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When can I see you again ? | Nate
Esther Lesath
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Esther Lesath



When can I see you again ? | Nate ♦
Ven 9 Juil - 2:19
Nate & Esther
Nice to meet you again ~
Esther s’éveilla en sentant un rayon lumineux sur son visage. Perplexe, elle observa les environs, définitivement, elle ne connaissait pas cet endroit, d’ailleurs, elle ne se souvenait pas s’être assoupie non plus. N’était-elle pas sur les ruines de l’académie hier ? D’un bond, elle se redressa du canapé sur lequel elle se trouvait. Elle sentit une couverture glissée au sol mais son regard se perdit dans … L’appartement. Elle n’avait aucune idée de comment elle était arrivée ici, mais une chose est sûre, il fallait qu’elle reparte. Elle avait laissé sa moto près des ruines de l’académie, il fallait qu’elle la récupère avant la fourrière, sinon, cela allait lui couter un pont, elle en mettait sa jambe à couper. Elle chercha du regard une personne, quelqu’un mais tout ce qu’elle trouva fût une note lui disant de se servir dans le frigo et de partir. Elle arqua un sourcil, trouvant cela à la fois troublant. Elle redéposa le mot, observa encore une fois les alentours … C’était bien beau de proposer de se servir, mais il n’y avait rien ici. De toute façon, elle n’avait pas le temps de rester plus.

L’air froid de la matinée lui arracha un frisson. D’un geste expert, elle tira la tirette de son blouson jusqu’en haut pour se protéger des quelques rafales matinales. Le temps était couvert mais il ne semblait pas que la pluie soit au rendez-vous. Fort heureusement. Esther déambula légèrement dans les rues, elle avait l’impression en deux ans de ne plus rien reconnaitre de la ville qu’elle avait pourtant tant de fois parcourue avec ses proches. Un léger pincement au cœur plus tard, elle se promit – encore une fois – de les retrouver et de prendre des nouvelles dès que possible.

Une vingtaine de minute plus tard, son ventre se manifesta bruyamment, elle hésita à s’arrêter dans le premier établissement qu’elle croisa, malheureusement pour elle, il ne semblait pas encore sur le point d’ouvrir. Elle haussa les épaules et reprit sa route, les mains dans les poches.

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Nate S. Delaney
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Nate S. Delaney



When can I see you again ? | Nate ♦
Ven 9 Juil - 15:06
Depuis l’attaque de l’académie, il y a un an et demi, Nate garde quelque chose en lui sur lequel il ne peut pas mettre de mots. Quelque chose qui le dérange, qui le démange au fond de sa gorge, qui lui fait perdre, parfois, ce sourire autrefois éternel. Quelque chose qu’il n’aime pas, mais qu’il ne peut pas détruire. Ce quelque chose est amère, froid et noir, et va à l’encontre de la nature même du jeune homme. Face aux tirs et au sang qu’il a vu couler, face à la terreur infligée à des innocents, son cœur s’est muni d’une protection, et sa poitrine d’une armure d’acier. Son empathie, sa bienveillance s’en sont trouvées altérées et, parfois, il se surprend à trouver du mépris quelque part dans son esprit. Du mépris envers ceux qui ne sont pas comme lui, comme eux. Mais encore plus de mépris vis-à-vis de ceux qui portent le symbole de la justice. Il n’y a pas plus grande injustice, à ses yeux, que de les voir se mouvoir avec. Ils ne méritent pas un symbole qu’ils ont déjà bafoué à maintes reprises.

Le rayon de soleil semble avoir perdu de son éclat, noirci par l’amertume et le dégoût de la race humaine.

Avoir perdu Esther a très certainement été la blessure la plus profonde. Elle n’a jamais guéri, et ne guérira jamais. Elle n’était pas simplement la personne avec qui Nate faisait les quatre cents coups, elle était sa muse, sa force, sa meilleure amie. Elle peut être morte, elle peut être captive, elle peut être tellement de choses et Nate y peut si peu, il est impuissant. À cette pensée, un pincement agresse le cœur du jeune blond. Sur le chemin de son travail, si tôt le matin, il cogite. Il n’est pas censé se rendre au travail à cette heure-ci, mais il a réglé son réveil une heure plus tôt que prévu, et il n’arrivait tout simplement pas à s’endormir - il se dirige donc vers le café-restaurant, pour le préparer à recevoir la clientèle. Au moins, Lee et les autres n’auront pas à le faire en arrivant.

Devant les portes du restaurant, une femme de dos, aux airs familiers. Nate ne pensait pas que des gens pouvaient espérer une ouverture aussi tôt et-

Esther ? lance le blond lorsque la jeune femme se retourne.

Quelques instants de réflexion, Nate s’arrête net, choqué et bien trop surpris pour articuler autre chose. Rien que le fait d’avoir prononcé son nom le perturbe, il ne l’avait pas entendu depuis un an et demi, et encore moins de sa propre bouche.

