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When I'm not with you think of you always ○ Astrid
Artiome Jeglov
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Artiome Jeglov
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When I'm not with you think of you always ○ Astrid ♦
Ven 9 Juil - 23:12



icon du personnage
I'd like for you and I to go romancing
Say the word your wish is my command


Les reflets de la lune ondulent fébrilement sur l'eau et Artiome il est assis dans un coin de la plage, un panier entre les jambes à patiemment attendre celle qui depuis un moment déjà, fait battre son cœur d'une drôle de manière. Quand la blonde se pend à son cou et que ses yeux se perdent dans ses grandes prunelles, il en vient presque à regretter le petit Artiome de treize ans, celui qui du haut de son mètre 65 se croyait tout permis, pensait que le monde était à ses pieds. Pourtant, Astrid elle est passé au travers de ces vieux souvenirs ternes et gris, alors le brun il a fait pareil, il profite de la chaleur et des tendresses que sa belle lui offre chaque jours lorsqu'il le peut, et Artiome quand il est loin d'elle, que dans sa poche il regarde la photo de la jeune femme il espère que tout se passe bien pendant ses missions, parce que Artiome il peut bien supporter des choses, mais pas celui de ne plus voir sa dulcinée.
Alors il respire doucement, laisse Anton creuser le sable, s'y allonger puis courir dans l'eau, embêter les passants -s'ils en ont assez ils le pousseront, il est habitué. Pour le moment, le russe il attend, il patiente tout en regardant les vagues cognées, l'embrun se former et l'odeur de la mer s'immisçait dans son nez.
Il n'est pas souvent allé à la mer, rarement, peut être une ou deux fois dans toute sa vie  : parce qu'il n'avait pas le temps Artiome, qu'il était occupé, qu'il devait s'entrainer et réviser mais aujourd'hui, il peut se le permettre, de prendre du temps pour lui, pour elle, pour eux.

Presque enivré par le spectacle face à lui, Artiome se perd dans ses pensées, la brume brouille tout se qu'il se passe autour de lui et il ne peut que fixer le raz-de-marais en face de lui -l'eau qui martèle, les déferlements foncés qui s'avancent un peu plus à chaque fois sur la dorure du sol, l'air qui brasse et qui le font se mouvoir légèrement lorsqu'il frappe, que sa chevelure épaisse s'emmêle et fouette ses pommettes.
Alors Artiome il lève la tête et inspire, il aspire tout l'air ambiant jusqu'à ne plus pouvoir remplir ses poumons, jusqu'à se sentir complètement repus puis il expire le plus qu'il peut, jusqu'à être libéré des émotions  trop vives qui écorchent son coeur, pour ne laisser que celles qui l'apaisent, qui lui donnent le sourire dès lorsque le soleil de sa vie fait son apparition. Et comme presque divinement, Artiome il tourne la tête et il voit Astrid, il ne voit qu'elle dans la pénombre de la nuit, entre les étoiles et la terre qu'elle foule, de façon céleste, aussi gracile que l'air, aussi légère que l'Histoire qu'on nous enseigne, comme si rien autour d'eux ne comptaient.
Parce que là, pour le moment, pour Artiome, il ne voit qu'elle, il en voit qu'Astrid et son sourire s'élargit à chaque pas qu'elle fait, à chaque pas qu'elle endosse et Anton lui, il ne perd pas son temps, il fonce, il va saluer sa maîtresse, réclame de la chaleur et de la tendresse. Artiome il attend qu'elle vienne à lui, qu'elle se blottisse dans ses bras avec l'excuse du "il fait froid non ?", qu'il puisse sentir l'odeur de son parfum lorsque son nez vient creuser son cou pour l'embrasser, que ses mains parcourent sa chair pour la serrer contre lui, ne jamais la laisser partir.

Sans plus attendre, parce que son coeur bat rapidement comme au premier jour, que les semaines passées loin d'ici lui ont fait sentir la solitude lorsque ses yeux venaient rencontrer la photo de la jeune femme dans la poche de son cargo. Alors là Artiome, il ne peut pas attendre, il attrape le panier d'osier, marche jusque la jeune femme et de son bras libre la serre contre lui, fourre l'arête de son nez dans ses mèches claires, s'imprègne de sa fragrance, lui attrape le menton pour l'embrasser avec aplomb, sa tempe qui vient frotter la sienne, ses phalanges caressant sa peau aussi douce que la nuit même.

Aussi belle que d'habitude.

Artiome la regarde, les prunelles dans les siennes et ce sourire caustique sur les lèvres, toujours, tout le temps, parce qu'ils ont beau être mielleux, ils ne vont pas le rester longtemps et c'est ça qui lui plaît au grand brun, l'assurance de la plus jeune.

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When I'm not with you think of you always ○ Astrid ♦
Sam 10 Juil - 6:03

Repeat until death



Astrid a dormi toute l'après-midi.
La boutique a fermé un peu après treize heures, à quatorze heures elle dormait. Elle a des choses à faire, ce soir, et elle n'a pas envie de somnoler, de s'endormir dans le sable, de se réveiller et de se rendre compte qu'elle a perdu une minute, ne serait-ce qu'une minute. Alors Astrid elle s'est assurée qu'elle n'était pas fatiguée lorsqu'elle a quitté son chez-elle. Elle a même fait en sorte d'être en pleine forte, quitte à ne pas fermer l'oeil de la nuit, quitte à être fatiguée le lendemain, à s'endormir au milieu du magasin, contre la caisse.

