a un de ses chansons ça fait, laisse tomber les filles...

Astrid balance sa tête un peu en chantonnant, puis elle s'arrête, parce qu'elle connaît pas bien. Sa mère adorait, sa mère écoutait tout le temps, mais c'est si loin qu'Astrid elle se souvient plus vraiment. Elle sourit à nouveau.

Du coup fais comme elle dit, j'ai un truc là, je suis sûre ça va te faire plaisir.

Elle aimerait bien, que ça lui fasse vraiment plaisir. Elle aimerait bien chasser cet air un peu morose, au moins une fois, au moins une seconde. Juste un sourire, un rire, un truc pour toi Astrid. Elle a l'impression de forcer, et pendant un moment elle se demande ce qu'elle fait là, pourquoi elle ne lui a pas juste donné la plaque, pourquoi elle a pas juste dit j'ai trouvé ça, c'est à toi non ? Elle aurait juste pu dire, je l'ai trouvé pas terre et je crois que je t'avais déjà vu le porter, donc tiens. Elle aurait juste pu demander, t'as pas perdu un truc ? C'est quoi tout ce chichi, franchement Astrid, t'as plus treize ans.


❝ just to find a way to you 'til then❞
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Artiome Jeglov
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Mariposa ❀ Artiome ♦
Ven 9 Juil - 0:38
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Ses mains froissent les draps dans lesquels il vient de se réveiller, encore embrumer par la chaleur étouffante du réveil, par la nuit qu'il vient de passer -loin d'être aussi agréable qu'il aurait voulu, la soirée avait été ennuyante, Anton avait été malade et il avait du faire des allers retours entre l'extérieur et son lit, comme s'il n'avait que ça à faire et pourtant, Artiome l'a fait. Il a laissé de côté ses examens de la journée pour se consacrer à l'animal qui semble aller mieux, qui remue partout dans la pièce, prêt à sortir à l'extérieur.
Alors le grand brun se lève, il laisse glisser au sol ses vêtements et machinalement passe sa main sur sa poitrine jusque ses clavicules, palpe ses os et encore dans le brouillard, ne remarque pas tout de suite. C'est seulement lorsqu'il se voit dans le miroir de la salle de bain qu'il tique, qu'il fait les gros yeux et se rapproche de celui-ci, ses phalanges qui viennent s'entourer autour de son cou, il tripote, il tâte, mais rien, son collier n'est plus là.
Artiome a le cœur qui tressaute, manque des battements, il peut sentir l'angoisse monter et son estomac se nouer, il est fébrile, mord sa lèvre et se répète que ce n'est qu'un cauchemar, qu'il va se réveiller, que son collier il est bien là, autour de son cou mais que ses paupières encore trop lourdes par les rêves de Morphée lui jouent des tours. Sa salive stagne entre ses dents, il a du mal à avaler et il fonce vers le lit, retire les draps, fouille sous le lit puis sort de la chance, encore en caleçon, les cheveux complètement en pagailles et il ouvre les portes de ses colocataires mais aucun d'eux n'est là -la poisse.
Alors il part s'habiller en quatrième vitesse, attache Anton et pose le mousqueton sur sa ceinture pour ne pas avoir à le tenir de lui même puis le show commence enfin. Artiome il parcourt les couloirs, il observe le sol, bouscule tous ceux qui restent au travers de son chemin et après une trentaine de minutes à ne rien trouver, à ne rien voir le russe s'adosse au mur, laisse Anton aboyer sur les gens qui tentent de le toucher.  Finalement l'air se fait trop rare, comme si ses poumons empêchaient l'oxygène d'y pénétrer, Artiome se dégage de son coin et sort, il va dans les jardins et reste un instant seul, à l'orée des arbres, à regarder le sol, la mâchoire qui claque dans le vide.
Et puis une voix, un brin d'écho qu'il connaît bien, qu'il aime entendre en  général se plaindre, râler et geindre mais là, il n'a pas envie, il n'a pas la foi et il rêve simplement qu'on le laisse tranquille. Néanmoins il baisse les yeux vers la tête blonde qui s'offre à lui, qui sourit, qui semble pourtant de si bonne humeur mais lui, ça lui fait rien, il reste  stoïque et hausse légèrement les éclanches.

Ouai c'est ça, un sacré garnement ce Anton...

