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Espoir blues ○ Esther
Selji M. Strand
Messages : 89
Date d'inscription : 27/01/2021
Age : 22
Groupe : Classe A
Selji M. Strand



Espoir blues ○ Esther ♦
Mer 21 Juil - 1:56
PAST
Blues partout
Blues tout le temps
Échange de regards blues
Je crois que cette fois c'est la bonne
Renaissance blues on me dit qu'elle veut pas de moi
Mais je m'en cogne être un homme faire le type
Rien laisser paraître allez vous faire foutre
Elle est différente
Elle comprendra
Cœur en platine blues

Le bruit des pas sur le béton encore humide, sur les flaques de la veille qui n'ont pas encore eu le temps de s'évaporer puis les échos de voix qui traversent ses oreilles, martèlement incessant comme une punition divine à laquelle Selji ne peut pas échapper, comme si les remords et les regrets n'étaient plus suffisants à éteindre son cœur, il fallait que les aboiements de la ville fracassent le cocon si fragile dans lequel auparavant elle pouvait s'enfermer.
Regret soudain d'une technologie trop avancée, ne plus pouvoir éteindre l'appareil à son oreille pour n'entendre que le silence du monde puis les battements dans sa poitrine.
Lorsque sa personne s'arrête devant l'immense hôpital, Selji prend une grande inspiration, un rappel, on doit voir que tout va bien, que la prothèse s'assimile bien avec son corps, qu'elle n'est pas dysfonctionnelle, que les tissus n'ont pas de soucis, que le moral suit. Alors les écouteurs dans la poche, le téléphone dans l'autre Selji passe à l'accueil, elle donne ses papiers, discute comme elle en a l'habitude, avec une aisance bien trop déconcertante à laquelle elle n'aurait pas cru auparavant, avec laquelle elle n'aurait jamais réussie à s'ouvrir. Mais les gens changent quoi qu'en disent les puristes, les gens évoluent et s'ils ne changent pas c'est que le temps a su être clément mais parfois pour survivre on a pas vraiment le choix. Alors ses yeux se perdent un peu dans la grande salle autour d'elle, puis on lui indique la salle d'attente, que ça risque d'être un peu long, qu'il y a du monde mais que ça finira par arriver, qu'il n'y a pas à sans faire.
Mais elle, elle ne s'en fait pas, si ça prend du temps ça lui va parce qu'elle n'a rien à faire aujourd'hui, rien qu'observer les autres autour d'elle, voir les malades défilés, ceux qui ont sûrement eu la vie plus dure qu'elle et c'est comme un marteau qui frappe ses côtes, qui lui coupe le souffle lorsqu'elle se surprend à se dire qu'en fait sa vie est pas si mal, qu'elle  devrait arrêté de déprimer pour aussi peu, que c'est lâche d'agir comme ça, d'utiliser sa peine aussi tragiquement.
Son dos retrouve l'un des sièges et sa poitrine se soulève au rythme de son pouls défaillant, des passages furtifs d'enfants, d'adultes et de vieillards, un trop plein d'empathie soudain et putain, qu'est ce que ça lui fait mal dans la poitrine, sous son épiderme là.
Comme si sa punition était peut-être bien plus cassante que le simple bruit incessant autour d'elle, c'est peut-être ça, finalement ressentir la peine des gens, parvenir à être empathique comme les gens l'ont étaient avec elle sans qu'elle ne parvienne à le rendre vraiment.

Puis un retour à la réalité, Selji appuie sa tête contre le mur blanc derrière elle et parcourt finalement les chaises autour d'elle, une tête qu'elle reconnaît. Ses mains se crispent et son pouls s'emballe à nouveau, sa gorge se bloque et sa salive remonte avec toutes les aigreurs possibles.
Alors elle tourne vivement la tête comme si elle ne l'avait pas vu, comme si Esther n'était pas là, que c'était un fantôme du passé qu'elle aurait rêvé d'oublier. Pourtant elle est là, et son monde à Selji il s'effondre, tout ce qu'elle a longtemps esquivé revient à elle, comme une espèce de fatalité récurrente à laquelle elle n'échappera jamais.

Et puis les derniers souvenirs sont douloureux, parce que les regrets ont été amers, probablement plus que pour ses autres amis sur qui elle a su rapidement passé la page, mais Esther, Esther. Un creux à combler qu'elle n'a jamais su réellement emplir, Selji a appris à vivre avec, à regarder son portable, passer entre les messages jusqu'aux photos d'antan, celles de mirages encore trop frais.
Perdue entre une réalité trop fragile et des souvenances trop angoissantes, Selji souffle, essayant de reprendre un semblant d'oxygène dans ses poumons, elle laisse sa longue chevelure lui cacher les joues let le front orsqu'elle se penche vers l'avant, que ses coudes s'appuient sur ses  genoux, comme anesthésiée.

Merde.

C y a l a n a


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Esther Lesath
Idéal : Révolution
Messages : 59
Date d'inscription : 09/02/2021
Esther Lesath



Espoir blues ○ Esther ♦
Ven 23 Juil - 13:21
Selji & Esther
Hello again.