Elle a hésité à se maquiller, Astrid. Elle a regardé ses rouges à lèvres, ses gloss, ses mascara. Elle en a mis, puis elle a démaquillé, et elle en a mis de nouveau. La lingette démaquillante qu'elle utilisait avait fini noire et sèche, et c'est à ce moment qu'elle avait décidé de garder ce qu'elle avait mis sur son visage. Elle s'est sentie un peu bête, elle s'était demandée si elle en avait trop fait. Ce qui est bête, c'est de se demander si on en fait trop après autant de temps, franchement Astrid, t'as quelle âge, ma grande ?

Astrid a mis une longue jupe, comme souvent. Aujourd'hui elle regrette un peu, parce que le sable se soulève à chaque pas, que ça va rester dans le tissu et que ça va être une galère à enlever, tout ça. Elle a enlevé ses chaussures dès qu'elle est arrivée sur la plage, comme pour s'ancrer dans le sable, s'y perdre et s'y noyer, y rester et ne plus partir. Elle a mis ses écouteurs, elle balance les chaussures qu'elle a dans une main, le tote bag dans l'autre, elle chantonne, elle fredonne, elle murmure, ou peut-être qu'elle chante trop fort, peut-être qu'on l'entend à l'autre bout de la plage, elle ne s'entend pas trop, avec la musique.



❝ don't go, you're half of me now ❞



Astrid écoute toujours les mêmes chansons, celles qui parlent d'amour et d'hirondelles, celles qui vous font rougir, celles qui arrachent une larme, deux peut-être. Elle les écoute en boucle, depuis des années, mais elles sonnent un peu différemment aujourd'hui. La mélodie a l'air différente maintenant qu'Astrid ne les écoute plus dans l'obscurité de sa chambre, dans le coin d'une bibliothèque maintenant disparue. Astrid elle se souvient avoir pensé qu'elle était cassée, qu'elle pouvait pas aimer et qu'on pouvait pas l'aimer en retour ; elle s'était dit qu'elle était un peu comme une vieille boîte à musique, qu'on a beau tourner la clé, ça fonctionne pas, ça veut pas, on entend rien, on voit rien. Astrid elle avait beau fouillé, elle avait beau tourné la clé, elle entendait rien, elle voyait rien. Alors ça t'a fait du bien, non, Astrid, ses yeux sur toi ?

Ca fait un moment maintenant, et Astrid elle est encore confuse. Astrid elle rougit encore, elle bafouille encore, elle se cache encore. Elle murmure encore ce qu'elle veut lui dire, pour qu'il ne l'entende pas trop fort, pour qu'elle ne s'entende pas le dire trop fort. Elle sait ce que c'est d'avoir le coeur qui bat tellement fort qu'on le ressent partout, qu'il remplit la pièce, les tympans, qu'il engourdit les doigts et chauffe les joues.
Astrid elle en a regardé des films d'amour, et ça l'étonne toujours que ce soit pareil, que les films lui aient pas menti. Et Astrid, comme elle somnole toujours, comme elle se sent toujours un peu ailleurs, dans un état second, pas totalement ici, mais pas totalement là-bas, des fois elle se demande, si elle rêve pas, quand il lui prend la main, quand elle le sent contre lui, quand elle sent un souffle chaud contre la peau de son cou, qui remonte, qui chatouille son épiderme, qui chuchote, qui la rassure, qui lui dit qu'elle est ici et pas là-bas, qu'elle dort pas. Et Astrid, quand elle regarde les yeux marrons qui se moquent d'elle aussi souvent qu'ils la bercent, elle se dit c'est dingue, quand même que les films aient pas menti. C'est dingue quand même, ce type assis sur la plage, qui pourrait te dire à tout moment

you have bewitched me
body
and
soul



Et Astrid elle répondrait un truc du genre

i love
love

love
you




❝ but I'm hardly stood proud❞



Anton c'était un gros chien qui lui foutait un peu la trouille. Astrid elle connaît pas bien les animaux, elle en a jamais vraiment eu. Pourtant aujoud'hui, Astrid elle sursaute plus quand il s'agite autour d'elle et qu'il aboie. Parce que c'est rien qu'un gros nounours, Anton, parce qu'il est un peu comme lui, Anton. Elle s'agenouille, elle s'assoit dans le sable, elle prend le gros chien contre elle, elle le caresse, elle lui parle. Elle lève pas encore les yeux, Astrid, parce qu'il faut toujours un moment  pour reprendre un peu ses esprits, pour pas flancher. Elle sent ses joues s'enflammer, déjà. Elle se concentre sur la gueule du chien qui se glisse sous ses mains, sous ses bras, et bientôt elle entend plus vraiment la musique, ni les échos de la mer. Elle entend plus la ballade des vagues, les caresses de l'eau sur le sable. C'est comme si on avait pris son coeur et qu'on l'avait approché de ses oreilles, tout près, tout proche, et qu'elle n'entendait que ça.
Elle finit par se relever, elle frotte sa jupe un peu trop longtemps. Elle retire ses écouteurs, un peu trop consciencieusement, elle les glisse avec son téléphone, dans son soutien-gorge, un peu trop lentement. Elle essaie de reprendre son souffle, de décoincer l'air qui s'est bloqué dans sa gorge. Astrid elle finit par le regarder, elle finit par soutenir son regard, même si elle a l'air bête à chaque fois, parce qu'elle est rouge, que ça se voit qu'elle tient  mal sur ses pieds. Et pourtant, ça l'empêche jamais de le fixer, comme si rien ne se passait dans sa tête, dans son coeur, dans ses veines et dans ses tripes.

