Cela faisait deux ans, que tu vivais en colocation avec Nate, Huan et Sun. Vous aviez eu des hauts et des bas mais une chose était claire -enfin tu le pensais- c'est que lorsque tu es en cuisine, il ne faut pas manger les gâteaux qui sont dans la boîte avec une serpent dessus. Sous réserve de conséquence. Depuis qu'Esther est revenue d'on-ne-sait-où, elle avait comprit la règle et tu ne l'aurais pas laissé le temps d'en prendre, non mais oh, ça coûte cher à aujourd'hui de faire des space cakes... Tu connais la recette par coeur, tu en faisais avant à l'académie, avec tes amis, avec ta bande. Vous passiez la soirée d'après à les manger, joyeusement, riant comme si rien n'allait vous arrêter.

Maintenant qu'ils ne sont plus de ce monde, tu continues cette tradition. Et aujourd'hui on est dimanche, le jour des space cakes. Tu sors de ta chambre avec ton sachet de tête de plante. Tablier enfilé, tu viens fermer les fenêtres ainsi que la porte, t'allumant une cigarette en même temps que la musique commence à sortir de l'enceinte qui est dans la cuisine. Après avoir préchauffé le four, tu attrapes la balance, te dandinant un peu sous la musique, la cuillère tournait entre tes doigts alors que tu sors 8 grammes d'herbe afin de la laisser tomber dans le mixeur. Une fois moulue, tu la déposes sur une plaque pour la décarboxyler pendant 30 à 40 minutes. Pendant ce temps, tu fumes tranquillement, assit devant le four tout en regardant des tiktoks sur ton portable.

Ta sonnerie retentit, tu te redresses, écrasant ton mégot de cigarette dans le cendrier sur la table. Tu attrapes la manique pour sortir le plat et mettre le four à 190°C, un sourire aux lèvres en humant l'odeur que tu aimais tant. Laissant l'herbe refroidir, tu commences à faire fondre ton beurre au micro-onde pour qu'il ait cette consistance visqueuse et pâteuse. Une fois fait, tu mélanges l'herbe avec ce beurre dans un gros saladier. Tes mains attrapent alors respectivement le sucre, la farine, le lait, le beurre au cannabis et les œufs. Tu mélanges avant de regarder ta mixture et d'attraper le cacao en poudre, tu allais en faire des au chocolat. Tu mélanges à nouveau jusqu’à obtenir une pâte avec une belle consistance uniforme.

Une fois que tu es satisfait, tu souris, beurrant le moule à gâteau avant de verser la pâte dedans, dessinant quelques formes sur le haut de la pâte pour en manger un peu comme ça. Une fois fait, tu tapotes le plat pour que le mélange soit bien lisse et uniforme. Il est parfait et tu l'enfournes, mettant une alarme pour vingt-cinq minutes. Rebelotte, tu fumes une cigarette à la fenêtre, regardant les réseaux sociaux, on ne sait jamais, peut-être que Jude, Naïko ou Aïko vont reposter quelque chose... Aran non, tu te souviens encore de son cadavre... Il était recouvert de morsures immenses ainsi que d'un trou dans l'estomac. Tu étais perdu dans tes pensées, ta cigarette se consumant toute seule, la cendre tombant dans le cendrier placé sous ta cigarette.