Artiome détache la bête qui vient se faufiler entre les frêles jambes d'Astrid, il se frotte, renifle, saute et demande de l'attention -à l'image de son maitre, le grand brun n'est pas si différent, à l'exception d'aujourd'hui, il est meurtri dans l'âme, perdu, il ne rêve que de retrouver ce putain de collier qu'il a égaré lors de sa maudite nuit à trainer Anton à l'extérieur pour qu'il puisse se sentir mieux et il ne peut pas lui en vouloir, ce n'est pas sa faute, il aurait du y prêter attention au lieu d'être ailleurs, de ne pas faire gaffe.
Puis ses mains s'enfoncent dans ses poches et en sortent une roulée et un briquet qu'il se presse d'enfumer pour glisser entre ses lèvres asséchées tant la salive bloque dans sa gorge.

Non je connais pas France Gall, chanteuse de ton pays je suppose ? Je suis pas branché variétés françaises malheureusement.

Sa tête s'abaisse pour mieux la regarder, elle continue de sourire Astrid, elle continue de chantonner et si d'ordinaire il aurait aimé la voir comme ça, là ça l'agace, ça l'enrage presque mais encore une fois, ce serait égoïste de reporter son malheur sur elle, comme si elle en était la cause, que personne n'avait le droit d'être content parce que lui l'avait décidé, que si ça n'allait pas, personne n'irait bien.
Alors à son tour il sourit, un léger sourire mais qui en reste un, il souffle la fumée vers elle puis la regarde se mouvoir, semblant attraper quelque chose dans ses poches, hésiter, ne pas savoir quoi dire, ses yeux qui filent dès qu'ils croisent les siens.
Alors Artiome il est intrigué, il arque un sourcil, se tourne un peu mieux vers elle et lui tend sa roulée pour qu'elle tire un coup à son tour -il n'y a probablement pas que du tabac à l'intérieur, il ne va pas le préciser parce qu'Astrid elle a l'air trop fragile, alors si elle savait que son joint était autant chargé, elle ferait encore une crise de narco'.

C'est quoi ? Un pin's des années 80 ?

Artiome glousse et reprend le joint lorsqu'Astrid a tiré, son pied vient frapper Anton pour qu'il s'arrête mais au contraire, il se met à mordre les baskets de son maître et il ne réagit pas, parce qu'il a l'habitude, que de toute façon, il n'a pas l'énergie d'être en colère. Artiome là il ressent beaucoup de choses et ça lui fout un coup au moral, lui qui normalement est si insensible, si éloigné de la réalité et des futilités qui s'en rapprochent, pourtant aujourd'hui, il fait parti de ces gens qui ressentent un amas de ressentiments, de remords, d'aigreurs et Astrid l'aide un peu avec sa bonne humeur, ses joies mais pas suffisamment, c'est pas assez mais il peut pas demander plus Artiome.
bettyleg

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Mariposa ❀ Artiome ♦
Sam 10 Juil - 5:56

Mariposa



Elle s'en doutait, Astrid, qu'il avait pas envie de sourire, pas envie de rire. Alors ça ne l'étonne pas trop, l'air terne sur son visage, les épaules qui se haussent pour répondre qu'il s'en fout un peu, de ce qu'elle dit,  pour dire un truc du genre, très drôle, Astrid, on se fend la poire, Astrid.
Le gros chien vient se glisser entre les jambes d'Astrid et elle recule d'un pas, pas vraiment à l'aise en présence du molosse. Maladroitement, elle tend la main pour qu'il la renifle, mais elle n'a pas l'air rassurée, Astrid. Elle se tient en retrait, un peu penchée en arrière, comme pour se mettre à courir à tout moment, parce que le chien est trop brusque, qu'à tout moment il pourrait lui sauter dessus et la dévorer. Il est gros,  il fait peur, il est brute, et pourtant il joue comme un fou autour d'elle ; il renifle, il aboie et il retourne faire sa vie de chien, une vie d'insouscience et de jeu, une vie qu'elle lui envie, bizarrement. Elle le fixe longuement, elle se dit qu'elle aussi, elle aimerait pouvoir papillonner dans la foule comme ça, retirer sa capuche sans se sentir suffoquer.