Pourtant, elle peut pas mentir, ses yeux mentent pas, son visage mentent pas, ses mains qui s'aggrippent à son cou mentent pas non plus, et Astrid, tout le monde le sait que tu l'as dans la tête, dans le coeur, dans tes veines et dans tes tripes, Artiome. Alors Astrid, pour un moment, tu peux bien arrêter de faire semblant, chasser la fierté sur ton visage, l'enlacer comme tu le fais là, te montrer vulnérable un peu. Astrid se serre, le serre, appuie son nez contre une peau qu'elle a l'impression de ne pas avoir senti depuis des siècles, cherche les bras qui chassent les mauvais rêves, la douleur, les incertitudes et la solitude.
Astrid a longtemps aimé la solitude. Mais aujourd'hui c'est dur de dormir seule, de se réveiller seule, de ne rien tenir entre ses doigts et de ne pas croiser ses yeux quand elle passe sa tête dans l'encadrement d'une porte pour épier discrètement, voir s'il est occupé, s'il veut du calme, attendre un signe, un bras qui s'ouvre, qui dit viens là.

Tu me manques.  

Elle essaie de pas se sentir bête, mais c'est dur. Elle essaie de pas avoir l'air d'une gamine capricieuse, mais c'est dur, parce que c'est vrai, il te manque, Artiome, et t'as l'impression de réapprendre à respirer là, non ?



❝ i said it'❞



Astrid sourit un peu, elle dégage son visage des mèches blondes qui s'y collent, qui lui donnent encore plus chaud. Elle pince les lèvres, comme pour y emprisonner la chaleur qu'elle vient de sentir, qu'elle veut garder, tout le temps. Et Astrid, c'est plus fort qu'elle, elle le fixe de nouveau, elle ricane un peu, comme elle sait si bien le faire, parce que ça calme l'ardeur de son coeur, elle reprend un peu plus le contrôle. Elle frappe son épaule en souriant, recule d'un pas pour mieux le voir, pour le voir complètement, voir ses jambes bien ancrés sur le même sol qu'elle, le voir sous le même ciel qu'elle.

T'as beaucoup à apprendre de Mr Darcy. Il aurait dit " t'es plus belle ", mais bon.

Elle agite la main vaguement, comme pour dire je me contente de peu, ou alors c'est pas grave on peut pas tous être parfaits. Ses yeux se posent sur le petit panier, et ça aussi c'est bête, mais ça la fait sourire. Elle se penche un peu pour glisser son tote bag dans le panier - quoique ce soit plus pour cacher ses lèvres qui viennent de s'étirer - et elle jette un coup d'oeil dedans.

Tu sais quoi ? J'avais fait une tarte aux pommes, et en fait je l'ai oublié. Je sais même pas si je l'ai prise ou pas, ça se trouve elle est quelque part dehors et y a des clochards qui font un banquet.

Elle en rit, mais ça l'énerve un peu, d'avoir posé un truc pareil quelque part, de ne plus savoir où, de ne plus savoir si elle l'a même vraiment fait. D'un coup, ça s'évapore, ça disparaît, quand elle le regarde ; l'agacement, la colère, ça s'envole comme les papillons au creux de son ventre, ceux qui chantent

i love
you
most
ardently




❝ almost ❞
Août 2021
Jardins
Artiome & Astrid
C y a l a n a


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Artiome Jeglov
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When I'm not with you think of you always ○ Astrid ♦
Jeu 15 Juil - 3:26



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Emmène-moi revivre juste pour un mois
Dans le labyrinthe des 4.000 îles


Artiome il sent sa poitrine se gonfler lorsque l'air passe dans les bronches, que sa main traverse la ligne de son dos jusqu'à s'arrêter sur le bas de ses reins qu'il caresse doucement avant de regarder la jeune femme.
Sa voix sonne comme la berceuse de ses rêves, celle qu'il semble entendre lorsque les nuits deviennent trop insupportables, que le bourdon des armes sifflent dans ses oreilles et que ses yeux s'étendent au delà des cirrus, que les étoiles se décident enfin à briller, à s'afficher à lui comme un signe des Dieux, que le jour d'après finira par arriver. Alors le jeune amant s'attarde encore sur le visage de sa belle, un bref instant, quelques secondes qui paraissent être une éternité lorsque les traits se dessinent à lui, ses grands yeux clairs, ses joues creusées et les cernes qui sont encore là, qui s'installent toujours un peu plus sur sa peau pâle, sa mâchoire angulaire qui se soulève lorsque ses lèvres s'attrapent, qu'elles s'enlacent et que ses phalanges viennent s'y accrocher, la soutenir comme si elle allait s'effriter entre doigts.
Alors Artiome il lâche un léger râle lorsque la main de la jeune femme tape contre son épaule et il sourit, il ne peut s'empêcher d'afficher cet immense sourire, de souhaiter que ce moment ne s'arrête jamais.

Je peux pas être parfait partout...

