-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver.
Liones Callahan
Idéal : Révolution
Messages : 16
Date d'inscription : 11/04/2021
Age : 24
Groupe : Classe A
Liones Callahan



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Dim 4 Juil - 8:50
Ce matin les doigts de l'étudiante avaient glissés sur les étagères de sa bibliothèque personnelle, s'arrêtant sur certains titres, ils ne parviennent cependant à dénicher l'ouvrage recherché et elle doit se rendre à l'évidence, ce livre qu'elle recherche, elle ne le possède guère. Elle en a cependant besoin pour appuyer son projet d'études. Une visite à la bibliothèque semblait inévitable.  Elle se détourne du meuble massif emplit de pages et se dirige vers sa chambre et plus particulièrement vers le dressing attenant, là, elle enfile une paire de chaussures de ville et une veste en cuir à capuche. Une veste qui ressemble énormément à son autre veste qu'elle ne peut cependant porter autant qu'elle le voudrait. Arrivée en bas de la tour, la pluie tombe drue et oblige la jeune femme à rabattre son capuchon sur son visage pour ne pas finir trempée.

Prestement, elle marche vers le périphérique qui la ramène le secteur terrestre et plus particulièrement dans les quartiers nord, bien loin de son lieu de vie. Si la pluie est ici moins dense, elle est toujours présente et si sa chanson est agréable à l'oreille, la sensation d'être trempée l'est beaucoup moins. Parcourant des rues qu'elle connait maintenant par coeur, elle finit par arriver aux portes de la bibliothèque qui s'ouvrent devant elle pour la laisser pénétrer l'édifice qui vient l'étreindre d'une chaleur réconfortante et de l'agréable odeur familière des pages vieillissantes sur lesquelles se sont logés quelques grains de poussière. Ici elle se sent un peu comme à la maison. Et cela lui rappelle la bibliothèque de feu l'académie où elle étudiait. Une bibliothèque ensevelie sous les ruines du passé, des ouvrages détruits par centaines. Elle s'avance, prenant soin d'égoutter comme elle le peut son manteau et les quelques mèches de cheveux humides qui viennent se coller à son visage, dans le plus grand des calmes, elle s'avance aux travers des rayonnages.

Les doigts de l'étudiante glissent sur les étagères de la bibliothèque, s'arrêtent sur certains titres jusqu'à s'arrêter sur celui de l'ouvrage recherché. Avec délicatesse, elle retire le bouquin de son emplacement et vient tourner quelques pages du bout des doigts, son regards s'arrêtant sur quelques mots, ça et là. Satisfaite de sa trouvaille, elle se met en marche de nouveau, parcourt quelques rayons supplémentaires avant de se diriger simplement vers le comptoir sans vraiment y prêter grande attention. Cependant, alors qu'elle pose doucement le livre contre la surface boisée du plan de travail, ses iris violacés se posent sur un visage bien trop familier. Un visage carré, des épaules droites et des mains marquées par les coups et le travail acharné. Une vision qui la renvoie deux ans en arrière; vision d'une rue bondée, de deux mains jointes, de la promesse qui a l'époque semblait bien futile d'une visite au zoo. La brune sent une petite boule se former au creux de son estomac, ses lèvres se pincer légèrement, face à une Selji dont la légèreté semblait s'être envolée , la laissant ancrée à terre, témoignant une fois de plus des conséquences de la catastrophe.

Instinct, l'envie de lui prendre la main comme elle l'avait fait se jour là se déclare mais se voit brutalement réprimée. Celle qui se trouve en face d'elle, Liones ne la connaît pas. Elle ne peut deviner quelles cicatrices ses deux dernières années ont laissés sur l'esprit de celle qui était sa camarade, elle ne peut deviner si celle ci à su commencer à guérir ou si au contraire quelques plaies béantes pourraient la faire exploser au moindre contact. Bien qu'elle ne la craigne pas, elle ne désire en rien risquer ce qui pourrait subsister d'un avant déjà révolu depuis longtemps. Du bout des doigts, elle fait glisser vers son vis-à-vis l'ouvrage alors que ses lèvres se détendent en un sourire aimable et naturel. Parce qu'elle fait partie de ces quelques personnes qui lui avaient donné envie de sourire.

"Bonjour mademoiselle, je souhaite vous emprunter cet ouvrage."