❝ i can't wait for you to come my way ❞



Machinalement, elle hoche la tête, sans lâcher du regard le chien. Le sourire qui vient se dessiner sur ses lèvres est automatique, comme quelque chose qu'elle a acquis, quelque chose qu'elle fait par réflexe, sans vraiment le vouloir. Il lui faut un petit moment pour qu'elle puisse quitter la bête des yeux pour  regarder le jeune homme en face d'elle. Il a une clope au bec, maintenant, et Astrid ça la fait sourire, un petit peu plus, ses airs de grand méchant, la cigarette qui s'élance en volute dans les airs, son air fatigué et las.

Dommage, tu rates. Je suis une poupée de cire, une poupée de son...

Elle agite sa tête de gauche à droite, fixe à nouveau le chien, les yeux ronds. Elle lève lentement ses doigts et vient tirer sur les ficelles de son sweat-shirt pour serrer un peu plus sa capuche sur sa tête, se cacher un peu mieux. Sa main fait toujours danser le pendentif entre ses doigts. Elle hésite encore, elle se demande encore. Elle se dit qu'elle devrait peut-être revenir plus tard, parce qu'il est vraiment pas d'humeur et qu'elle a pas envie de l'emmerder, et que ça l'embête déjà, de l'avoir emmerder. Elle prend la cigarette dans les mêmes gestes robotiques et automatiques qu'elle répète sans s'en rendre compte, les yeux toujours ailleurs, dans le vague, quelque part, mais pas ici. Elle la porte à ses lèvres, elle tire, elle grimace un peu, parce que c'est plus fort que ce qu'elle fume d'habitude. Astrid hausse les épaules, parce que ça ne la dérange pas vraiment, ce qui est fort. Elle va sans doute s'endormir d'ici deux minutes, mais ce n'est pas comme si elle n'en avait pas l'habitude.



❝ i've been far away❞



Elle va s'assoir sous un arbre, au cas où la fatigue la prenne trop de court. Elle lève les yeux vers Artiome, elle lui sourit, elle essaie de se montrer un peu douce, pour ne pas alourdir son coeur qui a l'air déjà bien trop rempli de chagrin.

Tu rêves. Si j'en avais un je te le donnerai pas. Même pas en rêve.

Elle rit, appuie sa tête contre le tronc derrière elle et ferme les yeux. Elle se laisse somnoler un instant, elle n'écoute rien, ne fait plus attention à rien, et elle pense s'être endormie pendant un moment.
Mais quand elle rouvre les yeux, elle est toujours sous son arbre, et Artiome est toujours à côté d'elle, la cigarette qui fume dans ses mains.

Astrid finit par sortir le collier de sa poche. Elle le lève à hauteur de ses yeux pour l'observer un peu mieux, le regard fatigué, un peu morne et terne. Elle incline la tête, puis lève un peu les yeux pour voir Artiome. Elle le fixe longuement, elle reste un moment silencieuse avant de soupirer et d'ouvrir la bouche.

C'est à toi je crois. Je suis sûre que je l'ai déjà vu autour de ton cou. Comment t'as fait pour le perdre ? Il était fermé quand je l'ai trouvé, tu l'avais retiré ?



❝ but I'll keep runnin'❞



Elle sourit à nouveau, un tout petit, fixe le beau brun face à elle. Elle tend un peu plus la main pour qu'il attrape le collier et lui prend la cigarette des mains, comme s'ils se les échangeaient. Elle la laisse fumer un instant entre ses lèvres pour apprécier l'odeur âcre de la fumée avant de tirer. Elle ferme les yeux, sent sa gorge l'irriter, la chatouiller, la brûler, apprécie la chaleur qui se répand dans ses doigts tandis que la cigarette se consume peu à peu, et elle appuie sa main sur le tronc de l'arbre pour se redresser. Elle tend la cigarette vers les lèvres du jeune homme et arque un sourcil.

T'essaies de me droguer ?