Ses yeux s'élèvent vers les airs puis retournent sur sa dulcinée, il revient chercher le contact, sa main qui se retrouve sur son éclanche, remonte doucement vers son cou jusqu'à caresser sa nuque, la masser tout en l'écoutant, tout en ne cessant de la regarder.
Sur le moment, Artiome il aimerait dire à quel point ces semaines loin d'elle étaient difficiles, qu'il aurait été prêt à traverser mers et terres pour la retrouver, à fouler les plaines désertes pour n'entendre qu'un bref écho de voix, la mignardise qui viendrait chatouiller ses narines, ne serait-ce qu'un peu, qu'une fois.
Il écoute Artiome, il écoute mais ses lèvres reviennent chercher de l'amour, de la tendresse, ses articulations craquent et serrent, il embrasse sa belle, dévie vers ses joues pour lui laisser de l'air, la parole, de quoi entendre ses histoires rocambolesques, des histoires qui lui ont manqué au fil des heures, des minutes et des secondes  qui se sont écoulés lentement, trop lentement.

C'est gentil d'offrir un repas à la plèbe tu sais, tout le monde n'aurait pas ta sympathie ma grande.

Il se met à rire, continue ses embrassades avant de se détacher, le regard qui ne quitte toujours pas ce qui devant lui, lui avait bien trop manqué.
Artiome parfois, lorsqu'il marche dans les rues bondés de la ville, il s'arrête et contemple ce qu'il se passe autour de lui, le dos accolé au mur, les mains qui joue avec le briquet de sa poche, qu'il fait tinter entre ses phalanges amochées par le temps.
La rudesse des saisons qui ne faiblissent pas en avançant, celui qui écrase sa poitrine lorsque l'heure n'est pas à retrouvé son chez-lui, ses habitudes et ses besoins, qu'il n'y a que la grisaille du ciel qui obscurcit un peu plus sa vision, que tout n'est plus que désespoir dans un monde déjà trop abîmé.
Pourtant même si le monde est moche aujourd'hui, quand sa vision s'obstrue et que son cœur se serre, que la colère fait vacarme dans sa poitrine et que les idées noires se penchent sur lui, qu'elles font pression sur ses épaules, Artiome il lève les yeux et c'est elle qui lui apparaît.
La pénombre fane, la foudre qui tambourine son cœur s'estompe, comme si la simple présence d'Astrid pouvait consoler ses problèmes, dompter ses aigreurs et lui permettre de respirer à nouveau.

Alors pendant un instant, Artiome il plisse les paupières puis les muscles de son dos le font se pencher vers l'avant, il se penche jusqu'à attraper les lèvres de la belle, un moment partagé qui lui a bien trop manqué, comme si ils n'allaient plus jamais arriver ces moments là.
Après des secondes longues comme des heures, il s'écarte et ramasse le panier de ses pieds, le soulève et l'agite doucement devant Astrid tout sourire.

Aucun clochards à toucher à mon panier en tout cas. Viens.

D'une poigne délicate, il serre celle d'Astrid et retourne vers la mer, là où les rochers s'élèvent un peu plus, où le bruit résonne comme s'il n'y avait rien aux alentours, rien que deux amoureux et la beauté des reflets qui parviennent à eux comme des cristaux prêts à être attraper, des morceaux mis en charpies par la lune au dessus de l'eau.
Le bois de l'osier s'écrase au sol et Artiome retire son teeshirt, il profite de l'air frais qui fait frissonner son épiderme, puis il retire ses chaussures et installe le plaide sur le sable, assez loin des remous qui pourraient déranger.
Il attrape les mains de la jeune femme et s'assoit, laisse le cabot courir entre la mer et les rochers, il est un peu ailleurs Artiome.
Ses jointures se resserrent, jouent avec les siennes bien plus fines, plus harmonieuses, il se perd dans ses mouvements et lève enfin la tête vers elle.

T'as fait quoi ces derniers temps pour t'occuper ? A part écouter du Twilight, évidemment. La boutique marche bien ?

L'entendre parler de n'importe quoi, de futilités, de choses pas intéressantes c'est ce qu'il préfère Artiome, entendre sa voix divaguer, s'expliquer, s'arrêter pour chercher ses mots, entrer dans des détails qui n'ont aucunes importances et pourtant, Astrid elle les souligne, comme si si ça l'était, parce que peut-être que ça l'est pour elle, que ça finit par l'être pour lui aussi. Qu'il y a des tas de choses dont Artiome se moquait comme les autres, que ça ne lui paraissait pas si important mais Astrid elle est gentille, elle est aimable, elle est avenante, que ses bras se tendent au monde avec une bienveillance qu'il ne mérite pas, que ça lui arracherait le cœur à Artiome qu'un jour, Astrid elle n'ait plus ce petit quelque chose dans la voix, dans le regard.
Alors le brun essaie toujours de savoir s'il se passe des choses dans la vie de la plus jeune, si le Monde n'essaie pas d'extorquer cette lumière qu'il chérie tant, que son être ne se fait pas lacérer par l'environnement dans lequel ils sont.
Ses  doigts ne lâchent pas prises, ils restent là, à caresser, à s'étendre jusqu'aux poignets pour la ramener vers lui, l'embrasser à nouveau, enfouir son nez dans le creux de son cou, s'imprégner de son parfum qu'il n'a toujours pas oublié malgré les effluves qui lui prenaient à la gorge lors de ses missions.