Sans cesser de sourire, elle lui tend également sa carte , une carte qui n'a pas changé depuis son arrivée sur l'île. Une carte sur laquelle figure la photo d'une jeune fille aux cheveux noirs, tenus par une barrette blanche. Une fille a l'air un peu trop studieux et coincé qui semble ignorer ce que signifie le mot sourire.
Revenir en haut Aller en bas
Selji M. Strand
Messages : 89
Date d'inscription : 27/01/2021
Age : 22
Groupe : Classe A
Selji M. Strand



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Lun 5 Juil - 0:24
Holding my breath, I was carried by the waves inquiring about the intent and meaning of the paralanguage

Le temps s'écoule d'une drôle de manière ces jours-ci, comme si tout était plus lent, presque sans saveur, alors Selji elle lève les yeux depuis son bureau, le menton qui creuse la paume de sa main et le regard qui s'égare parmi les visiteurs.
La bibliothèque est grande, un peu vieille mais ça lui donne un certain style vintage, des plantes qui trainent un peu partout jusqu'au lierre d'Irlande s'étalant sur les murs. Selji elle aime cette ambiance, c'est apaisant, les clients sont calmes et font rarement des vagues, alors elle en profite : seulement du répit et rien d'autre.
Après une longue accalmie, elle s'éloigne du comptoir, jette un bref coup d'œil vers la cloche qui tinte puis s'empare de son café, feuillette les livres  qui traînent et qu'elle doit encore lire mais dont elle a pas l'énergie, peut-être plus tard.
Mais plus tard, c'est souvent, parce que en ce moment les douleurs fantômes sont fréquentes, elle se multiplie lorsque Selji retire la prothèse afin d'avoir un peu de repos, une trêve dans ce cauchemar qu'elle doit porter au quotidien mais dont elle ne cache pas vraiment la présence. Le temps est lourd, les nuages s'extirpent et le soleil pointe le bout du nez, alors les shorts sont de mise et elle ne se voit vraiment pas venir en pantalon alors qu'ici, il n'y a même pas la climatisation.

Ses phalanges glissent le long de sa cuisse droite afin de vérifier que les fils ne s'emmêlent pas, ce genre de conneries qui parfois arrivent puis lorsqu'elle entend une voix se présenter, elle hausse la sienne, lui signifiant qu'elle arrive, qu'elle finit quelque chose rapidement.
Ses deux mains attrapent sa chevelure désormais plus longue pour la ramener en une couette et elle s'avance vers le buffer où se trouve ses outils de travail, sans prendre la peine de regarder l'interlocutrice, parce que aujourd'hui Selji  a décidé qu'elle n'avait pas envie, pourtant lorsque la jeune femme tend une carte entre ses doigts elle se bloque quelques secondes.

Des secondes qui paraissent être une éternité, que le temps passe étrangement vite ici.


On est plus censé dire mademoiselle.

Selji lève la tête et regarde Liones, stigmate du passé, poing entre la poitrine qui vient s'enfoncer un peu plus dans son thorax et qui s'incère pour mieux détruire ce qu'elle touche. La Norvégienne n'a aucune idée de comment réagir, elle ne sait pas si elle est toujours en contact avec les gens de l'école -chose qu'elle crève d'envie de demander, elle voit ses anciens camarades parfois Selji au coin de la rue, elle regarde de loin, spectatrice d'une pièce qui n'est plus la sienne, dans laquelle elle n'a plus envie de jouer.
Alors elle attrape les livres, entre les références dans l'ordinateur puis regarde à nouveau la grande brune, mordant l'intérieur de ses joues, le doigt qui tape frénétiquement le bois de la console. Et si Liones croisait ses vieux amis et que par inadvertance elle parlait de la Norvégienne, elle qui a tant eu de mal à s'effacer de la circulation en deux ans. Elle n'aurait jamais cru revoir Liones, du moins pas ici, pas comme ça.
Alors elle s'écarte du bureau pour en faire le tour et se pose en face de son ancienne amie, les bras croisés sous sa poitrine, les yeux supportant les siens.

Sympa la coupe. T'es encore en contact avec les gens de l'académie ?

Selji ne sourit plus vraiment, son air est stricte, son pied frotte le sol puis elle salut un client passant par là, un habitué qui prend toujours trop son temps, qui est trop long, trop chiant mais la jeune femme doit faire avec et pour aujourd'hui, c'est plutôt une aubaine.
Alors elle reprend aussi vite la parole, ne laissant pas le temps à Liones de s'étendre sur le terrain.

Je veux que personne ne soit au courant que je bosse ici, que je suis ici. Donc ce serait agréable si t'en parlais pas, j'ai déjà assez de problèmes.

Selji lui tourne le dos pour indiquer où se trouvent les livres de mythologie un bref instant avant de s'approcher de Liones, les yeux qui doivent légèrement s'élever, parce que même si la jeune femme a grandi -ce qui était inespéré, la jeune femme semble toujours plus grande et putain, ce que ça l'emmerde.
Puis elle s'adoucit un peu, l'amertume commence à s'apaiser, à retourner là d'où elle vient, elle retourne se nicher entre ses tripes, puis elle frotte son front, appuyant sa main libre contre son endroit de travail.