Ce qui te fit sortir de ta rêverie, c'est ton alarme, regardant l'heure: OOPS. Ton gâteau est cuit. Tu ouvres le four, plantant un couteau dans le gâteau, le ressortant propre. Tu attrapes donc les maniques, sortant le plat du four pour le poser sur la gazinière. Eteignant le four. Tu le laisses refroidir pendant que tu fais la vaisselle et que tu ranges tout correctement, tu as même le temps de te servir une bière. Lorsque le dessus de ton gâteau est refroidit, tu le retournes sur une plaque et c'est parti pour trente minutes. Tu laves le plat et tu bois solo, tu aimes être seul, tu n'as pas besoin de faire semblant et tu peux fumer car Nate ni Huan ni Sun ni Esther ne sont dans la pièce. Tu regardes dehors avec ton verre, une trentaine de minutes après, tu retournes à nouveau ton gâteau, formant une plaque d'environ quatre centimètres d'épaisseur, tu la coupes en carrés que tu déposes dans la boîte avec un serpent gravé dessus en la laissant ouverte. Tu les laisse terminer de refroidir, en profitant pour aller prendre une douche, retirant ton tablier. Après tout, tout le monde sait qu'il ne faut pas manger les gâteaux de la boîte avec un serpent dessus, n'est-ce-pas? Ca fait deux ans que tu as cette règle toutes les semaines...

Il est dix-sept-heures trente lorsque tu sors de la cuisine pour aller ranger tes herbes et prendre ta douche, laissant les gâteaux sans surveillance après avoir bloqué la cuisine pendant plus d'une heure et demie...

Dix-sept heures trente. Et il n’a pas mangé.

Il faut dire qu’il est difficile de stopper une partie de Valorant en plein milieu, et qu’il lui a bien fallu une heure pour terminer celle-ci. Dès que l’une des deux équipes gagnait un round, s’en suivait une victoire de l’autre équipe ; in-ter-mi-nable. Évidemment, la défaite, c’est pour lui. Il n’est pas du genre à s’énerver devant les jeux vidéo - juste un peu, mais cette partie lui a donné des aigreurs d’estomac… ou est-ce parce qu’il a dû sauter l’heure du goûter ? Il déteste sauter l’heure du goûter. Bien évidemment, personne n’a daigné lui apporter un petit en-cas directement dans sa chambre… et il aurait très bien pu se servir lui-même par un portail. Mais il n’y a pas pensé, c’est vrai.

À quoi bon faire une colocation si personne ne lui fait à manger ?

Il sort de sa chambre de très mauvaise humeur. Le démon de retour, son ventre grogne comme le ferait un chien enragé. Si quelqu’un se pointe, il lui hurle dessus. Les rares fois où l’on ne peut distinguer ce sourire éternel qui d’habitude orne son joli minois, il peut sembler effrayant. Une haine passagère, une rancune naît dans sa poitrine - s’il oublie de se nourrir, visiblement, personne n’y pensera pour lui. Tu parles d’amis…

Il se dirige tout naturellement vers la cuisine, prêt à grignoter l’intégralité du placard à gâteaux et sans aucun remord - après tout, c’est leur problème ; il n’a pas eu à manger, il se venge, c’est logique. Médisant, il jette un coup d'œil au plan de travail… Dans une petite boîte en métal encore ouverte, une odeur orgasmique s’échappe ; Lee vient de faire des gâteaux juste pour lui ? Il aurait volontairement laissé la boîte ouverte pour que celui-ci se serve en toute impunité ? Nate savait. Lee, c’est un frère, on ne peut compter que sur lui.

Sans hésitation, Nate se rue sur la boîte en métal. Saisissant un premier brownie, il le porte à ses lèvres comme le goinfre qu’il est et, quelques secondes plus tard, celui-ci est entièrement englouti par le vorace. À ce stade, il ne prend plus autant le temps de savourer ; il gobe. Comme les animaux. Ce n’est pas assez. Il en prend un second. Parce qu’il a faim. Ceux-ci ont toutefois un arrière-goût plus ou moins discutable - il ne manquera pas d’en informer le serpent de ménage ! Il s’étouffe presque avec le deuxième car il se précipite comme un sagouin. Ils sont si bons, mis à part cet arrière-goût déplaisant. C’est pourquoi il en mange un troisième. Et enfin, puisqu’il n’allait pas simplement gâcher sa préparation et la laisser à Huan, il mange le quatrième et dernier brownie.