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When I'm not with you think of you always ○ Astrid ♦
Jeu 15 Juil - 9:09

Repeat until death



Les vagues s’écrasent, viennent enlacer le sable et mourir dans ses bras. Et Astrid regarde l’écume s’évanouir petit à petit, et elle se dit qu’elle aimerait bien s’écraser contre son torse, l’enlacer et mourir dans ses bras. L’idée lui traverse l’esprit un instant, aussi vite que les mouettes qu’elle voit s’enlacer au dessus de l’océan - qu’ils pourraient rester ici, loin de tout, loin des choses qui la chagrinent, loin des choses qui le retiennent loin, loin des choses qu’elle lui cache, des mots qu’elle aimerait lui dire, des secrets dont elle aimerait se soulager. Lui dire, je veux qu’on reste ici. Rester ici, regarder les soleils et les lunes valser à l’horizon, sentir l’eau chatouiller leurs pieds. Ne plus savoir quel jour où on est, quelle heure il est.

Astrid, pourtant, elle dira rien. Elle lui dira pas, je veux plus que tu t’en ailles. Les mots s’écrasent, lâchent ses lèvres et meurent entre elles, et Artiome ne les entendra jamais. Parce que tu te berces d’illusions, Astrid, vous pourrez jamais rester sur la plage comme deux amoureux reclus, comme si le monde n’existait plus, comme s’il n’y avait que vous sur Terre. Et Astrid, elle le savait. On a pas besoin, de lui dire, à Astrid, qu’elle se fait des idée. Astrid, elle le savait. C’est pour ça qu’elle a dormi toute l’après-midi, parce qu’elle sait que les heures avec lui sont comptées, et que demain il sera peut-être de nouveau parti.
Les prunelles claires de la jeune fille cherchent les siennes un moment, comme si elle avait du mal à vraiment les voir, dans un effort désespéré de s’accrocher à une réalité trop fragile, trop friable et trop rare. Elle attrape ses doigts du bout des siens, elle les serre, elle les tâte elle mémorise chaque ligne qui parcourt sa peau, chaque irrégularité, pour s’en souvenir lorsqu’il lâche sa main, pour continuer de les sentir lorsqu’elle est assise seule sur le balcon d’une chambre dans laquelle elle voudrait le voir tous les soirs. Et Astrid, t’as beau pleurer des fois les soirs, c’est plus fort que toi, tu le suivrais jusqu’au bout du monde, jusqu’à la fin des temps, ceux qui vous ont vu naître tous les deux, qui vous verront mourir, qui se souviendront de vous jusqu’à ce que le Temps lui-même s’essouffle et ne succombe, comme la houle qui viendrait presque vous emporter.



❝ don't go, you're half of me now ❞



Un million de papillons s’élèvent quand Artiome sourit, parce qu’il n’y a que ça pour illuminer le monde, il n’y a que ça qui puisse faire vibrer Astrid, qui lui rappelle qu’elle est vivante, qui lui fait dire je suis vivante. Elle tâte toujours aussi farouchement la main qu’elle garde dans sa paume. Ses doigts continuent leur course folle entre les phalanges et les faibles crevasses d’une main qu’on sollicite trop, qui ne devrait servir qu’à embrasser et caresser, et pourtant.

Je t’ai fait la remarque pour que tu puisses te rattraper, c’est pas si dur pourtant. Je mettrai qu’un sac poubelle, la prochaine fois, le résultat sera le même.

Il lui aura fallu du temps, à Astrid, pour s’habituer à ces bras qui l’entourent sans cesse, ces lèvres au milieu desquelles elle doit essayer de respirer. Il lui aura fallu du temps à Astrid pour ne plus se noyer, ne plus se sentir déborder, suffoquer, exploser. Et aujourd’hui, Astrid, tu te rends compte qu’au final, t’as jamais vraiment su respirer - tu l’as appris quand il t’a embrassé. Aujourd’hui, elle le regarde, elle se rend compte qu’elle a jamais suffoqué, elle a jamais explosé, elle s’est jamais noyé sous les baisers, sous les souffles chauds de poumons qui cherchent à briser les cages qui les séparent. Astrid elle se noie dans la froideur d’une chambre vide, dans l’odeur âpre d’une cigarette qu’elle fume seule, qui consume ses poumons maintenant vides de tout - vides de l’oxygène qu’ils appellent, vides de chaleur, d’amour, de vie, de lui, et même de toi, Astrid. Aujourd’hui, Astrid, tu serais presque plus collante que lui, malgré ce que tu dis.
Elle accroche ses lèvres aux siennes, pour récupérer l’air qu’elle a perdu trop longtemps. Elle se tait, les mots se meurent, parce qu’ils seront toujours moins important que de se sentir à lui. Elle en oublie ce qu’elle a à dire, elle en oublie ce qu’elle a dit déjà, ce qu’il vient de dire.
Astrid garde les paupières fermées, elle emplit ses oreilles de sa voix et elle finit par lâcher sa main. A l’aveugle, elle emmène ses doigts chercher ce petit coin de peau au niveau de la nuque qui le fait frissonner, celui qu’elle aime caresser lorsqu’il finit par s’endormir, que l’insomnie l’étreint toujours elle, qu’elle la berce comme on berce un enfant.

Je vais aller les mêler, ouais. Elle avait l’air super bonne.

Astrid expire tout l’air qui s’était bloqué dans sa gorge. Sa main effleure les mèches brunes qui lui tombent sur la nuque, dont elle se moque un peu des fois - tu vas finir par ressembler à une nana - et c’est drôle ça, quand même, Astrid, de se moquer alors que même les boucles brunes qui viennent caresser ses sourcils te font rougir.