J'arrive vraiment pas à croire que t'aies réussie à me trouver ici quoi. Tu me suis ?

Un sourire taquin qui se dessine enfin sur ses lèvres, Selji retourne derrière son bureau pour s'y accouder proprement, le corps penché vers l'avant comme si elle avait à nouveau quinze ans, prête à écouter les histoires de ses vieux copains de classe.

Alors tu fais quoi maintenant Liones ? T'es devenue présidente ?

Letting out my breath, I wove the words
Swinging them into a spiral
larvita


Revenir en haut Aller en bas
Liones Callahan
Idéal : Révolution
Messages : 16
Date d'inscription : 11/04/2021
Age : 24
Groupe : Classe A
Liones Callahan



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Mar 6 Juil - 2:23
Mademoiselle, un mot qui en effet faisait lui aussi parti du passé. Un passé encore plus lointain si l'on peut dire. Un mot interdit parce qu'il était paraît-il, discriminatoire. Cependant pour Liones, tout cela n'est qu'une futilité en plus à placer aux côtés des véritables enjeux de ce monde. La commissure de ses lèvres remonte légèrement plus alors qu'elle l'observe là, en chair et en os à pianoter sur son ordinateur, incorporant dans son fichier la référence du livre dont l'étudiante avait déjà presque oublié l'existence. Et dire qu'avant cela, elle n'aurait eu que son devoir en tête et rien d'autre, aurait déjà été prête à tourner les talons pour rentrer chez elle. Mais aujourd'hui tout était différent, beaucoup de choses avaient changées en deux ans.  Et le fait de revoir celle qu'elle considère sûrement comme sa plus chère amie après tout ce temps sous silence. Et paradoxalement, malgré la lourdeur pesante de cette situation inattendue lui donnait la sensation d'avoir des ailes lui poussant dans le dos. De manière inconsciente, elle désirait nouer un contact.

"Tu sais bien que toutes ces frasques modernes ne m'ont jamais intéressées." Répond-elle calmement.

Elle la suit du regard alors qu'elle contourne son poste pour venir se planter face à elle, les bras croisés. Différente mais toujours aussi fidèle à elle même, face à cette force qu'elle dégage et cette manière de poser des questions qui pourraient fâcher sans détour. Car Liones ne sait que trop bien que certains ont préféré tout renier pour tenter de rendre la situation plus supportable. Certains n'ont comme contact avec Swish que leurs souvenirs épars datant d'avant la catastrophe. Et face au compliment de la norvégienne, elle ne peut s'empêcher de venir saisir du bout des doigts une mèche de ses cheveux jais. Coupés plus par souci de praticité que d'esthétisme, elle ne pouvait nier que cette coupe lui allait, lui donne un air un peu plus mature.

"Merci. Les cheveux longs te vont bien aussi. Et malheureusement je n'ai gardé que peu de contacts."

Un mensonge éhonté car la révolution en marche passait par les loups. Mais ça, Selji n'était guère supposé le savoir et face à son sourire évanoui, face à ses tics nerveux, Liones préfère taire une vérité qui la dérangerait sans doute. Dure de se dire que certains peuvent arriver à avoir une vie presque normale quand on a sois-même passé deux ans loin de tous ceux qu'on aime. Cependant, son ancienne ami ne lui laisse guère le temps de s'étendre sur le sujet quand bien même ce n'était pas son intention. L'informant de son souhait de continuer à rester à l'écart. Le sourire de Liones se fane doucement alors qu'elle opine du chef. N'étant ni dans sa tête, ni dans son coeur, elle ne peut malheureusement comprendre toute la subtilité des sentiments de la jeune femme qui lui fait face. Dans un geste discret, l'étudiante passe son pouce et son index devant ses lèvres à la manière d'une fermeture éclaire. Promesse silencieuse de ne piper mot à qui que ce soit.

Ses iris posés sur la norvégienne, elle ne la lâche pas des yeux, l'observe alors qu'elle contourne de nouveau le comptoir pour reprendre sa place, s'accoudant sur le bois ancien, lui renvoyant l'image d'une serviette posée à même l'herbe du parc Zoologique, un panier repas, des sandwiches confectionnés avec soin et une casquette ornée d'oreilles de Panda. Le sourire de Selji. Avant cela elle ne savait l'effet que pouvait avoir le sourire des personnes qu'on laisse s'approcher plus près. Des souvenirs heureux, pourtant intimement lié au malheur qui les a toutes les deux frappées. Les poussant à s'éloigner de cet horizon des événements. A mettre en suspend cette attraction que l'on nomme amitié. Mais qu'en était-il aujourd'hui. Peut-être s'étaient elles toutes deux trop éloignées du corps céleste annihilant toute chance de marcher de nouveau sur un chemin semblable. Ou peut-être avaient elle encore une chance, même après tout ça.