La bouche sèche à force de mâcher, et parce qu’ils ne sont pas si légers que cela, il se dirige vers le frigo et fait beaucoup de bruit en ouvrant la porte de celui-ci. Parce qu’il n’est pas discret, simplement. Il saisit une bouteille de lait - il n’y a que le lait qui se marie avec le chocolat - et se sert un grand verre, qu’il boit en quelques secondes. Repu, il soupire, la main sur le ventre, satisfait.

— Lee ! dit-il tout en se tournant vers son meilleur ami qui vient tout juste de sortir de la salle de bain, le sourire aux lèvres et les yeux clos. Franchement tu gères, trop bon les brownies, merci c’est gentil. Bon, y’a un arrière-goût pas ouf, mais sinon c’est pas mal, je savais pas que tu avais des talents de pâtissier. Tu m’en referas ?

Lorsqu’il rouvre les paupières, il constate la mine désemparée du serpent.

— Bah quoi ?

Un regard vers la boîte, un sursaut de peur lui parcourt l’échine. Dans le doute, il se redirige vers celle-ci et abaisse le couvercle. Un serpent. Il avait complètement oublié.

— AAAAAAAAAAAAH. COMMENT JE FAIS ? JE FAIS QUOI ? LEE ! TU CASSES LES COUILLES.

Lorsque tu reviens, bien heureux de pouvoir déguster tes space cakes tout en chillant dans ta chambre, surement en écoutant de la musique ou en t'écrasant devant Netflix... Serviette sur la nuque, tu mets un pas dans la cuisine pour voir une petite tête blonde...

Oh shit.

"Bon, y’a un arrière-goût pas ouf, mais sinon c’est pas mal, je savais pas que tu avais des talents de pâtissier. Tu m’en referas ?"

Tu le regardes avec une mine dépitée... Tu es parti même pas quinze minutes et il a pioché dedans??? La prochaine fois tu les laisseras refroidir dans ta chambre hein... Tu l'observes réaliser sa connerie, frissonner, revenir vers la boîte et la fermer comme si cela allait faire disparaître le serpent dessus... 3...2...1...

"AAAAAAAAAAAAH. COMMENT JE FAIS ? JE FAIS QUOI ? LEE ! TU CASSES LES COUILLES."

Que quelqu'un nourrisse le gremlin avant qu'il ne mange ta face, vite... Tu serais en train de rire si ce n'était pas la première fois que Nate touchait à ça... Mais c'est bel et bien la première fois qu'il ingurgitait de la drogue... Et au vu de la boîte... Il n'en a pas mangé qu'un...

- Calme-toi, ce n'est pas du poison non plus... Tu en as mangé combien? Dans environ trente minutes ils feront effets... Tu auras faim, très faim. C'est plus puissant de l'ingérer que de le fumer... Surtout que je paries que tu avais le ventre vide... Raaah... Déjà il faut que tu manges quelque chose d'autre...

Tu lui avais dis de se calmer mais c'était surtout toi qui était en panique là, intérieurement, bien entendu. A cause de toi, Nate allait planer. Mais qui dit planer dit aussi redescendre. Les premières fois c'est le Bad Trip assuré... Surtout en spacecake et le ventre vide. Huan entre à ce moment, tu l'observes avant de secouer la tête comme pour lui dire de ne pas s'en mêler... Attend, elle se fait du popcorn? Tu attrapes une poignée de son popcorn pour le mettre dans un bol, le tendant à Nate.

- Mange-ça déjà Nate... Et Huan... Nate a mangé quatre de mes spacecakes... Nate, tu connais les effets que tu vas avoir ou pas du tout?

Toi qui voulait chiller, ce ne sera pas pour aujourd'hui, tu allais t'occuper de Nate après tout, c'est un peu de ta faute s'il est dans cet état. Esther entre, tu l'observes du coin de l'oeil avant de surtout voir les pâtisseries, voit-elle l'avenir? Tu sors un couteau pour retirer le scotch sur la boîte, attrape la boîte avant de l'ouvrir pour la glisser vers Nate. Il fallait le nourrir, il arrêterait de crier déjà, et en plus il y a de forte chance que la boîte de pâtisserie soit pour lui.