❝ but I'm hardly stood proud❞



Astrid l’enlace, Astrid l’embrasse, ça va mieux, Astrid. Ce moment-là, après la nuit, avant le jour, il est que pour vous. Pour toi, pour lui, pour ton coeur, pour le sien.
Les deux mains qui viennent de se joindre s’enfoncent sur la plage, entre les remous et le ciel, la mousse et les étoiles, entre l’éternelle danse du soleil et de la lune. Astrid baisse les yeux sur les ombres que leurs deux êtres projettent sur les fin cristaux qu’ils foulent. Elle les regarde les suivre, les imiter, elle balance la main qui tient celle d’Artiome juste pour le plaisir de voir les silhouettes faire de même. Elle ne les perd pas des yeux, les amoureux qui vivent dans le sable, qui s’y enlacent et qui y resteront, et elle y pense encore, elle a encore envie de lui dire, tu veux pas qu’on reste ici ?
Astrid s’est un peu perdue dans les jeux de clair-obscur du sol, dans les ombres dans lesquelles elle avait tant l’habitude de se réfugier et qui ont pourtant perdu de leur superbe depuis qu’Artiome a baissé sa capuche, une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à ce qu’elle finisse par ne plus la mettre. Elle s’installe en silence, à côté de lui. Elle le laisse profiter du silence autant qu’il le veut, parce qu’elle sait qu’elle parle trop, parfois. Elle le laisse tripoter ses doigts, parce qu’elle a vite compris que ça lui faisait du bien, les caresses, les câlins, les baisers, les corps enlacés et collants - et Astrid elle a appris à se défaire un peu de sa pudeur et de sa réserve, parce qu’il mérite la fièvre de l’amour, il mérite le monde, il mérite des choses qu’Astrid, pauvre mortelle, elle saurait jamais lui donner - alors la moindre des choses, c’est de lui laisser ta main, c’est bien grâce à lui que t’as pu écrire je me sens vivante sur ton mur.

Faut toujours que tu flex tes gros muscles, hein…

Astrid réfléchit, elle plisse les yeux, elle fronce les sourcils, elle se demande elle aussi ce qu’elle a fait pour s’occuper, comment elle a pu ne pas mourir d’ennui, comment le manque ne l’a pas achevé. Elle laisse tomber sa joue contre son épaule, elle garde le silence, elle se dit tu trouveras Astrid, mais elle trouve rien du tout, y a trop de lui dans ta tête pour que tu t’emmerdes à penser à des choses qui font pâle figure à côté de lui.  



❝ i said it'❞



Mais en fait, Astrid, y a rien qui est vraiment intéressant quand il est pas là. Tout perd de son charme, plus rien n’a vraiment de saveur. T’as des projets, des ambitions, des missions que tu t’es fixée, mais même ça ça n’a pas vraiment d’importance quand l’appartement est vide. T’aimerais bien lui dire Astrid, mais tu veux pas avoir l’air d’une gamine capricieuse. Et ça se comprend, tu sais, mais Artiome il comprendrait, parce que s’il y a bien quelqu’un qui peut comprendre ce qui se passe dans ta tête et dans ton coeur, c’est lui.

Tu parles, y a jamais personne qui vient dans ce genre de boutique. C’est dommage hein, ils ratent, mais je peux voler des trucs, regarde.

Elle lâche les mains un peu à contre-coeur, elle reprend son tote bag et elle fouille. Elle retire les babioles qui s’y cachent, elle les pose sur le plaid. Des trucs sans intérêt, des trucs plus importants. Des stylos, un carnet. Un porte-feuille rempli de polaroids plus que de billets, un trousseau de clés dont on distingue difficilement les clés, des livres et des bijoux, des cristaux et des cartes, des trucs qu’elle garde toujours sur elle.

Il coûtait une blinde avant, ce jeu de tarot, je crois. Après il est un peu vieux mais bon, on voit encore bien les cartes. Genre là on voit encore que c’est la carte du débile, c’est la tienne je te l’offre.

Rire caustique, sourire fier, main qui tend la carte, qui attend qu’il la prenne ou qu’il la jette, qu’il sourit surtout, qu’est-ce que t’es beau quand tu souris, Artiome, y a mille étoiles dans ton sourire et tu dois même pas vraiment le savoir.
Astrid continue de fouiller son tote bag. Elle enchaîne les remarques sur ses trouvailles, j’ai racheté des piercings, elle sort un petit sachet et en retire la paire de bijoux, j’ai recollé la couverture de ton bouquin, elle attrape un livre qui a mauvaise mine, elle retire son téléphone et ses écouteurs de son soutien-gorge et elle les jette dans son sac.
Et puis Astrid elle y pense, à la question qui la fâche tout le temps, celle qu’elle n’a pas envie de poser mais qui lui brûle les lèvres chaque fois qu’elle le revoit. Ses paumes s’appuient sur ses joues, elle le laisse revenir chercher sa bouche un instant avant de lui pencher la tête en arrière et de lui embrasser le menton un peu timidement.

Tu restes combien de temps…?  