"Je n'ai suivi personne. Tu me connais, j'ai reprit mes études et je me suis noyée dans le travail pour rester occupée."

Mensonge éhonté. De nouveaux. Car si elle ne néglige pas ses études, le plus clair de son temps, elle le consacre au mieux à la révolution émergeante qui semble ne jamais cesser de croitre. Et un nouveau sourire, très fin, apparaît sur le visage de la brune. Si j'avais été présidente, on en serait pas là. Et tu serais avec moi. Le bout de ses doigts remontent contre ses lèvres alors qu'elle réprime avec une brutalité sans nom un rire qui est aussi remplit d'émotions qu'il est nerveux. Elle n'était personne pour penser cela. Quand bien même elle avait été la déléguée des A, qu'avait-elle accompli au final. Pas grand chose. Un léger haussement d'épaule lui échappe et elle incline un peu la tête sur le côté, continuant de scruter son vis-à-vis.

"Si j'avais été présidente, je serais tout de suite venu te chercher. Je n'ai jamais vu pareille secrétaire tu sais."

Un flot ininterrompu d'images se succèdent de nouveau dans l'esprit de la révolutionnaire, de sa première rencontre avec la norvégienne, jusqu'au dernier regard échangé, jusqu'à l'instant même où sa silhouette disparaît de son champ de vision. Et Liones ne sait pas, si elle est immensément heureuse, ou profondément triste, peut-être les deux. Car elle ne peut que contempler les conséquences de ses manquements, en tant que membre d'une classe d'élite, en tant que jeune fille brillante et en tant qu'amie. Mais le monde ne se refait guère en si et quand bien même on reprend un livre au milieu, cela n'en changera jamais la fin. Demi-sourire sur le faciès, elle reste face au bureau massif.

"Je n'ai pas perdu espoir de lancer un jour une fusée en orbite. Et toi, cela fait longtemps que tu travaille ici ? Je ne sais pas si tu vas me croire, mais tu m'as manqué."
Revenir en haut Aller en bas
Selji M. Strand
Messages : 89
Date d'inscription : 27/01/2021
Age : 22
Groupe : Classe A
Selji M. Strand



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Jeu 8 Juil - 23:24
Holding my breath, I was carried by the waves inquiring about the intent and meaning of the paralanguage

Selji reste sur son bureau et observe la nouvelle venue encore et encore, de haut en bas et s'attarde sur les rictus de Liones, sur son sourire qui rayonne puis qui s'efface lorsque les réponses ne semblent pas lui convenir. Selji ne sait pas vraiment quoi dire, alors elle attrape une petite mèche qui tombe sur son épaule et hausse ses éclanches, parce qu'elle ne trouve pas ça pratique, qu'elle n'aime pas forcément mais elle n'a pas la patience d'aller chez le coiffeur, ni même de gaspiller son argent de cette manière, alors elle laisse sa chevelure s'épanouir.
Selji sourit à Liones, pas franchement étonnée que la brunette se plonge dans les études, brillante comme elle est, brillante comme elle a toujours été. Alors la plus petite des deux se redresse et range le bureau, donne les bouquins à Liones.

Cadeau, tu peux les garder. Sinon c'est vrai, toujours aussi studieuse alors. T'es à la fac si t'es pas présidente ? Et j'aurais fait une piètre secrétaire, crois-moi...

Selji lance un clin d'œil à la jeune femme avant de faire un signe de main au type derrière qui sort de la boutique. Elle est plus à l'aise aujourd'hui avec les formalités de tous les jours, avec la politesse et l'amicalité -en quelque sorte.
Si auparavant c'était un parcours du combattant, le quotidien de Selji est devenu plus clément, plus agréable et c'est plus simple d'essayer de tout oublier, de faire comme si rien de tout ça n'avait jamais existé, parce qu'au final peut être que c'est le cas : seulement Liones a brisé tous ses espoirs, elle est venue piétiner le peu d'estime qu'il restait, le peu d'espoir encore vivant. Là Selji, elle est heureuse  de revoir Liones, bien évidemment mais ça veut probablement dire que tout le reste de sa vie risque de s'effondrer, que les fantômes de minuit vont réapparaître à sa fenêtre et que les comptes vont devoir être rendus. Alors sa main redescend pour caresser sa nuque, un peu stressée tout à coup à l'idée d'avoir  à revoir ces gens, d'avoir à peut-être s'excuser, dire pourquoi elle n'a pas pu être là, pourquoi elle n'a pas eu la force de revenir.

Si tu peux m'envoyer en même temps qu'elle...