N’en croyant pas ses yeux, il tente de bouger, de s’élancer vers celle qui lui a tant manqué, mais son corps ne daigne pas bouger d’un poil. D’énormes rougeurs apparaissent sur ses joues, c’est le résultat de l’excitation, de la surprise et de la joie mélangées - bien qu’il semble vouloir croire que ce n’est pas réel. Ce serait trop beau pour être vrai.

Mais la voix de celle-ci réveille notre rayon de soleil. Un éclat quelque peu ravivé par cette douceur, il illumine la jeune femme de son sourire retrouvé. Sourire de ceux qu’il n’a pas offerts depuis plus d’un an et demi.

C’est vraiment toi. Je pensais ne plus jamais te revoir, je pensais qu’il t’était arrivé tellement de choses, je… Tu es là, mon dieu. T’es vraiment là. continue Nate après que les premières notes de la voix d’Esther aient retentit.

Il avance et accélère le pas petit à petit, jusqu’à courir vers le fantôme de son passé. Ce sourire ne le quitte plus et, alors qu’il prend la jeune femme tout contre lui, qu’il l’étreinte comme il n’avait jamais étreint quelqu’un, il sautille légèrement - preuve de son incommensurable joie. Ne tenant plus en place, il place ses mains sur ses épaules pour l’éloigner quelque peu, le temps de la regarder attentivement ; il place ses prunelles dans les siennes, observe les traits de son visage un à un. Ses yeux, ses cils, son front, son nez, ses joues, ses lèvres, ce menton qui l’a tant de fois moqué, et de nouveau ces yeux dont les étincelles ne manquent pas à l’heure actuelle. Il n’y a pas de mots pour décrire ce sentiment d’extase, de soulagement. Pris dans un tourbillon d’émotions diverses et variées, il place son front contre le sien tout en lâchant un soupir de délivrance, pose ses paumes contre les joues de sa meilleure amie et clôt les paupières comme s’il venait d’accepter cette utopie.

Il s’éloigne de nouveau pour la regarder. Il ne lui en veut pas. Il ne s’inquiète plus. Il ne pense à rien d’autre qu’à cette femme.

Tu vas bien ? Tu as faim ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? On t’a fait du mal ? dit-il pressé, de nouveau inquiet à l’idée qu’on ait pu lui faire vivre l’enfer ; il enchaîne les questions et ses sourcils se froncent de terreur.
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Esther Lesath
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When can I see you again ? | Nate ♦
Dim 11 Juil - 18:15
Nate & Esther
Nice to meet you again ~
Une voix. Sa voix. De temps en temps, elle lui revenait aux oreilles, et cette fois encore, elle craignait que ce ne soit qu’un produit de son imagination, comme cela avait parfois été le cas en Angleterre. Elle ferma les yeux un bref instant pour s’intimer au calme. Lentement, elle tourna la tête et ouvrit les yeux. C’est bien lui cette fois, elle en était certaine. Des centaines de fois, elle avait imaginé le revoir et les choses qu’elle pourrait dire mais maintenant que c’était en train de se produire, son esprit était comme blanc, vidé de toute substance. Elle ouvrit la bouche, la referma, et enfin à la deuxième tentative, quelques balbutiements presque inintelligibles parviennent à franchir ses lèvres.

- Nate, c’est toi ? Mais qu’est-ce que tu fais ici, si tôt ?

C’était une question idiote, bien sûr que c’était lui, mais que dire d’autre ? Sa phrase avait franchi ses lèvres comme s’ils s’étaient quittés la veille, comme si rien n’avait changé mais tout était différent. Ce n’était pas si étonnant que les vieilles habitudes – comme de dormir jusqu’à 15 heures – n’en soient plus. En face, le jeune homme semblait aussi perplexe qu’elle mais un sourire ravageur finit de rassurer la jeune femme. Ce sourire, elle le connaissait bien, parfaitement même. Un sourire capable d’éblouir les chemins les plus obscurs et digne des meilleures pubs de dentifrice ; C’est le sourire de Nate.

Cela ne fait que quelques secondes et pourtant, de le voir et de se rendre compte qu’il va bien au don d’apaiser la jeune femme. Son estomac qui était affamé s’était en entendant sa voix et se serrait à présent d’émotion. Après ses quelques mots, le blond décida de reprendre la parole et la brune lutta contre son instinct pour ne pas bouger de là où elle se trouvait ; toutes ses forces étaient mobilisées pour ne pas fondre en larme. Pourquoi ne s’était-elle pas regardée dans un miroir avant de sortir de … D’où d’ailleurs ? Elle devait avoir l’air d’un panda mal luné, la honte. Et soudain, elle ne savait plus trop quoi faire entre se jeter dans ses bras ou s’enfuir en courant. Mais elle savait que Nate faisait partie des rares personnes capables de rivaliser en termes de vitesse. Le temps qu’elle finisse de se décider, Nate la serrait déjà contre lui.