Astrid elle se dit que peut-être cette fois, il repartira plus pour des missions qu’il devrait pas faire, un travail qu’elle n’a pas envie de le voir faire, un truc qui lui crève le coeur, parce que qui sait ce qui pourrait lui arriver. Elle observe son visage, les sillons laissés par les sourires qui s’effacent, ceux qui se dessinent sur son front quand il fronce les sourcils, les cicatrices qui constellent son visage, des esquisses qu’elle pourrait redessiner les yeux fermés.





❝ almost ❞
Août 2021
Jardins
Artiome & Astrid
C y a l a n a


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Artiome Jeglov
Messages : 29
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Age : 26
Artiome Jeglov
Natifs



When I'm not with you think of you always ○ Astrid ♦
Mer 21 Juil - 3:42



icon du personnage
Pourtant t'es beau, comme une comète
Je t'ai dans la peau, je t'ai dans la tête


Tu seras damné, condamné
Étendu sur la chaussée
Déformé, mal branlé
Démoli, trois fois rejeté
Tu seras ce qu'on dit, tu discutes pas
Ici-bas, c'est comme ça


Le flambeau des émotions qui se mélange puis qui s'éteint dès lors que ses yeux quittent les siens, qu'ils se perdent ailleurs comme un rêve qui s'arrête brutalement. Puis il s'enflamme à nouveau, les mains se collent et les paroles affluent, il écoute, il s'y perd au rythme des mots qu'Astrid lâche comme s'ils ne s'étaient jamais vu, que leur relation n'était qu'épistolaire.
Alors il sourit, il sourit Artiome et s'il écoutait tout de suite ses instincts, il sauterait sur la blonde en face de lui comme un animal pour mélanger sa sueur à la sienne, l'imprégner d'un peu de lui, un peu plus, partout. Coller ses lèvres à son cou jusque ses épaules, serrer ses hanches contre les siennes et s'endormir, le blues loin de son cœur, la lâcheté qui ne peint plus son âme ni même ses phalanges lorsqu'elles appuient sur la détente de son arme.
Un reflux amer d'épisodes âcres qu'il n'aurait jamais cru aussi violent, une violence inouïe à laquelle il ne sait toujours pas comment réagir lorsque les regards s'éloignent de sa silhouette, que dans la pénombre de ses nuits Artiome ne sait plus quoi faire, ni comment réagir. Qu'il n'est pas aussi innocent qu'il voudrait bien le faire croire et entendre, que le sang qu'il fait couler n'est autre que sa  propre initiative, qu'il fait partie des tyrans. Alors Artiome en dehors de ses airs assurés et de sa voix rauque qui traverse la pièce, des ordres qu'il crache aux visages de ses soldats, c'est la poitrine qui se soulève dans un élan de dégoût pour lui-même, d'une infâme tristesse lorsque ses poings s'arrachent contre les visages qui refusent de coopérer, des gens qui ne demandent que vengeance.
Ses yeux ne quittent jamais sa proie, toujours ancrés sur eux comme une punition qu'il s'inflige pour ne jamais oublier les visages qu'il annihile.
Parfois Artiome il en oublie vraiment ses objectifs, seulement obnubilé par les ordres qu'on lui donne, les tâches qu'on lui somme d'accomplir et la complicité qu'il forme d'une certaine avec son Père, des souvenirs qu'il peut revivre d'une certaine manière, comme il serait content là.

Mais Astrid elle pourrait comprendre, mais il n'en est même pas si sûr, quand les perles rayonnantes traversent les siennes bien trop ternies, Artiome il se dégonfle, il n'a pas envie de dire ce qu'il fait là-bas, que la plupart de ses missions c'est tabasser des types, choper des gens pour la Rébellion, que ses phalanges s'écrasent contre les ossatures frêles de ces mêmes personnes qui s'aventurent sur des terrains trop sinueux et que putain, ça le foudroie Artiome. Que parfois il aurait envie d'envoyer se faire foutre le monde entier, que sa peine ne reste plus aussi immuable qu'avant, qu'elle s'étend sur tout ce qu'il touche du bout des doigts. Le sacrifice d'une vie, ce collier autour de son cou l'étouffe un peu plus mais pourtant, lorsque ses articulations passent dessus, que les inscriptions sillonnent ses doigts le brun ne peut pas s'y résoudre, que ça le hante, que ça finirait par le tuer s'il devait s'en débarrasser.
Mais la réalité est autre, Artiome se met volontairement des œillères, comme s'il n'avait pas le choix de faire tout ça, de piètres excuses qu'il n'oserait jamais recraché à Astrid et à ses amis, qu'il a beau se bercer d'illusions, une défense trop bancale que même ses proches s'en rendent compte, que tous ça devient trop sérieux, trop suspect pour que ce ne soit plus qu'une couverture.

Peut-être qu'Artiome finira par se perdre dans sa loyauté sans faille, une droiture pour le mauvais parti.

T'as compris l'jeu, petit merdeux
C'est la roulette, tu choisis pas

Ah ouais, tu crois ça?


Le tintement des vagues qui s'échouent non loin d'eux, le bruit sourd qu'elles abandonnent lorsqu'elles retournent à la mer puis dès que les déferlements reviennent comme une horloge parfaitement réglée, comme si le remous était programmé et qu'importe ce qui arrive, qui advienne, les vagues elles, reviendront toujours s'échouer à leurs pieds, comme un destin tracé qu'on ne pourrait modifier qu'à force de volonté, d'assiduité, de bon vouloir.
C'est ce qu'il essaie Artiome, de changer son destin et comme c'est marrant lorsqu'il y repense, de vouloir faire de lui une arme et que le voici, aux genoux de l'armée, à obéir au doigts et à l'œil. Putain de chien de l'armée qu'il entend souvent Artiome, putain d'enfoiré. Lessivé et épuisé, le cœur qui tarde à se remettre.