La voix plus basse, le rire un peu rauque elle se redresse, l'échine droite et regarde autour d'elle. Vieille bibliothèque au charme intemporel, Selji a bon espoir de pouvoir la reprendre un jour, qu'elle lui appartienne dans le futur -il y a des clients, l'argent rentre facilement avec les écoles qui viennent souvent.
Alors elle hausse les épaules, fait le tour du bureau et invite Liones à la suivre -elle ferme la porte à clé puis se dirige vers l'arrière boutique, une petite pièce à l'ambiance cosy, des vieux meubles rétros, des petites guirlandes faisant office de lampadaires, puis Selji sourit et s'accole à la porte.

Je t'invite dans l'arrière boutique mais c'est pas une proposition évidemment.. -un grand sourire et elle se met à rire, presque fière de sa blague- Je bosse ici depuis plus de six mois, quand je suis sortie de l'hôpital j'ai du enchaîner la rééducation et tout le bordel, donc me fallait un job calme, sympa et où j'ai pas à courir partout. Donc la patronne m'a embauché, j'suis même sortie avec elle.

Selji sort de sa poche une cigarette et l'allume tout en ouvrant la fenêtre pour s'y  appuyer, observant l'extérieur et le petit parc avoisinant. Une certaine différence d'âge qui pourtant, n'a rien ébranlé, même la rupture n'a pas su les séparer, elles sont toujours amies et ça convient à la jeune femme. Alors elle tapote le bout de sa cigarette, se lèche la lèvre puis se la mordille -vieux réflexe qui revient toujours.

Tu m'as manqué aussi Liones.

Un regard à la jeune femme puis Selji tourne la tête, les yeux accrochés à l'extérieur.
Letting out my breath, I wove the words
Swinging them into a spiral
larvita


Revenir en haut Aller en bas
Liones Callahan
Idéal : Révolution
Messages : 16
Date d'inscription : 11/04/2021
Age : 24
Groupe : Classe A
Liones Callahan



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Sam 10 Juil - 10:38
Avec une douceur certaine, la brune referme ses mains sur les ouvrages offerts par sa chère amie. Elle ne la questionne pas sur la nature de ce cadeau, car elle a toujours apprit à accepter sans mot dire, à toujours se montrer reconnaissante pour ne pas froisser celui qui offre. Et froisser Selji est sans doute l'une des choses qu'elle désire le moins au monde. Elle qui est comme un soleil au centre de la galaxie de Liones, elle ne voudrait rien faire qui l'empêche de graviter paisiblement dans son orbite, de profiter de son agréable chaleur, de son rayonnement. Elle hoche doucement la tête, accusant réception de sa question tout en glissant les livres dans son cartable en cuir.

"En effet, j'étudie à la faculté et je me suis installée au sud de la ville."

Lorsqu'elle était déléguée de la classe A, quand bien même elle avait son suppléant, elle demandait tout de même parfois de l'aide à la norvégienne. Car elle appréciait ce regard bien différent du sien sur les choses. Parce qu'il est toujours mieux d'avoir deux points de vue sur une situation afin d'en tirer une analyse plus complète et plus objective. Et quand bien même sa performance aurait été piètre, comme elle le dit, cela n'aurai pas empêché la brune de la consulter de temps à autre. Son sourire s'accentue très légèrement.

"Dans ce cas là, j'aurais fait de toi mon premier ministre. Je préfère éviter un agenda mal organisé."

Petit trait d'humour fait Liones, incline la tête alors que son sourire se fane une nouvelle fois alors qu'elle essaie de trouver pour quelle raison la norvégienne lui proposait ainsi de l'envoyer dans l'espace avec sa fusée. Nourrissait elle secrètement le rêve de devenir un jour astronaute, de pouvoir contempler de plus près étoiles et planètes, ou simplement était-ce là une supplique bien mal dissimulée derrière un semblant d'ironie.Elle cligne des yeux à plusieurs reprises. Elle ne peut quantifier le mal que la catastrophe a causé à sa camarade. Mais elle peut essayer d'en prendre une mesure aussi précise que possible, peut-être trouver un moyen de la soulager, ne serait-ce qu'un tout petit peu.

"Ce serait compliqué. Avec un deuxième soleil dans la galaxie, la terre finirait sûrement par brûler, ou pire."

Comme elle l'incite à le faire, l'étudiante suit les pas de la norvégienne jusqu'à l'arrière boutique. Une pièce éclairée par quelques guirlandes qui respire le passé et qui dégage une aura des plus agréable qui fait qu'on a envie de s'y installer, de prendre un peu de temps, d'y ouvrir un livre. Elle hausse légèrement les sourcils, se demande silencieusement a quoi elle fait allusion lorsqu'elle lui parle de proposition, mais elle laisse couler préférant écouter le parcours suivi par la plus jeune. Léger pincement au coeur lorsqu'elle lui parle d'hôpital et de rééducation, des moments qui ont dû être bien peu évidents à gérer. Un léger regret de ne pas avoir été là, de ne pas avoir cherché.