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Artiome Jeglov
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Mariposa ❀ Artiome ♦
Jeu 15 Juil - 4:27
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L'aigreur s'extirpe de ses poumons au rythme des bouffées qu'il expire, Artiome ne sait pas vraiment quoi répondre à la plus petite lorsqu'elle parle de sa chanteuse, parce qu'il n'est pas intéressé, que ses problèmes lui embrouillent la vue, que sa vision ne se focus plus que sur l'horizon qui lui, s'obscurcie un peu plus.
Il reste debout contre le mur tandis qu'elle, elle s'écarte, elle va s'asseoir sous un arbre à l'abri du soleil et Artiome la regarde faire, observe son échine se courber comme si le poids du monde lui peser dessus, comme si le poids de ses problèmes alourdissaient ses épaules et ça le fait sourire.
Astrid quand on la regarde s'agiter, qu'on la regarde marcher on peut compter les secondes jusqu'aux minutes, jusqu'à qu'elle s'écrase au sol parce qu'une de ses crises lui prend à la gorge sans qu'elle ne puisse réagir, sans qu'elle ne puisse y faire quelque chose. Quand ça arrive, parfois Artiome il patiente un peu, il regarde qui s'approche, qui pose ses mains sur la blonde puis il intervient, il soulève son corps meurtri et il regarde son visage. Parce qu'Astrid quand on la regarde, à contrario de lui, elle transpire la tristesse, la mélancolie qui ne faiblit pas et qui l'amoche un peu plus chaque jours, un bourbier dans lequel elle s'enfonce et dont elle n'a pas l'air de réussir à se dépêtre. Des sentiments qu'Artiome lui, refoule, ne laisse jamais pointer le bout de leur nez, ne laisse jamais traverser son esprit jusqu'à effleurer sa peau, le russe ne pense plus au passé et pourtant, lorsque par réflexe ses phalanges viennent toucher son cou et qu'il n'y a que le col de son haut qui glisse sous celles-ci, ça lui rappelle des souvenirs. Et qu'est-ce qu'il déteste ça, il a envie d'hurler au Monde qu'il l'emmerde putain, qu'il le déteste de lui avoir jouer un tour pareil, qu'il ne mérite pas un tel merdier, pas alors qu'il fait tous les efforts du monde pour devenir quelqu'un d'un peu meilleur, d'un peu moins con.
Et pourtant ça paye pas, ça martèle dans sa poitrine, ça continue et il ne peut rien faire Artiome que fumer sa rouler jusqu'à sentir son esprit s'enténébrer et ses sens se bousiller. Alors il sourit, un léger sourire qui se perd vite lorsque son joint quitte ses lèvres pour venir se poser contre sa cuisse, qu'il regarde Astrid, toujours sa maudite capuche sur la tête. Qu'il rêve lui arracher, qu'elle prenne enfin des couleurs.

Je suis pas pin's de toute façon. Mais toi ça t'irais bien, ça va toujours aux clowns ces trucs.

Il tourne la tête et ravale sa salive, cracher son venin, être rempli de dédain, d'amertume, c'est tout ce qu'il peut faire Artiome pour apaiser un peu sa peine, ou faire comme si. Comme si, lorsque ses mots virulents gifler Astrid, ça le soulageait un peu de sa propre bêtise, pourtant, pourtant.
Pourtant rien, son abdomen prêt à exploser sous la pression, ses doigts rapportent à ses lèvres ce  dont il a besoin, l'ivresse d'un instant, la légèreté d'un moment.
Mais le flou s'enfuie de sa vision, cette frénésie soudaine s'efface et il revient à lui, écrase le bout de son joint sur le mur pour le déposer derrière son oreille et il s'accroupie devant Astrid, attrape le collier entre ses doigts et son visage s'affaisse vers l'arrière, il sourit bêtement, il rigole même et le contemple à nouveau avant de jeter un œil à sa sauveuse du jour, sans laquelle il n'aurait probablement plus vu cette amulette si précieuse à ses yeux.
Sans plus attendre, Artiome vient serrer la jeune femme contre lui, contre son torse et de sa main libre lui retire son immonde capuche pour fourrer son visage dans le creux de son cou, soudainement alléger d'un poids qui était en train de tout abîmer autour de lui, de pourrir, de le faire vriller.
L'odeur sucrée remonte à son nez et pendant quelques secondes, il ne parvient pas à se détacher de la jeune femme contre lui, ses doigts sanglent sa nuque et il y appuie un peu plus son front avant de finir par redresser la colonne pour être droit, lui dégage le visage des quelques mèches blondes et sourit enfin.

Tu sais pas à quel point tu me sauves la vie Astrid.