- Oui, c’est moi. Je suis là … Et moi vivante, il était hors de question que je ne te retrouve pas, je ne savais juste pas où commencer.

Comme tant d'autre, elle ne voulait pas l'admettre mais ce soir là, elle avait l'impression d'avoir tout perdu. Elle relaya ses sombres pensées dans un coin de sa tête, l'heure était aux retrouvailles et à la gaieté. Ses gestes étaient fébriles tant elle se sentait heureuse et soulagée de le retrouver. Ses yeux pétillaient en redécouvrant son visage, il avait grandi, non ? Pendant quelques minutes, ils se jaugèrent l’un l’autre. Et enfin, il sembla intégrer l’idée qu’elle était bien là, devant lui. Son front contre le sien, ses mains sur ses joues. Elle laissa l’instant en suspens et posa ses mains sur les siennes, cherchant malgré elle le contact. Ils n’avaient jamais été vraiment du genre tactile pourtant, à cet instant, cela faisait un bien fou. Quand il fut suffisamment rassuré, il reprit encore une fois la parole.

Elle laissa échapper un rire, il posait toujours autant de question, et il leur faudrait bien plus de deux minutes à la sauvette sur le trottoir pour rattraper tous ces longs mois loin de l’autre. Elle lui sourit pour le rassurer, elle voyait pour la première fois les effets de ces dernières années sur les traits de son camarade. Il y avait maintenant, dans son rayon de soleil une part d’ombre qui, peut-être, ne s’en irait jamais ; et cela lui brisait le cœur.

- Je vais bien maintenant, … Et je meurs de faim. Tu as du temps devant toi ?

Et à son tour, elle le serra contre elle.
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Nate S. Delaney
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Nate S. Delaney



When can I see you again ? | Nate ♦
Ven 16 Juil - 1:24
Au rire de la jeune femme, les joues du blond rosissent davantage. L’adrénaline lui a fait occulter la proximité et, malgré le fait qu’il ait pour habitude d’être assez tactile avec ses proches, il ne l’avait jamais réellement été avec Esther avant cela. Et pour cause, son cœur se met à battre la chamade, tout d’un coup. Une sensation qui lui est étrangère parcourt son corps et il s’écarte légèrement, desserrant un tout petit peu son étreinte. Ses rougeurs trahissent ses sentiments et dans cette situation, il n’en n’est pas rassuré. Heureusement, celle-ci enchaîne et acquiesce. Mourir de faim n’est pas légal selon Nate, et il lui faut d’urgence au moins deux rations pour ne pas succomber à ce mal.

Du temps ? Pour toi ? J’ai toute ma vie, répond-t-il après un temps de pause, dans un sourire bien plus timide que précédemment et un doux murmure, accueillant son étreinte avec légèreté.

Le câlin de son amie lui cause davantage de rougeurs mais il l’accueille affectueusement, resserrant momentanément son étreinte. Il reste là quelques secondes, quelques minutes, il ne compte plus. Il enfouit son minois dans sa chevelure et profite du parfum de celle-ci, chose qu’il avait pu sentir à maintes reprises, mais jamais d’aussi près. Là encore, il ferme les yeux, profitant du moment. À la pensée de la famine de son amie, son sang ne fait qu’un tour ; ainsi, il entremêle ses doigts avec les siens et la prend par la main tout en l’entraînant à sa suite, brisant ainsi peu à peu l’étreinte à contre-cœur.

Viens avec moi, je peux pas te laisser comme ça. Je travaille ici, dit-il en pointant du doigt le restaurant dans lequel la jeune femme a voulu se rendre quelques minutes avant. Je suis bien trop en avance parce que je me suis trompé de réveil… mais en même temps, sans ça, je n’aurais pas pu te croiser. J’te jure, des fois ça sauve la vie d’être un boulet. Je vais pouvoir te donner tout ce que tu veux à manger, j’ai la permission de me servir à ma guise - et puis de toute façon, permission ou non, je t’aurais nourrie comme une reine, dit-il dans un rire agréable, le rire d’un rayon de soleil.

Une fois arrivés devant la porte d’entrée, celui-ci la déverrouille et la pousse avant d’inviter Esther à entrer. Une fois à l’intérieur, il referme derrière lui ; s’il devait laisser ouvert à cette heure, il se ferait trucider. Intérieurement, Nate ne se rend toujours pas compte de la chance qu’il a - et pourtant, il jubile, mais il tremble également à cause de l’excitation et de la peur - qu’a-t-il bien pu lui arriver pendant tout ce temps ? Elle a évité la question. Mais Esther est là, elle est vraiment là, et elle a faim. Rien ne pourrait lui faire plus plaisir que cela.

Il lui fait signe de la suivre dans un grand sourire, et une fois arrivés dans la cuisine, là où sont entreposés tous les réfrigérateurs, les desserts et autres en-cas prévus spécialement pour le personnel et les VIP, il reprend la parole.

