Antheia est un joli brin de femme. Elle n’est pas imposante avec sa taille moyenne, inchangée par ses chaussures adaptées à la gymnaste qu’elle est – des talons ne feraient que la gêner. Il en va de même pour ses vêtements, qu’elle garde alors d’un style sobre, serrés pour ne pas entraver ses gestes. Son corps paraît frêle au premier regard, ses muscles étant plutôt discrets néanmoins bien présents.

Toujours dans l’optique de prôner le confort et l’utilité, Antheia garde ses cheveux assez courts, frôlant à peine ses épaules. Ils sont noirs de jais, contrastant avec sa peau d’albâtre, et faisant ressortir davantage le jade de ses yeux. Cela lui donne un air froid, les fins traits de son visage comme figés dans une expression impassible. Ils s’animent toutefois aisément sous le coup des émotions.

Au premier abord, Antheia paraît être cette force calme et réfléchie, protectrice des âmes plus fragiles, prête à se battre à tous les fronts et ce dans n’importe quelle situation. S’il y a eu du vrai dans cette impression, il ne faut pas s’y fier entièrement car au-delà de cette façade tranquille se cache une véritable mer déchaînée.

Ce faciès inexpressif cache une certaine timidité, l’empêchant d’aborder autrui s’il n’y a pas de réel besoin derrière, préférant ne dépendre que de sa propre personne plutôt qu’essayer de compter sur quelqu’un d’autre ; elle connaît l’amer goût de la trahison, de la déception, de la rancune qui brûle dans ses veines si aisément.

De ce fait, Antheia est renfermée, éprouvant des difficultés à voir le bon côté des choses, et tenant à bout de bras quiconque tenterait l’aventure folle de se lier à elle d’une quelconque façon. Toutefois, loin d’être médisante, elle se révèlera particulièrement compréhensive, sensible au malheur d’autrui à tel point de vouloir protéger tout le monde.

C’est également un trait qui, de temps à autre, peut lui faire défaut puisqu’à celui-ci s’ajoute une détermination sans faille, la poussant à prendre des gros risques par pure confiance en ses capacités.  

Pouvoirs : Le pouvoir qui a été octroyé à Antheia est singulier dans sa dangerosité. Il peut être aisément expliqué quant à son utilisation ; il s’agit simplement d’une mutation de son épiderme, la rendant particulièrement aiguisée comme si celle-ci se trouvait pourvue de lames. Visuellement, c’est le cas.

Bien entendu, seules quelques parties de son corps à la fois peuvent se changer en lames aiguisées. Cela reste toutefois largement suffisant pour faire des dégâts. Une étreinte de sa part peut se révéler particulièrement douloureuse.

Son énergie se fait drainer selon la superficie d’épiderme qu’elle souhaite métamorphoser, et le temps d’utilisation est raccourci si le changement s’opère à de multiples zones.

Si elle s’efforce de garder longuement son pouvoir actif, ou sur une zone trop étendue, alors le contrecoup se déclenchera ; des douleurs musculaires suivies d’un maigre contrôle du don, rendant sa peau tranchante pour elle-même.

Aptitudes : Antheia s’entraîne depuis sa plus tendre enfance, ayant ainsi développé une souplesse remarquable et un parfait contrôle de son corps. Ses longues années de gymnastique lui sont utiles d’une toute autre façon à présent, enchaînant les pirouettes pour esquiver ses adversaires et usant de son pouvoir pour mettre à terre quiconque se mettant en travers de son chemin.

Depuis l’incident de l’académie, Antheia s’est lancée dans un nouvel entraînement ; celui du combat au corps-à-corps, pour se rendre davantage efficace au combat. Elle ne peut pas encore compter beaucoup là-dessus, mais ça rend son style de combat bien plus léthal.

Le jour où sa sœur aînée mourut marqua le début de la fin pour Antheia.

L’événement s’abattit sur la petite famille sans préavis, les plongeant alors dans un désespoir qui les marqua énormément. Jeune adolescente à cette époque, Antheia comptait sur son aînée comme si celle-ci était sa mère ; puisque la vraie génitrice n’était que rarement présente au domicile, occupée par un travail prenant.

Malgré ce fait, ce ne fut pas Antheia qui sombra sans possibilité de rétablissement. Si le deuil fut difficile à surmonter pour la jeune fille, elle parvint à s’en sortir notamment grâce à la gymnastique qui l’aidait à s’occuper l’esprit tout en gardant son corps en bonne condition.

De son côté, la mère d’Antheia succomba à la tristesse au point d’y laisser sa santé mentale ; plus les jours passaient, plus elle niait les faits, s’attendant à chaque soir venu que sa première fille rentre à la maison. Elle prenait grand soin de sa chambre, préservant l’état comme au dernier jour, aggravant sans cesse son cas jusqu’à ce qu’elle finisse par ne plus reconnaître Antheia. Elle confondait ses deux enfants, reniant l’existence de la cadette pour retrouver celle qu’elle avait perdu.

Étant encore assez jeune au moment des faits, Antheia n’avait pas les moyens de l’aider à garder la tête hors de l’eau, alors elle ne fit que subir la situation. Les aides extérieures n’étaient hélas pas suffisantes.

Il y eut cependant une personne qui parvint à changer quelque chose, à leur accorder une chance d’améliorer les choses ; un mystérieux homme qui, après avoir écouté l’histoire d’Antheia et ressentit son besoin d’un changement, lui octroya un don.

C’était le signe d’un nouveau départ à prendre.

Sautant sur l’opportunité offerte, Antheia réussit difficilement à convaincre sa mère de tout quitter pour rejoindre Swish ; les arguments furent nombreux et percutants, tout comme la culpabilité d’utiliser l’identité de sa sœur - la confusion de sa mère sur ses filles.

Et ça a marché ! Petit à petit, sa mère reprit du poil de la bête, et après une longue année, les efforts d’Antheia furent récompensés : sa mère se souvint enfin d’elle. Elle n’était plus sa sœur à ses yeux, mais bel et bien elle-même. La sœur cadette ayant survécu.

Sa joie fut malheureusement de courte durée puisqu’il y eut ensuite l’attaque sur Swish, anéantissant les chances de bonheur d’Antheia, enterrant une bonne fois pour toute sa bonne volonté. Alors elle prit les armes, tout d’abord pour mettre sa mère à l’abri, puis pour libérer cet endroit qu’elle considérait réellement comme son foyer.

Elle se battrait jusqu’au bout, pour atteindre le vrai bonheur.