- Bon les gars... Ce soir c'est pâtes carbonara... Servez-vous d'un spacecake si vous voulez, Nate va planer alors autant en faire une soirée? Je n'en mangerais qu'un afin de pouvoir m'occuper de vous en cas de problème... Déso Nate, j'aurais dû fermer la boîte. Mais bon, je ne suis parti que 15 minutes même pas...

— T’en as mangé combien ? lui demande Lee.

Reprenant tout juste son souffle, Nate lève les yeux au ciel, comme pour y trouver la réponse universelle. Il réfléchit, tente de se rappeler de tous les brownies qu’il a ingéré, mais la panique prend le dessus ; il gigote dans tous les sens, bouge ses mains frénétiquement. Là, il compte à voix haute.

— Un, deux, trois… quatre ! J’en ai pris quatre. C’est grave ? Putain j’vais mourir.

— Tu auras faim, très faim continue Lee.

— C’est tout ?

— C'est plus puissant de l'ingérer que de le fumer... Surtout que je parie que tu avais le ventre vide… Raaah... Déjà il faut que tu manges quelque chose d'autre... finit-il par déclarer.

— Ouais ça, je veux bien. Donne-moi un truc, j’ai peur de prendre encore un truc empoisonné, adresse-t-il à son meilleur ami.

Nate sautille sur place pendant que Lee cherche quelque chose à lui donner en guise de contre-attaque face à ces brownies aliens prédateurs. Le stress et l’angoisse lui montent aux joues, qui rougissent de nouveau, colorées par la honte et l’appréhension.

Il saisit les popcorns et les ingère immédiatement, à coups de grandes poignées, il les gobe sans même en mâcher quelques bouts - et manque de s’étouffer. Il tousse une ou deux fois avant de répondre.

— Si je connaissais les effets je serais pas en sueur là, c’est ta spécialité ça, j’y connais rien… Pourquoi tu me dis ça comme ça ? Dis-moi si je vais mourir, je mérite de savoir ! répond-t-il entre l’excitation et la peur.

À la vue d’Esther, les joues de Nate deviennent bien plus roses : elle a ramené une boîte de pâtisseries rien que pour lui. Ce n’est pas la première fois - et dire que leur rencontre a été animée autour de pâtisseries. C’est un peu l’histoire de leur relation. La genèse, le déclic. Le début d’une folle aventure emplie d’efforts et d’entraînements, de rires et de pleurs. Si tout le monde est là, Nate se sent quelque peu soulagé - au moins, il ne mourrait pas seul.

Alors que Lee lui tend la boîte, Nate regarde sa meilleure amie avec le sourire qu’il avait perdu un peu plus tôt. Un rayon de soleil, qu’il tire en direction d’Esther.

— C’est rien que pour moi ? Merci Esther, c’est super gentil, dit-il dans une voix reconnaissante, adoucie. Soudain, il reprend un peu de sérieux, voire un peu de sarcasme, et adresse un regard à Lee tout en continuant de parler à Esther. Toi au moins, tu penses à moi et mes oublis de goûter.

Alors que Lee appelle à une soirée générale, le jeune blond s’efforce de se faire à la situation. Il n’a plus le choix ; il ne peut ni vomir, ni s’assommer, il doit subir. De plus, Lee a certainement toujours attendu ce moment - celui où Nate allait finalement succomber à ses étrangetés, ses drogues en tout genre, au moins une fois « pour voir ». Ce sera chose faite. Il a confiance en ses amis, il sait qu’ils seront là en cas de problème, bien qu’il ne soit pas fan de l’idée de devenir un légume, comme Lee quelquefois. Mais soit.