Qu’est-ce tu veux manger ? J’ai de tout, des pâtes, de la viande, des pâtisseries, des légumes, de quoi te faire un vrai bon repas, dit-il d’un ton enjoué.

Ainsi, la jeune femme prend le temps de se décider. Une fois son désir partagé au blond, il se mit en quête de concocter le meilleur repas possible. Il s’était durement entraîné, après tout ; n’étant qu’un simple serveur, il n’est pas censé savoir cuisiner : mais il n’a jamais pu résister à espionner les cuistots, ne serait-ce que pour être capable de reproduire les mêmes choses chez lui.

C’était simple, rapide à réaliser. Cela ne prenait pas plus d’une dizaine de minutes et, durant ce temps, un long silence accablait la pièce. Les non-dits, peurs et doutes se mêlent à l’ambiance et Nate, après avoir doucement déposé l’assiette devant sa protégée, effectue une légère pression de sa main sur son bras gauche, l’air de dire « tout va bien, je suis là ». Il l’observe d’un œil innocent, des étoiles plein les pupilles - une leur a été ravivée en lui et ce, grâce à sa présence. Elle déguste son plat et lui, il sourit, comme à son habitude.

Mais cette part d’ombre n’est plus si innocente. Et cette part d’ombre se doute de quelque chose. Il baisse les yeux, et leur éclat se perd dans une émotion bien plus poignante - la peur. L’humidité gagne ses sclères, et il ose, d’une voix frêle, presque inaudible :

Dis-moi Esther… qu’est-ce qu’il s’est passé ? On t’a... fait du mal… ? Tu avais l’air affamée, ça ne te ressemble pas, tu fais toujours en sorte d’avoir de quoi tenir...
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Esther Lesath
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Esther Lesath



When can I see you again ? | Nate ♦
Lun 19 Juil - 4:46
Nate & Esther
Nice to meet you again ~
Les mains tremblantes, elle serrait le haut de Nate de ses mains tremblantes, après tout ce temps, elle craignait qu’il ne disparaisse si elle le lâchait ne fut-ce qu’un seul instant. Crainte irrationnelle, bien sûr mais tellement présente. Mais le temps filait et il était temps de s’écarter et presque à contrecœur, elle le laissa se défaire de son étreinte. Ses yeux rencontrèrent les siens et encore une fois. Comme pour répondre à ses peurs, elle sentit les doigts de son ami serrer les siens alors qu’il reprend la parole d’une voix plus assurée. Combien y avait-il de chance pour qu’ils se rencontrent par hasard devant son lieu de travail. Elle serre ses doigts un instant, hésitante quand il veut l’emmener à sa suite :

- Tu es sûr ? Je ne veux pas que tu aies de soucis …

Il balaya ses considérations de son éternel sourire, quand il avait une idée en tête, c’était impossible de faire autrement, maladroitement, elle lui emboita le pas. En riant, il surenchérit jusqu’à annoncer qu’il allait la nourrir comme une reine. C’est vrai que la nourriture avait toujours été au centre de leur relation avant. Quelque part dans les astres, il devait être écrit qu’ils se rencontreraient toujours sous le signe des repas. Quand ils approchèrent de l’entrée, elle sentit les doigts de Nate lui échapper, il avait besoin de ses mains pour ouvrir et elle resta plantée quelque pas derrière lui, attendant qu’il l’invite à le suivre à l’intérieur.

Une fois entrés, la jeune femme observa les environs, l’endroit avait l’air clean, de toute façon, elle n’en attendait pas moins des goûts de Nate. Ses yeux curieux se posèrent un peu partout, elle imaginait le blond courir entre les tables, cherchant à combler cette année où elle n’avait pas eu de nouvelle. Qu’avait-il vécu, quelle était son histoire ? Il lui avait déjà posé la question dehors et elle n’osa pas relancer ce sujet parce qu’elle savait qu’elle n’y couperait pas et qu’elle ne se sentait pas prête, pas tout de suite. Par conséquent, elle évita soigneusement de lui poser les questions qui lui brûlaient les lèvres. A la place, elle revint sur des considérations beaucoup plus terre à terre, comme son estomac criant famine.

- Tu peux te servir et tu ne les as pas encore mis sur la paille ? C’est un exploit ! Plaisanta-t-elle en s’installant près de son acolyte. Tu me fais gouter ta spécialité ?

Dans le temps, elle ne l’avait jamais vu sans nourriture mais il lui semblait que c’était la première fois qu’elle le voyait cuisiner. Elle se posa non loin de lui mais suffisamment à l’écart pour ne pas le gêner dans sa préparation. Des silences, ils en avaient connu mais jamais d’aussi pesant. Le temps avait peut-être eu raison de leur complicité ? Elle craignait de dire quoique ce soit, elle savait qu’il avait en tête ses questions de tout à l’heure et elle n’y couperait pas. En posant l’assiette devant elle, il lui sourit avec un geste si doux sur son bras qu’elle se sentait déjà réconfortée. Comment ne s’était-elle pas rendu compte à quel point il avait pu lui manquer ? Probablement parce qu’elle s’était interdite d’y penser pendant sa convalescence. Elle choisit délibérément de commencer par la question la plus simple, c’est vrai qu’elle n’était pas du genre attendre que son estomac crie famine, quelques brides de la nuit dernière lui étaient revenues mais elle ne savait pas trop comment l’expliquer.