Depuis son retour, elle avait soigneusement ghosté chaque appel ou message de ses parents. Cependant, les derniers avaient changé de ton, ça et le fait qu’il ait coupé ses maigres vivre confirmait qu’elle n’entendait plus de cette oreille le départ de leur fille. Elle soupira face au énième appel de sa mère et consentit enfin à décrocher. Sa mère finit par soupirer devant les réponses laconiques de sa fille, elle lui intima qu’il était hors de question que, là où elle se trouvait, elle ne se fasse pas suivre pour sa jambe. Comprenant qu’elle n’y couperait pas, Esther finit par lui promettre qu’elle irait afin d’avoir la paix à laquelle elle aspirait. Ses relations avec ses parents avaient toujours été délicates mais depuis l’incident d’il y a deux ans, ils s’étaient mis en tête de l’empêcher de retourner à Moosbell. Comme si qui que ce soit pouvait lui dicter ce qu’elle avait à faire.

La semaine suivante, elle se trouvait dans la salle d’attente de l’hôpital. Son père avait géré la prise de rendez-vous. Ainsi, elle se retrouvait à devoir non seulement voir un kinésithérapeute pour adapter sa rééducation, mais en plus, elle avait rendez-vous avec un psychiatre pour son « traumatisme ». Elle n’additionnait plus le nombre de fois où elle avait soupiré face au thérapeute.  Longtemps, elle était restée silencieuse à regarder la trotteuse de son horloge. Elle ne voulait pas en parler. Il lui intima qu’ils pouvaient discuter d’autre chose, rappelant au passage qu’il était là pour elle mais Esther se contenta d’hausser les épaules. Vingt minutes plus tard, elle était de retour dans un coin de la salle d’attente, enfoncé dans un siège à fixer le vide devant elle, totalement hermétique à tout ce qui l’entourait. Elle commençait sérieusement à piquer du nez quand une jeune femme fit son entrée dans la salle :

- Lesath ? Esther Lesath ?

A l’appel de son nom, elle se leva en faisant signe. Les mains dans les poches, elle fit quelque pas, remarquant du coin de l’œil une silhouette qu’elle connaissait que trop bien. Une silhouette qu’elle n’avait pas revu depuis ce fameux soir. Ce soir où elles s’étaient laissées sur des non-dits. Il n’y avait aucun doute dans l’esprit d’Esther qui s’arrêta net et fixa la jeune femme comme si elle apercevait un fantôme.

- Selji ?

Oublié l’infirmière ou autre nunuche du genre. La motarde écarquilla les yeux. Aussitôt, elle regretta presque de l’avoir abordée. Les souvenirs de leur dernière « discussion » la ramenant à la réalité. Cela faisait deux ans. Deux ans de retard, que pouvaient-elles bien se dire ?

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Selji M. Strand
Messages : 89
Date d'inscription : 27/01/2021
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Groupe : Classe A
Selji M. Strand



Espoir blues ○ Esther ♦
Mar 27 Juil - 19:38
PAST
Blues partout
Blues tout le temps
Échange de regards blues
Je crois que cette fois c'est la bonne
Renaissance blues on me dit qu'elle veut pas de moi
Mais je m'en cogne être un homme faire le type
Rien laisser paraître allez vous faire foutre
Elle est différente
Elle comprendra
Cœur en platine blues

Les néons de la ville se sont éteints en même temps qu'elle ce jour là, les aigreurs sont vites devenus régulières, plus simplement de passages, comme si l'amertume devenait part récurrente d'un trop plein d'émotions déjà usées par le temps. Selji soulève sa poitrine à chaque prises d'air trop brusques, comme si ça devenait trop dur à cet instant, de savoir respirer.
Néanmoins lorsque la voix d'Esther vient cogner dans ses deux oreilles, alors elle relève la tête, laisse les quelques mèches brunes abriter son visage des yeux de la jeune femme face à elle, comme si la revoir allait brusquer quelque chose en elle.
Alors elle inspire Selji, elle essaie de reprendre un souffle, de reprendre l'aplomb qu'elle possède d'ordinaire, celui dont elle avait faits preuve ce soir là.

'Fait un moment, Esther.

Selji se lève de son assise, elle dégage finalement son visage pour affronter celui d'Esther, les mains qui tremblent et pour palier à ça, Selji les enlace contre son ventre, essaie de soutenir le regard sur son ancienne amie, ou quelque chose du genre. Mais c'est dur de garder la face, alors elle déglutit, cherche ses mots, perds ses yeux autour d'elle puis se décide à sourire. Enfin.

Tu fais quoi à l'hôpital ? T'es malade ?

Selji ne sait pas vraiment quoi dire d'autre, son rendez-vous est dans peu de temps alors elle voudrait profiter, elle voudrait encore entendre Esther lui parler, être entre ses pattes comme avant. Regret soudain d'un abandon, un abandon qu'elle a elle-même causé.
Alors Selji s'agite un peu, reprise de tics qu'elle pensait avoir laissé derrière, mais il faut croire qu'avec la brune en face d'elle, les vieilles habitudes reviennent et ses yeux ne quittent pas d'une seconde ceux d'Esther.
C y a l a n a


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Espoir blues ○ Esther ♦
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