Les ruines d’un havre de paix gisent devant vous alors que vous vous remémorez les bons moments d’une vie passée. Deux ans déjà que cette illusion a pris fin…

Des personnes détenant des aptitudes hors du commun sont apparues depuis quelques dizaines d’années. Vivant dans l’ombre pour ne pas attiser la haine de ceux qui craignent la différence, les plus jeunes détenteurs ont su trouver refuge au sein d’une académie, créée spécialement dans ce but par un personnage énigmatique, M. Swish. Un scientifique réalisant des recherches sur les aptitudes et parcourant le monde pour proposer à des civils de changer de vie, en acceptant de modifier leur génome et obtenir à leur tour l’une de ces aptitudes, chose qu’il avait appris à accomplir par le biais de ses recherches. Celui-ci a alors publié une annonce anonyme. Son but : rassembler les détenteurs, permettre à l’humanité d’évoluer plus rapidement grâce à ses avancées scientifiques et apporter la paix. Obtenir une aptitude était désormais possible même pour ceux ne possédant pas le gène modifié et ce, grâce à lui.


Une phrase iconique. Un dôme et des bâtiments servant de protection à ce bourgeon de nouvelle ère. Une vie pure et parfaite offerte à ceux qui n’avaient pas de toit sous lequel vivre librement ; une prison, bien qu’agréable et ce, malgré les difficultés rencontrées pour garder le secret. Et cela dura. Mais c’était sans compter le pouvoir du gouvernement et ses méthodes.



Lors d’une escapade nocturne de certains résidents de l’académie dans une boîte de nuit, un groupe d’individus masqués aux pouvoirs spéciaux fait son apparition et détraque l’intégralité des aptitudes des détenteurs présents dans la salle, devant les yeux ébahis de plusieurs centaines de civils. L'entièreté de la ville est mise au courant de l’existence des pouvoirs, et la sécurité de l’académie est fortement compromise. Pendant ce temps, Andrew Carter, alias le Concierge et ancien collègue de M. Swish, recrute des détenteurs aux pouvoirs sans limites au sein de l’académie dans le but de créer une armée capable de se défendre contre une potentielle guerre contre le gouvernement et ses détenteurs maléfiques : en réalité, ces personnes sont des otages récupérés par le gouvernement, destinés à l’aider contre leur gré. Son objectif : éradiquer l’humanité, qui ne mérite pas ce don, et la remplacer par les vestiges de l’évolution, des détenteurs purs et natifs.



Cinq mois plus tard, au moment le plus inattendu, des centaines de personnes pénètrent sous le dôme de l’académie et la prennent d’assaut, détruisant tout sur leur passage. Ceux qui tentent de se défendre et de contre-attaquer sont tués ou pris en otage, enfants et adultes confondus. Malgré l’arrivée de renforts composée de nouveaux détenteurs, créés et dirigés par le fondateur de l’académie, qui refait surface après quinze ans d’absence, le combat est vain. Les murs sont détruits par des balles et autres projectiles, les survivants sont soumis et forcés à plier le genou face à un gouvernement sans scrupules, plaidant la nécessité. N’ayant d’autre choix que d’obéir, les détenteurs se retrouvent face à une proposition : se taire, ou bien être décimés sur-le-champ. Une trêve est alors signée entre le gouvernement et les restes de l’académie. L’arrêt des persécutions et la protection contre une obéissance sans faille, l’impossibilité de sortir de l’île et une coopération scientifique. Le gouvernement souhaite par-dessus tout utiliser ces individus pour découvrir les limites de ces aptitudes hors du commun, par le biais d’expériences simplistes et sans danger pour la vie des détenteurs.

Dès lors, un régime autoritaire et militaire est implanté sur l'île. Les anciens pensionnaires sont insérés dans la ville de Moosbell, profitant de l’éducation, du confort et des possibilités d’embauches de celle-ci. C’est une fausse harmonie qui règne entre les détenteurs et les civils. Les mineurs ou individus originaires de l’académie n’ayant pas les moyens de se payer un logement se voient octroyer une bourse colossale pour assurer leurs arrières et leur permettre une adaptation parfaite. Tout est calculé pour que ceux-ci ne manquent de rien et que le gouvernement puisse tirer profit de cette entente forcée ; après une telle démonstration de force, le choix n’était pas présent.



Cela fait deux ans déjà que l’académie a été détruite, et ses ruines sont désormais visibles : le dôme est tombé, certains y ont perdu la vie et nul n’ose évoquer ce drame depuis la destruction totale de ce semblant de havre de paix. Il n’est plus qu’un souvenir, à la fois doux et amère, dans les abysses de certains esprits.

Durant ces deux dernières années, Andrew Carter a continué d’ériger une immense armée dans l’ombre du gouvernement : anciennement appelée la Classe X, désormais surnommée la Révolution, elle poursuit la volonté du Concierge et partage son idéal. M. Swish, de son côté, continue de proposer à des civils souhaitant changer de vie d’obtenir un don à leur tour ; son parti, appelé la Résistance, croit en une possibilité d’entente mondiale entre les détenteurs et les civils, ainsi qu’avec le gouvernement. De son côté, le gouvernement a libéré les détenteurs otages et continue à effectuer des recherches pour découvrir les limites de ces aptitudes surnaturelles en coopérant avec ceux-ci.

La relation entre les détenteurs et le gouvernement est aujourd’hui extrêmement tendue. Certains détenteurs subissent des discriminations et autres injustices de la part de groupes de civils n’acceptant pas les différences palpables, d’autres ne supportent pas l’idée d’être prisonniers d’une île où ils se trouvent être utilisés, tels des cobayes de laboratoire. Des rixes éclatent de temps en temps et l’atmosphère d’une guerre froide voit le jour. Depuis quelque temps, il semble que des individus disparaissent sans laisser de trace, chose qui éveille les instincts de survie de beaucoup et commence tout juste à créer davantage de doutes.