- Je suis arrivée il y a peu et j’ai voulu… Je voulais voir ce qu’il restait de l’académie. Et hier, j’ai enfin réussi à y aller. J’ai rencontré quelqu’un là-bas, je crois et … Elle se massa machinalement la nuque. Je ne me souviens pas bien, je me suis endormie ? Elle était aussi perdue que lui à ce stade visiblement mais elle ne savait quoi dire de plus. La faim m’a réveillé et je me suis mis à déambuler jusqu’à ce que tu me trouves.

Elle savait qu’elle devait poursuivre, revenir il y a peu et sans le contacter, il avait toutes les raisons de le prendre mal, mais elle avait si peur d’apprendre une mauvaise nouvelle que finalement, elle n’avait jamais osé commencer vraiment les recherches. Le déclic qu’elle avait eu avec l’inconnue la veille avait réveiller en elle un instinct qu’elle ne soupçonnait pas en elle, qu’elle craignait même un peu mais qu’elle ne souhaitait pas partager, qu’elle ne pouvait pas partager, pas tout de suite.

Elle savait maintenant qu’elle lui devait le plus gros des explications. Ses yeux se mirent à briller, c’était dur d’évoquer l’incident sans avoir la gorge nouée, la bouche sèche. Elle n’en avait parler qu’avec les psychiatres, elle savait que sans ça, elle serait très certainement encore cloitrée dans l’hôpital de Cardiff. Elle entrouvrit les lèvres, en parler était toujours difficile, mais c’était Nate, elle n’avait rien à lui cacher … Mais était-elle prête à se montrer vulnérable ? Elle n’en était si sûre mais il méritait de savoir. Elle acquiesça, cherchant ses mots et le bénissant en silence de patienter sans la presser. Elle ferma les yeux et inspira profondément avant de commencer son récit.

- C’est le dôme qui m’a réveillé, quand il est tombé, je veux dire … J’ai vu l’horreur depuis ma fenêtre et naïvement j’ai cru … J’ai cru que je pouvais changer la donne, faire quelque chose mais … Les mots se bloquèrent dans sa gorge et elle déglutit péniblement. J’étais à peine dans le couloir et … Il s’est écroulé, tout le bâtiment autour de moi, je n’avais pas d’échappatoire. Elle s’interrompit pour reprendre contenance.

Elle laissa quelques minutes à Nate pour bien appréhender ses propos, elle avait beau mourir de faim, elle jouait nerveusement avec sa fourchette. Quand elle comprit que le blondinet attendait la suite, elle reprit bravement.

- Je suis restée là-dessous des jours. Je pensais vraiment que j’allais mourir. Lâcha-t-elle fataliste. Mais on m’a trouvé, je ne sais pas trop qui, j’ai cru que je délirais encore et ils m’ont renvoyé chez moi. Je voulais revenir, chercher mes amis, te chercher mais je n’avais plus rien et mes parents sur le dos … Je … Je suis désolée, je suis tellement désolée.

Pour le passé, pour maintenant, de ne réapparaitre que maintenant et comme ça. Elle avait tellement rêvé de ses retrouvailles et ce n’est pas comme ça. Sa carapace se fissura et quelques larmes qu’elle avait si longtemps retenues se mirent à couler. Le passé était gravé et rien ne pouvait le changer. La douceur et les paroles parfois muette de son meilleur ami, elle reprit contenance. Elle essuya ses yeux d’un revers de manche, parvenant enfin à se calmer, elle se risqua à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Tu m’en veux ? Chuchota-t-elle d’une voix blanche en esquivant ses yeux, piteuse.

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Nate S. Delaney
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Nate S. Delaney