"J'imagine que ça n'a pas dû être évident en effet. Et... tu es sortie avec une fille ?"

Quelque peu étonnée, car quand bien même elle n'en a cure, ce genre de pratique n'est pas mentionnée avec de bon termes au sein de sa famille et inconsciemment, deux hommes ou deux femmes, lui semble toujours être quelque chose d'étrange sans être pour autant vraiment dérageant. Elle glisse une main dans ses cheveux pour les rabattre derrière son oreille avant de secouer doucement la tête.

"Pardonnes-moi, c'est très indiscret comme question."

Cigarette, l'odeur vient lui piquer le nez malgré le fait que la norvégienne se trouve à la fenêtre. Et pourtant quand bien même cela lui est désagréable, cela ne l'empêche en rien de se rapprocher assez soudainement, incapable de réprimer un sentiment de joie qui l'envahit comme une supernova qui se répand dans le vide stellaire. Une chaleur agréable. Avec délicatesse elle l'enlace alors que ses lèvres de nouveaux s'étirent en un franc sourire et que son nez se plisse du fait de l'odeur acre du tabac qui vient d'avantage brûler son nez et piquer ses yeux.

"Tu sens terriblement mauvais. Et quand bien même tu préfère rester tranquille, je tiens à te dire que je regrette tout de même de ne pas avoir cherché à te revoir."
Revenir en haut Aller en bas
Selji M. Strand
Messages : 89
Date d'inscription : 27/01/2021
Age : 22
Groupe : Classe A
Selji M. Strand



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Sam 17 Juil - 12:44
Holding my breath, I was carried by the waves inquiring about the intent and meaning of the paralanguage


Le temps est mal passé, les heures ont mal cogné, elles ont éraflé les belles choses de la vie, les tendresses devenues aigreurs, les rires d'adolescents devenues mélancolies et elles ont heurté Selji dans une frappe bien trop astrale pour pouvoir la soutenir. Le dos s'est courbé, le genou a foulé la terre et les yeux ne se sont plus relevés, parce qu'il n'y avait plus rien à sauver que des souvenirs rappelant malheurs.
Sourire bref lorsque les compliments fusent de la bouche de Liones, parce qu'elle n'y est plus vraiment habituée, qu'en réalité elle n'a la jamais été, qu'à force d'être trop ancré dans ses idéaux, Selji elle s'est refermé à la possibilité de se faire un entourage, des gens qu'elle aimerait autant qu'ils l'aimeraient, mais c'est tombé à l'eau, l'égoïsme a renversé, à brisé, a détruit, il s'est immiscé en elle comme un parasite insatiable, incapable de se rassasier, de se contenter de ce qu'il a.
Mouvement mécanique entre l'extérieur et ses lèvres, Selji aspire un grand bol d'air couplé à la fumée puis la relâche, ferme les yeux et profite un peu du calme ambiant dont Liones semble connaître le secret, une paix qui se dégage d'elle comme un parfum trop enivrant.

C'est rien. Je suis gay Liones, donc oui, je sors avec des femmes.

Selji détourne son visage carré vers elle en pouffant de rire, un rire étouffé dans sa gorge, les yeux qui se plissent légèrement lorsque les pommettes remontent. Parce qu'elle oublie que Liones vient d'une famille pas comme la sienne, probablement trop noble, trop haute société, elle qui habitait entre les sommets des montagnes, dans le froid glacial de la Norvège.
Puis Selji elle s'apprête à questionner Liones, à lui demander ce qu'il se passe maintenant, en dehors de ses cours qui doivent être ennuyants, qui doivent prendre un temps bien trop précieux aujourd'hui. Elle n'a pas le temps parce que son cœur se soulève lorsque le contact entre son corps et celui de Liones  ne forment plus qu'un, que les frissons viennent électriser jusque son épiderme.
Selji elle ne respire plus, elle détourne légèrement le regard pour apercevoir le visage son amie rafler sa peau, elle déglutit.
Parfois lorsque son attention diverge, que plus rien ne fait sens autour d'elle, que les minutes ne défilent plus, c'est une tristesse ingérable qui parcoure ses veines jusqu'à remplir son cœur, le nourrir jusqu'à le combler et qu'est-ce que c'est douloureux. Que ces moments ne finissent plus, qu'ils s'installent un peu plus tous les jours, grappillant chaque fois quelques secondes de plus, juste une seconde, à peine le temps de s'en rendre compte mais pourtant, dès lorsque les saphirs brûlés par les larmes se relèvent, c'est là que Selji se rend compte que les choses ne sont pas devenues meilleures, que les pièces désassemblées ne reviendront jamais telles quelles et qu'il faudra pourtant faire avec.