Le brun s'assoit à son tour en tailleur et attache la plaque à son cou, la presse entre ses doigts pour en sentir le métal frais qui malgré être resté dans les poches de la plus jeune, ne s'est pas réchauffé entre ses frêles phalanges.
Artiome ne sait pas quoi dire, il lorgne simplement sur le nom inscrit dessus, sur les dates y figurant, les écritures qui paraissent datées d'hier. Et puis un silence qui s'installe et qui vient se briser lorsque Artiome prend une grande bouffée d'air, il rallume son joint et le rapporte à ses lèvres, attrapant son portable pour mettre de la musique, quelque chose qui remonte le moral, qui ne lui fasse plus penser au merdier qu'il aurait pu se passer, aux probables émotions négatives avec lesquelles il aurait du cohabiter. Il n'a plus envie d'y penser, alors il tend à nouveau le joint vers Astrid, souriant.

Non, après je pourrais pas t'avoir dans mon lit, ce serait bête.

Artiome retient un rire, il observe la réaction d'Astrid puis tourne le visage vers Anton qui revient vers lui, se frotte à ses jambes pour finalement s'allonger, le museau posé sur sa cuisse, Artiome lui caresse la tête et regarde à nouveau l'héroïne d'un jour, peut-être celle de toujours.
Il chantonne le brun tout bas et le bédo revient entre ses articulations, il profite du beau temps, de la soudaine sérénité qui l'habite qui lui fait prendre de grandes bouffées d'air entremêlées de la toxicité qu'il inflige à ses bronches.
bettyleg

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Mariposa ❀ Artiome ♦
Lun 19 Juil - 3:03

Mariposa



Le collier pend au bout des doigts d’Astrid. Il balance lentement, de droite à gauche, et elle le fixe, comme obnubilée par les ondulations du pendentif, similaire aux va-et-vient des bascules sur lesquels elle aimait tant jouer lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. L’amulette la transporte vers un temps si ancien qu’Astrid doute de son existence, un temps où les choses étaient plus simples, où son seul souci était de se faire des copains, de trouver des enfants pour compléter les marelles qu’elle dessinait sur le sol, pour jouer avec elle parce qu’elle était toujours un peu effrayée de tomber malencontreusement dans son ombre. Astrid elle n’est pas restée enfant très longtemps. Les mois suivant son arrivée à l’Académie la fin prématurée d’une enfance qu’elle aurait aimé chérir un peu plus, elle s’en rend compte maintenant. Et pendant que la cadence du collier ralentit un peu plus, Astrid se sent somnoler à nouveau - ou peut-être que t’as juste envie de somnoler, Astrid, de te réfugier sous ta couette comme tu le fais tout le temps, d’augmenter le son de tes écouteurs si fort que c’est à se demander si t’as encore des tympans, de plus en sortir, de même plus savoir quelle heure il est, quel jour il est, où t’es et qui t’es. T’as peut-être juste envie d’oublier ; d’oublier Astrid, d’oublier la tête blonde qui te fixe dans le miroir, les yeux bleus fatigués et morts qui ressemblaient à ceux de ton père un jour. Il reste quoi, de l’enfant que tu étais, Astrid ?



❝ i can't wait for you to come my way ❞



Le pendentif quitte brusquement ses doigts, et Astrid retrouve le présent, l’herbe molle et froide, le ciel si clair qu’il en devient aveuglant, le soleil qui nargue sa peau blanche et ses yeux bleus qui le supportent mal, et Artiome. Elle est tellement loin, Astrid, tellement ailleurs, qu’elle le regarde sans vraiment le voir, sans comprendre son sourire et son rire. Elle baisse la main, la pose dans l’herbe et arrache les brins qui lui passent sous la main. Elle les compte, mentalement

un

deux


trois


elle se raccroche à quelque chose, un truc concret, quelque chose qui est ici,

quatre

maintenant, un truc réel, un truc

cinq

vrai

six

sept


huit


mais c’est quoi qui est vrai, Astrid

neuf

di——




Elle avait oublié, Astrid, à quel point ça chauffait le visage, le soleil. Elle avait oublié la sensation des rayons sur ses pommettes lorsque la capuche n’est plus sur sa tête. Elle avait oublié parce qu’elle n’aime pas spécialement, parce qu’Astrid elle a même toujours préféré l’hiver. Elle aime bien les gros pulls et les chocolats chauds, la neige derrière la fenêtre et les cheminées. Alors pourquoi c’est pas désagréable, les caresses de Phébus sur ton visage ?
Six, sept, huit, les bras autour de toi ils sont vrais, Astrid. Et c’est peut-être pas l’astre du jour qui procure autant de chaleur. C’est pas lui, les caresses, c’est pas lui, le présent. Elle relâche les brins d’herbe qu’elle tenait dans son poing serré.