When can I see you again ? | Nate ♦
Lun 19 Juil - 12:39
Lorsqu’elle prend la parole, il comprend qu’Esther détient potentiellement en elle la même part d’ombre que lui. Peut-être que dans son cas, celle-ci se fait encore plus sombre. Ce qu’il entend dans son histoire d’endormissement involontaire n’est rien d’autre que la vérité : elle a rejoint la Révolution et s’est fait pucée par l’un des sbires de Carter. Il le sait simplement parce que ce jour a marqué sa mémoire ; lorsqu’il s’y est rendu pour soutenir son meilleur ami. Le jour où il a noirci son coeur. Mais quelque chose lui serre la gorge ; il ne peut pas parler, il ne peut plus respirer. La seule chose qu’il arrive à articuler dans son esprit est une question : pourquoi Esther ferait-elle partie de ceux qui, fatalement, après l’attaque de l’académie, souhaitent décimer l’intégralité des civils ? Le gouvernement, Nate comprend, car c’est bien là la raison de son obscurité. Bien qu’il ait rejoint la Révolution pour Lee, il n’apprécie pas cette idée de soumettre l’humanité, remplacer les civils, les dissiper, les éradiquer. Esther n’était pas comme ça, il y a deux ans, loin de là. Elle avait le cœur sur la main. À ses mots, sa poitrine se fragilise et il n’est plus capable de sortir un seul son. Elle-même ne semble pas savoir ce qu’il s’est passé - peut-être est-ce une erreur ? Peut-être est-ce autre chose ? Ou peut-être s’était-elle fait pucer contre son gré ? Nate n’espère qu’une chose : qu’elle ne l’ait pas rejoint de volonté de cœur.

Alors que les yeux de la brune se remplissent peu à peu d’un voile étincelant, incertain, il se trouve d’autant plus paralysé. L’appréhension, la peur de ce qu’il allait entendre : l’attaque, et ce qu’elle y avait vécu. Il voulait savoir, mais n’était pas sûr de pouvoir l’entendre.

Et ça ne manque pas.
Les mots de la jeune femme lui arrachent un froncement de sourcils et un pénible déglutissement. Il aurait pu la perdre. Il a failli la perdre. Et il n’en savait rien. Tout ce qu’il avait toujours imaginé, les pires scénarios, auraient très bien pu se réaliser si elle n’avait pas su s’en sortir d’une manière ou d’une autre. Il se blâme lui-même pour ne pas avoir assez cherché et, même avec l’aide de Lee, de ne pas avoir réussi à la localiser. De ne pas l’avoir sortie de ces débris, de l’avoir laissée seule dans le noir, dans la peur et une souffrance sans nom. Il serre les dents, de plus en plus ; il aimerait serrer davantage, jusqu’à ce que sa propre mâchoire éclate en morceaux et jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il mérite. Mais ses forces s’amenuisent au fur et à mesure que la brune continue son récit, et il perd le fil de ses pensées ; il ne parvient plus à respirer. Il souhaite la rassurer, la prendre dans ses bras, lui parler et lui dire que tout va bien, qu’il est là désormais - mais rien ne sort, puisqu’à l’intérieur, c’est un volcan sur le point d’entrer en éruption. Un torrent douloureux de culpabilité et de regrets.

Lorsqu’elle s’excuse, les lèvres du blond s’entrouvrent comme pour contester - mais encore une fois, rien ne s’en échappe. Des billes glissent sur les joues de sa meilleure amie, faisant exploser la contenance de celui qui avait gardé le silence bien trop longtemps.

Il parvient à se libérer d’une étreinte intangible créée par sa culpabilité, à poser une main innocente sur celle d’Esther et, du bout de ses doigts, à caresser chacune de ses phalanges ; petit à petit, son corps se décide à se délier, oser. La douceur de sa peau lui rappelle qu’il aurait pu ne jamais la connaître, ne jamais retrouver Esther vivante, ne jamais comprendre.

C’est la raison pour laquelle, à cet instant, les iris du blond se trouvent parsemés d’une étendue de larmes qu’il avait gardé secrètes bien trop longtemps. Elle chuchote, et ses yeux tendent à éviter son regard - il ne lui répondra pas ainsi.

Étant assis sur l’une des chaises près d’Esther alors qu’il comptait patienter pendant son repas, il se lève assurément, lentement. Arrivé près de la jeune femme, il saisit ses deux mains dans les siennes et s’accroupit, face à elle. Les paumes d’Esther contre les siennes, il compte s’assurer que celle-ci ose un regard dans le sien : il libère l’une de ses mains et vient écarter une mèche de cheveux du visage de la brune, du bout des doigts, avant de placer ceux-ci sous le menton de la brune, qu’il dirige doucement vers lui ; il se fout de montrer une certaine fragilité, ses propres larmes coulent et il n’en tient pas rigueur. Il lui offre un sourire doux, apaisant, réconfortant - parce qu’il le lui doit, et qu’il déteste la voir souffrir ainsi. Qu’il ne la laissera plus jamais, qu’il ne la perdra plus jamais de vue. Ce sourire ne dure pas, puisque la douleur prend le dessus alors qu’il lui adresse les premiers mots.

Ce jour-là, je t’ai cherchée, ainsi que tous les autres ; on était plusieurs à faire des tours dans les ruines. Et ce jour-là, je suis passé près de toi sans te voir. Je n’ai pas été capable d’être celui qui te ramène à la maison. C’est toi qui devrais m’en vouloir et certainement pas l’inverse. Je ne pouvais qu’espérer que tu sois encore en vie et pleurer sur mon incompétence. On a tous été dépassés ce jour-là, sans exception. Mais j’aurais pensé pouvoir au moins protéger ceux que j’aime. Et ce n’était pas le cas. Je suis désolé, Esther. Et dès aujourd’hui, je passerai mon temps à te prouver que je ne serai plus jamais incompétent, pas tant que tu seras près de moi. Je ne laisserai rien ni personne te faire du mal. Plus jamais, dit-il dans un élan émotionnel.