Mais pourtant.

Pourtant parfois, se produit des choses au delà de nos espérances, comme des mirages qui pourtant sont bien réels. Liones c'est un peu un mirage, quelque chose qui vide sa poitrine de ressentiments trop amers, d'horreurs qui pèsent sur nos frêles corps.

...

Un silence, un simple silence et pourtant. Selji laisse glisser de ses phalanges la cigarette pour entourer Liones de ses bras, le visage qui vient se blottir dans le creux de son cou. Un peu, juste un peu.

J'ai cherché personne non plus. C'est pas très grave, aujourd'hui on s'est retrouvées.

Ses éclanches craquent lorsque ses vertèbres la font revenir droite sur le bord de la fenêtre, les mains accrochées au dos de la jeune femme, frictionnant le tissu sous ses doigts, réflexe nerveux -elle la regarde et elle sourit Selji. Puis elle se détache, elle reprend sa cigarette, la rallume et retourne à la fenêtre, dos à elle. Parce que la peine remonte à ses yeux, que sa mâchoire s'est crispée, presque impossible à ouvrir, que si elle ne contrôlait pas sa force à l'instant, elle n'aurait probablement plus de dents.

Pour l'odeur désolée, je ferais un effort la prochaine fois. Tu sors parfois Liones ? Genre, dans des bars, des boîtes..

Détendre l'atmosphère, parvenir à essayer d'oublier la douleur qui martèle contre sa poitrine, qui frappe inlassablement, le coeur qui vient à nouveau se remplir de remords et de regrets. Un dur mélange de joie et de peine, à revoir des visages du passé, une difficulté acerbe à tenir le coup lorsqu'à la fenêtre les mains se lient, les baisers s'échangent et qu'ils s'enlacent, que les gens ont l'air heureux. Elle n'arrive pas à se retourner Selji, parce qu'à l'instant où ses prunelles viendront à nouveau se déposer sur la figure de la grande brune, ça va la bousiller, les mauvaises pensées finiront par remonter, acides, pénibles, cruelles.
Letting out my breath, I wove the words
Swinging them into a spiral
larvita


Revenir en haut Aller en bas
Liones Callahan
Idéal : Révolution
Messages : 16
Date d'inscription : 11/04/2021
Age : 24
Groupe : Classe A
Liones Callahan



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Mer 21 Juil - 19:09
Le sourire de Selji éclaire l'esprit de Liones comme le soleil et les étoiles éclairent une galaxie. Un astre embrasé, sans pareil, qui fait graviter autour de lui tout ce qui s'aventure dans son orbite. Et Liones elle fait partie de ces objets qui ont été attirés sans vraiment s'en rendre compte, sans pouvoir dévier leur trajectoire, ne pouvant que s'approcher un peu plus de cette lumière, de cette chaleur. Alors quand elle lui rend son étreinte, elle oublie presque instantanément le reste de la conversation. Oui Selji aime les filles mais ce n'est pas ça qui est important, loin de là. Elle frissonne légèrement, lorsque le visage de la norvégienne vient se nicher au creux de son cou. Son sourire prend une mesure qu'elle n'atteint encore que trop rarement. Elle se complaît dans cette étreinte et ne se retient guère de la faire durer le temps qu'il faut. Car cela fait bien longtemps, elle peut le dire, qu'elle n'a plus été aussi heureuse. Elle en vient même à se demander pourquoi elle n'a pas fait ce simple effort de garder Selji avec elle tout ce temps.

Elle hoche doucement la tête alors que l'étreinte finalement se brise, que Selji rallume sa clope après avoir assuré que ce qui compte maintenant c'est qu'elles se soient enfin retrouvées. Et elle a raison. La brune vient poser les mains sur le rebord de la fenêtre, juste à côté de la fumeuse. Elle aussi, elle regarde dehors maintenant, tout ces gens qui passent et qui n'ont sûrement aucune idée de ce qui peut se tramer en coulisse. Et Selji de s'excuser pour l'odeur, des excuses que Liones acquiesce d'un nouvel hochement de la tête et elle hausse doucement les sourcils à la question de son amie.

"Hm, non. Je préfère rester chez moi et lire en buvant un thé. Ou étudier."

Non l'ambiance des bars et des boîtes de nuit, ce n'était pas pour elle, trop de bruit, trop de monde et une décadence omniprésente. Non rien de tout cela n'est attirant pour la louve qui préfère le confort de son canapé aux odeurs d'alcool et aux conversations trop bruyantes.