❝ i've been far away❞



Neuf, dix, c’était quand la dernière fois qu’on t’a enlacé, Astrid ?

Plus lunatique tu meurs, j’étais pas un clown y a deux minutes ?

Astrid elle a beau être ailleurs, elle a beau avoir les yeux dans le vague et la tête dans le brouillard, elle garde la face. Elle lève la main pour lui tapoter le bras un peu maladroitement, parce qu’elle ose quand même pas rendre les embrassades, et elle se recule, dès qu’elle peut. Elle se sent à nue, sans sa capuche, ses yeux piquent, elle les sent rouges, et elle ne sait pas si c’est le soleil, si c’est le joint qui passe entre ses lèvres de temps en temps, la fatigue, ou juste elle.
Elle ravale sa salive avec difficulté et elle frotte ses poings contre ses yeux. C’est insoutenable, le soleil, ses yeux sur elle, les doigts qui viennent balayer les mèches blondes qui n’ont plus de repère maintenant que la capuche n’est plus. Et quand ses mains quittent ses yeux rougis, Astrid elle ose relever le regard vers lui. T’es insupportable, Astrid, c’est insupportable l’air de défi que tu donnes, comme si tu voulais prouver quoique ce soit à qui que ce soit, comme si quelqu’un en avait quelque chose à faire, de ton cynisme idiot.
Et pourtant, pour l’instant, y a rien qui sort. Elle reste bouche-bée, elle fixe le jeune homme face à elle, le visage qui se contorsionne sous les éclats de rire qui ne veulent pas sortir, les yeux qui brillent d’une lueur qu’Astrid ne voyait pas il y a quelques secondes encore. Et Astrid, qui passe son temps à plaisanter, qui ne sait pas répondre en étant sérieuse, qui a oublié ce que c’était de répondre en toute honnêteté tant elle baigne dans le sarcasme, elle arrive pas à savoir s’il plaisante, lui aussi, ou s’il est sérieux. Alors elle le fixe, comme si la réponse allait finir par se graver sur le front d’Artiome. Elle ne dit rien, pendant longtemps, une minute, deux peut-être, elle sait pas vraiment Astrid, elle a arrêté de compter tout à l’heure - on en était à dix, non ?


❝ but I'll keep runnin'❞



Onze et douze, t’aimerais bien qu’il rigole pas, au fond. Mais le problème, Astrid, c’est que même s’il plaisante pas, ce sera jamais comme ce que t’imagines, c’est dommage non ? Artiome t’en a fait un Orphée, malgré ce qu’on dit, malgré les murmures qui courent les couloirs. Parce que tu le vois traîner du côté des tragédies, dans la bibliothèque, et pour des raisons que tu saurais même pas expliquer. Peut-être simplement parce que tu l’as décidé ainsi, parce que ça nourrit ton imaginaire naïf et romantique, et parce que t’aimes bien rêver, Astrid, c’est tout. Mais même si c’était Orphée, même s’il pouvait descendre jusqu’aux Enfers chercher ce qu’il aime, t’as rien d’une Eurydice, c’est dommage, Astrid.

Treize, quatorze, le menton haut, c’est pas bien grave, Astrid. Elle sourit finalement, la minute, les deux minutes, elle ne sait toujours pas, se sont écoulées, et elle semble en proie à une illumination, une épiphanie soudaine. Son visage s’éclaire de sa malice habituelle, elle espère que ça cache le rouge de ses joues, que ça calme un peu les pulsations de son coeur.

T’es un grand romantique, toi, non ? Tu sais quoi, je suis tellement conquise on va le faire ici, maintenant.

Astrid lui sourit à nouveau et s’allonge dans l’herbe. Elle fait mine de l’attendre, les bras derrière la tête, et elle finit par tendre la main pour attraper la cigarette qu’il lui tend. Sentir les effluves descendre sa gorge et enfumer son nez la détend un peu, et Astrid l’observe un peu plus sérieusement. Elle roule sur le côté comme pour mieux le regarder, plisse les yeux et regarde le collier, qui a retrouvé sa place originelle, autour de son cou, contre son coeur - t’aimerais bien, non ?

Je te pensais pas bijoux. T’as des petites parures de diamant, aussi ?



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