Il laisse planer un silence de quelques secondes seulement, tentant de stopper ce qui souhaite sortir de ses gonds, en vain.

J’aurais pu te perdre, et tu m’es revenue en vie. C’est tout ce qui m’importe. Pardonne-moi, continue-t-il d’une voix tremblante et dans un semblant de sourire, accompagné de plusieurs larmes ; bien qu’il tente de garder la face, l’émotion est bien trop forte pour prendre le dessus.
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Esther Lesath
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Esther Lesath



When can I see you again ? | Nate ♦
Lun 19 Juil - 16:24
Nate & Esther
Nice to meet you again ~
Les yeux rivés sur le sol, elle attend. Le silence de la cuisine uniquement interrompus par ses sanglots qu’elle ne maîtrisait plus. Une seule goutte avait entraîné à sa suite la rivière qu’elle avait retenu pendant un an et demi. Et pire encore, elle n’osait plus regarder son ami qui pourtant, ne l’avait pas lâché. Elle serra le poing, elle s’était sentie, non elle se sentait toujours si impuissante. Dans son esprit, elle arrivait bien trop tard, c’est pour cela que la bête en elle avait eu si soif d’entendre les paroles de sa comparse de la veille, elle n’en dira pas plus, aussi énigmatique que cela soit, il comprendrait ou ne comprendrait pas car elle savait au plus profond d’elle-même qu’un mot de plus, un mot de trop et les conséquences pourraient être terrible.

De toute façon, elle n’avait rien à ajouter, elle lui avait révélé son histoire. Un détail cependant n’avait pas franchit ses lèvres, sa jambe, les séquelles, la rééducation et surtout la culpabilité qui l’accablait depuis tout ce temps. Personne à part eux, les survivants, ne pouvaient comprendre. Soudain, elle sentit la panique monter : les doigts jusque là rassurant de Nate avaient quitté leur étreinte. La jeune femme du lutter bec et ongle contre ses instincts pour ne pas le retenir. Sur le sol, les pas légers de son ami retentissaient tel un glas à l’approche de sa réaction. Était-il en colère qu’elle n’ait pas chercher à le contacter, même un bref instant ? Dans un élan, elle ouvrit la bouche, prête à s’excuser encore mais fût interrompue par un geste doux.

Elle contempla le visage larmoyant du blond face à elle, tout aussi ému – si pas plus – il venait de s’agenouiller et d’écarter ses cheveux de son visage. Les yeux dans les yeux, ils se contemplèrent un instant dans un silence lourd de sens. Les traits qu’elle connaissait autrefois par cœur avaient forcis, gagnés en maturité sur le visage de son interlocuteur. Malgré tout, elle y décelait la tendresse qu’elle lui connaissait, sans une once même de rancœur ou de colère… Le discours qu’il lui présenta ensuite finit de la rassurer. C’était comme si un poids insoutenable quittait soudain sa poitrine ou peut-être était-ce lié au fait qu’elle avait retenu son souffle jusque-là. Evidemment qu’il avait cherché les survivants, elle le reconnaissait à tout point de vue. Et surtout, elle n'aurait absolument pas souhaité être à sa place, comme cela avait du être terrible. Au fur et à mesure de ses explications, elle secoua doucement la tête de gauche à droite. Elle n’avait jamais même songé à lui en vouloir, ses mots sonnaient juste : ils avaient été dépassés, pris en traitre … Et cette constatation lui vrillait l’estomac, la rassurant dans sa prise de décision.

- Il n’y a rien à pardonner … Souffle-t-elle en posant sa main sur la sienne. Au contraire, merci …

Ce simple mot porte toute ses émotions envers le jeune homme. Son cœur était gonflé de reconnaissance à l’égard du garçon qui n’avait – elle en était sûre – jamais arrêté de la chercher. Grâce à cela, le soulagement la gagnait peu à peu et les soubresauts de ses épaules disparaissait petit à petit. Elle ressentit malgré tout un léger pincement au cœur en l’imaginant chercher ses proches – et elle – pendant des heures, combien manquaient encore à l’appel ? Combien étaient perdus à jamais ?  Elle déglutit et reprit la parole.

Elle comprend alors que, tout ce temps, il ressentait la même chose : une culpabilité écrasante dont il est impossible de se défaire. C’était ça, la lueur qu’elle avait aperçu dans son regard plus tôt dans la rue, cette lueur douloureuse et pesante. Elle comprend pourquoi, malgré les ressemblances, le Nate face à elle n’est plus et ne sera peut-être plus jamais tout à fait celui qu’elle a connu avant. Comme lui, elle n’a pas pu préserver ceux qu’elle aimait, à qui elle tenait. Tout ce qu’elle pouvait faire à cet instant, était le rassurer et lui promettre une chose.