"Et toi, tu sors parfois ?"

La réponse lui paraît évidente, cruellement évidente. Mais elle ne peut pourtant pas s'empêcher de lui retourner la question pour savoir si de son côté également l'effort est fait de se maintenir la tête hors de l'eau. De savoir si, quand bien même elle possède à présent un goût amer, la vie continue de suivre son cours à l'instar d'un fleuve long et paisible, mais aux embouchures chaotiques. Elle le voit, le bonheur des gens dehors, qu'il soit réel ou feint, il est là, presque palpable. Parce que s'en priver de manière volontaire n'est en rien une solution, après l'incident, Liones elle a fait le choix de s'ouvrir un peu plus. Elle prend une légère inspiration en se tournant vers son vis-à-vis.

"Peut-être qu'on devrait fêter nos retrouvailles. Au zoo par exemple ? J'ai entendu dire qu'ils avaient introduit de nouvelles espèces depuis la fois dernière."
Revenir en haut Aller en bas
Selji M. Strand
Messages : 89
Date d'inscription : 27/01/2021
Age : 22
Groupe : Classe A
Selji M. Strand



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Mar 27 Juil - 20:13
Holding my breath, I was carried by the waves inquiring about the intent and meaning of the paralanguage

Rythme accordée entre ses lèvres et l'extérieur, Selji souffle toujours à l'opposée d'où se trouve Liones et elle écoute -même si son regard se perd ailleurs, qu'elle ne semble pas vraiment être là, que les mouvements mécaniques ordonnés sont presque instinctifs, réglés comme le réveil que l'on met sur son téléphone avant d'aller au travail. Avant d'être las.
Un rire sort de sa gorge, le revers de sa main vient couvrir son sourire et elle se tourne vers Liones, le dos collé contre le mur, Selji renifle, retire le bout de son bras et le laisse pendre contre sa cuisse. Lire des livres, rester chez soi, c'est plaisant quand les remords ne viennent pas frapper sans arrêt à nous, jusqu'à nous épuiser, nous lessiver. Jusqu'à nous rendre complètement insensible, les médicaments au bord du lit pour s'endormir pour qu'une fois, la peine s'en aille, que le monde soit enfin plus agréable l'espace d'une nuit.
La culpabilité qui ronge comme un fléau, c'est ce à quoi Selji tente d'échapper tous les jours et revoir Liones, ça lui enlève un poids dans la poitrine, un tout petit peu, comme si finalement ce n'était pas si grave, que maintenant, elle est là, elles sont là.

Ouai, tous les soirs en fait. J'essaie de réduire la conso' d'ailleurs mais c'est pas facile.

Selji baisse les yeux, un peu honteuse sur le coup, d'avouer que le seul refuse plaisant qu'elle ait pu trouvé soit l'alcool, qu'avant elle n'aurait jamais essayé, qu'elle n'aurait jamais terminé complètement raide sur l'herbes dans un parc, à compter les étoiles une à une jusqu'à que l'ennui s'installe, que son attention se porte finalement sur la rive plus loin, qu'elle essaie d'y voir son reflet annihilé par la fatigue, par le froid, par la tristesse des ravages d'antan.
Elle se remémore ces moments Selji et elle souffle du nez, elle lève la tête et son bras vient s'enrouler autour de celui de son amie, elle s'avance vers une armoire, l'ouvre et du regard parcourt les différents livres, petits objets inutiles et caché entre une veste, elle sort le fond d'une bouteille.

Au zoo ? Pourquoi pas, ça fait longtemps que j'y suis pas retournée. En fait j'y suis absolument pas retournée.

Selji rit, regarde la brune puis se dégage pour lui tendre la bouteille -un vieux whisky, un truc qu'elle garde pour les grandes occasions -entre autres.

Ce soir on sort ? En tête à tête ? Je connais un restaurant sympa', on pourra avoir le toit terrasse pour nous, après on peut sortir en boîte. Je t'en ferais découvrir les joies. Et ça c'est cadeau, quand tu lis, tu verras c'est comme si t'étais dans un film. Verre de whisky sur ta table de chevet, lumière tamisée dans ta chambre et  toi qui bouquines.

Selji remue les mains comme pour expliquer la scène puis croise les bras sous sa poitrine tout en s'asseyant sur son bureau, attendant une réaction de la part de Liones. Vieux réflexes qui reviennent, habitudes qu'elle pensait ne plus jamais revoir et pourtant, les langues se délient, Selji parle un peu plus, un peu trop probablement mais elle ne peut pas s'empêcher.
Letting out my breath, I wove the words
Swinging them into a spiral
larvita


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



On se perd dans les livres. Mais on finit également par s'y retrouver. ♦
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1