Tu vas pas mêler grand monde, tu risques de t'endormir bien avant.

Pénibilité soudaine, un appel à l'aide qui ne sera jamais extériorisé, qui restera paumé entre les amertumes et parfois lorsque les nuits deviennent trop longues, trop abondantes de soudains regrets, c'est un verre à la main et un joint dans l'autre qu'Artiome les épuise. Et au matin lorsque la fatigue martèle son corps, que ses jambes sont trop lourdes à porter, que sa boîte crânienne bat, il se lève malgré tout. Parce que le devoir l'appelle, qu'Artiome il est obéissant, qu'il écoute.
Mais tous ça, tous ces problèmes finissent par s'enfuir lorsque les doigts d'Astrid vienne caresser sa nuque et qu'elle parle d'elle, de sa boutique. Il est un peu déçu que les gens ne s'intéressant pas autant aux choses qu'Astrid aime, dont elle se passionne avec ferveur. Alors il sourit Artiome, il embrasse sa joue et entre ses doigts serre la carte tout en la remuant doucement, détaillant les lignes sur celle-ci et le fameux Débile, peint par elle, par sa dulcinée, les rondeurs des lettres qu'il pourrait reconnaître parmi une myriades d'écritures sur des murs.

Sympa la carte. Et heureusement que je peux flex avec mes muscles,  c'est pas avec tes brindilles qu'on va aller loin..

Artiome feint une grimace et attrape le bras d'Astrid pour le soulever, capable d'en faire le tour avec ses  doigts. Astrid elle est loin d'être épaisse, elle est grande et élancée mais bien plus jolie maintenant qu'elle se décide enfin à s'ouvrir au Monde, à faire pénétrer sa lumière en elle. Qu'elle ne déprime plus autant qu'avant, qu'elle n'est plus si amer et méprisable. Et peut-être que lui aussi, il n'est plus aussi imbuvable qu'avant, que maintenant c'est la tête haute qu'Artiome il s'avance, qu'il essaie, un poing sur la table et l'autre en l'air.
Alors il se détache de sa belle, il rallume la fin de sa clope et la cale entre ses lèvres, ouvre le panier pour disposer les plats sur la serviette avant de lever les prunelles vers elle.
Artiome pour cette fois il sait quoi répondre, il sait qu'il ne va pas bouger pendant des semaines pour le moment, qu'ils ont besoin de lui ici et non à l'extérieur. Mais il n'a pas envie de donner des fausses joies à Astrid, que demain sans qu'on ne le prévienne il finisse par devoir repartir, le cœur lourd et la gueule dépeinte d'Astrid qui crie que putain, c'est pas une vie d'être aussi loin l'un de l'autre, que ça fait chier.
Cruel et victorieux c'est ce qu'Artiome choisit toujours lorsqu'il part, qu'il s'éloigne. Et pourtant quand il se retrouve enfin ici, enfin ouvert à elle. C'est le contraire, tout le contraire qui grapille un peu plus, qu'il ne veut plus la destruction, qu'il ne veut plus faire partie des damnés.

Normalement je reste ici. Ils ont besoin de moi au siège, donc je serais là tous les jours.

Ignorer la vérité, pour ce soir, pour les suivants. Artiome sourit, se penche et dépose ses paumes contre le tissu qui recouvre les cuisses de sa belle et il dépose un baiser contre sa joue jusqu'à descendre contre sa jugulaire pour finalement remonter à ses lèvres. Qu'il n'a pas envie de parler de travail, qu'il n'a plus envie d'en parler.
Il veut juste parler d'elle, rien qu'elle. Tout le temps.

Tu sais quoi au fait ? J'ai trouvé ça hier en marchant, c'était à côté d'un appart', des gens qui devaient se débarrasser de trucs vu qu'ils déménagent, j'sais pas. J'leur invente sûrement une vie.

Ses épaules sursautent et Artiome s'assoit à nouveau, il sort des poches de sa veste une pierre qu'il ne reconnaît pas, elle est rose pâle et elle pèse et dans son autre main, il lui donne un collier de perles -des fleurs, des poissons et des trucs qu'il n'arrive même pas à remettre, rien que des perles en bois, mais c'était joli, ça lui plairait, il le savait.
Attente d'une réaction, probablement un ton cynique, des mots qui vont faire comme ci, comme pour le heurter mais la réalité c'est que ça va faire brûler ses joues, mouvoir son cœur et chauffer ses mains qui iront serrer les cadeaux, puis prendre ses pommettes pour lui offrir une bise sur le nez, sur le front en remerciement. Ses yeux qui pétillent de malice, les cordes vocales qui s'émoustillent et qui s'élèvent dans un son qui fait le charme de sa voix, qui lui manque tant.

Bah écoute, j'sais pas pour toi, mais pour moi ce sera
La tête haute, les coudes sur la table
Le poing en l'air, fais-moi confiance
Avant de finir six pieds sous terre
J'aurais vécu tout c'qui a à vivre
Et j'aurais fait tout ce que j'peux faire
Tenté tout ce qui a à tenter
Et surtout on m'aura aimé



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