- Je ne te laisserai plus sans nouvelle. Promit-elle, moi aussi, je te demande pardon.

Cependant, elle sait qu'elle s'est déjà engagée sur une pente glissante et elle ne peut se résoudre à l'y entrainer.

- Mais je ne peux pas Nate, je ne veux pas que tu te sentes responsable de moi. Tu es loin, très loin d'être faible ou incompétent ... Mais je m'en voudrais tellement s'il t'arrive quoique ce soit ...

Il perçait dans sa voix une pointe de crainte qu'elle ne savait expliquer. Elle devait se lever, s'échapper de son regard, de sa douceur mais elle n'arrivait pas à s'y résoudre.
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Nate S. Delaney
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When can I see you again ? | Nate ♦
Lun 26 Juil - 12:15
La promesse d’Esther dévoile un nouveau sourire sur le visage du blond. Il caresse tendrement la peau de la main de son amie tandis que celle-ci lui fait part de ses peurs, de ses peines. Elle s’inquiète, et c’est tout à fait normal. Alors que celle-ci enchaîne dans une voix craintive que Nate peine à décortiquer, il lui adresse un chuchotement lui indiquant qu’il ne faut pas parler de malheur.

Chhh. Pourquoi est-ce qu’il m’arriverait malheur ? Je te protégerai, et tu me protégeras. Comme on l’a toujours fait, pas vrai ? Tant que tu es là, il ne m’arrivera rien, renchérit Nate, dont les prunelles oscillent entre celles de la brune.

Bien sûr, l’idée que celle-ci ait rejoint la Révolution ne lui échappait pas de la tête. Mais il souhaite penser que cela n’est qu’un mensonge, un mythe qu’il s’est tissé lui-même dans son esprit. Il n’en parle pas, il s’inquiète, il appréhende. D’un côté, il apprécierait car cela voudrait dire qu’il ne pourrait se trouver plus proche d’elle pour la protéger. D’un autre, il espérait qu’elle n’en veuille pas aux civils autant qu’au gouvernement. Il comprenait la douleur, l’humiliation de l’attaque de l’académie - mais de là à ce qu’Esther souhaite se débarrasser de civils ? Peut-être était-elle comme lui, elle avait décidé de suivre le mouvement pour s’assurer de protéger ses semblables, elle avait choisi le côté le plus fort ?

Son sourire implique de la rassurer, mais il attend une réponse. Comme s’il avait besoin, lui aussi, qu’elle lui dise qu’elle est encore, quelque part, celle qu’il avait toujours connue. Quand bien même ses sourcils se froncent légèrement malgré ce minois ensoleillé, il tente de cacher son inquiétude par un peu d’humour.

Et puis tu sais, tu serais surprise de mes progrès. Je suis persuadé que toi aussi, tu t’es entraînée comme une folle. Alors aujourd’hui, tu dois être… incroyable. Enfin, en soi, tu l’as toujours été pour moi, mais... à ces mots, des rougeurs apparaissent sur ses joues, beaucoup plus précisément qu’auparavant. Enfin, c’est pas ce que je veux dire mais - bon, peut-être un peu - mais tu comprends ? Il faudrait qu’on fasse la course, un jour, pour voir, dit-il pour se rattraper.

Nate balbutie, enchaîne les mots comme il sait si bien le faire en cas de confusion. Il s’emmêle dans ses mots au fur et à mesure que ses joues rougissent, tentant de cacher ses propres émotions ; une quête vaine en ce qui concerne le rayon de soleil, car on lit en lui comme dans un livre ouvert. Esther, il l’a toujours considérée comme une perle. Son propre rayon de soleil, à lui. Il s’est souvent surpris à se demander comment il avait eu la chance de croiser son chemin, et surtout, de la garder près de lui.

Le sujet dérive peu à peu au fil de ses mots. Il veut s’éloigner de la vérité. Ne pas demander. Ne pas oser. Pourtant, son estomac lui hurle de tenter un « comment t’es-tu endormie sans t’en rendre compte ? Qui as-tu rencontré hier ? » ; car il sait. Il est pucé. Il connaît l’une des recruteuses de la Révolution et sait que ceux de son genre n’ont aucun scrupule : ils convainquent, ils collectent, ils s’en vont. Esther n’est pas du genre à laisser des détails derrière, à cacher certains éléments - et pourtant, c’est ce qu’elle vient de faire. Elle a peur. Et Nate aussi. Si celle-ci ne le lui avoue pas d’elle-même, il ne demandera pas - il est mieux ainsi, et s’il doit l’apprendre un jour, il l’apprendra.

Pour le moment, tout ce qu’il souhaite, c’est un sourire de la part d’un ange.agora
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