S’il y a des pâtes carbonara, alors tout est bon.

Il hoche la tête suite aux excuses de Lee, parce qu’il n’est pas rancunier et puis, ce qui est fait est fait. Il doit bien lui rester vingt-cinq minutes avant de voir son esprit s’envoler, bien qu’il ne connaisse pas exactement les effets de ces gâteaux du démon. Lorsque le brun rappelle qu’il n’est parti que quinze minutes, ses sourcils se froncent et ses joues rosissent davantage. Il ouvre le cadeau d’Esther et commence à ingurgiter les quelques douceurs à l’intérieur - à commencer par l’éclair au chocolat - dans une mine boudeuse.

Après avoir terminé de manger la première pâtisserie - comme un vorace, il garde la boîte en mains et se dirige vers Esther. Il n’écoute pas ce que répond Lee à sa meilleure amie, trop occupé à l’écouter elle, qui lui demande à quoi rime tout ce charabia.

— Qu’est-ce qui t’as pris, même moi je sais qu’il faut pas toucher à la boîte de Pandore, ici !

— Alors en fait, non mais attends parce que tu sais pas tout aussi, ils disent n’importe quoi. Lee a fait ses brownies, ensuite, moi, je sors de ma chambre parce que j’ai pas pris mon goûter - tu sais que je peux facilement oublier de manger quand je suis pris dans une partie… Du coup j’arrive, y’a personne dans la cuisine et la boîte est grande ouverte avec les brownies tout chauds dedans. Je vois pas le serpent, j’ai faim, je suis clepto, je réfléchis pas et j’en mange.

— Et p*tain pourquoi QUATRE ? demande-t-elle à nouveau.

— Ça c’est parce que t’as pas encore goûté ! C’est super bon, Lee c’est vraiment un chef. Bon, à part l’arrière-goût dont je connais l’origine maintenant, c’est une tue-rie.

Alors, Esther affirme qu’elle accepte de suivre les penchants des deux autres. Quant à Nate, ce n’est pas comme s’il avait le choix : il est condamné. Dans une quinzaine de minutes, il serait complètement foutu, comme l’a prédit Lee. Quelque part, il redoute son comportement sous ces effets ; à vrai dire, il a déjà été bourré une ou deux fois, et le résultat donne un chaton trop collant et beaucoup trop affectueux, beaucoup trop tactile, beaucoup trop bavard, beaucoup trop tout.

Après que Huan ait tendu la boîte de spacecakes à Esther, Nate lui tend celle des pâtisseries. Oui, à la base c’est pour lui, mais il a déjà pitié pour son amie qui va se retrouver dans le même état que lui. Une chose est sûre, il tentera de l’aider quoiqu’il lui arrive - et ce, même sous spacecakes. Autant commencer tout de suite, qu’elle ait le ventre plein.

À la vue de Lee qui sort quelques bières, Nate grimace ; il en a déjà goûté, mais ces boissons manquent de sucre à son goût. Alors, il tend un regard vers le brun et s’exclame :

— Dis Lee, à part les trucs qu’on a déjà goûté au bar et qui étaient bien trop dosés, j’ai jamais vraiment bu de cocktails très sucrés. T’as des idées, que j’en fasse ? J’aime pas les bières… et sinon, je peux me contenter de jus de fruits. Mais je sais pas, foutu pour foutu, autant y aller à fond non ? il se tourne alors vers Esther, curieux. C’est quoi toi, ton cocktail préféré ? On a de tout, y’a peut-être moyen que je te le fasse si tu veux, tu seras mon premier !

Lee lui répond et il laisse la boîte de pâtisseries dans les mains d’Esther, après un sourire affectueux, avant de se rendre également près du frigo et de sortir les ingrédients qu’on lui indique. En priorité, ceux d’Esther, ensuite, ceux de Lee et de Huan. Avant de devenir fou et incontrôlable, Nate tient à faire quelque chose d’utile.